Sherbrooklyn: la fin d’une époque

C'est la fin d'une époque.

Cette semaine, le groupe originaire de Sherbrooke La Patère rose a donné son tout dernier spectacle à Montréal. Les funérailles furent brèves, car le cadavre était encore chaud. Fanny Bloom, la meneuse de ce trio qui comptait deux membres de Misteur Valaire en ses rangs, se retrouve en solo. Soudainement, alors que La Patère rose avait tranquillement pavé sa voie vers le succès, beaucoup de responsabilités pèsent sur les frêles épaules de la jeune chanteuse. Mais je ne suis pas du tout inquiet pour elle.

Comme le confirme Luis Clavis, autre membre de Misteur Valaire avec qui j'ai jasé du festival Sherbrooklyn cette semaine, le hara-kiri ne s'est pas fait dans la joie et l'allégresse. Avec deux groupes en pleine ascension, Roboto et Kilojules n'y arrivaient tout simplement plus.

Cette décision (du type difficile à prendre) confirme mon impression selon laquelle tout ce pan de notre scène locale (devenu montréalais) qu'on nommait Sherbrooklyn est passé à l'âge adulte.

Pour Misteur Valaire, la maturité est synonyme d'accomplissement: le quintette s'est vu confier l'un des grands événements du Festival international de jazz de Montréal cette année. Ce mardi 28 juin, les p'tits gars de Sherbrooke animeront l'immense place des Festivals avec une version vitaminée de leur «Big Bazar» qui a fait plusieurs fois ses preuves en Europe.

«On est agréablement fébriles, affirme Luis. On est tellement chanceux de faire ce show. C'est LA scène la plus l'fun à faire à Montréal.» La prochaine étape québécoise de MV sera de se produire plus souvent en province.

Autre signe de maturité: Luis Clavis est devenu sérieux en entrevue. Pour vrai.

Le festival Sherbrooklyn

Les débuts de Misteur Valaire? «L'album Mr. Brian a été fait à la suite d'un concours, relate Luis. Ça se passait au Tremplin. On avait gagné le premier prix, qui était deux jours de studio. On a fait une maquette; notre but était de jouer dans les cafés de Sherbrooke…» La maquette est devenue un premier disque, et MV s'est rapidement fixé de nouveaux objectifs…

Facile de comprendre pourquoi les Productions du Palais ont fait appel aux gars de Misteur Valaire pour être les porte-parole de l'événement Sherbrooklyn, de retour du 8 au 10 septembre prochain. «C'est rendu à un autre niveau. On parle de 10 000$ pour le premier prix! Ça ressemble à une deuxième édition.» Et pour les nouvelles formations d'ici, ça peut ressembler à un énorme coup de pouce!

Le 8, place au concours avec quatre groupes sélectionnés par le jury. Le 9, ce sera au tour du coup de cour de l'édition précédente et de différents groupes de monter sur la scène du Théâtre Granada. Et le 10, Misteur Valaire y donnera son spectacle, avec le gagnant de Sherbrooklyn 2011 en première partie.

Les groupes (qui doivent compter au minimum 50% de membres originaires de l'Estrie) ont encore du temps pour soumettre leur candidature. Grève des postes oblige, la date limite est passée du 1^er au 22 juillet. Pour tous les détails du dossier à soumettre: sherbrooklyn.ca.

Et à quoi ressemble la «nouvelle scène musicale sherbrookoise»? Sherbrooklyn 2011 donnera une vue d'ensemble. «Sherbrooke forme des musiciens, nous rappelle Luis. J'ai bon espoir que plein de musique va continuer à sortir de Sherbrooke.»