L’écho des Cantons

L’été est une agace

Chaque année, c'est la même chose: la belle saison file trop vite et on n'a même pas le temps de se gréer d'un tan digne de ce nom. Je tente la pause et propose un petit survol de mes lubies estivales.

Les fraisiers de Voir Estrie

Au bureau, on a tellement le pouce vert qu'on a adopté deux fraisiers (qui n'ont pas encore de noms). L'attachement est grand. Chaque minicanicule nous donne la frousse (on a bien cru perdre le plus touffu des deux après une des longues fins de semaine), mais ces plantes sont plus fortes que de la mauvaise herbe! Instinct maternel oblige, les filles du bureau me reprochent de tourner autour des fraisiers seulement pour les petits fruits, mais c'est n'importe quoi car notre récolte se limite à deux fraises seulement. Je fonde beaucoup d'espoir en la troisième, qui vient de voir le jour, mais on est loin du pot de confiture maison.

La plage Lucien-Blanchard

Pas besoin de téléréalité. Cet été, l'aqueuse saga de la plage Lucien-Blanchard de Sherbrooke se révèle beaucoup plus passionnante que tout le reste. Le matin, dès que j'ouvre les yeux, je me questionne: la plage sera-t-elle ouverte ou pas? Quelle est la cote du jour? Toute la nuit, je pense à ces vacanciers qui trempent leur peau laiteuse dans l'hétérogène mixture, à ces baigneurs qui ne craignent pas cette eau flirtant avec l'échec. C'est un peu comme se fier au cancre de la classe pour nous expliquer le dernier cours de maths: à l'examen, y'a des chances qu'on coule.

Le Canadian Tire de Fleurimont

Babioles de camping. Trucs pour rénover le logis. Batteries carrées. L'été, toutes les raisons sont bonnes pour flâner au Canadian Tire, mais mon préféré, c'est celui de Fleurimont. La raison? La musique y est excellente. Du Beastie Boys pour choisir un tournevis. Du Dumas alors qu'on me dirige vers l'allée 50. Du Émilie Proulx alors que je teste les glacières. J'adore. Enfin, on peut être viril et mélomane.

La grève des cols bleus

Au moment d'écrire ces lignes, la partie de bras de fer entre la Ville de Sherbrooke et ses cols bleus attend sa conclusion. Grève ou pas, c'est le côté épique des affrontements que je trouve fascinant. Chaque clan a usé de stratégies dignes de L'art de la guerre de Sun Tzu. Parfois, c'était pour gagner du temps. À d'autres moments, c'était pour influencer l'opinion publique. D'ailleurs, les médias locaux étaient au cour de ces stratégies. Chaque fois qu'un des deux meneurs allait au front (face aux micros et caméras), il prenait son air de bouf. C'est crédible, un bouf. À votre avis, qui fut le leader le plus convaincant au cours des dernières semaines? Le maire Bernard Sévigny ou Michel Murray, permanent des cols bleus? Poser la question, c'est y répondre. En tout cas, moi, je sais à qui je ferais appel en cas de crise.

La folie des festivals

Le Sherblues & Folk? Gros succès. Mon coup de cour: The Barr Brothers. La Fête du lac des Nations? Méga gros succès. Le coup de cour généralisé: Kim Churchill (voir photo). Les Concerts de la cité? Pas finis, mais il y avait une bonne foule à tous ceux que j'ai vus. Mon préféré jusqu'à maintenant: Matt Track. Avec tous ces autres festivals qui s'en viennent (ShazamFest, Correspondances d'Eastman, Festival des traditions du monde de Sherbrooke…), souhaitons que la folie (comprendre le beau temps) ne soit pas que passagère.

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Comme chaque année, Voir Estrie fait relâche à la fin juillet. On se retrouve en août… sûrement avec de nouvelles lubies!