Par cette chronique, je me fais porteur d’une bonne nouvelle.
Déjà fort animée par la présence de joueurs qui prouvent leur robustesse de saison en saison, la scène théâtrale sherbrookoise pourra compter sur la fougue d’une toute nouvelle compagnie. Son nom: Théâtre de la Baie des Cochons.
Difficile de trouver plus évocateur que ce nom, d’autant plus que ça colle bien au mandat de l’entité. Dans son viseur, pas de missiles, mais l’objectif de faire connaître des dramaturges des deux nations impliquées dans cet historique bourbier qui mélangeait dangereusement nucléaire et politique. Ainsi, les artisans de la Baie des Cochons tenteront d’établir des liens entre deux cultures que tout semblait séparer à l’époque. Par le théâtre, des parentés seront soulevées entre les univers d’auteurs de l’ex-URSS et de l’Amérique; leurs pièces seront adaptées pour un public adolescent.
Mais la compagnie se dote également d’une «twist» salvatrice qui castre toute tendance au pathos (voyons ça comme le volet cubain du mandat). En plus de faire alterner (ou de combiner) des pièces russes et américaines, la Baie des Cochons versera à l’occasion dans le bouffon de théâtre, un registre de jeu qu’on a rarement la chance de voir sur scène en Estrie.
Avec un tel programme, le Théâtre de la Baie des Cochons ne vient pas jouer dans les plates-bandes de quiconque, et c’est pourquoi on l’accueille les bras ouverts… même si la tarte subventionnaire ne s’annonce pas plus généreuse qu’à l’habitude.
L’autre raison de l’enthousiasme que suscite l’arrivée de ce théâtre, c’est son géniteur, Jean-François Hamel.
Ce diplômé du Conservatoire de Québec est l’un des cofondateurs du Théâtre des Quatre Coins, une compagnie de la ville de Québec qui fait mouche auprès du public jeunesse (sa production Le fantôme de Canterville a fait le tour de la province). Et depuis qu’il est en Estrie (région qu’il a choisie pour son dynamisme artistique), il a entre autres joué différents rôles (devant ou derrière la scène) pour le Petit Théâtre de Sherbrooke, les Turcs gobeurs d’opium et le Double Signe. En somme, il a du métier dans le corps.
Et cette Baie des Cochons, ça fait un bail qu’elle prend forme dans son esprit. Il est grand temps que ça sorte. La première manifestation est prévue pour bientôt, d’ici la fin 2011.
Quelqu’un quelque part appuiera sur un théâtral bouton rouge. Préparez-vous à visiter vos bunkers.