Dans cette chronique, j’ai souvent commenté l’étiquette de «ville culturelle» qu’on aimerait tous accoler à la Reine des Cantons-de-l’Est. Nos élus voudraient bien se targuer que leur fief offre la meilleure qualité de vie en province tant aux artistes qu’à toute la population environnante (enfin, on aimerait tous pouvoir s’en vanter), mais avant d’en arriver là, on a quand même quelques croûtes à manger.
Il n’en demeure pas moins qu’il est noble de se fixer des objectifs du genre, et que Sherbrooke témoigne d’un nouvel appétit culturel (l’engagement de la Ville quant à la nouvelle salle destinée aux arts de la scène est un pas dans la bonne direction). Visiblement, il y a eu conscientisation. De plus, des instances (comme le Conseil de la culture de l’Estrie) travaillent à trouver des solutions aux problèmes du milieu culturel sherbrookois et des environs. On progresse. Croûte par croûte.
Et tant qu’à construire, on semble vouloir le faire sur du solide, en commençant par la base, soit la petite enfance. Rendre la culture accessible à notre progéniture, c’est un peu comme se garantir quelques bonnes récoltes pour plus tard.
D’où l’importance d’un événement comme Petits Bonheurs Sherbrooke, qui nous reviendra du 27 avril au 6 mai. Ce rendez-vous culturel pour les tout-petits reprend une formule qui a fait ses preuves à Montréal, mais en Estrie, l’arrimage est tout naturel, car notre milieu des arts de la scène s’adresse principalement au jeune public (je pense entre autres à l’expertise du Petit Théâtre de Sherbrooke).
Lors de la conférence de presse, Louisette Dussault, porte-parole des Petits Bonheurs Sherbrooke pour cette édition 2012 (et Souris verte pour la vie), fut très éloquente quant au rôle d’un tel événement. Sortir au théâtre ou au musée, ça s’apprend, tout doucement. Même si un bébé peut surfer sur un iPad, le contact avec d’autres êtres humains, ça ne se remplace pas.
Madame Dussault a également évoqué que le Québec a du rattrapage à faire quant à son offre culturelle pour les bouts d’choux; l’Europe a une nette longueur d’avance. La pratique qui s’y fait s’accompagne de recherches qui ajoutent de l’eau au moulin. Par exemple, une étude soulignerait l’importance des lieux de théâtre et d’arts visuels dans le développement de la fantaisie du jeune public, et par le fait même de son intelligence. Il faut donc non seulement de tels lieux, mais il faut que la jeunesse les investisse!
En ce sens, si Sherbrooke décidait de s’imposer davantage comme leader québécois des arts de la scène pour les tout-petits, on le mériterait, notre titre de «ville culturelle».
D’ici là, sortez votre famille et celle des autres aux Petits Bonheurs: www.petittheatre.qc.ca.