Mots croisés

Cinéma maison

Des arts, le septième est sans doute celui que je connais le moins. J'ai quelques dizaines de classiques derrière la cravate, O.K., je suis un assez bon client du vidéoclub, je me tiens au courant. Mais suffit que je parle cinéma 15 minutes avec ma collègue Manon Dumais pour m'en rendre compte: j'ai mes limites.

Lelouch, Kubrick, Almodóvar, ça va à peu près. Truffaut, Bergman, ça devient fragile. Antonioni, mmmh…

Ce n'est pas par manque d'intérêt. Question de trajectoire, sans doute. Dans la vingtaine, très occupé à bouquiner, à saisir ce que Dostoïevski, Camus, Hesse, Duras, Miron, Ducharme et tant d'autres avaient placé sur et entre les lignes, je n'ai eu avec la salle obscure qu'un rapport que je qualifierais de touristique.

Rapport que n'allaient pas aider les adaptations de romans qui, à mes yeux, ont perdu la moitié de leur substance entre l'écrit et l'écran. Du Bûcher des vanités à Stupeur et tremblements et 99 francs, ou plus récemment La route de McCarthy.

Mollo la caméra, il y a tellement de beaux films à se faire dans sa tête…

/

Depuis environ six mois, par contre, je dois dire que je me régale d'un dérivé du cinéma: le documentaire. Un genre qui m'a toujours plu, mais dont je réalise un peu sur le tard à quel point il nous aide à décoder le monde.

Histoire de me déculpabiliser, je me dis que je ne suis pas le seul. Et que comme bien d'autres, je dois ma redécouverte du docu à un gadget: l'application iPhone de l'Office national du film…

Il n'a jamais été aussi facile, ni aussi tentant, de fouiller dans les archives de l'ONF à travers les bobines de Pierre Perrault, Michel Brault et compagnie.

Terre fertile pour le documentaire, le Québec l'a été et le demeure. Rien que cette semaine, deux nouveautés m'ont rendu un peu moins bête. Le Godin de Simon Beaulieu, d'abord, portrait de celui qui, jusqu'à sa mort en 1994, a partagé son temps et son cour entre les lettres et l'État. Très beau film d'un gars début trentaine, qui à mon avis s'apprête à contribuer de manière significative au genre (j'ai réalisé avec Simon Beaulieu une entrevue, à lire dès jeudi en section Société).

J'ai aussi vu Sur les traces de Marguerite Yourcenar, de la Montréalaise d'origine chilienne Marilú Mallet, qui malgré son titre un peu convenu revisite habilement la vie de l'auteure de Mémoires d'Hadrien, laquelle avait, on l'apprend, plusieurs bons amis au Québec.

Nous vous parlons de ce film et de bien d'autres en section cinéma, dans le premier volet de notre couverture du Festival international du film sur l'art (FIFA), qui s'ouvre ce 17 mars à Montréal.

/

Parlant d'art et d'image, ne manquez pas la dernière émission de la saison de Voir télé. Pour finir ça en beauté, on vous emmène en virée dans les rues de New York! Le 23 mars, 21 h, sur les ondes de Télé-Québec.

Au fait, merci à tous d'avoir suivi nos aventures cathodiques. On remet ça?