Je ne vois qu’une bonne chose à la frénésie Titanic, à travers cette débauche de récupération et d’opportunisme allant de la version 3D du film de Cameron aux livres de cuisine inspirés de la table du paquebot et proposant, dans un infini élan de bon goût, «40 recettes avant l’iceberg». Entre nous, va-t-on un jour laisser en paix les 1500 noyés de la nef des rêves? N’ont-ils pas droit au repos éternel autant que les milliers d’autres naufragés de l’histoire, tous anonymes ou presque?
Je ne vois qu’une bonne chose à ce centenaire, donc: la parfaite analogie qu’il nous invite à faire entre «l’insubmersible» et la planète bleue. Réputé merveille technologique, bateau le plus sûr de tous les temps, géant des mers plus fort que les éléments, à tel point que son capitaine allait faire fi de la dizaine d’avertissements reçus d’autres navires, le 12 avril 1912, qui mentionnaient des amas de glace dangereux, le Titanic illustre à la perfection cette bonne vieille tendance humaine à narguer le danger.
Ai-je besoin de compléter l’analogie?
Les signaux d’un dérèglement climatique s’accumulent, les indices de l’impact qu’ont les activités humaines sur ces dérèglements ont de plus en plus des allures de preuves, mais sur le pont de la communauté internationale, les joueurs les plus puissants, dont le meilleur pays au monde, causent indices boursiers en mangeant des petits fours.
Et quel est l’un des arguments principaux des nonchalants de l’environnemental? La pensée magique selon laquelle cette chère technologie va nous sauver. On ne se refait pas. Dans 50 idées reçues sur l’état du monde (Armand Colin), le géopoliticologue français Pascal Boniface énonce l’une de ces idées reçues: «Les contraintes de nature juridique internationale, comme celles contenues dans le protocole de Kyoto, sont inutiles pour lutter contre le réchauffement climatique. Si ce dernier constitue une menace bien réelle, la solution viendra des progrès de la technologie qui permettront de limiter la consommation d’énergie ou l’émission de gaz polluant.»
Boniface explique ensuite le danger d’une telle position, en vogue chez nos voisins du sud et de plus en plus chez nous. «Cette posture est à contre-courant d’une prise de conscience internationale du risque de changement climatique», dit-il, avant de montrer le piège de la dédramatisation et de la banalisation des mesures contraignantes.
Le Titanic incarne une sorte de mise en abyme, pour ceux qui connaissent un peu le vocabulaire littéraire, et je me retiens pour ne pas dire mise en abysse… Un élément d’un tout qui en dit long sur le tout en question.
Le 22 avril, des centaines de milliers d’hommes et de femmes prendront la rue pour dire l’urgence de soigner notre ressource première autant que notre mère et notre maison: la Terre. La thématique traverse le journal de cette semaine. Vous y lirez Dominic Champagne, Daniel Turp et d’autres. Chacun a choisi son combat, conscient que devant cette vaste problématique, nous ne voyons jamais que la pointe de l’iceberg.
C’est déjà mieux que d’ignorer sa présence.
Je suis peu impressionné par la propagande d’une certaine élite finement lettrée vis-à-vis notre soit-disant printemps étudiant. Aujourd’hui, je regarde dehors et je vois beaucoup moins de carrés rouges et plus de vert dans nos arbres, le signe tangible du VRAI printemps .Je constate que les sonneurs de cloche du Jour de la Terre sont à peu-près les mêmes que ceux du printemps étudiant, avec les mêmes arguments, attriqués du même vêtement idéologique importé d’Europe, ce gros tas d’idées noires aussi peu présentes dans notre américanité que les fenêtres dans ce bunker sinistre qu’est le campus de L’UQUAM.
En 1945, la bombe nucléaire tua 50, 000 personnes à Hiroshima. Cinquante ans plus tard, la physique nucléaire en médecine sauve des millions de vie. Et le 11 septembre 2001, des fanatiques venus d’un pays, l’Afghanistan ,où il était strictement interdit de faire voler des cerfs volants ,sont venus tuer 3500 personnes dans les Tours à New York. S’ils avaient frappé un jour plus tard, ce sont des dizaines d’artistes québécois de plusieurs disciplines, parmi lesquelles Le Cirque du Soleil et Robert Lepage, qui seraient mortes calcinées , dans cet d’échange culturel entre nos deux pays.
Je ferai remarquer à monsieur Malavoy-Racine l’effet ravageur suivant de cette tragédie chez certains de nos intellos de gauche les plus en vue :leur lubie conspirationiste.
Ceci explique cela: pendant que la planète littéraire se cramponne dans le refus de la modernité et s’enferme dans une pensée auto-mutilatoire, la Science, qui est imparfaite malgré les majuscules, dangereuse aussi, nous montre sa capacité de regénérescence.
Les vrais artistes de demain iront vers Elle, j’en suis presuadé, et peut-être que certains d’entre eux seront des enfants du World Trade Center sauvés du feu parce que leur garderie se trouvait au rez-de-chaussée de l’immeuble, alors que les bureaux des banquiers étaient tout en haut. Une précaution élémentaire qui nous en dit long sur les priorités hunanitaires américaines. Évidemment, notre littérature perclue de grands mots bruyants ( ex: VLB ) n’a rien à dire à ce sujet. Il y avait aussi là dans cet édifice des galeries d’art, des bibliothèques et une vue imprenable sur le rêve américain,contre lequel les pires cauchemars n’ont pas de prise durable. Sauf en littérature, bien sûr!
Et je n’insistrai pas sur le plus récent poème d’un autre nobélisé de votre grande littérature , un très mauvais poème sur Iaraël, de monsieur Guntër Grass. Sur ce sujet, comme journaliste, rendez-nous donc service et allez demander l’avis de votre ami Boniface, un expert en la matière, si cela vous enchante…
« vêtement idéologique importé d’Europe » comme vos ancêtres M. Bourbonnais, comme vos ancêtres.
« Cinquante ans plus tard, la physique nucléaire en médecine sauve des millions de vie » Woh ! reste à prouver les faits et les chiffres. La médecine fait aussi plus de victimes que toutes les guerres actuelles.
« des fanatiques venus d’un pays, l’Afghanistan » Non, pour la plupart d’Arabie Saoudite, où l’on vient de mettre en chantier une tour qui devrait atteindre 1600 mètres…
« pendant que la planète littéraire se cramponne dans le refus de la modernité et s’enferme dans une pensée auto-mutilatoire » Affirmation subjective, la littérature n’appartient d’aucun mouvement, au contraire!
« la Science, qui est imparfaite malgré les majuscules, dangereuse aussi, nous montre sa capacité de regénérescence » Dieu est mort, vive Dieu! À vous lire, l’Homme a donc toujours besoin d’une déité à son image.
« Les vrais artistes de demain iront vers Elle » C’est déjà souvent le cas.
« un autre nobélisé de votre grande littérature » Le poème est mauvais, c’est un fait, cela ne doit pas pour autant ternir ni la littérature dans son ensemble ni le prix Nobel.
En terminant, il semblerait que votre texte soit hors-sujet. Le problème abordé vous échappe, soit, mais pourquoi tant de haine dans vos propos vis-à-vis de tout ce qui heurte votre confort ? Les océans sont en train de crever, je sais que ce n’est pas plus la faute des Américains que des autres, nous sommes tous indirectement responsables, mais peut-être est-il sain de réagir, non ?
L’environnement, ce nouveau terrorisme écologique continu sa propagande. Tout ce qui, supposément, pollue la planète est propriété de multinationales, que nous, consommateurs, utilisons quotidiennement. Il est aisé d’en déduire que ce terrorisme a un but bien évident ; la sanction par des lois et contraventions, non pas à ces mêmes multinationales mais bien aux consommateurs. La privatisation des tous l’environnement, y comprit l’eau et éventuellement l’air, pourquoi pas, se fait à une vitesse grand V. Le contrôle de tous les éléments environnementaux et l’ajout de produits chiques de toutes sortes a les portes grandes ouvertes malgré ce beau discours de Sauveur de planète.
Autre aspect qui permet de relativiser le premier ; c’est tout le système solaire qui est actuellement en transition et qui a des répercussions directes sur cette petite planète, que les biens pensants enviromachintruc se glorifient de nommer pollution. Triste !
Monsieur Berthiaume Auteur, Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément (Boileau).
Dans l’autre cas, les mots sont confus…
Le Titanic n’était pas un navire très écologique avec sa propulsion à la vapeur d’eau chauffée au charbon. Les hydrocarbures, tant décriés par les écolos d’aujourd’hui, n’étaient pas très répandus à cette époque qui marquait aussi l’aube de l’industrie pétrolière. Malgré son modernisme, ce géant des mers a sombré en entrainant 1500 vies avec lui. Il y a eu du progrès par la suite, car les paquebots ont été équipés avec assez de canots de sauvetage pour tous les passagers et les équipages étaient plus aux aguets en ce qui concerne les icebergs. Une collision avec ces montagnes de glaces flottantes reste un évènement maritime assez rare jusqu’à maintenant.
Ces victimes auraient probablement préféré qu’on ne les oublie pas et cette commémoration du naufrage jouait ce rôle. Récemment, un paquebot italien a versé sur le côté après s’être éventré contre un rocher, mais sans faire trop de victimes. Je crois qu’aux Philippines, un traversier était entré en collision avec un navire-citerne faisant plusieurs milliers de morts, tous oubliés, sur une mer en feu. Les erreurs humaines sont la cause de beaucoup de désastres et l’écologie qui fait maintenant partie de nos valeurs de société peut aussi être sujette à des exagérations. L’avenir nous le dira avec un certain recul. J’ai l’impression que l’humanité a cependant progressé avec sa conscience environnementale malgré les signaux d’alarme qui retentissent.