Quelques façons d’apprêter le projet indépendantiste, tirées du nouveau livre de Martha Stewart, Cent recettes pour une séparation réussie.
La version cul-sec:
Vous vous séparez du Canada.
La version salée-sucrée:
Vous négociez une association économique avec le Canada, puis vous vous séparez.
La version fusion:
Vous négociez une association économique avec le Canada puis vous vous séparez, tout en gardant la monnaie canadienne et le passeport canadien.
La version Reed Scowen:
Vous emmerdez tellement le Canada qu’il vous fout à la porte.
La version Vidéotron:
Au lieu de demander au peuple ce qu’il veut, vous abonnez tous les Québécois au projet souverainiste en déclarant haut et fort que le Québec est un pays. Les citoyens qui ne sont pas d’accord avec votre projet ont deux semaines pour se désabonner.
La version Lulu:
Vous servez à vos hôtes un puissant cocktail à base de déficit zéro et d’équilibre budgétaire, et vous vous accrochez au pouvoir, le temps que l’alcool fasse effet. Lorsque vos hôtes commencent à voir des signes de piastres partout, vous leur demandez (en leur servant un deuxième verre) si, par hasard, ça ne les tenterait pas de se séparer du Canada.
La version Boubou:
Vous négociez avec les autres provinces une nouvelle donne constitutionnelle tenant compte des «demandes historiques du Québec». Le projet tombe à l’eau. Vous profitez de cet échec pour porter l’émotion du peuple à ébullition en déclarant que désormais, le Québec décidera tout seul de son avenir.
La version Lisée:
Vous demandez au peuple de vous donner le pouvoir de négocier avec Ottawa une nouvelle donne constitutionnelle tenant compte des «besoins modernes du Québec». Ottawa refuse. Vous profitez de ce refus pour porter l’émotion du peuple à ébullition en déclarant que désormais, le Québec décidera tout seul de son avenir.
«Ce qui est intéressant avec le soufflé indépendantiste, de dire Martha Stewart, c’est qu’il peut être réchauffé indéfiniment. En fait, c’est comme le tofu: une matière blanchâtre et spongieuse, que l’on peut apprêter de mille façons. Les seules limites sont celles de votre imagination. Alors, au lieu de jeter vos restes, gardez-les dans le frigo: ils pourront vous servir la prochaine fois que vous recevrez des séparatistes à dîner!»
Soulignons que madame Stewart travaille à la rédaction de son prochain livre: Le fédéralisme renouvellé: comment faire du neuf avec du vieux.
***
Après la fusion AOL/Time-Warner, c’est au tour de Rogers Communications d’avaler Vidéotron, pour la modique somme de 4,9 milliards de dollars.
Claude Chagnon, le patron de Vidéotron («qui avait du mal à refouler ses larmes», dixit La Presse), s’est tout de suite montré rassurant: «Ces deux entreprises sont complémentaires, a-t-il dit. Il n’y aura donc pas de pertes d’emplois.»
Savez-vous quels sont les quatre mensonges les plus courants au monde?
1) Ça ne fera pas mal.
2) On a posté le chèque hier.
3) Je ne viendrai pas dans ta bouche.
4) Cette fusion n’occasionnera aucune perte d’emploi.
Selon CNN Finance, 1999 fut une année record en ce qui a trait aux fusions d’entreprises, aux États-Unis. Ce fut aussi une année record en ce qui concerne les pertes d’emplois. De janvier à septembre 1999, les fusions ont occasionné 60 282 pertes d’emplois aux États-Unis.
«Ça ne fera pas mal.»
Yeah, sure.