Vous souvenez-vous du secret de Fatima?
En 1917, dans un petit village du Portugal, la Vierge Marie serait apparue à un groupe d’enfants. Elle leur aurait révélé trois secrets. Premièrement, elle leur aurait décrit l’Enfer, avec les pécheurs qui brûlent pour l’Éternité. Deuxièmement, elle aurait prédit l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale. Quant au troisième secret, il n’a jamais été rendu public. Mais la légende veut que la Vierge ait dit: «Pauvre Canada…»
Plus de quatre-vingts ans plus tard, la terrible prophétie s’est réalisée. Une catastrophe sans nom s’est abattue sur le «plus meilleur pays du monde», une catastrophe qui risque de mener l’univers à sa perte.
L’ouragan Chrétien.
Jean Chrétien, on le sait, est un chef d’État limité. Comme disent les Français: «La lumière n’est pas allumée dans toutes les pièces.» Mais au moins, on pouvait se consoler en se disant que notre premier ministre n’était pas un gros sorteux: ses gaffes, il les réservait pour nous. C’est notre rince-doigts qu’il buvait, pas celui de Jacques Chirac.
Malheureusement, il y a quelques jours, après avoir foutu le feu au Département des ressources humaines et réveillé les forces souverainistes avec le projet de loi C-20, Jean Chrétien a décidé de quitter sa cabane au Canada pour aller visiter le Moyen-Orient.
Résultat: notre fin diplomate a réussi à semer la bisbille partout où il est passé. Les Palestiniens sont furieux. Les Israéliens crient au scandale. Et les Syriens sont en beau maudit.
On dirait Pierre Richard dans La Chèvre. On peut suivre son parcours à la trace, en ramassant les pots cassés. «Tiens, des villages qui s’entredéchirent! Notre premier ministre est sûrement passé par là…»
Souhaitons qu’après le Moyen-Orient, Jean Chrétien ne s’envole pas pour l’Irlande ou le Kosovo…
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Savez-vous à quoi me fait penser cette histoire? À La Zizanie, l’album d’Astérix et Obélix.
Rappelez-vous: César cherche à faire disparaître le petit village gaulois. Alors il envoie Tullius Détritus, un Romain qui a le don de foutre le bordel partout où il passe. Il suffit de quelques jours pour que les Gaulois s’engueulent et s’empoignent par les cheveux…
On me dirait que Jean Chrétien est un agent provocateur envoyé par les Russes que ça ne me surprendrait pas.
Cela dit, plus j’y pense, plus la politique canadienne ressemble aux albums d’Astérix et Obélix. Voyez voir:
Le Devin
Un étrange personnage vêtu d’une peau de loup prédit la fin du village gaulois. / Stéphane Dion.
Astérix et les Normands
Les Gaulois, qui craignent que le ciel ne leur tombe sur la tête, tentent d’effrayer les Normands; mais ceux-ci n’ont peur de rien. / Louise Beaudoin, qui craint que le Québec ne devienne bilingue, tente de sensibiliser les Français à la fragilité de leur langue; mais ceux-ci s’en foutent.
Les Lauriers de César
Astérix et Obélix se rendent à Rome afin de rapporter la couronne de laurier de César. / Jean-François Lisée aimerait se rendre à Ottawa afin de rapatrier certains pouvoirs.
Le Cadeau de César
Afin de punir un légionnaire qui l’a insulté, César lui donne le petit village gaulois. / Afin de punir Paul Martin qui a tenté de le renverser, Jean Chrétien le pousse dans les bras du PLQ.
Obélix et Compagnie
Fascinés par l’argent, les Gaulois consacrent tout leur temps aux affaires, oubliant de faire la guerre aux Romains. / Obsédé par le déficit zéro, le PQ consacre tout son temps à l’économie, oubliant la souveraineté.
Le Grand Fossé
Rien ne va plus dans ce village gaulois: la population est divisée en deux camps, chacun ayant à sa tête son propre chef. Ces deux camps se haïssent cordialement, et un fossé a été creusé pour séparer le village en deux. / Le mouvement souverainiste commence à s’effriter et à se morceler en plusieurs clans: les péquistes pro-Bouchard, les péquistes pro-Parizeau, les péquistes pro-Lisée; et les indépendantistes de gauche regroupés autour de Michel Chartrand et de Léo-Paul Lauzon.