Je voulais écrire sur les élections, mais je n’ai pas pu. Je m’y suis repris à trois occasions, et chaque fois, je me suis endormi. Que voulez-vous, à l’heure de la guerre en Irak, du terrorisme international et de la pneumonie atypique, les prochaines élections provinciales semblent aussi excitantes et aussi déterminantes pour le sort du monde que l’élection d’un conseiller scolaire à Repentigny-Ouest.
Jamais le terme "provincial" n’aura sonné aussi juste.
Plus ça ira, plus nous serons confrontés à des enjeux d’envergure internationale. Et plus nos frontières nous sembleront étroites, caduques. Artificielles.
De grosses murailles en papier de riz.
C’est ça, la mondialisation. Ce ne sont pas seulement des Chinois qui boivent du Coke ou des Gaspésiens qui mangent des falafels. Ce sont des virus mortels qui voyagent en Boeing, des réseaux terroristes sanguinaires qui communiquent par Internet, des financiers voraces capables de déséquilibrer l’économie d’un pays d’un simple mouvement du doigt. Clic, et c’est la crise.
Plus ça va, plus la théorie du battement d’ailes du papillon s’avère fondée. Il suffit qu’un Chinois tousse dans un hôtel de Shanghai pour que tout le monde se mette à paniquer, et que l’économie pique du nez.
Alors, entre vous et moi, qu’est-ce que ça change que ce soit Landry ou Charest qui siège à Québec? C’est comme mettre un brigadier au beau milieu de la piste Gilles-Villeneuve pendant une course de Formule 1. Il a beau crier à tue-tête et agiter sa pancarte rouge, le pauvre homme, tout le monde s’en fout, les bolides continuent de filer à toute allure.
De plus en plus, les décisions qui comptent ne seront plus prises à un niveau local, mais à un niveau international.
Alors, oui, je vais voter lundi. Mais je ne me raconte pas d’histoires. Le parlement de Québec a beau être fait de briques et de pierres, face aux problèmes qui assaillent le monde aujourd’hui, il est aussi fragile que la hutte en paille dans l’histoire des trois petits cochons.
Un souffle du loup, et tout fout le camp.
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Pendant ce temps-là, il fait quoi, Bernard Landry? Il ressort son drapeau nationaliste, et dit à qui veut l’entendre que le Québec sera indépendant en 2005.
Parlez-moi d’un discours moderne!
On dirait Wile E. Coyote, dans les dessins animés du Road Runner. Vous savez, le pauvre coyote décharné qui ouvre un petit parapluie en carton pour se protéger d’une grosse roche de six tonnes qui lui tombe sur la tête du haut d’une falaise.
"La roche est grosse, mais ne vous en faites pas, mon parapluie va nous protéger…" Ben tiens…
Quant à Jacques Parizeau, il nous refait le numéro de la belle-mère fatigante incapable de se mêler de ses affaires. "C’est pas comme ça qu’on élève ses enfants, c’est pas comme ça qu’on fait cuire un rôti, c’est pas comme ça qu’on cire un plancher…"
Coudon, Monsieur l’ex-premier ministre, vous n’avez rien à faire de vos journées? Vous n’avez pas un vignoble quelque part en France? Qu’est-ce que vous diriez d’aller écraser vos raisins et de nous foutre la paix?
Comme disent les Anglais: "Don’t call us, we’ll call you."
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Pour ce qui est de Jean Charest, autant l’homme était apathique au cours des dernières années, autant il grimpe dans les rideaux aujourd’hui. Comme si son infirmière avait remplacé ses antidépresseurs par des speeds.
Le chef du PLQ me fait penser à Nathalie Rochefort, la seule députée de l’histoire qui doit sa victoire à une teinture capillaire. Le 3 avril, l’émission Montréal Express a organisé un débat entre les candidats du comté de Mercier. Il fallait entendre la députée… Les baguettes en l’air, interrompant sans cesse ses adversaires, tirant à boulets rouges à gauche et à droite. Plus énervant, tu meurs.
Après avoir regardé passer la parade pendant des mois, le PLQ a finalement décidé de passer en mode Attaque. Bienvenue dans la course, monsieur Charest. Vaut mieux tard que jamais.
Mais si je peux me permettre un conseil: entre le soporifique docteur Banner et l’incroyable Hulk, le monstre vert qui n’est pas capable de contrôler son agressivité, il me semble qu’il y a un juste milieu…