Avez-vous vu le film Armed Defence? Il s’agit d’un documentaire pro-armes produit par la National Rifle Association, le fameux lobby présidé par le comédien Charlton Heston.
Pendant une heure et demie, ce long-métrage tente de nous convaincre que posséder un revolver n’est pas plus dangereux que posséder un fer à repasser. Les auteurs du film essaient également de discréditer les citoyens qui militent pour un plus grand contrôle des armes à feu. Dans une scène particulièrement punchée, on voit Dan Boulter, l’un des militants anti-armes les plus influents aux États-Unis, prononcer un discours ridiculisant l’armée américaine, deux jours après qu’une attaque terroriste eut coûté la vie à une dizaine de marines. Selon le documentaire, Boulter aurait prononcé ce discours insultant le même jour où l’on enterrait les corps des jeunes recrues. Il a même tenu sa conférence de presse à deux kilomètres seulement du cimetière! Preuve que les militants anti-armes ne démontrent aucun respect et qu’ils sont prêts à tout pour faire parler d’eux…
Or, un journaliste particulièrement allumé a découvert que les auteurs d’Armed Defence avaient menti délibérément et jonglé avec la chronologie des faits. Boulter n’a pas prononcé ce discours deux jours après la mort des soldats, mais trois semaines avant. De plus, sa conférence de presse s’est déroulée à des centaines de kilomètres du cimetière, pas à côté…
Comme quoi la droite est prête à tous les mensonges pour parvenir à ses fins.
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O.K., je vais vous avouer une chose: le documentaire Armed Defence n’existe pas. J’ai inventé cette histoire de toutes pièces. Mais il y a un autre documentaire sur les armes à feu qui multiplie les mensonges et les faussetés dans un but strictement idéologique.
Il s’agit de Bowling for Columbine, de Michael Moore.
Je vous entends protester: "Ah non, pas Michael Moore! Pas le poster boy de la gauche, le seul artiste qui ose dénoncer haut et fort l’hypocrisie de la droite!"
Hé oui. Désolé de dégonfler votre ballon.
Contrairement à ce qu’il laisse entendre, Moore n’est pas un documentariste; c’est un satiriste. Les faits, pour lui, ne sont pas importants. La réalité n’est qu’une matière première destinée à être sculptée, gossée, transformée.
Roger and Me, son fameux "documentaire" sur GM, était un chef-d’oeuvre de mauvaise foi. Rigolo, certes, mais complètement biaisé, aussi "vrai" qu’un épisode de Star Académie. Moore jonglait avec la chronologie, déformait les faits, etc., une pratique douteuse qui lui avait valu une critique assassine de la part de Pauline Kael, la prestigieuse critique du New Yorker.
Idem pour Bowling for Columbine. Le documentaire oscarisé affirme que Charlton Heston, le président de la NRA, a prononcé un discours pro-armes quelques jours seulement après la tuerie de Columbine. C’est faux. Heston a prononcé ce discours un an après l’événement. Et il n’a pas prononcé ce discours dans la ville de Columbine, comme le prétend Moore, mais en Caroline du Nord. D’ailleurs, si vous regardez bien le discours de Heston, on voit que le comédien porte deux cravates différentes, une bleue et une rouge. Normal: Moore a utilisé deux discours, prononcés à un an d’intervalle. Et il a tellement charcuté ces discours qu’il a fini par en changer le sens.
Autre exemple de mensonge: dans son documentaire, Moore raconte la triste histoire d’un garçon du Michigan qui a tué une jeune fille en utilisant une arme à feu appartenant à son oncle. Selon Moore, il s’agissait d’un garçon sympathique, qui avait grandi dans une famille normale. Rien ne laissait présager un tel drame. Or, en vérité, ce garçon était un dangereux délinquant, qui avait été renvoyé de l’école parce qu’il avait poignardé un étudiant. Son père était en prison pour vol, son oncle dirigeait une piquerie et sa tante et sa grand-mère ont toutes deux été arrêtées pour trafic de drogues! Bonjour la petite famille idyllique…
Le film de Moore est rempli de mensonges du genre.
(Pour en savoir plus, visitez cette page)
Ce qui n’empêche pas le réalisateur d’être salué comme un excellent documentariste et un ardent défenseur de la vérité.
Comme si les mensonges, lorsque proférés par la gauche, étaient plus pardonnables…