Un sourire qui glace le sang
On dit souvent qu’une photo vaut mille mots. Pour moi, il y a une photo qui résume parfaitement le merdier dans lequel nous pataugeons depuis quelque temps: celle d’Amrozi bin Nurhasyim, dit "le terroriste souriant".
L’homme vient d’être condamné à mort pour avoir participé à un attentat qui a fait 202 morts dans une discothèque de Bali, et il sourit de toutes ses dents. Il brandit même ses deux pouces avec fierté, en signe de victoire. Un peu plus, et on croirait qu’il vient de gagner au 6/49.
"Une condamnation à mort, ça change pas ta vie, mais…"
Cette photo me glace le sang.
Comment voulez-vous gagner lorsque vous vous battez contre un ennemi qui ne rêve qu’à mourir? Vous n’avez aucune chance.
Un homme qui veut mourir est l’arme la plus redoutable qui soit. Vous ne pouvez pratiquement rien contre lui. Il peut détourner un avion de passagers et le jeter contre un gratte-ciel, porter une ceinture bourrée de TNT et se faire sauter dans un marché public, ou se promener avec des éprouvettes remplies de virus dans les poches de son manteau. Le terroriste risque d’attraper la variole avant d’avoir contaminé des centaines d’innocents? Pffft, y’a rien là. Des centaines de jeunes vierges l’attendent de l’autre côté. Passe-moi la fiole, Mohammed, que je me promène dans le métro et que je libère la colère de Dieu…
Désolé de vous annoncer cette mauvaise nouvelle, les amis, mais lorsque l’homme qui veut votre peau se fout d’être condamné à mort, lorsqu’il recherche la potence, lorsqu’il rigole comme un singe quand un jury l’envoie à l’échafaud, vous êtes dans la merde jusqu’au cou.
La nouvelle mode chez les terroristes, c’est de tirer des missiles sol-air vers des avions de passagers. Vous calez le bazooka au creux de votre épaule, vous visez la cible et vous appuyez sur le bouton. Comme le tir au pigeon d’argile. Et si, par bonheur, vous réussissez à descendre un 747, vos compagnons d’armes égorgent un agneau et organisent un méchoui en votre honneur.
La chasse aux avions de passagers n’est pas un mythe mais une réalité. Il y a quelques jours, les autorités américaines ont arrêté un marchand d’armes qui s’apprêtait à vendre une cinquantaine de missiles sol-air à un terroriste préparant un attentat contre un avion de ligne. Heureusement, le terroriste en question était un agent du FBI. Mais la prochaine fois, on ne sera peut-être pas aussi chanceux…
En passant, un missile sol-air pèse 35 livres et mesure 5 pieds de long. Il entre parfaitement dans la valise d’une auto.
Depuis les années 70, 42 avions commerciaux ont été frappés par des missiles sol-air. Vingt-neuf de ces avions ont été détruits, et plus de 900 passagers ont trouvé la mort…
Le 11 septembre 2001 a sonné le début de ce qu’on pourrait appeler "les Jeux olympiques du terrorisme international". La destruction des tours du World Trade Center est le record à abattre. Tous les groupes d’illuminés prennent part à la compétition. C’est à qui frappera le plus grand coup… Après tout, si on a réussi à faire disparaître les deux plus hautes tours des États-Unis, tout est possible. Il suffit d’avoir un peu d’imagination.
Dimanche dernier, le New York Times brossait le portrait du plus important marchand d’armes au monde. L’homme, un Russe de 36 ans qui se dit très touché par la destruction de la forêt amazonienne, est un véritable Réno-Dépôt de la mort. Il peut vous vendre n’importe quoi: des AK-47, des missiles, des bazookas. Vous commandez, il livre. No questions asked.
Et la beauté de la chose, c’est qu’aucune loi internationale, ou presque, n’interdit le trafic d’armes. Vous comprenez, on ne sait jamais quand un chef d’État aura besoin de mitraillettes pour défendre son territoire…
La question qui se pose est simple: ou l’on devient complètement parano, et on accepte de vivre dans un État policier, avec des murs, des clôtures et des caméras qui scrutent nos moindres gestes. Ou l’on tente de combler la disparité qui existe entre les riches et les pauvres en exportant la richesse.
Car lorsqu’un homme est pauvre, il est prêt à tout. Même à sourire face à la mort.