Je savais, la semaine dernière, qu’en pourfendant les intégristes islamistes et les tenants du voile, j’allais susciter beaucoup de réactions. Après tout, s’il y a un sujet délicat au Québec, c’est bien celui de la cohabitation des cultures. Comme le disait un humoriste américain: "Mon voisin a tellement peur de passer pour raciste que lorsqu’il fait son lavage, il ne sépare pas le blanc et la couleur."
Mais il y a "beaucoup" et "beaucoup"! J’ai été littéralement inondé de lettres et de courriels commentant ma dernière chronique.
La moitié des gens m’ont félicité pour mes propos. Et l’autre moitié m’ont traité de raciste.
"Vous faites du Islam bashing", m’a écrit Hassan El Bouhali.
Je ne peux rien vous cacher, monsieur. Vous avez tout à fait raison. Je fais effectivement de l’islam bashing.
Et du catho bashing, du Raël bashing et du judaïsme bashing.
Que voulez-vous, je suis comme ça. Chaque fois que je vois un adulte baser l’ensemble des valeurs qui régissent sa vie sur un papyrus écrit il y a plus de 2000 ans, j’ai une crise d’urticaire.
Allah, Bouddha, Krishna et le lapin de Pâques, pour moi, c’est du pareil au même.
Je ne comprends pas pourquoi un homme sauterait sur une jambe chaque samedi matin de 10 h 15 à 11 h 47 juste parce qu’il y a 2000 ans, un gardien de chameau avec beaucoup d’imagination et énormément de temps à perdre a écrit que Dieu ne serait pas tranquille tant et aussi longtemps que chaque être humain sur la planète ne sauterait pas sur une jambe chaque samedi matin de 10 h 15 à 11 h 47.
Désolé, monsieur, mais l’obligation de porter le turban, ça ne me rentre pas dans la tête. Tout comme celle de porter des boudins, un voile, une croix ou une toque.
Quand le pape a dit que les homosexuels étaient des êtres anormaux, je n’ai pas hésité deux secondes, je me suis pointé au défilé de la Fierté gaie déguisé en évêque en signe de solidarité avec mes amis homosexuels.
Je ne vois pas pourquoi je m’empêcherais d’être aussi critique – et aussi irrévérencieux – envers Mahomet ou Sa Sainteté Raëlienne. Vous l’avez peut-être oublié, mais il y a quelque chose d’extraordinaire, au Québec, qui s’appelle la liberté d’expression.
Savez-vous c’est quoi, la liberté d’expression? C’est la liberté de critiquer autant MA culture que la culture des AUTRES – chose que j’ai faite amplement au cours des 25 dernières années, et que je souhaite faire pour les 25 prochaines années.
Ça va peut-être vous paraître bizarre, monsieur El Bouhali, mais je me considère extrêmement égalitaire. En effet, pour moi, toutes les religions s’équivalent.
Je trouve qu’elles sont de superbes servantes, mais de très mauvaises maîtresses.
La "culture" religieuse me touche. J’aime les églises, les temples, les mosquées, et ces longues histoires abracadabrantes que les hommes se sont inventées au fil des siècles afin de mieux pouvoir dormir, la nuit. Mais les lois religieuses me font vomir.
Mon Coran, ma Bible, ma Torah à moi, c’est le Code criminel, la Charte des droits et le Code civil. Ce sont ces lois-là qui régissent ma vie, je n’en ai pas besoin d’autres. Et là encore, ce n’est pas parfait. Il y a des lois que je trouve complètement débiles. Je ne comprends pas pourquoi la loi me permet de caler trois bouteilles de vodka dans un restaurant, mais m’interdit de fumer un petit joint dans mon salon. Mais savez-vous quoi? Ça ne m’inquiète pas outre mesure. Parce que la loi, on peut la changer. Elle est là pour ça. Alors que la Parole de Dieu, elle, est coulée dans le béton.
Si être raciste, c’est s’accorder la liberté de critiquer autant la culture des autres que sa propre culture, alors d’accord, je suis raciste.
Et si être de droite, c’est mettre la loi des hommes au-dessus de la loi de Dieu, alors d’accord, je suis de droite.
Continuez de me crier des noms si ça vous chante. De toute façon, vos étiquettes, je n’en ai rien à foutre.
Je me les mets là où je mets vos voiles, vos soutanes, vos toques, vos fatwas et vos dix commandements.