Ondes de choc

Oui, mais…

Vous souvenez-vous de Rock "Moïse" Thériault, le gourou religieux complètement capoté qui a tué son épouse et tranché le bras d’une de ses disciples? Cet homme était tellement fou qu’il aurait fait passer Raël pour Hubert Reeves. Eh bien, imaginez que ce twit ait fait exploser la Place Ville-Marie en 1970. Les éditorialistes auraient-ils dit qu’il était un leader politique?

Bien sûr que non. Ils auraient dit que c’était un illuminé.

Or, c’est pourtant ce qui arrive avec Ben Laden.

Le chef d’Al-Qaeda est un siphonné de premier ordre qui rêve du jour où le monde entier respectera à la lettre les lois d’Allah. Or, il y a encore des gens qui trouvent qu’il n’est pas aussi bête qu’il en a l’air.

"Certes, ses méthodes sont extrémistes. Mais dans le fond, Ben Laden n’a pas tort…"

C’est quoi, cette connerie?

Dire que Ben Laden est un leader politique, c’est comme dire que Jim Jones ou David Koresh sont les frères idéologiques de Che Guevara.

Ça ne tient pas debout deux secondes.

Samedi dernier, un Québécois d’origine libanaise publiait une lettre ouverte dans La Presse. Il affirmait qu’on ne pourra jamais se débarrasser d’Al-Qaeda sans d’abord résoudre le problème palestinien.

L’auteur de cette lettre mériterait d’être intronisé au Musée de l’humour. En effet, il y a autant de liens entre Ben Laden et la Palestine qu’entre Jim Jones (le prédicateur disjoncté qui a entraîné 912 de ses disciples dans la mort) et Porto Rico.

Ben Laden se torche de la Palestine. Il n’en a rien à foutre. Il ne veut pas libérer la Palestine, il veut établir un État islamiste mondial.

Son rêve n’est pas de libérer les Palestiniens, c’est d’obliger les femmes à porter le voile, à quitter l’école et à déserter le monde du travail.

Ben Laden rêve d’un monde où les hommes auraient le droit de lapider leurs femmes, où les minijupes seraient interdites et où le rock serait considéré comme un blasphème.

Bref, Ben Laden est Benoît XVI à la puissance 10 000.

Plus fêlé, tu meurs.

Imagineriez-vous des gauchistes appuyer le pape? Bien sûr que non. L’homme est considéré – à juste titre – comme un illuminé de premier ordre qui rêve de retourner au XVIe siècle. Or, voulez-vous me dire pourquoi Ben Laden jouit d’une telle popularité auprès d’une certaine gauche?

Oh, bien sûr, ces gens-là ne l’appuient pas ouvertement. Ils disent qu’il est fou, sanguinaire, dangereux. Mais ils finissent toujours par terminer leur tirade par: "Mais…"

Mais quoi, bordel??? Hein, mais quoi??? "Mais il n’a pas tort"? "Mais il vise juste"? "Mais il a raison dans le fond"?

Les gens mélangent tout. Ils mélangent la situation en Palestine avec Ben Laden.

Oui, il y a un problème avec la Palestine. Mais cela n’a strictement rien à voir avec Ben Laden! Y a-t-il un lien entre l’indépendance du Québec et Karla Homolka?

On dit que les Arabes se révoltent parce qu’ils sont pauvres. À ça, je réponds trois choses: 1) Les terroristes saoudiens qui ont participé aux attentats du 11 septembre étaient choyés et éduqués. 2) Ben Laden est riche à craquer. 3) La plupart des chefs des pays arabes pourraient enrayer la pauvreté de leurs concitoyens avec le p’tit change qui se trouve dans le fond de leurs poches, mais ils ne le font pas, car ils s’en contre-crissent.

Ça, c’est la vérité.

On dit que la religion n’a rien à voir avec les actes terroristes qui embrasent le monde depuis quatre ans. Je m’excuse, les amis, mais avez-vous entendu parler du terrorisme haïtien, ou du terrorisme tibétain? Pourtant, s’il y a deux pays qui sont dans la merde jusqu’au cou, c’est bien Haïti et le Tibet. Or, ils ne mettent pas la planète à feu et à sang. Pourquoi?

J’ose émettre une théorie: PARCE QUE CE N’EST PAS DANS LEUR RELIGION.

Oui, on peut critiquer George Bush. Après tout, le gouvernement américain n’est pas au-dessus de tout soupçon. Mais on doit aussi condamner Ben Laden. Pas seulement le condamner, mais le dénoncer, le traîner dans la boue, lui vomir sur la tête.

Sans hésitation.

Et sans "Mais…".