Ainsi, le doc Mailloux s’est fait renvoyer de TQS parce qu’il a émis des commentaires à connotation raciste lors de son passage à Tout le monde en parle.
Parfait. Entre vous et moi, personne ne va pleurer sur son sort.
Puis-je demander maintenant pourquoi Lise Payette ne subit pas le même sort, et pourquoi elle ne reçoit pas elle aussi son 4 % de la part du Journal de Montréal?
Après tout, toute forme de racisme est inacceptable, non?
Si on ne peut pas dire que les Noirs sont moins intelligents que les Blancs, je ne vois pas pourquoi on pourrait dire que les hommes sont moins sensibles, moins généreux, moins gentils, moins compatissants, bref, moins humains que les femmes.
Y aurait-il des racismes plus acceptables que d’autres?
On ne peut pas établir une hiérarchie entre les races, mais on peut en établir une entre les sexes, c’est ça?
Il y a six mois, dans cette même chronique, je recensais les commentaires anti-hommes que Lise Payette émet régulièrement dans ses chroniques. Si le quart du tiers des conneries écrites par l’ex-ministre péquiste visait les Noirs ou les Arabes, elle aurait été virée manu militari. Mais voilà, ses propos visent les hommes. Alors on la publie, et l’on dit que ses chroniques sont d’intérêt public.
Je ne veux pas jouer les victimes, je ne me mettrai pas à grimper en haut d’un pont pour alerter la population, mais j’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi il est acceptable de juger une personne à la lumière de son sexe, mais pas à la lumière de sa couleur de peau.
C’est bien simple, ça ne me rentre pas dans la tête. (C’est peut-être parce que je suis un homme et que je suis moins intelligent…)
Voulez-vous me dire quelle est la différence entre le fait de dire que tous les hommes sont des Marc Lépine en puissance (dixit la journaliste Francine Pelletier), et le fait de dire que tous les Noirs sont plus paresseux, plus enclins à briser la loi ou moins intelligents que les Blancs?
Mardi matin, je feuilletais le dernier numéro de l’hebdomadaire Newsweek en buvant mon café.
Je suis tombé sur un dossier qui traitait du leadership au féminin. Comment les femmes dirigent une entreprise, comment elles se comportent en équipe, etc.
Qu’est-ce que j’ai pu lire? "Les femmes dirigent plus par instinct que les hommes", "Elles partagent plus le pouvoir avec les membres de leur équipe", "Elles délèguent plus souvent", "Elles consultent davantage leurs confrères et consœurs de travail", "Elles sont plus créatives", "Elles tiennent compte des sentiments des gens qui les entourent", blablabla.
Trente pages de conneries.
Pas huit, pas dix – trente.
Je m’excuse, mais en quoi n’est-ce pas du racisme, ça?
Et de grâce, ne me dites pas que ces "données" ont été vérifiées par des études cliniques! Ce n’est pas ce que vous reprochiez au doc Mailloux? D’asseoir ses préjugés sur des études pseudo-scientifiques à la con?
Tenez, je vais tourner ma question à l’envers.
Si on accepte le fait qu’il y a bel et bien des différences entre les sexes, voudriez-vous me dire pourquoi on n’accepterait pas le fait qu’il existe des différences entre les races? Qu’une race est plus douée pour les maths, par exemple, ou qu’une autre est meilleure dans les activités physiques?
Pourquoi un tabou pourrait-il être brisé et pas l’autre? Pourquoi certaines études pourraient-elles être évoquées et pas d’autres?
Pourquoi peut-on produire Un gars, une fille, mais pas Un Noir, un Blanc?
Je vais vous le dire, pourquoi: parce que tout le monde sait qu’il y a autant d’individus noirs que d’individus blancs. Qu’on ne peut pas généraliser lorsqu’il est question de race.
Alors, pourquoi ne pas appliquer cette même logique aux différences sexuelles?
Je connais des femmes qui travaillent dans un environnement 100 % féminin, et je peux vous dire qu’elles en bavent. Leur bureau n’est pas le paradis, loin de là.
Il y a des Noirs cons et des Noirs intelligents, des Blancs cons et des Blancs intelligents, des hommes cons et des hommes intelligents, des femmes connes et des femmes intelligentes.
Je le sais, ça ne fait pas la manchette, ce n’est pas spectaculaire, mais c’est la vérité. Et dire le contraire est du racisme, point.