Texte de La Presse Canadienne publié le 14 septembre 2005:
"L’ex-ministre péquiste Gilbert Paquette, qui a été arrêté pour conduite avec les facultés affaiblies en juin dernier, a plaidé non coupable hier matin au palais de justice de Montréal. Il compte tout de même rester dans la course à la direction du Parti Québécois, pour trouver un successeur à Bernard Landry. M. Paquette a déclaré qu’il était engagé et déterminé à contribuer à la naissance "du pays du Québec"."
Monsieur Paquette, comme ça, vous tenez à vous présenter à la direction du PQ, même si vous avez été arrêté pour conduite avec facultés affaiblies. Grand bien vous fasse.
Mais j’aimerais quand même que vous répondiez PUBLIQUEMENT à ces quelques questions, histoire de savoir si vous êtes apte à diriger le PQ et, éventuellement, le Québec.
– Ça vous arrive souvent de prendre le volant après avoir bu?
– Étiez-vous seul dans l’auto au moment de l’incident? Sinon, qui était avec vous? Pourquoi cette personne ne vous a-t-elle pas empêché de prendre le volant? Vos amis manqueraient-ils de jugement?
– Avez-vous un problème d’alcool, monsieur Paquette?
– Buvez-vous seul chez vous?
– Pourriez-vous, s’il vous plaît, nous donner des détails sur votre consommation d’alcool? Buvez-vous chaque jour? Êtes-vous capable de passer deux jours sans consommer d’alcool?
– Buvez-vous sur l’heure du lunch?
– Buvez-vous lorsque vous avez des victoires à célébrer? Des défaites à oublier?
– Vous êtes-vous déjà présenté à l’Assemblée nationale ivre?
– Vous avez plaidé non coupable aux accusations de conduite avec facultés affaiblies. Éprouvez-vous des difficultés à affronter la vérité, monsieur Paquette? Pourquoi n’avez-vous pas plaidé coupable? Cherchez-vous à cacher la vérité? On a l’impression que vous minimisez ce que vous avez fait. Vous savez, c’est dangereux, conduire ivre! C’est un acte criminel! En plaidant non coupable, on a l’impression que vous banalisez les actes que vous avez commis. Pourquoi ne dites-vous pas la vérité, au lieu de sortir des informations au compte-gouttes? Les gens croient que vous voulez cacher quelque chose, ou protéger des amis.
– Buvez-vous seulement du vin en mangeant, ou consommez-vous aussi de l’alcool fort?
– Vous avez commencé à boire à quel âge?
– Vous buvez de façon récréative, ou est-ce un besoin?
– Avez-vous le vin triste, ou le vin joyeux? Avez-vous déjà envisagé de joindre les rangs des AA pour venir à bout de votre problème et mieux contrôler votre envie de boire?
– Pourquoi ne décidez-vous pas de vous retirer de la course? Si l’avenir du PQ vous tient tant à cœur, vous devriez tirer votre révérence au lieu de vous accrocher désespérément à votre rêve.
Je sais, je sais, ce n’est jamais agréable de répondre à ce genre de questionnaires, et de dévoiler tous les détails de sa vie privée. Mais voyez-vous, monsieur Paquette, je suis un citoyen responsable, et je ne voudrais pas que mon pays soit dirigé par une personne inapte.
Le crime que vous avez commis, monsieur Paquette, ne remonte pas à sept ou huit ans, mais à cinq mois. Il est donc normal que je me pose des questions sur votre capacité à gouverner la province. Si vous n’êtes pas capable de contrôler votre consommation d’alcool, comment pourriez-vous gérer le Québec?
Après tout, la SAQ relève du gouvernement. Comment le chef du gouvernement pourrait-il dire à ses concitoyens que la modération a bien meilleur goût, s’il n’est pas capable de modérer sa propre consommation? Ce leader ne manquerait-il pas de crédibilité?
Comment pourriez-vous appliquer les lois, monsieur Paquette, si vous les brisez vous-même?
Quel message les membres du PQ enverraient-ils à la population québécoise s’ils élisaient comme chef un homme qui a été arrêté pour conduite en état d’ébriété? Que dirait-on à nos enfants? Que dirais-je à mes filles? Que se saouler la gueule, c’est acceptable?
Dites-moi, monsieur Paquette: comment peut-on vous faire confiance? Vous refusez d’avouer que vous avez un problème! Vous avez plaidé non coupable, que diable! Vous vivez dans le déni!
Désolé, monsieur Paquette, mais votre candidature est trop dangereuse pour l’avenir de votre parti. Au nom de tous mes amis, je vous supplie de tout laisser tomber, et de vous faire remplacer par Nadège Jean, la sœur de l’autre.
Merci.