Ondes de choc

Vive la démocratie!

Ainsi, les Palestiniens ont élu le Hamas à la tête de leur gouvernement.

Attaboy! Ça, c’est une campagne de relations publiques!

"On va obliger les femmes à se voiler, on va interdire l’alcool et les antennes paraboliques, on va abolir la mixité dans les écoles et on va militer pour la destruction d’Israël…"

Quelle belle façon de séduire la communauté internationale et de s’attirer la sympathie des gens!

En français, on appelle ça se peinturer dans le coin.

Dans les années 60, le magazine Time affirmait que Dieu était mort. Quarante ans plus tard, le vieux bonhomme à barbe est plus fort que jamais. Il siège à la droite de George W., règne sur une bonne partie du Moyen-Orient, fait la pluie et le beau temps en Iran, se terre dans une caverne quelque part en Afghanistan et a même convaincu le leader de l’Italie de rester chaste jusqu’aux élections législatives du 9 avril.

Les Palestiniens ont choisi démocratiquement d’élire un gouvernement qui met la loi de Dieu au-dessus de la loi des hommes.

C’est un choix aberrant, bien sûr. Mais en même temps, c’est ça, la démocratie. On peut élire qui l’on veut, même le dernier des cons, même le plus dangereux des imbéciles. C’est ce qu’ont fait les Allemands en élisant Hitler au début des années 30.

Ce qui est désespérant avec la victoire du Hamas en Palestine (une victoire si éclatante qu’elle a surpris les islamistes eux-mêmes), c’est que ce n’est pas un fait isolé.

En effet, à chaque ouverture démocratique dans le monde arabe, les islamistes l’emportent. C’est arrivé en Algérie, au Maroc, en Égypte, en Arabie Saoudite, et maintenant en Palestine.

Coudon, c’est quoi, l’affaire?

George W. Bush a dit que son gouvernement ferait reculer les extrémistes au Moyen-Orient et qu’il paverait la voie à la laïcité, aux droits de la personne et à la liberté. Or, c’est tout le contraire qui se produit. Dès que les citoyens ont la chance d’aller aux urnes, ils votent pour les islamistes!

Il me semble que le message est clair, non?

"Être arabe aujourd’hui n’est pas très confortable, a dit Farouk Mardam-Bey, un intellectuel arabe qui vit maintenant en France, au quotidien français Libération. Le monde arabe se trouve aujourd’hui encerclé dans un triangle oppressif dont il n’arrive pas à sortir. En premier, il y a l’axe israélo-américain, qui est plus soudé que jamais et qui bloque les horizons. L’autre côté du triangle, ce sont les régimes arabes despotiques. Et troisièmement, il y a la montée de l’intégrisme religieux. Les gens étouffent à l’intérieur de ce triangle."

Bref, rien ne va plus.

C’est ce qui arrive quand on pousse un peuple dans ses derniers retranchements. Il se braque, et vote pour le premier venu qui lui promet de retrouver sa fierté perdue.

P.-S.: Dans ma chronique de la semaine dernière, je disais que les gens votaient de plus en plus CONTRE, et de moins en moins POUR. Eh bien, on pourrait dire que c’est la même chose pour les Palestiniens.

Le 25 janvier, les Palestiniens n’ont pas voté pour un parti qui prône le port du voile et l’interdiction de la musique rock, ils ont voté contre le Fatah, le parti hyper-corrompu de feu Yasser Arafat, qui a détourné entre un et trois milliards de dollars de fonds publics.

Les Palestiniens avaient le choix entre un parti de droite et un parti corrompu, et ils ont choisi le parti de droite, en se disant qu’ils en avaient assez de se faire fourrer.

Toutes proportions gardées, ça ne vous rappelle pas quelque chose?