Pop Culture Gatineau

Licence to Kill

José Théodore… quelqu’un d’autre que ce personnage publiquement amène a-t-il alimenté les conversations, cette semaine?! Si oui, j’étais en vacances sur Mars. Ce qui est remarquable c’est que, plus que dans beaucoup d’autres récents dossiers, la population s’interroge (enfin!, soupireront certains) sur le rôle des médias dans ce type d’affaire. Parce que l’on touche à une idole, n’en déplaise aux puristes. Et l’on ne déboulonne pas une idole sans huile. Et les éclaboussures d’huile, ça salit. Dès le lendemain du jour où elle a éclaté, "cette affaire", le vénérable Conseil de presse a distribué des blâmes (vous savez, le genre de truc qui passe bien au-dessus de la tête des André Arthur de ce monde)… bref, un débat est né, du genre dont la presse a bien besoin pour remettre les pendules à l’heure sur son rôle. L’était-ce, d’associer Théo à sa famille et aux Hells? Il l’était déjà, associé, d’une part par la force des choses, d’autre part, par sa volonté propre… quant à moi, la presse a fait son travail.

Ce qui m’apparaît plus intéressant encore, c’est ce constat qu’une frange (une fange?) de la population se croit immunisée contre beaucoup de trucs.

José Théodore, Robert Gillet, George Radwanski… c’est exactement le même pari: à un certain niveau, plus rien ne peut plus atteindre. On vole trop haut. Alors, on vole: la crédibilité des partisans d’un joueur de hockey à la gueule d’ange, l’innocence de jeunes filles sans doute pas si innocentes que ça dans le cas d’un célèbre animateur, les deniers publics, dans celui d’un commissaire à la vie privée. C’est la même chose, née du même sentiment d’inévitable impunité. De l’impunité due à un rang.

Le problème avec José Théodore (comme, du reste, avec les deux autres), c’est l’incompatibilité entre le discours – le propos – et les actes: dans le cas de Théo, on ne peut à la fois se présenter comme un exemple pour la jeunesse, s’afficher comme porte-parole de restaurants familiaux, et frayer avec un milieu communément reconnu comme criminalisé (criminel même), frayer avec lui à répétition et malgré plusieurs avis, sans risquer quelque chose… d’ailleurs, pourquoi le faire, quand on a tout l’argent du monde? Le frisson, comme ces dames de la bourgeoisie s’enfonçant, il y a quelques siècles, la nuit venue, dans les bouges de leurs villes? Parce que c’est "à la mode"? Parce que ça fait "nouveau romantique", James Dean, "rebel without a cause"? Et quoi encore?! Je risque une explication: pour certains esprits, s’asseoir à la table d’un parrain n’a pas de prix, ça ne s’achète pas. C’est aussi une façon de signer sa réussite. Bref: c’est lamentable.

Oui, le double discours… La pègre colombienne finance des écoles de quartier tout en égorgeant les femmes de ses "traîtres". Il y a des masques dont on choisit de s’orner qui sont plus lourds à porter que d’autres. En tombant, ils font un bruit sourd. Comme l’explosion d’un jeep, en plein quartier résidentiel, à Montréal.

José Théodore, Robert Gillet, George Radwanski… c’est exactement le même pari: à un certain niveau, plus rien ne nous atteint, disais-je. Licence. On se croit affranchi. "Affranchi", comme dans le film de Martin Scorsese, Les Affranchis… vous savez, ce film culte sur la mafia…

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Ontario POP: virage réussi

À souligner, en ce qui concerne la plus récente édition du concours Ontario POP: c’est la première année que le concours, lancé au départ par Radio-Canada, était géré par l’ACFO Ottawa. Présentée par le Consortium de la relève musicale de l’Ontario français (qui inclut l’ACFO Ottawa, Les concerts La Nuit sur l’étang, Réseau Ontario, le Festival franco-ontarien et la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne), cette édition fut un succès à plusieurs égards: salle comble à La Nouvelle Scène et dans le bistro (d’où l’on pouvait suivre le spectacle en direct sur deux écrans géants), des dizaines d’inscriptions dans les diverses catégories, etc… Vraiment une réussite pour cette nouvelle naissance. L’an prochain, le concours devrait prendre plus d’ampleur encore partout en Ontario français et le volet " groupe " devrait être ajouté, nous apprend-on…