Il était une oie…
Si Michel Marc Bouchard a excellé dans l'écriture de nombreuses pièces de théâtre pour adultes (Les Feluettes, Les Muses orphelines), il a rédigé à ses tout premiers débuts en 1991 une pièce qui est devenue un véritable classique du théâtre jeune public: la fable mélancolique L'Histoire de l'oie. Créée à la compagnie Les Deux Mondes dans une mise en scène de Daniel Meilleur, la pièce a fait depuis le tour du monde, traduite en 4 langues et jouée dans 15 pays. Le Théâtre français du Centre national des Arts, qui recevait la production lors de sa saison 1991-1992, récidive avec la 500e représentation de cette œuvre honorée à maintes reprises (Prix du Gouverneur général en 1993 et quatre Masques lors de la saison théâtrale 1997-1998). L'Histoire de l'oie raconte la vie du petit Maurice, enfant mal-aimé, violenté, qui trouve réconfort auprès d'une oie tant bien que mal apprivoisée et qui s'évade dans des récits imaginaires dont il est le héros. Mais à travers ses jeux fantasmagoriques se dessine la dure réalité qui fut sienne. Habillé dans un univers sonore et visuel magnifique, la pièce est interprétée par les comédiens Yves Dagenais et Alain Fournier ainsi que par la marionnettiste Patricia Looper. La 500e sera présentée le 5 février à 13 h 30 au Théâtre du CNA, suivie d'une fête et d'une rencontre avec les artistes. Une représentation aura également lieu le 6 février à 13h30. Renseignements: www.nac-cna.ca. (M. Proulx)
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Afro-culture
Dans le cadre du Mois de l'histoire des Noirs, la Société artistique Rhythm'n'Zouk (SARNZ) et la Nouvelle Scène présentent la seconde édition du Festival afro-antillais francophone (FAAF) les 4 et 5 février prochains. Ce festival multidisciplinaire et multiculturel mettra de l'avant des performances littéraires, orales et visuelles par des artistes ethnoculturels d'Ottawa, tout à fait gratuitement. Deux spectacles musicaux donneront aussi l'occasion de promouvoir la culture noire francophone. D'abord, le groupe originaire du Tchad H'Sao (photo), formé de six jeunes chanteurs et musiciens qui s'inspirent de musiques traditionnelles de 120 communautés différentes. Le lendemain, c'est le multi-instrumentiste brésilien de renommée internationale Celso Machado qui offrira un peu de son pays natal. Les billets, au coût de 25 $, sont disponibles à la Nouvelle Scène, où prendra place l'événement. Le FAAF est aussi l'occasion pour la SARNZ d'annoncer l'appui financier du Fonds jeunesse de la Fondation franco-ontarienne, qui donne 4000 $ pour permettre la présentation d'ateliers aux jeunes artistes émergents issus de la communauté ethnoculturelle franco-ontarienne à l'occasion de la quatrième édition du Spectacle contre la discrimination raciale, qui aura lieu à la fin du mois de mars prochain. Renseignements: (613) 241-2727. (M. Proulx)
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Cinéma chaud!
À la demande générale, la revue musicale Cinémashow sera présentée en rappel au Théâtre du Casino du Lac-Leamy dès le 4 février, et ce, pour 16 représentations. Le concept est simple, mais non moins efficace: des extraits de grands classiques du cinéma du siècle dernier défilent sur écran géant pendant que danseurs et chanteurs interprètent les mélodies au premier plan. La troupe multidisciplinaire compte les chanteurs Patrice Blouin, Marie-Ève Munger, Alexandra Bonnet, Marie Dumouchel, Franck Julien, Janelle Thomas, Sabrina Ferland et Chantale Blanchard, qui interpréteront des classiques de West Side Story à Mission impossible, en passant par Moulin Rouge et My Fair Lady, sans oublier les ajouts de deux nouvelles scènes qui font un clin d'œil aux Triplettes de Belleville ainsi qu'au Fantôme de l'Opéra. De retour d'une série de spectacles aux États-Unis et après avoir été acclamée par plus de 125 000 personnes, la troupe promet un spectacle enlevant! Renseignements: www.casino-du-lac-leamy.com. (M. Proulx)
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Paroliers en herbe
L'auteur-compositeur-interprète Luc De Larochellière (photo) présidera le jury de la septième édition du Concours national de paroliers Chanson pour tes yeux, dont la période d'inscription se déroulera jusqu'au 1er mars 2005. S'adressant à tous les aspirants prosateurs d'expression française résidant au Canada et n'ayant toujours pas goûté aux joies de la notoriété, la compétition cherche à favoriser l'émergence de nouveaux talents d'auteurs dans le domaine de la chanson. Mis sur pied en 1999 par l'organisation de la Journée de l'Hymne au printemps, le concours a déjà attisé la plume de quelque 2690 écrivains en herbe, engendrant 5537 textes de chansons, ce qui en fait l'une des plus importantes épreuves du genre. Le lauréat du premier prix, une bourse atteignant 2500 $, sera connu à l'occasion de la Journée de l'Hymne au printemps, qui se tiendra le 21 mars prochain. Règlements complets, formulaires d'inscription et renseignements supplémentaires disponibles au www.paroliers.qc.ca. Bonne chance! (P. Ouellet)
Comment refuser d’aller au Festival afro-antillais francophone quand, en plus de ça, la plupart des spéctacles sont gratuits?!
Je suis pas mal sûre que leurs spéctacles, ayant plutôt intéressants, réussiront non seulement à faire danser les spectateurs, mais leur donnerons une belle occasion d’échange. J’espère surtout que ce genre de célébration entraînera moins de discrimination envers toute la communauté immigrante…
Combien de chansons ont été créées spécifiquement pour des films et, de ce nombre, combien sont devenues des succès? L’exemple le plus frappant demeure, à mon avis, la série des James Bond, qui nous ont donné de succès tels que « Goldfinger », « Live & Let Die », etc. On peut aussi penser à la chanson thème du Titanic ou à certains des titres qui seront présentés à Cinémashow, qui incluera « Moulin Rouge » et, plus récemment, « les triplettes de Belleville ». En ce sens, qu’on prenne l’occasion de souligner ces succès en y mettant l’emphase plutôt que sur le film d’où elles sont issues, est une excellente idée. Mais il y a tellement de chansons qui pourraient être retenues pour un tel show que je souhaite qu’une suite soit réalisée.
Mais qui va voir ce genre de spectacle? Sommes-nous à ce point accro ou nostalgique des pièces musicales dans les films? D’accord, il s’agit d’une performance. Oui ou peut-être, il y a des artistes de talents durant le spectacle… Encore oui, ils ont accepté un défi insensé : aller aux États-Unis, reprendre des succès tels que Over the Rainbow, une danse à claquette de Fred Astaire… mais quand même! La Terre continue à tourner, il y plein de nouvelles musiques à découvrir qui ne sont pas dans des films, des bandes annonces, à la radio commerciale. Enfin oui, je comprends qu’il s’agit d’un divertissement… mais quand même…
Pour tous les jeunes auteurs-compositeurs (et aussi intreprètres) qui n’attendent que de percer, le Concours national de paroliers Chanson pour tes yeux est une très belle occasion d’enfin se faire connaître et découvrir. Car la société québécoise regorge de très bons paroliers qui n’ont pas encore été reconnus. Il suffit juste qu’ils sortent de l’ombre et qu’ils se décident à mettre leurs textes en valeurs, et un tel concours est l’occasion parfaite pour eux. Car ce n’est pas toujours facile de trouver des occasions pour démontrer son talent, particulièrement pour un parolier; lorsque tu n’est pas connu comment faire pour trouver quelqu’un qui acceptera de chanter tes chansons (si tu n’es pas interprète), et pour se faire connaître, il faut bien qu’un jour quelqu’un accepte! Le problème de la poule et de l’oeuf! Mais avec un concours pour les paroliers, c’est la chance de briser le cercle vicieux et peut-être de pouvoir enfin percer. Et peut-être que pour certains, qui se sentent plus incertains quand à la qualité de leurs textes, c’est aussi une occasion de le vérifier. Car au pire, leurs textes ne seront pas retenus, alors que dans le meilleur cas, qui sait ce qui peut arriver…
J’ai assister au show au Casino de Montréal, et ce fut un show du tonnerre! Dans le cadre de Cinémashow, spectacle qui se veut un hommage aux meilleurs films d’Amérique du Nord et d’ailleurs. Les musiciens, chanteurs et danseurs talentueux vous offrent une prestation remplie d’émotions, de performances vocales mémorables, d’images remarquables et de surprises qui vous en mettront plein la vue….et plein l’ouie! Cette soirée fut très agréable et je ne suis pas surprise que la demande fut si forte. J’ai admirer tout particulièrement la chanteuse Sylvie Desgroseilliers, une voix étonnante et très énergique. Demain le 8 février Sylvie Desgroseilliers sort son premier album solo, et je n’hésiterais pas à l’acheter. Cinémashow, c’est tout un équipe de création, une belle mise en scène, une conception sonore et d’éclairage foudroyante. Je vous suggère fortement d’y aller.
Les textes de Michel Marc Bouchard ont non seulement fait le tour de plusieurs pays quand il est question de sa pièce l’Histoire de l’oie nous apprend-on, mais ceux de ses autres pièces bien connues que sont Les Feluettes et Les Muses orphelines ont aussi marqué l’histoire de la dramaturgie francophone du Québec. Si leurs représentations ne provoquent plus les levées de boucliers et surtout de chapelets comme elles le firent jadis, elles n’en demeurent pas moins des événements qui ne sont pas sans susciter beaucoup de réactions, autant positives que négatives. Quant aux manifestations qui souligneront le Mois de l’histoire des noirs, elles se répandront à la grandeur du Québec. Celles qui mettent de l’avant une cinématographie qui relèvent les situations racistes, ou celles qui impliquent des personnages venus de communautés minoritaires ou visibles, seront à l’honneur à Québec alors que ce sera la musique venue des continents qui la portent qui prendra la vedette dans l’Outaouais. Le groupe H’Sao notamment a déjà fait sa marque dans le cadre du Festival d’été de Québec. Alors, qu’on le dise en image ou en musique, ces occasions seront des sujets de réflexion concernant des problèmes ou des injustices qui persistent malgré tout. Quant aux chansons genre mélodie du bonheur, elles détonnent un peu dans ce paysage musical fait de musiques qui expriment plus en profondeur la condition des humains de ce temps. Pour ma part, je trouve qu’elles sont souvent des décorations qui viennent tenter de sauver des films qui ne pèsent pas très lourd quant à leur profondeur.