«Un air d'été, tout léger, tout léger, tout léger…» Voilà ce que j'avais en tête pour mon long congé de la fête du Travail. J'avais bien l'intention de ne rien foutre de mon week-end et de laisser le job au bureau. Contrairement à mes vacances estivales de fin juillet qui se sont déroulées comme si je les avais passées devant mon écran plat(e), je souhaitais, lors de ces trois jours, ne pas répondre aux courriels, ne pas relire le numéro de la semaine dernière, ne pas écouter de nouvelle musique, ne pas penser aux lignes que je suis en train d'écrire.
Mais chassez le naturel et il revient à la vitesse grand V. Vous êtes probablement atteints de la même maladie que moi.
Ainsi, au grand dam de mes proches, j'ai écouté quelques nouveautés qui traînassaient dans ma bibliothèque, pris part à une session photo, répondu à plusieurs courriels, mené une entrevue (Bourbon Bay, à lire en ces pages) et participé à une émission radiophonique.
Bon.
Ce ne sera assurément pas à la maison que je décrocherai, parce que la culture, mon boulot, me crie de continuer à lui porter attention. Un changement d'air s'impose. Direction: le Festival de montgolfières de Gatineau!
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Premier constat: le changement se fait rare, année après année, aux Montgolfières. En parcourant le site, on constate que les kiosques marchands sont aux mêmes endroits, que les différentes scènes artistiques revêtent les mêmes usages, que les mêmes manèges occupent les mêmes espaces.
À l'été 2004, alors que je découvrais ce que l'on nomme le plus grand festival de Gatineau, tout me semblait fascinant, excitant. La nouveauté faisait paraître le festival sous un jour favorable.
Sept ans plus tard, la nouveauté n'est plus. Elle fait place à cette impression malencontreuse de déjà-vu.
Or, la vocation familiale dudit festival, intrinsèque à son mandat de célébration rassembleuse et grand public, ne lui permet pas de réinventer la formule tous les 12 mois. L'équipe organisatrice ne peut donc proposer aux dizaines de milliers de festivaliers et de «caravaniers» une formule revampée car, comme on l'a vu notamment au Bluesfest l'an dernier, avec son volet humour qui a flopé, qui dit changement dit nécessairement exposition aux critiques. Ce qui fait sans aucun doute peur. Surtout pour un festival aussi majeur dans la ville et sur lequel Gatineau compte énormément pour s'assurer un tourisme estival substantiel.
Par contre, vu les récents succès des festivals dits «émergents» – le Festibière de Gatineau, le Folkfest d'Ottawa et même le festival classique Musique et autres mondes -, on peut supposer que le public a soif de nouveauté. En proposer permettrait sans doute au Festival de montgolfières de s'ouvrir à un tout autre public et, qui sait, de s'assurer des lendemains encore meilleurs?