Impro sur la plage
Toujours en marge, Le Zénob garde la bonne vieille habitude d'innover. Alors que la majorité des ligues d'improvisation sont en vacances pour la saison estivale, le café-bar organise son tout premier "beach-impro", un tournoi amical qui se déroulera du 16 au 18 juillet. Cette intéressante initiative permettra ainsi aux "athlètes" de la spontanéité de garder la forme! Durant les trois jours de matchs intensifs, 24 joueurs issus de la LIM de Trois-Rivières, de la LNI, de la LIMONADE, de la LIM de Montréal, de la CIA, de la LUI de Québec et de la Suisse se rencontreront dans l'arène qui sera installée sur la terrasse arrière de l'établissement. Pour l'occasion, des équipes de trois personnes seront formées. En fait, l'événement a été pensé petit afin de lui permettre de se dérouler sans anicroche et de grandir d'une belle façon dans le futur. Quelques joueurs vedettes feront partie du happening, comme Vincent Bolduc et Tammy Verge, étoile montante de la LNI. Se tenant de 18 h à 23 h le vendredi, et de 12 h à 22 h le samedi et le dimanche, le tournoi demandera beaucoup de concentration aux participants. Il paraît cependant que les meilleurs moments devraient se produire à la toute fin… Qui n'aime pas gagner?
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Malaise
Difficile de faire des vagues dans la région. Dans les médias, tout est traité avec des pincettes. Ainsi, chaque spectacle, chaque festival présenté en Mauricie frôle la perfection. Il n'y a que la pluie qui peut faire tourner une représentation au vinaigre. C'est à croire que le territoire est béni par les dieux. Mais peut-être est-ce vrai. Les intervenants culturels du territoire jouissent peut-être d'un véritable flair pour le succès…
Pourquoi peu de gens expriment-ils le fond de leur pensée? Que craignent-ils? De mordre la main qui les nourrit? De froisser des amis, des collaborateurs? La critique du spectacle Kassa se révèle un excellent exemple. Au lendemain de la première, les commentaires élogieux affluaient. Quelques réserves étaient exprimées, mais rien de dramatique. Mais voilà, une journée avant la dernière représentation (étrange… Pourquoi si tard? Redoutait-on de nuire à la vente de billets?), le chat est sorti du sac: quelques-uns ont osé dire tout haut ce que plusieurs pensaient tout bas. Il fallait cesser de couvrir d'or ce show. Si la qualité des interprètes n'était pas en cause, le spectacle, trop impressionniste, méritait davantage de structure. Je ne veux faire ni la critique ni le procès de la méga-production trifluvienne, je désire plutôt mettre en relief le malaise qu'ont certains d'exposer les faits tels qu'ils sont. Pourquoi les mauvaises critiques, surtout lorsqu'il s'agit d'une production locale, ne semblent-elles pas exister? Devenons-nous des traîtres si nous avons le malheur de formuler un jugement négatif? Si personne ne parle, comment les artistes peuvent-ils s'améliorer et ainsi atteindre de véritables sommets? La franchise permet de développer des relations de confiance. Être gentil, ça fonctionne seulement un temps…
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Benjamin Sulte en personne
Grâce aux Barbares obliques, Benjamin Sulte renaît de ses cendres. Pour un cinquième été, l'historien, poète et journaliste qui a vu le jour le 17 septembre 1841 réapparaît dans le paysage afin de faire découvrir le passé de la ville de Trois-Rivières aux visiteurs et aux résidents. Jusqu'au 6 août, l'homme, personnifié par le comédien François Poisson, se lance donc dans des tours de ville pédestres. Lors de ceux-ci, il propose une intéressante et dynamique leçon d'histoire. Il entraîne son public dans une escapade à travers les rues de la capitale mauricienne. Une courte randonnée remplie d'anecdotes et de chansons. Les départs ont lieu au bureau d'information touristique de Trois-Rivières (1457, rue Notre-Dame) du lundi au vendredi, à 13 h 30 et à 15 h. Dirigés par François Poisson, les Barbares obliques se spécialisent dans les visites thématiques ainsi que dans le théâtre historique et d'intervention.
Tous les amateurs d’impro qui se croyaient en congé pour l’été seront ravis d’assister à ce beach-impro….l’idée est tout à fait géniale. C’est assuré qu’il y aura fort achalandage cette fin de semaine dans la cour arrière du Zénob.
Je suis persuadée que ce sera un grand succès et que ça deviendras le pélérinage de l’été à Trois-Rivières.
Il y a cette petite phrase qui me trotte dans la tête, celle ou lorsque l’on souhaite du mal aux autres on s’attire souvent les foudres du malheur. Qu’on soit a Louiseville, Trois-Rivières aux Cap ou tout autre coin de cette belle région une chose transpire, la gentillesse des gens.
La Mauricie c’est pas Montréal, la-bas il y à une qualité de vie certaine, pas une certaine qualité de vie. Les gens respectueux de leurs voisins, des gens qui s’entraident et qui repirent le joie et l’entraide. On ne peut pas aller à l’encontre de sa nature.
Je trouve que le manque de vague est en soit bénéfique, c’est un peu comme un bateau sur la mer. Pourquoi brasser la quiétude et chasser à renfort de mots cette paix qui est pourtant recherchée un peu partout ? Et est il si mauvais d’encourager certaines productions qui semblent un peu moins fortes que d’autres, je croit que de poser la question c’est d’y répondre.
Karine, qui sème le vent récolte souvent la tempête alors garder votre côté paisible, c’est un trait de caractère et ca fait changement des grandes villes.
Oyé ! Oyé ! Un événement impro unique en son genre verra le jour cette fin de semaine. Ce concept d’Impro-beach pensé par les Éveline Charland et François Laneuville de la LIM saura sûrement vivifier le centre-ville de Trois-Rivières et son café-bar amoureux des arts, Le Zénob. Avec la pétillante et loquace Tammy Verge et l’inventif Vincent Bolduc de la LNI, ainsi que des joueurs de plusieurs grandes ligues du Québec (dont les Francoeur, Jacob, Kenline, Leduc, Gauthier et Laneuville de la LIM mauricienne), ce tournoi ne manque pas de calibre de jeu. Un événement qui pourrait faire date.
Ce malaise dont parle Mme Gélinas n’est pas nouveau. Vous remarquerez que la proximité influence bien souvent les critiques d’un événement ou d’un spectacle. Idem pour l’humour. Il apparaît plus facile de rire d’un politicien étranger que d’un artiste local. Et dans un milieu relativement limité tel que celui de la Mauricie, il est évident que bon nombre d’artisans n’oseront pas critiquer une oeuvre de peur de se faire des ennemis ou de perdre des collaborateurs. En ce sens, les réflexions proposées par Mme Gélinas sont tout à fait justes, ce n’est qu’en exposant les points faibles que l’on pourra éventuellement les remodeler en points forts. Une leçon d’honnêteté et d’intégrité artistique à repenser régulièrement.
Je suis presque certain que peu de gens connaissent la petite histoire du grand Benjamin Sulte. C’est donc une excellente idée qu’ont eu ces « Barbares obliques », par l’entremise du comédien François Poisson, d’offrir à la population un petit parcours historique au coeur de la ville. Ce modeste projet ne peut qu’alimenter le sentiment d’appartenance des Mauriciens face à leur région boisée aux saveurs d’histoire et de culture.
Impro, franchise et histoire… voilà un trio qui célèbre la vie !
Je dois dire que j’ai toujours été fasciné de constater la facilité avec laquelle les québécois se lèvent, à la fin d’un spectacle, pour ovationner. En fait, quand on ne se lève pas, c’est que le show était vraiment pourri.
C’est peut-être un peu ce qui s’est passé ici! On n’ose pas trop s’exprimer d’une façon négative, parce que ce sont des amis, des collègues, des parents qui ont fait le travail. On sait qu’ils ont passé beaucoup d’heure à tout préparer… mais le résultat est en deça des attentes. Que faire? Le dire et risquer que la foudre s’abatte sur vous, ou encenser hypocritement mais en ne froissant personne? Il est vrai que les québécois tomberont souvent dans cette dernière option. Serait-ce l’une de leurs cordes sensibles, de vouloir ainsi plaire en étant plus magnanime qu’il ne le faut?
Il faut toutefois être prudent parce que s’il est vrai qu’un spectacle ne mérite pas nos éloges, il faut que les artisans l’ayant produit le sachent. Pas pour les décourager, mais plutôt pour les inciter à faire mieux la prochaine fois. C’est ainsi que le niveau général de la qualité artistique au Québec s’élèvera!
Je crois que cette difficulté d’offrir parfois des critiques virulentes vient du petit bassin que chaque région possède pour aller cueillir des spectateurs. Je n’excuse pas cette pratique mais je peux imaginer que si les gens qui sortent si difficilement ne lisent que des critiques négatives, leur envie de sortir ne s’en trouvera qu’amoindrie.
Par contre, ce n’est pas nécessairement un service à rendre. Si ces gens qui sortent peu se décident enfin à le faire et qu’il se retouvent devant une production couci-couça (alors que la critique l’a encensée), les chances de les voir retourner dans une salle de spectacle viennent d’en prendre un sacré coup.
Ici, on n’aime pas ça la chicane, et les médias sont le vrai reflet de cet état de fait. Plus tout le monde est unanime, mieux c’est. La dissenssion vous amène directement sur la place publique, où la lapidation verbale sera votre châtiment.
Donc, d’après moi, le politiquement correct et la culture nous entrainent à ne dire que de gentilles choses, à tous et à toutes. Aussi, dans une société convergente comme la nôtre, où certains médias font la manchette artistique, parce que c’est le patron qui produit le show, la garantie d’une critique juste, équitable et non-biaisée est plus ou moins possible.
Je ne sais malheureusement pas les faits en ce qui a trait aux faits trifluviens, mais je suis probablement près de la vérité. Une critique qui ressemble plus à une publicité est maintenant chose courante et c’est pourquoi je m’y fie de moins en moins.
Le bouche à oreille, c’est ma nouvelle source. Parfois crue, virulente, cette critique ne me laisse cependant point de doute sur la qualité d’un film, ou d’un spectalcle.
Oui, on innove et voilà que c’est une excellente idée! Les évènements d’impro d’envergure sont de plus en plus nombreux. Ici, on rassemble plusieurs joueurs de plusieurs pays. Avant, on entendait jamais parler d’improvisation et ce n’était pas très populaire. Voilà que tous ceux qui chômaient durant l’été, on décidés qu’ils ne voulaient pas cesser de faire de l’impro pendant l’été. Je crois que cela devrait attirer bien des gens et c’est cela le but!
Qui n’aime pas l’impro. Personne. Malheureusement l’été, les ligues d’impros ferment et partent en vacance. Mais voilà qu’il y a encore de l’impro cet été. Tout comme il y a du théâtre d’été, maintenant il y aura de l’impro d’été. C’est un excellente idée car c’est toujours divertissant et probablement que certains joueurs d’impro veulent en faire durant l’été aussi. Ça fait de belles soirées, on se marre et ça fait différent de cinéma. Une initiative qui je l’espère se répandra partout au Québec.
C’est un trait culturel qui nous démarque nous les québécois que celui qui fait que nous confondons la politesse avec l’absence de critique, et même avec le refus de simplement exprimer librement nos idées, même quand elles ne sont pas dirigées contre la personne en tant que telle. Cette interdiction que nous mettons à nos propos de peur d’offusquer ou par crainte de provoquer des réactions inattendues, nous la devons probablement à notre passé colonial dont l’action perverse a été prolongée gâce aux bons soins d’une Église qui s’est faite la collaboratrice de l’occupant et qui avait la main haute sur tout un pan de notre culture par le biais des institutions d’enseignement qu’elle possédait de façon monopolistique. On nous a donc enseigné depuis tout petit à voir dans l’absence d’opinion une preuve de politesse et de savoir vivre, que les les parents d’autres générations ont a leur tour transmis à leurs enfants. Cette infirmité culturelle se retrouve maintenant partout, même dans des milieux que l’on pourrait croire capables de s’en être affranchie. Ce n’est donc pas un trait qui est typique des mauriciens. Cette politesse de surface n’est pourtant qu’un leurre, car sous la pellicule superficielle de celle-ci se cache une hargne peu commune pour tout ce qui s’éloigne des critères d’une unanimité qui fait encore la loi du silence et que l’on tente parfois de masquer par des manifestations explosives d’unanimité, comme il s’en trouve très souvent à la fin des spectacles. C’est probablent pour combattre les effets pervers de ce refoulement que tant de québécois se sont mis à voyager dans le monde comme peu de peuples le font et qu’ils se sont mis à l’écoute des manifestations culturelles venues du monde entier.
Il est temps pour notre région de gagner en maturité. Un jour ma fille de 5 ans m’a avoué avoir embelli un récit de fin de semaine raconté à une de ses amies. Elle voulait que ce soit plus le fun pour être aimée. Je lui ai expliqué, comme tout parent l’aurait fait, qu’il vaut mieux être aimé sur la base de vérité plutôt que sur une base mensongère. À 5 ans c’est normal, mais à l’age adulte il faut en revenir. La carrière d’un journaliste et l’avenir du média qui l’engage repose sur la confiance que le public a en leur endroit. Si on encense à profusion des shows qui devraient être décrits comme ordinaires ou même, dans le pire des cas, comme des navets, on porte atteinte à la confiance que le public porte à ses voix de communications. Une critique dure à l’endroit d’un spectacle peut être dévastatrice pour ses ventes de billets, c’est vrai. Mais si elle était juste, elle préserve le lien de confiance et bonifie les critiques élogieuses à venir.