Suivez la caravane!
Les Productions des beaux jours et l'Office national du film du Canada travaillent actuellement à un projet magnifique: le Wapikoni mobile, un studio de création et de formation itinérant. Cette initiative mise sur pied par Manon Barbeau vise, entre autres, à briser l'isolement vécu par les communautés autochtones en donnant la chance à certains de leurs jeunes de devenir d'apprentis cinéastes. La caravane est équipée de caméras et d'unités de montage numérique, d'une salle de visionnage, d'un studio de son, d'un projecteur extérieur et d'une connexion Internet. Elle a comme objectif de s'arrêter deux semaines dans six réserves amérindiennes, dont trois situées sur le territoire de la Mauricie (Wemotaci, Manawan et Opitciwan). Pendant chaque séjour, l'équipe expérimentée du Wapikoni mobile propose des ateliers de cinéma numérique et de création Internet. Par ces activités d'apprentissage, elle invite les jeunes autochtones à affirmer leur identité, à s'exprimer sur des sujets qui les touchent. Par ailleurs, le nom que porte le studio motorisé (Wapikoni) est celui d'une jeune leader amérindienne très impliquée dans la communauté de Wemotaci, qui a perdu la vie dans un accident de la route l'année dernière. Une graine mise à la terre pour engendrer un beau réseau d'échanges entre les communautés autochtones et le reste du Québec. www.onf.ca/wapikonimobile
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Bien orienté
La ville de Nicolet doit parfois avoir l'impression de vivre dans l'ombre de Trois-Rivières. Bien qu'elle jouisse d'un passé florissant, elle ne fait probablement pas partie des destinations de choix de la région. Afin d'augmenter l'offre touristique et de tisser des liens plus solides entre les différents intervenants de Nicolet, un projet de balade guidée a été inauguré: Entre fleuve et rivière. Cette promenade est axée sur le patrimoine, la culture et l'histoire de la ville. Deux circuits, un court et un long, sont proposés. La grande excursion invite à découvrir les rives est et ouest. Quant à la petite, elle s'intéresse plutôt à la rive est et au centre urbain de Nicolet. Les parcours peuvent être faits à pied, à vélo, en voiture ou en autobus (groupes organisés). Un guide et l'écrivain Louis Fréchette (1839-1908), personnifié par François Poisson, sont disponibles pour accompagner les groupes. Une balade animée d'une durée d'environ une heure et demie a lieu du lundi au vendredi à 14 h 30. Les départs se font à l'Office du tourisme de Nicolet-Yamaska. Les personnes intéressées doivent s'inscrire avant 14 h. Grâce au Guide du promeneur, il s'avère aussi possible de visiter les points d'intérêt de la ville de façon autonome. Renseignements: (819) 293-6960.
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Parcs musicaux
Décidément, la Corporation culturelle de la ville de Shawinigan rattrape le temps perdu. Depuis sa création (un peu tardive), elle semble prendre les bouchées doubles pour redorer le blason culturel de Shawinigan. Au cours de la dernière année, la principale salle de spectacle de la cité, le Centre des arts de Shawinigan, avait souffert d'une maigre programmation. Cela avait donné une pauvre image culturelle de Shawinigan, surtout après le départ de Voltige et de l'exposition Le Corps transformé. Heureusement, la situation change. En place depuis le printemps dernier, la Corporation vient, entre autres, de concocter une série de spectacles en plein air. Tout le mois d'août, des artistes de la région se produiront aux parcs Saint-Maurice (secteur Shawinigan) et Saint-Paul (secteur Grand-Mère). Val Salva, Afrodizz, le Quatuor à cordes et l'Empreinte galactique sont quelques-unes des formations qui monteront sur scène. Les représentations auront lieu les mercredis, jeudis, et samedis, tout à fait gratuitement. Un bel avant-goût de l'automne. Renseignements: (819) 539-1888.
Il y a de plus en plus de municipalités qui comprennent l’importance du tourisme dans leur région. Nous en avons deux exemples, ici: tout d’abord la ville de Nicolet qui entreprend ses balades. À ce sujet, il est intéressant de constater qu’elle tente de se distinguer de Trois-Rivières. Or qui aurait cru, il y a quelques années, que Trois-Rivières deviendrait un pôle touristique intéressant? Or avec la mise en valeur de son centre-ville et les travaux de rénovation effectués, la ville commence maintenant à intéresser la classe touristique au point que Nicolet veut sa part du gateau. Toutefois, ces transformations se font souvent sur de nombreuses années. Il faudra donc que Nicolet poursuive ses efforts pour vraiment voir les bénéfices apparaître à l’horizon!
Le second exemple nous vient de Shawinigan! Dans ce cas-ci, on en est déjà à un stade plus avancé soit la création d’une corporation culturelle. En effet, il faut, à un moment donné, créer une synergie entre les évènements. Or Shawinigan en était rendu là!
Deux villes et deux cheminements différents pour un même résultat: attirer les touristes… et vider un peu leur portefeuille!
Mais quel beau projet qu’ont mis en place l’ONF et ses collaborateurs ! Les communautés autochtones sont souvent à l’écart de la société, oubliées qu’elles sont dans leurs réserves au milieu de nulle part. Je considère important que des liens soient tissés avec ces communautés qui ne demandent qu’à partager avec nous un peu de leur culture. Ainsi, les artisans du cinéma, en partageant leur savoir et leurs connaissances techniques de cet art fascinant, osent faire un pas en avant pour établir une relation de confiance avec les autochtones qui, même si cela peut paraître cliché, ne voient pas toujours du bon oeil que les « blancs » viennent jouer dans leurs plates-bandes. Une merveilleuse façon de s’ouvrir à l’autre que cette caravane des cultures partagées !
Quoique moins originales, les villes de Nicolet et de Shawinigan ont tout de même de quoi nourrir l’appétit culturel et historique des vacanciers du Québec. Avec son parcours patrimonial baigné d’une nature ambiante et chaleureuse, Nicolet n’attirera sans doute pas les foules, mais saura séduire les amants du plein air. Quant à Shawinigan, elle aura compris que, surtout l’été, les Québécois ont le goût de fêter au son de la musique et des rythmes endiablés. Bravo également d’avoir pris la peine d’inviter et de mettre en valeur des artistes de la région. Bon succès !
Maintenant, vous devriez faire comme moi et vous imposer une trève d’ordinateur… Je retourne à la vraie vie, là où le soleil me sourit !
Je crois que souvent le fait d’être isolés du reste du monde enlève aux jeunes autochtones le goût d’aller plus loin et de se dépasser. Donc, je suis certaine que ce projet aidera ces jeunes à se trouver un but dans la vie, les fera rêver d’un avenir meilleur et les conscientisera que l’on a chacun une raison d’être. C’est une excellente idée d’aller à ces jeunes plutôt que de les faire venir car on peut ainsi s’adresser à un plus grand nombre de personnes. C’est aussi une bonne occasion de permettre à chaque réserve de s’identifier aux autres et de créer des liens entre elles. J’espère que ce projet ne sera pas la cible des coupures du gouvernement.
L’idée est louable et j’espère que l’aventure ainsi engendrée apportera des bénéfices à tous. En fait, ce studio permettra peut-être de faire des découvertes, de trouver de jeunes cinéastes qui seraient passés complètement inaperçus sans cette caravane. En plus, ces deux organismes donnent un outil aux communautés autochtones pour nous faire connaître un peu mieux leur milieu de vie, leur racine et leurs coutumes. J’ai parfois l’impression que notre milieu de vie favorise plus les immigrants que les autochtones alors que ces derniers foulaient les terres de leurs pieds bien avant nos ancêtres. Comme plusieurs, je ne suis pas toujours d’accord avec leur mode de vie mais il nous faut passer par-dessus nos préjugés et leur donner la chance de nous montrer ce qu’ils sont.
S’il fut une époque condamnable où l’on donnait des miroirs aux autochtones dans le but de leur soutirer des produits dont les prix sur le marché des blancs étaient nettement supérieurs à ceux des produits qu’ils leur donnaient en échange, les miroirs qu’on leur tend maintenant avec ces instruments modernes du cinéma pour qu’ils s’y expriment sont d’une tout autre nature. Les miroirs ont été des objets fascinants pour les autochtones pour des raisons d’abord culturelles. Habitués qu’ils étaient à se définir collectivement en projetant leur identité sur celle du clan représenté par son totem, il ne leur venait pas à l’esprit de se regarder dans une glace, ce qui est le geste d’un individu singulier qui se prend pour l’unique point de référence et de définition de sa société d’appartenance. L’intrusion du miroir amenait avec lui un choc culturel pour la société communautariste qu’était alors la société autochtone. Elle a dans doute eu des effets pervers comme a pu l’être celui de contribuer avec d’autres facteurs à faire prendre la culture blanche comme point de repère et à obnubiler la culture autochtone. Ces miroirs qu’on leur tend maintenant avec ces outils cinématographiques sont d’une tout autre nature puisqu’ils peuvent leur servir au contraire à refléter leur propre culture pour le meilleur et pour le pire, avec ce qu’elle est devenu à cause de ce choc culturel et de cette colonisation et en tenant compte de ce qu’elle aspire à être dans l’avenir, une culture authentique et libre. Ce miroir a d’autant plus de chances de servir ce but qu’il a une surface qui se limite plus à la figure d’un individu, mais qui s’étend à l’échelle de toutes les communautés autochtones que cette caravane visitera.