La danse-galerie!
Encore une fois, la danse sort de son cadre traditionnel. Le 16 septembre à 20 h, les artistes Anne Briant et Danielle Carpentier, en collaboration avec Corpus Rhésus Danse, troquent la scène d'une salle de spectacle pour un lieu qui laisse énormément d'espace à la création et à la spontanéité. Intéressées à sensibiliser la population à la danse contemporaine, elles présentent donc Les Chantiers suspendus à la Galerie d'art du Parc de Trois-Rivières pour une troisième édition. Cet événement qui laisse place à l'improvisation propose de découvrir le monde chorégraphique des danseurs professionnels de la région et d'ailleurs. La prestation de la mi-septembre met en vedette: Marie-Josée Poulin, Arielle Warnke St-Pierre, Mélanie Therrien, Sonia Montminy, Annie Lalancette, Jean-François Dufour et Karine Cloutier. Le poète de Trois-Rivières Guy Marchamps se greffe aussi au rendez-vous. Il réalise les liens entre les quatre numéros en lisant quelques-uns de ses textes.
Durant le spectacle d'une durée d'une heure et demie, le public est invité à se déplacer sur les différents étages du centre d'exposition. Un concept qui semble avoir fait ses preuves. "Les gens aiment ça. Le fait de passer d'une pièce à l'autre leur donne l'impression de faire une incursion dans l'univers du danseur. Les gens entrent chez lui… Ils ont l'impression d'être transportés ailleurs!" explique Ghislain Turcotte de Corpus Rhésus Danse.
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Cinéma pour les nuls?
La perfection ne s'obtient jamais du premier coup. Désirant aider les réalisateurs de courts métrages amateurs, Alain Ricard du Studio Ricard à Louiseville organise un événement au titre pour le moins saugrenu: le Festival "Film poche". Présenté le 18 septembre dans l'ambiance du cabaret du Studio, ce rendez-vous convivial réunira sous le même toit des mordus de cinéma de la région. S'éloignant de la formule Kino, il invitera les apprentis vidéastes à montrer leurs créations (scolaires, personnelles…) devant le grand public. De fait, ces derniers auront alors la chance de voir sur écran géant leur matériel, en plus de discuter avec des individus qui nourrissent la même passion qu'eux. Une courte formation sur le montage sera proposée au cours de la soirée. Ne pouvant être présents, des réalisateurs professionnels comme Guylain Côté (TQS) et Frédéric Dion feront parvenir à Alain Ricard quelques exemples de films réussis qui seront montrés lors du Festival.
Malgré le nom surprenant de son projet, l'organisateur ne projettera pas les pires créations pendant toute une soirée. Il admet que les films, qui auront une durée de une à 15 minutes, souffriront peut-être de légères imperfections, mais ils auront la qualité de s'articuler autour d'un scénario. Au total, une dizaine de courts métrages devraient être au programme. Une première tentative qui pourrait faire boule de neige…
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Cachez ce sexe…
Zone Érogène, l'ouvre de Gisèle Richer, a été retirée de la salle d'exposition principale du Centre d'exposition Art-image de Gatineau. Pour la voir, les spectateurs devront plutôt se faufiler le long d'un petit muret. La raison de cette mascarade? L'ouvre, bien nommée, comporte entre autres des objets rappelant les organes génitaux mâles et femelles. Ce n'est pas la première fois que l'ouvre est frappée de censure. Lors de sa présentation à Trois-Rivières en 2002, elle avait été déplacée dans le hall d'entrée de la Maison de la culture pour éviter que les honnêtes contribuables fréquentant l'Hôtel de ville ne soient choqués…
Bravo au Centre d’exposition Art-image de Gatineau, la fausse pudeur l’aura emportée sur l’art. L’art déménage pour ne pas choquer, on ne parle pas ici de morceux humains, d’images choquantes ou encore de scéne de torture, on parle d’objets rappelant les organes génitaux mâles et femelles, la nature humaine quoi.
Oui bravo, encore une fois on se retrouve en tête de ligne, on innove. L’innovation c’est probablement au Québec qu’elle est née. Le problème c’est qu’encore et toujours nous innovons à à contre-sens. Ici on se choque mais pour les mauvaises raisons.
Alors sur cette lancée je vous relance:
La liberté guidant le peuple, 28 juillet 1830, Delacroix (1798-1863)
Clio, Euterpe et Thalie, Eustache Le Sueur (1616-1655)
Bethsabée au bain, Rembrandt (1606-1669)
Hercule et Omphale, François Lemoyne (1688-1737)
Vous avez compris que ces tableaux trônent fièrements au Louvre et non pas dans un quelconque recoin pour ne pas choquer l’oeil chaste de celui ou celle qui par mégarde se serait égaré. Mais il est vrai que Le Louvre est plutôt conservateur, faudrait peut être glisser un mot sur cette innovation aux responsable du musée, tient je vous refile le numéro 33 (0) 1 40 20 50 50.
Au sous-sol les Matisse, Picasso, Kovalenko, Goya, ou toute autre pièces qui oserait offenser les yeux de certains. Et moi qui croyais que les arts demeuraient bien au dessus de ce genre de questionnement.
Go Gatineau Go, à quand la taxe sur le trop plein d’idées…
Dans le but d’explorer des pistes peu fréquentées, Corpus Rhésus et les artisans de la danse à Trois-Rivières nous propose ces « chantiers suspendus » afin de permettre au public de se rapprocher de cet art présumé peu accessible. De plus, l’improvisation et la poésie se mêlent la plupart du temps assez joliment à l’univers éclaté de la danse. Malheureusement, et on ne sait trop pourquoi, on n’annonce qu’une seule représentation de ce spectacle peu commun… et elle est déjà passée !!! Mais quelle est cette superbe idée, que diable ?! Voulez-vous qu’on y assiste à vos spectacles, oui ou non ? Dommage que l’activité n’ait pas été davantage publicisé. Souhaitons nous meilleure chance la prochaine fois !
Quant au cinéma, les vidéastes et cinéastes en herbe éprouvent souvent un mélange de grande fierté et d’un peu de honte de présenter devant public leurs premières oeuvres, nécessairement imparfaites (quelles oeuvres ne le seraient-elles pas ?) sans être brouillonnes. L’initiative d’Alain Ricard ne manque pas de piquant et provoquera probablement de nombreux débats sur la création artistique et les moyens pris pour accéder à un résultat satisfaisant. Ce Festival « Film poche » tombera-t-il à plat ? Sûrement pas… nombreuses surprises en vue !
Le retrait à Gatineau de l’oeuvre de Gisèle Richer « Zone érogène » ne m’étonne guère outre mesure. Encore de nos jours, et malgré la grande liberté de parole et d’action, la sexualité constitue un sujet tabou, facilement offensant pour les bonnes gens aux moeurs sages. Quand en plus on ose associer ces zones intimes à de l’art, ils se cachent les yeux et crient au scandale. À quand les expositions de bustes d’hommes et de femmes à moitié nus dissimulés dans des placards, à l’abri des regards ?! Ridicule censure, tu exagères…
Cachez tous ces arts que je ne saurais voir, car de toute manière, je ne veux pas dire de ces arts que je les ai vus, mais bien que je les ai vécus…
Cettte chronique montre bien au-travers des événements culturels qu’elle recense que l’art contemporain est à la recherche de la réaction du public pour briser le mur de silence qui l’enserre et l’isole du vécu des gens. Il est certain que ce hiatus est causé en partie, et peut-être même pour une grande part, par le fait qu’il ne réussit pas à atteidre son public, soit en raison des thèmes sur lesquels il s’attarde, soit parce que ses recherches formelles multipliées par les innovations techniques courent bien en avant des habitus culturels qui prévalent en matière de perception ou d’expression. Même si la publicité nous dit parfois que tout cela se passe dans une galaxie près de chez vous, le monde de l’art et celui du vécu des gens cohabitent sans se renconter. Les créateurs tendent donc à sortir de cet isolement en inventant des modes de présentation différents. Pour certains, comme c’est le cas pour ceux de Corpus Rhésus Danse, cette différence est recherchée par le fait de faire participer les spectateurs et par celui de les inviter à être partie prenante de l’oeuvre en s’y ajoutant comme une quatrième dimension, celle de la géométrie variable qui résulte du fait de leurs déplacements dans l’espace scénique. Du coup, l’espace du théâtre ou de la représentation encadrée par une scène à l’italienne disparaît au profit d’une autre qui est plus dynamique. On peut faire les mêmes remarques pour ce qui concerne le projet du Festival de films amateurs puisque là aussi le public vient greffer sa propre dimension à l’univers de l’oeuvre. Quant à la dernière expositrion, inutile de souligner que l’imoplication du public à été postulée au départ, puisque ce n’est plus le public qui se déplace devant l’oeuvre ou qui est invité à être partie prenante des oeuvres, mais l’exposition qui se déplace devant un public médusé…
Deux petits commentaires sur cet article: on y indique que « ce n’est pas la première fois que l’oeuvre est frappée de censure… ». Mais on ne peut pas dire que si on rend l’exposition moins accessible, on la censure pour autant! En effet, tant qu’on peut la voir, quelque soit l’arrangement, c’est déjà ça de gagné!
Deuxièmement: bien sûr, je n’ai que la photo de « Voir » pour porter un jugement. Toutefois je ne trouve pas grand chose de répréhensible! Oui on peut associer ces représentations à des organes génitaux. Mais je ne suis pas convaincu qu’un enfant en ferait autant, surtout si on ne lui mentionne pas l’objet de l’exposition! N’est-ce pas de l’art abstrait?!?!?!? Cessons de s’offusquer, surtout devant des oeuvres aussi innocentes! Vous irez voir la section de l’exposition de Cocteau, au Musée des Beaux Arts de Montréal, qui est réservé aux adultes. Ça, ça mérite une zone réservée! Mais ici…
L’exposition Zone Érogène, est du genre que l’on cache derrière les portes battantes. Bine qu’il s’agisse d’art, on n’est pas encore assez ouvert d’esprit pour permettre à des artistes de montrer à tous ce qu’ils font car si pour certains ce sont les oreilles qu’ils ont de fragiles, pour d’autres ce sont les yeux et la vue de certaines oeuvres qui sont de toutes beautés, les offusques. Alors tant qu’à être critiqués, je crois que c’est bien d’exposer de façon plus discrète pour les esprits ouverts seulement.