Armstrong a donc fait son coming out et reconnu devant le monde entier avoir triché en utilisant des substances interdites destinées à améliorer les performances.
L’idée d’autoriser ces substances n’a pas bonne presse et j’avoue ne pas avoir d’opinion arrêtée sur la question. Mais je dois dire que j’ai été fasciné quand, il y a quelques années, j’ai lu des textes académiques sur le sujet et découvert des arguments inattendus avancés contre ceux des partisans de l’interdiction, pour des adultes, dans le sport professionnel ou de très haut niveau, de produits dopants destinés à améliorer les performances.
J’en rappellerai ici quelques-uns, sans trancher. Mais je veux d’abord dire, vérité oblige, que pour le cyclisme, on savait que leur usage était répandu. Entre 1949 et 1990, les vitesses moyennes des gagnants du Tour de France augmentent doucement, sans doute en raison de l’amélioration de l’équipement des cyclistes, de leur entraînement et de leur alimentation. Puis, en 1991, les vitesses moyennes font des bonds prodigieux, inexplicables par les facteurs habituels. La raison? Le recours à la r-EPO, une hormone que produit naturellement notre corps (EPO), mais synthétique ou recombinée. Son effet est d’augmenter substantiellement le volume relatif des globules rouges dans le sang. L’athlète n’a qu’à transporter de petites ampoules qu’il s’injecte simplement sous la peau. L’effet est spectaculaire et très difficile à détecter.
Les personnes qui veulent interdire à des adultes pratiquant un sport professionnel ou de très haut niveau cette pratique en particulier et l’usage de substances destinées à améliorer les performances avancent plusieurs arguments.
Par exemple, que ces produits, surtout à la quantité que prennent ces athlètes, peuvent avoir des effets nocifs sur la santé: effets physiques (cancer, perte de cheveux, masculinisation des femmes, etc.) et/ou psychologiques (augmentation de l’agressivité, instabilité de l’humeur, etc.).
Mais d’autres rétorquent que des produits à la dangerosité établie comme le tabac ne sont pas interdits aux athlètes; que des produits «dopants» comme le café ne le sont pas non plus; qu’on interdit, en les considérant comme des prises de drogues, des pratiques dont on sait qu’elles n’en sont pas et dont on sait même qu’elles ne sont pas néfastes – comme le fait de se réinjecter son propre sang; enfin, que même si on convient que certaines drogues en certaines quantités ont des effets néfastes sur la santé, il se trouve que la simple pratique de certains des sports, comme la boxe ou le football, où on interdit leur usage est aussi très dangereuse, peut-être plus encore.
Un autre argument prohibitionniste soutient que les personnes qui prennent ces produits obtiennent de la sorte un avantage injuste sur les autres qui n’en prennent pas. Décisif? Peut-être pas.
Un sport est juste quand son règlement est appliqué de la même manière à tous les participants. Après quoi, ce que le sport permet justement et a même pour but de mettre en évidence, ce sont des inégalités, qui ne sont alors pas injustes. L’athlète qui s’entraîne plus fort et plus longtemps et qui donne ensuite une performance meilleure que les autres est inégal face à eux, mais ce n’est pas injuste. Le plus grand a un avantage au basketball: mais est-ce injuste? Celui qui fait de la musculation a dans bien des sports un avantage sur les autres: faut-il interdire la musculation? Encore une fois, il y a place à la discussion quant à ce qui est juste et injuste; et soutenir que le fait de prendre certains produits procure d’emblée un avantage injuste est loin d’être toujours clair.
On dit aussi que dans les sports de haut niveau, les différences entre les performances du premier, qui devient riche et célèbre, et du deuxième, qui reste inconnu, tendent à être minimes et que cela constitue une forme de coercition, inacceptable, incitant à prendre des drogues pour combler cet écart. Il faudrait pour cela les interdire?
Pourtant, dans tous les métiers, on trouve des personnes qui, en grande partie à tout le moins, décident de ce qu’elles y investissent, choisissent de travailler plus fort, plus longtemps et plus dur que les autres. Cela, pourtant, ne constitue pas une pression indue sur les autres. Pourquoi dire que c’est le cas avec les drogues de performance?
Ce serait parce que le sport met en compétition des personnes qui, par des efforts et du travail, performent plus ou moins bien; et le fait que ce soit des personnes serait une condition nécessaire pour qu’on puisse parler de sport. Les drogues évoquées dénatureraient les personnes et le sport: au bout du compte, ce sont des produits chimiques issus de technologies (et qu’on cherche d’ailleurs avec raison à masquer) qui seraient en compétition. Poussons cette logique jusqu’au bout et imaginons un homme «bionique» avec des jambes et des bras artificiels super performants.
Mais, hé: il existe déjà, cet homme (le «blade runner») qui court avec de fausses jambes (et ne gagne pas!). De plus, la distinction entre naturel et artificiel n’est pas toujours très nette: que dire des fortes injections de cortisone? De la testostérone, dont sont composés les stéroïdes anabolisants, qui est naturelle mais qui est, elle, interdite?
J’arrête là. Mais on le voit: tout n’est peut-être pas si simple dans ce dossier.
Quoi qu’il en soit, moi, chez les Armstrong, je préfère de loin Louis, le bon génie, producteur de cette drogue à accoutumance mais autorisée appelée jazz.
Tant qu’à y être, dans les compétitions d’échecs, pourquoi ne pas permettre l’aide fournie par un ordinateur ?
Pour moi c’est simple, les règles existes, si tu les contourne tu triches et tu perds.
Jean Émard
Le texte de Normand Baillargeon me fait penser à cet ancien slogan publicitaire : «Tout le monde le fait, fais-le donc». Il y aura toujours des tricheurs, mais de là à légaliser la tricherie, il y a une marge.
Je ne m’oppose pas à l’utilisation de drogues dans les sports professionnels, mais j’ai des réticences face à l’Olympisme, aux grandes compétitions mondiales ainsi que les institutions de dépistage s’y rattachant. Pourquoi mettre des millions, voire milliards dans des programme olympique afin de récolter l’or aux compétitions d’envergure pour quelques têtes quand l’État qui subventionne ses programmes (je pense notamment aux É-U-A ou le Canada) ont d’énormes problèmes d’obésité et de santé relié au sédentarisme?
—
Je vais sembler m’eloigner du sujet i.e. les drogues permises ou non dans le sport, mais je pense les differentes positions sont en liens avec une certaine vision du sport et donc je pense qu’on peut pas faire l’economie d’une discussion plus complete.
(1)
« Un autre argument prohibitionniste soutient que les personnes qui prennent ces produits obtiennent de la sorte un avantage injuste sur les autres qui n’en prennent pas. Décisif? Peut-être pas. »
» L’athlète qui s’entraîne plus fort et plus longtemps et qui donne ensuite une performance meilleure que les autres est inégal face à eux, mais ce n’est pas injuste. »
J’ai peut etre mal lu … mais il me semble que l’on ne retrouve pas le mot genetique ou ADN dans le texte … qui a mon sens sont essentiels si on veut aborder l’idee de justice dans le sport.
La science permet a mon sens d’alimenter le point de vue philosophique dans le sens suivant que ce n’est pas simplement une question d’effort.
Il y a meme des variables genetiques qui peuvent dominer completement le probleme … par exemple les chromosomes x et y nous amene a separe femme et homme dans les disciplines sportives et d’etablir des classement de maniere separe peu importe l’effort
que le detenteur des chromosomes x et y peuvent fournir.
(2)
Ensuite je ne retrouve pas dans le texte non plus cette idee a savoir que le sport est-ce quelque chose qui est « democratique » et ca me semble essentiel si on veut discuter du concept de justice dans le sport.
Car dans le fond si on plaide pour une competition et « juste » et j’irais jusqu’a dire « pure » … faudrait a tout le moins s’assusrer que tous peuvent veritablement se faire valoir dans cette competition …
On va prendre le hockey … il faut tout de meme des parents avec des finances qui le permettent, du temps et un environnement adequat. Il y a donc des variables socio economiques a ce qui me semble et donc ces concurrents donc on vante la « purete » de leur competition sont dans le fond qu’un simple echantillon fortement relie a des variables socio economique dans chaque region du monde. Rien pour m’exciter moi en tout cas.
Combien de gens ont veritablement leur chance de devenir joueur de golf, de tennis ou champion d’equitation …
(3)
Pour revenir a certains contre l’usage de drogue …
(a)
Je pense donc que pour des gens c’est au nom d’une espece de purete absurde du sport qu’on est contre l’usage de drogue. En regard de (1) et (2) nous amene a se demander de quelle purete on parle …
(b)
Ce qui est encore plus etonnant encore ce sont ceux qui bien au fait des variables genetiques persistent dans cette espece d’idee de purete du sport et de bannir les drogues. Comme si dans le fond il fallait laisser le jeu de la genetique jouer pleinement son role … ( aspect qui doit etre nuance par (2)).
(4)
(a)
Et donc dans le fond en regard de (1), (2) et (3) le sport me semble un truc fondamentalement injuste, et cette idee de purete est une chimere, et je pense pas que l’usage de drogue modifie cet etat de fait et meme dans la mesure ou il serait generalise.
(b)
Dans le fond le seul usage que je vois a l’usage des drogues serait d’amener les performances humaine dans differents sport plus loin, mais dans le fond pour quel usage sinon que du voyeurisme et s’exciter en s’imaginant voir l’homme qui court semble-t-il le plus vite ou saute le plus haut.
(c)
Pour ma part, j’ai pas d’objection morale supplementaire, dans le sens que le sport comme metier m’apparait deja une perte de temps et de ressource, et donc si les amateurs veulent amener l’humain au confin des limites ca serait seulement aller plus loin dans la betise …
et puis dans le fond comme prochaine etape je leur suggere de fabriquer des humains a cette fin … des humains a l’ADN sculpter en fonction de chaque sport … de quoi exciter tous et chacun pour bien longtemps.
(5)
(a)
Remarque generale, j’ai jamais vraiment bien compris cette fascination dans certains milieux pour le sport …. en particulier chez une franche un peu plus aise et scolarise de la population.
Ces gens comme Legault qui tweet plus rapidement que sont ombre sur le hockey et ces etudiants au baccalaureat ou au doctorat qui ont pour essentiel sujet de conversation le sport … mais quel putain de manque d’ampleur intellectuel ( et je le dis avec ma gentillesse habituelle ).
(b)
Et puis il y a a mon sens un peril celui de voir dans le sport un espece d’exemple, de voir dans la competition sportive une espece de vertue qui ferait sortir le meilleur dans l’etre humain …. et qu’on tente d’implanter ce modele ici et la …
(c)
Et puis dans le fond des installations sportives couteuses olympiques et inutilisees … autant de vestiges et de ruines absurde a la gloire du sport …. mais quelle prodigieuse mauvaise utilisation des ressources et perte de temps. Et puis tout cela pour former d’annee en annee l’etre humain qui soi disant court le plus vite et saute le plus haut et une couple d’autre qui court a peu pres aussi vite et saute a peu pres aussi haut.
(d)
Il y a pour cetains cette espece de theorie du ruissellement ( essentielle la meme qu’en economie ) que la pratique du sport de maniere frenetique par certains va contrer la sedentarite chez bien d’autres et favoriser la pratique du sport en general. Je pense que c’est une illusion et que lorsqu’on parle de pratique du sport pour sante, bien etre … etc … mais on parle d’autre chose … la competition sportive par une couple de frenetiques est une fin en soi et pour soi.
(6)
(a)
Pour illustrer d’une autre maniere ce qui me semble les effets de cette vision.
Il y a vait un professeur dernierement dans la section opinion qui faisait une discussion bizarre sur le sport, l’ecole et le decrochage.
http://recherche.cyberpresse.ca/cyberpresse/redirect/field/url/?document=wcm.lapresse.ca/article/4610529
« Il faut se mettre à la place de celui qui force toujours, mais qui perd tout le temps, pour comprendre le décrochage. On ne parle jamais de décrochage sportif. On dit que le jeune déteste le sport et que, de toute façon, «il n’était pas fait pour ça» … »
« Voir l’école comme le sport, le cerveau comme le corps, ça donne une autre vision du décrochage scolaire, dont on parle sur toutes les tribunes. »
Quel fin fin …
Le problème, ce n’est pas de savoir si on interdit ou non le dopage dans le sport professionnel – c’est une question vide de sens à mon (humble) avis. Non, le vrai problème à mon sens, c’est l’existence même du sport de compétition et de la place démesurée qui lui est consacrée dans nos sociétés occidentales et dans nos médias.
Pour aller vite, je considère que la propagande médiatique en faveur du sport de compétition vise »in fine » à nous faire admettre la compétition comme quelque chose de légitime et de positif, quelque chose qui va de soi, de « naturel ». Alors que la compétition, sauf rares exceptions, réveille ce qu’il y a de plus vil dans la nature humaine – c’est pour cela que les puissants, via les médias qu’ils contrôlent, nous infligent une propagande massive en faveur du sport de compétition.
Je ne suis pas anti-sport : le sport est quelque chose de positif à mon sens pour garder une bonne santé physique. Mais le problème, c’est la compétition. Il n’y a d’ailleurs qu’à regarder comment le public d’un pays donné réagit quand l’équipe nationale d’un sport connu (football ou rugby par exemple) joue un match contre l’équipe d’un autre pays. Cela réveille des passions nationalistes, chauvines et patriotardes même chez des gens que le sport laisse d’habitude indifférents. Dans ces cas-là, il s’agit ni plus ni moins qu’un substitut à la guerre.
[D’ailleurs, sans vouloir jouer au pédant, le sport de compétition trouve son origine dans la Grèce Antique, avec les jeux Olympiques, mais aussi pythiens, etc. Les Grecs de l’Antiquité n’avaient pas nos pudeurs modernes : pour eux, les jeux étaient une préparation à la guerre, d’ailleurs une des épreuves reines des jeux Olympiques antiques était la course en hoplite, c’est à dire où les concurrents étaient revêtus de l’armure cuirassée en usage à l’époque chez les soldats grecs. La Grèce Antique, ne l’oublions pas, n’était pas un Etat unifié, mais était constituée de petites « Cités-états » qui passaient leur temps à se faire la guerre entre elles.]
[Re-assaut de pédantisme de ma part : les jeux Olympiques modernes sont l’oeuvre du français Pierre de Coubertin, qui était un sympathisant d’extrême-droite notoire. Quelqu’un se souvient des jeux de Berlin en 1936 ?]
P.S. : liens :
Chomsky est revenu à plusieurs reprises sur le sujet du sport : http://www.chomsky.info/interviews/1992—-02.htm
Un autre lien intéressant sur ce qu’un auteur appelle « l’idéologie du sportisme » :
http://www.liberation.fr/tribune/0101232314-le-sport-offre-un-lieu-d-embrigadement-d-un-peuple-unifie-dans-un-systeme-autoritaire-une-alternative-a-la-lutte-des-classes-les-dangers-du-sportisme
Quelques citations instructives de Pierre de Coubertin :
http://rleb07.free.fr/opinions/coubertin.html
Et un autre lien sur les liens de l’Olympisme moderne avec l’idéologie d’extrême droite :
http://www.marianne.net/Le-fantome-de-Coubertin-et-une-mystique-d-extreme-droite-planent-sur-les-JO_a221317.html
Qui démolira nos mythes si on autorise les drogues dans le sport? Je pense que, dans l’esprit des organisations, l’argument non-dit qui justifie plus que tout l’interdiction de drogue c’est l’image de pureté et de propreté que veut se donner le sport. Un esprit sain dans un corps sain, dit l’adage (ce qui veut dire de s’occuper du corps ET de l’esprit). Mais quand un athlète triche, le citoyen aime ça, cela vient lui confirmer ce qu’il cherche à croire : que tout est biaisé tout le temps et qu’il a raison d’être, lui aussi, malhonnête si il veut réussir. Le spectacle, parce que le sport est désormais un spectacle, est toujours une métaphore de la réalité, ou du moins, de nos croyances. Le spectacle sportif vise surtout à garder les fidèles à genoux devant le dieu Télé entre la caisse de 24 et les ailes de poulet. D’ailleurs, pourquoi des ailes de poulets ? Les ailes ne sont-elles pas un des plus beaux symboles de la liberté (et non la libârté). Pour ma part, je préfère Les ailes du désir qui invite l’homme à ne plus adorer les veaux d’or. I see trees of green…….. red roses too
I see em bloom….. for me and for you …
LE DEVOIR PUBLIAIT CE TEXTE EN 2012. ET JE RESTE FIDÈLE AUX IDÉES ALORS DÉFENDUES. POUR MOI C’EST CLAIR!
JSB
Lettre – Sports, dopage et olympisme
31 juillet 2012 | Jean-Serge Baribeau – Montréal, le 30 juillet 2012 | Actualités sportives
Pendant de nombreuses années, l’idéal colporté par l’olympisme me réjouissait. J’aimais cette idée de saine compétition internationale, j’appréciais beaucoup cette valorisation du fair-play et j’étais ravi par l’idée selon laquelle l’important, c’est de participer.
Ayant été pensionnaire dans un collège classique (années 1950 et 1960) où le sport était valorisé, j’ai, avec une infinie tristesse, constaté que dans de nombreux sports, surtout le hockey, la violence, la haine et la rancune prédominaient très souvent, trop souvent. Il fallait à tout prix gagner même s’il fallait en « planter » quelques-uns pour y arriver. Alors, je me contentais de jouer au tennis et de faire du ski jusqu’au jour où « nous » avons décidé de « fonder » une nouvelle « ligue » de hockey dans laquelle le jeu, le plaisir et l’habileté prédominaient (pas de violence) et il y avait toujours une foultitude de spectateurs pour assister à nos « démonstrations sportives », ce qui a heurté et insulté les vrais sportifs.
Aujourd’hui, je ne crois plus beaucoup à l’esprit sportif, au fair-play et à l’idéal olympique. Le problème du dopage est omniprésent. Il faut sans cesse trouver de nouveaux subterfuges pour peut-être détecter les vieilles drogues ou de nouvelles « dopes » destinées à tromper les « détecteurs et détectrices ».
Alors, ma proposition, c’est de tolérer toutes les sortes de « drogues ». Finis les tests de toutes sortes ! Comme il s’agit de toujours battre des records, la machine humaine finit par avoir besoin de potions magiques pour y arriver. Alors, allons-y gaiement et faisons appel au bon, astucieux et sage druide Panoramix.
En terminant, voici un propos édifiant de Pierre de Coubertin : « Les races sont de valeur différente et à la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance. »
Jean-Serge Baribeau – Montréal, le 30 juillet 2012
Autoriser les drogues c’est accepter de facto que les nations qui ont l’argent de les payer à leurs athlètes soient éternellement sur le podium. C’est entériner l’idée que les dés sont pipés et que la victoire s’achète. Sans parler bien sûr de l’effet de ces substances sur les athlètes eux-mêmes (qu’on se souvienne de certains cyclistes du tour de France qui ont fait des infarctus à 25 ans…). Plutôt que de créer une structure où l’argent ne devient plus le seul critère de réussite, ce genre de mesures renforcerait les inégalités de toutes sortes entre concurrents.
Mais soyons honnête, le problème de ces grandes compétitions est l’idéologie qui les porte. Le dopage n’est que la conséquence d’une vision ultra-compétitive matinée de nationalisme malsain et de course à l’image.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/02/non-aux-depenses-pharaoniques-du-sport-spectacle_1741667_3232.html
« Les JO nous renvoient une image hideuse de notre société mais la laideur est rendue socialement acceptable par la magie médiatico-sportive. Regardons les visages torturés et durs des athlètes, ils sont notre vérité dans la compétition. Nationalistes hargneux, sans tendresse, méchants, oublieux des déshérités, aveuglés sur notre propre situation, aliénés dans le culte des héros du jour, fondus dans une masse qui regarde mais ne fait pas, passifs et dépouillés par les investisseurs de la société des jeux du cirque. Une catastrophe éthique devient un beau succès idéologique.”
Bien d’accord avec vous Marie. De plus, faut-il rappeler que les premières disciplines olympiques au temps de la Grèce antique s’inspiraient des activités guerrières et étaient pratiquées par les guerriers. Les pays accordaient un trêve pour permettre la tenu des jeux. Cette saine compétition est du même vernis que nos frappes chirurgicales.
Marie, je suis éminemment d’accord avec vous lorsque vous écrivez:
***«Autoriser les drogues c’est accepter de facto que les nations qui ont l’argent de les payer à leurs athlètes soient éternellement sur le podium. C’est entériner l’idée que les dés sont pipés et que la victoire s’achète.»***
Mais ce que je pense profondément, c’est qu’on en demande de plus en plus à la MACHINE HUMAINE et qu’on voudrait toujours qu’un sportif ou un athlète fasse éclater les limites en «signant» un nouveau record. Ensuite quelqu’un d’autre devra établir un nouveau record. Et ainsi de suite, «ad infinitum». Les corps ne sont plus des corps; ce sont des machines qu’on dompte et qu’on répare ou «booste», lorsque c’est nécessaire
Je prétends donc que si l’on veut rendre plus performante LA MACHINE HUMAINE, il faut trouver constamment de nouveaux subterfuges. Et la drogue est l’un de ces subterfuges, sinon le seul qui reste.
Alors, de nombreux athlètes et de nombreux sportifs vont éventuellement devoir assumer les effets pervers et «indésirables» de leur volonté de puissance et de victoire.
Il est question de cela, entre autres, dans un magnifique film de Carole Poliquin: L’ÂGE DE LA PERFORMANCE.
Ma thèse est irritante mais je vais la maintenir jusqu’au moment où l’on me proposera une autre perspective, un autre élément de solution.
RESPECTUEUSEMENT!
JSB
Je passe à côté du thème de ce blogue. Mais ayant appris que vous cherchez un titre pour un livre à venir, j’ai pensé, sans grande originalité, à DIDACTICA MAGNA, ce qui serait un emprunt à Comenius.
JSB
Mon chat n’a pas besoin d’EPO pour attraper des souris!
Le personnage champion jeûneur dans une nouvelle de Kafka n’utilise pas de dopage pour ces performances.
Est-ce que le mensonge serait la condition pour dire une vérité médiatique ?
La spontanéité de l’amateur de performance sportive est entamée. De l’enthousiasme du moment un doute s’installe quand celle-ci dépasse l’entendement. Sa performance est-elle valable?
Même le dopage est pris dans une logique du spectacle, les aveux font partie d’une mise en scène médiatique concurrentielle, un marketing pour maintenir l’attention du public envers le sport.
Le dopage serait un alibi maladroit pour dire l’efficacité du sport marchand qui cherche à conquérir la planète. On parle de série mondiale pour le baseball sachant que ce sport est pratiqué dans un contexte géopolitique d’influence américaine
Au-delà de la performance de l’athlète, le sport gagne avec ou sans dopage. La vente de vélo n’a pas baissé malgré les scandales répétés utilisation de matière illicite.
Même si on admet certains produits dopants. Cela obligera encore une détection de produit qui n’est pas admis. Lutte interminable … avenir
Nous dopons aujourd’hui plusieurs végétaux pourquoi pas des sportifs ?
Un sport rentable publicitairement va être rapidement mis en marche par les olympiques.
Ce grand marché sportif olympique qui n’est plus amateur, mais pratiqué par des professionnels que subventionne l’État réussi à détourner des sommes colossales seulement en sécurité au dernier jeu d’hiver que le Canada a accueilli notre gouvernement a déboursé plus du milliard de dollars. Cet argent qui pourrait être utilisé à la promotion d’activité sportive et de construction d’espace de jeu pour le plus grand nombre.
L’autre forme de dopage est économique par l’organisation des Jeux olympiques et des événements sportifs à large diffusion. Comme le dopage est une guerre économique au niveau de nos sportives en mal de gloire et de reconnaissance; l’État utilise les événements comme forme de dopage macro-économique, dopage économique à un effet de courte durée. Le Canada est un des pays qui sollicite la présentation des jeux économiques le plus souvent.
Non. Pas de drogue. Tout le monde part sur un même pied d’égalité. Ceux qui gagnent seront ceux qui auront mis le temps, le travail et les efforts. À moins que ce soit trop long et ennuyeux de faire les efforts pour arriver au sommet de son sport ; à moins que les performances « normales » d’un athlète accompli ne séduisent pas un public qui désire du sensationnalisme.
Personnellement, je suis séduite par des compétences athlétiques quand elles proviennent d’un travail acharné. C’est un exemple qui donne le goût , peut-être pas d’en faire autant, mais d’essayer de développer ses propres habiletés dans un sport. C’est beau de voir des gens ordinaires qui réussissent à dépasser leurs propres limites par leur travail et leur persévérance.
Non à la drogue, j’en suis certaine.
la dope il y en a eu,il y en a et il y en aura toujours.meme a la petanque!et quelque soit le controle.le sport est de plus en plus un spectacle et on devrait laisser les artistes choisir leur facon d’atteindre la gloire.la prohibition a ete un echec et que reste-t-il de l’amateurisme si cher aux puristes il y a 20-30 an?.enfin quelqu’un qui ose risquer de se faire lyncher.merci normand
Notons que Louis Armsrong n’était pas le plus sobre.