Un cruel et pressant dilemme moral se pose en ce moment quant à nos administrations publiques.
Le voici: que faire avec toutes ces firmes d’ingénierie ayant fraudé, triché, participé à des activités criminelles, entretenu des liens avec des dictateurs — et j’en passe, et des meilleures?
Faut-il les bannir, pour un temps au moins, de l’octroi de contrats publics? Faut-il pardonner, pour sauver des emplois qui seraient autrement perdus? Faut-il au contraire ne pas céder à cet odieux chantage à l’emploi dont tant d’entreprises ont depuis si longtemps appris à se servir en maîtres et dont, il fallait s’y attendre, usent cette fois encore? Faut-il simplement demander le remboursement des sommes perdues? Autre chose?
Je suggère de prendre un peu de recul, et plus précisément de prendre ce si souvent salutaire recul que l’histoire permet de prendre sur l’actualité.
Remontons le temps.
Au milieu du 19e siècle, des entreprises comme le sont les précédentes n’existaient tout simplement pas. Il existait, certes, depuis quelque temps déjà, des sociétés par actions, typiquement créées par une charte décernée par le pouvoir royal et dont le grand chantre des marchés, Adam Smith (1723-1790), avec raison, se méfiait profondément de leur potentiel antisocial.
Puis, compte tenu des avantages que peut procurer la réunion de tant de personnes et de moyens financiers pour la réalisation de ces vastes projets que l’industrialisation demandait, et aussi compte tenu des défauts et autres insuffisances du marché, leur présence se généralisa. Surtout, surtout, avec l’accord des gouvernements, on transforma en profondeur leur statut juridique.
Je n’ai pas ici l’espace pour entrer dans les détails de ces transformations. Disons simplement que, peu à peu, les sociétés devinrent des entités à responsabilité limitée, le contrôle démocratique sur leur charte devint presque inexistant au bout du compte et, enfin, qu’elles furent dotées du statut de personne, avec tout ce que cela implique (liberté d’expression, possibilité de poser certains gestes, et ainsi de suite). Mieux: elles devinrent ce qu’elles sont désormais: des personnes morales et qui ne meurent pas bêtement comme nous. Bref: Madame Dessau, dites bonjour à Monsieur Lavalin.
Ces entités aujourd’hui, dominent, et littéralement, la vie politique et la vie économique à l’échelle de la planète. Leur pouvoir est inouï et plusieurs d’entre elles sont économiquement plus puissantes que la plupart des pays, leur poids politique étant à l’avenant. Ces compagnies échappent à peu près à tout contrôle démocratique, imposent largement leurs volontés aux politiques, accroissent extraordinairement les inégalités, s’approprient les biens communs partout où elles sévissent, externalisent et pompent les fonds publics avant de privatiser les profits, ce qui est la seule fin qu’elles poursuivent.
Outre les agissements de nos firmes d’ingénierie, et pour en rester à l’actualité de la semaine, voici trois exemples, désormais banals, de ce que je veux dire.
Le premier, est qu’on apprenait ces jours-ci que la rémunération des grands patrons, aux États-Unis, a progressé de 12,7% en 2012 (nous sommes en pleine crise économique) et pèse désormais, en moyenne, 273 fois celle d’un salarié. Le deuxième, savoureux en un sens, est que le projet de loi présenté par les républicains pour réglementer ces produits dérivés qui jouèrent un si grand rôle dans le déclenchement de la dernière crise économique a été largement rédigé dans des termes décidés… par la banque transnationale Citigroup. Le troisième, est que Suncor, qui exclut des appels d’offres fédéraux pour fraude, continue de recevoir des subventions.
Un universitaire canadien, Joel Bakan, il y a quelques années, s’était malicieusement amusé à demander, puisque les compagnies sont des personnes, quel genre de personne elles étaient. Sa réponse, fort juste, était qu’il s’agissait de psychopathes, n’ayant que leur intérêt à cœur et étant absolument incapables de se préoccuper d’autrui. Il en a fait un ouvrage (The Corporation) dont on fit un riche documentaire que je vous recommande.
La question dont je suis partie peut être reformulée: on fait quoi avec ces psychopathes? Pour y répondre, ce qui précède nous rappelle que les sociétés n’ont pas toujours existé; que leur existence sous leur forme actuelle est une convention; et qu’en faisant ce qu’elles ont fait, elles ont agi comme il est fatal qu’elles agissent, d’autant qu’il ne s’exerce sur elles et à proportion qu’elles grossissent, aucun contrôle démocratique digne de ce nom.
Je suis d’avis qu’un geste salutaire pour la démocratie serait d’en repenser leur statut juridique. Cela pourrait commencer par les assujettir à une charte qui donnerait aux citoyens un vrai pouvoir sur elles.
Mais on peut aussi suggérer, plus radicalement, que ces entités pathologiques qui sont ce que nous avons qui ressemble le plus à un régime totalitaire, ne devraient tout simplement pas exister. De sorte que dans les circonstances actuelles, le mieux serait de les redonner au public. Et ici, je cherche un verbe. C’est que lorsque, comme on ne manque jamais de le prôner, on veut prendre un bien public, disons un joyau comme Hydro-Québec, pour, sous n’importe quel prétexte, le rendre privé, on demande de le privatiser.
Mais quand on veut suggérer qu’un monstre privé psychopathe comme SNC-Lavalin devrait être rendu public, on prône quoi? De le publiciser? Ça ne va pas. De le nationaliser? Je veux bien, mais il doit y avoir mieux, non? Le mutualiser! Voilà qui est à mon goût.
Mutualisons ces firmes.
Et comme ça, on gardera même les emplois.
Excellent texte! Sur le même sujet, je recommande le documentaire The corporation, un film qui compare le comportement des compagnies à ceux des psychopathes.
Le film est déjà mentionné dans le texte, désolé. J’appuie vivement la suggestion!
Je n’ai jamais compris pourquoi on permet à des sociétés privées d’empocher l’argent public avant de fermer boutique en se sauvant avec la caisse. (Exemple : Electrolux à l’Assomption.) Il serait pourtant relativement simple de saisir les équipements et d’en faire des entreprises autogérées, ce qui aurait le double avantage de préserver les emplois et de réinjecter les profits dans l’économie locale. Ça nous éviterait d’être volés tout rond par des intérêts privés!
Comme le disait si bien Richard Desjardins en faisant parler les « Fros »: « On veut votre bien et on va l’avoir. » et malheureusement certaines personnes en politique sont trop d’accord avec ça.
Il est temps qu’on élise des personnes intègres qui ont envie de faire le bien et non de le prendre.
Prenons le temps de connaître les candidats qui veulent nous représenter et peut-être alors on aura des élus qui ont plus d’allure.
Ça se dit drôlement mais c’est excellent! « Mutualiser! » J’adopte!
L’histoire de la personnification des entreprises mérite vraiment un grand espace dans l’histoire de l’économie, et même dans celle plus générale de notre espèce…
Bravo!
Excellent texte; je trouve qu’il est important de savoir remettre en question les a priori qui permettent aux injustes de se dédouaner de leur prochain.
Et tout à coup que l’on présenterait un projet de loi qui, dorénavant interdirait aux personnes morales (incorportion) d’exister et que de vraies personnes deviennent responsables ?
Ce texte indispensable devrait devenir la première lecture obligatoire de tout programme touchant à l’économie, la finance, la gestion, la politique, le droit, et j’en passe ! On jase…
On n’en finit plus de colmater les abus. Il semble que ce soit dans la nature de l’homme.
La mutualité pourrait être une structure à essayer, mais en attendant, je serais pour des amendes.
Chiffrer les pertes et récupérer l’argent.
Money talk.
Et à la prochaine magouille.
Je crois que tout bon libertarien qui se respecte devrait d’abord faire la promotion du démantèlement (ou dégraissage) des entreprises privées avant le démantèlement des États!
Nos libertés individuelles s’en porteraient mieux…
Comme la nature a horreur du vide, enlever du pouvoir a l’État en redonne nécessairement a d’autres et par autres, je ne parle pas du commun des mortels puisqu’une autre loi de la nature s’applique, cette loi est que ce sont les plus forts qui y gagnent ce que les uns perdent….
Une société privée vit normalement dans un monde compétitif et son personnel ainsi que le nombre d’employés se doit d’être ajusté à son environnement sinon, au final, elle disparaîtra car ses concurrents qui pourront appliquer une politique de prix plus agressive vu leur efficacité plus grande, seront plus attrayants aux yeux d’un consommateur-client.
Bref, dans le privé, la sélection naturelle s’opère automatiquement.
Pas dans le public!
Là-bas, les situations de monopoles gouvernementaux, syndiqués mur-à-mur, inefficaces et médiocres et qui plus est, protégés et blindés par les lois étatiques, prolifèrent de façon exponentielle. Et ce, toujours au détriment du payeur de taxes dont le poids des chaînes de l’esclavage social-démocrate-gauchiste devient toujours plus éprouvant, voire torturant à porter et pousse ce dernier à tenter de trouver des échappatoires pour se libérer de cette oppression.
Il faut retenir qu’à toute loi et tout règlement étatique correspond une liberté et une responsabilité individuelle qui s’envole!!!
« Le socialisme est un parasite qui a besoin d’un hôte, le capitalisme pour se faire vivre. Il tire sa subsistance de la différence entre votre salaire brut et votre salaire net! »
@ François 1
Votre sélection naturelle signifie, comme le souligne Benton, que les plus forts auront toujours le dessus sur les plus faibles, ce qui mènera tôt ou tard à des situations de monopoles ou de quasi-monopoles. Pour rééquilibrer le marché, il faudra l’intervention de l’État, vous n’y échapperez pas. C’est pourquoi les idées libertariennes sont vouées à l’échec.
« Le socialisme est un parasite qui a besoin d’un hôte, le capitalisme pour se faire vivre. Il tire sa subsistance de la différence entre votre salaire brut et votre salaire net! »
«Et le riche a besoin du pauvre pour s’enrichir. Sinon, comment serait-il devenu riche? En économisant. Ou faisant pousser ses propres légumes! » (professeur bulle)
@François
« Microsoft est poursuivi aux Etats-Unis pour infractions aux lois antimonopole. »
http://www.liberation.fr/evenement/0101248853-microsoft-est-poursuivi-aux-etats-unis-pour-infractions-aux-lois-antimonopole-bill-gates-persiste-et-lance-windows-98-ce-logiciel-precede-deux-autres-programmes-sur-lesquels-la-firme-compte-pour-renfo
Une autre avenue que la mutualisation consisterait à les coopérativiser soit à les transformer en coopératives de travailleurs.
@ Marc Sauvageau:
Ah oui???
Donc, selon votre théorie, aux USA, pays capitaliste par excellence, il devrait y avoir des centaines de compagnies en situation de monopole dans leurs domaines respectifs non?
Nommez les SVP…
La vérité est que lorsqu’un domaine devient intéressant, des centaines (voire des milliers) de sociétés se créent et s’y intéressent et que certaines se solidifieront et survivront comme Microsoft, G.E., Kraft, etc… mais aucune ne sera en situation de monopole car plusieurs concurrents voudront également leur part du marché et feront le nécessaire pour attirer la clientèle.
Par contre, dans les monopoles publics, c’est parfaitement le contraire: prix totalement scandaleux, gérance style dépanneur, employés peu motivés mais trop nombreux et surpayés, gestion totalement inefficace, gaspillage honteux des ressources de l’entreprise, etc… À tel point d’ailleurs que lorsque des pays (Nouvelle-Zélande, Suède, etc…) ont privatisé certains de leurs organismes publics, le service s’est miraculeusement amélioré ET les coûts ont tout aussi miraculeusement diminué…
Quel « mystère » non?
François, comment expliquer alors que le gouvernement des États-Unis aient eu à adopter une loi antitrust pour limiter les monopoles? Microsoft a d’ailleurs été poursuivi pour non respect de cette loi. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ridc_0035-3337_1950_num_2_3_5656
http://goo.gl/3OvgI
Vos théories sont bien belles mais ne se sont jamais avérées.
Vous êtes d’une naïveté crasse. Les États-Unis n’ont pas un marché libre (il existe des lois sur la concurrence). Si vous voulez des exemples, pas besoin de regardez chez nos voisins. Le CRTC a autorisé Bell à racheter Astral Media en partie. Sans l’intervention du CRTC que serait-il passé d’après-vous ? Bell aurait avalé Astral au complet. Idem pour les compagnies de téléphonie cellulaire. Sans l’intervention du CRTC, les petites entreprises, qui en arrachent présentement, seraient dans les mains des « majors ». La compétition dans un marché libre et sans règle, c’est comme dans les sports, à la fin il n’y a qu’un seul vainqueur et dans notre cas c’est le monopole.
P.S. Sans intervention de l’État, les américains rouleraient aujourd’hui seulement en Ford ou avec des voitures étrangères.
@Francois
Pour votre désir d’être riche, voici une bonne compagnie dans laquelle investir. J’espère seulement qu’aucun chemin de fer ne passe au travers votre ville et que votre définition (pervertie) de la sélection naturelle ne s’applique à vous :
http://www.mmarail.com/
De plus, si jamais il y avait un accident ferroviaire dans la ville où vous habiteriez, on ne pourra peut-être pas prendre soin de vous, car les pompiers (des fonctionnaires), le système de santé (les fonctionnaires), la voirie (fonctionnaires) après le sinistre, le rétablissement de l’électricité (des semi-fonctionnaires), etc. auraient subit des coupures ou pis encore, seraient privatisés. Bref, Les fonctionnaires (qui paient aussi des taxes en pensant) seront tous coupés. Ooonnn.
Avec votre attitude rétrograde et orgueilleuse, je ne vous vois même pas comme fonctionnaire, durez plus de 10 minutes, devant une file d’attente de citoyens en besoin (système de santé, gens dans le besoin) dans la réalité.
Un point sur lequel je suis d’accord avec vous : trop de gestionneux et pas assez de vrais travailleurs, les employés.
Le capitalisme est un vieux rêve du siècle dernier.
@DavidHume
Ajoutons aussi que, si tous ces services étaient privatisés, leur seul intérêt serait le leur. Ainsi, dans le cas d’une catastrophe comme celle que vous donnez en exemple, les pompiers privatisés s’assureraient d’être payés avant d’éteindre l’incendie, ou encore recevraient une compensation payée par des frais d’assurance privée (et ces compagnies ne poursuivent que leur intérêt). Les accidentés devraient payer pour la prestation de soins qu’ils n’ont pas désiré (car ils n’ont pas voulu être accidentés). La voirie ou les méchants travailleurs de la construction (pas les encore-plus-méchants travailleurs de la construction syndiqués, on le sait) ne feraient des réparations que s’ils étaient assurés de faire un profit. Et ainsi de suite.
Ce qui manque cruellement dans le monde fantasmé par François, c’est la notion d’intérêt public. Dans sa foi religieuse, l’intérêt est seulement privé. Les méchants fonctionnaires sont donc des paresseux et le socialisme est un « parasite » (c’est drôle: certains régimes totalitaires emploient ce genre de terminologie en diabolisant leurs adversaires comme des « parasites »). Il ne vient pas à l’idée de François que l’intérêt est aussi public, et que c’est en maintenant l’intérêt public que l’on peut assurer l’intérêt privé. On le voit avec un accident comme celui que vous donnez en exemple. L’Intérêt public implique que les citoyens se serrent les coudes et (gros mot!) s’entraident pour assurer leur propre intérêt. Lire les inepties de François dans d’autres contextes me feraient bien rigoler. Les lire aujourd’hui dans le contexte de Lac-Mégantic me donne plutôt la nausée.
Comme François 1 prône un monde de sélection naturelle où l’homme est semblable à la bête, « l’accident » au Lac Mégantic démontre qu’une sélection naturelle s’opère!
Pour François, rien ne sert d’être pro-actif et de prévenir les accidents, l’entreprise sera bien assez punit après l’accident…
@Benton
« La MMA possède une feuille de route parsemée d’embûches aux États-Unis, son pays d’origine. Au cours de certaines de ses 10 années d’existence, elle a affiché un taux d’accidents pouvant être 5 fois ou même 10 fois plus élevé, pour une année donnée, que la moyenne des 800 entreprises ferroviaires américaines. »
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2013/07/08/011-mma-portrait-lac-megantic.shtml
Mais le pire le voici : « Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA), Ed Burkhardt, a accusé les pompiers de la municipalité de Nantes d’être responsables de la catastrophe. » Alors que selon une enquête : « Montreal, Maine and Atlantic (MMA) se révèle être une compagnie dont le dossier est peu reluisant. »
http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2013/07/20130708-213455.html
En voulez-vous d’autres ?
http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/07/08/rail-world-montreal-maine_n_3562921.html
http://www.journaldemontreal.com/2013/07/08/compagnie-irresponsable
Vive le libre marché !
Tu as bien raison Benton
« La MMA possède une feuille de route parsemée d’embûches aux États-Unis, son pays d’origine. Au cours de certaines de ses 10 années d’existence, elle a affiché un taux d’accidents pouvant être 5 fois ou même 10 fois plus élevé, pour une année donnée, que la moyenne des 800 entreprises ferroviaires américaines. »
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2013/07/08/011-mma-portrait-lac-megantic.shtml
Mais le pire le voici : « Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA), Ed Burkhardt, a accusé les pompiers de la municipalité de Nantes d’être responsables de la catastrophe. » Alors que selon une enquête : « Montreal, Maine and Atlantic (MMA) se révèle être une compagnie dont le dossier est peu reluisant. »
http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2013/07/20130708-213455.html
En voulez-vous d’autres ?
http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/07/08/rail-world-montreal-maine_n_3562921.html
http://www.journaldemontreal.com/2013/07/08/compagnie-irresponsable
Vive le libre marché !
Texte intéressant qui aborde des questions essentielles.
Personnellement ce qui me dégoûte depuis bien des lunes, c’est le statut de personne qui est accordé aux entreprises, ce qui leur permet de bénéficier de LA LIBERTÉ D’EXPRESSION.
Dans un débat sur l’irresponsabilité des entreprises publicitaires qui proposent régulièrement des messages, des messages qui vont à l’encontre des messages gouvernementaux, j’ai, il y a quelques mois «commis» un texte (publié dans LA PRESSE) dénonçant cette liberté des «personnes» immorales ou amorales dont on dit qu’elles sont des PERSONNES MORALES.
Je me permets d’en citer deux petits paragraphes :
*****«Dans un éditorial du 9 juin 2007 intitulé «Vroum! Vroum!», André Pratte affirmait que «la vitesse sur nos routes est un des facteurs en cause dans plus de 250 décès par année». Il notait aussi ce qui suit: «Une étude sur la publicité des constructeurs, diffusée à la télévision et au Canada anglais, a conclu que 45% des messages comprenaient une scène de conduite dangereuse».
Mais après ces propos éclairants, l’éditorialiste ajoutait que la liberté d’expression «nous» empêche d’imposer des règles ou des balises aux publicitaires ou aux entreprises.»*****
Dans de nombreux débats comme celui qui est proposé ici par Normand, je crains TINA. Sauf erreur, c’est la très démocratique Margaret Thatcher qui avait lancé cette expression signifiant: THERE IS NO ALTERNATIVE.
On nous endoctrine en nous faisant absorber une propagande qui suggère, ou affirme clairement, que le capitalisme ultralibéral est le point final de l’évolution humaine.
Il faut donc combattre TINA avec énergie et conviction.
Jean-Serge Baribeau
@François
Pourquoi pensez-vous que les États-Unis ont une loi antitrust si, selon vous, les marchés se régulent eux-mêmes ?
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ridc_0035-3337_1950_num_2_3_5656
… et que les États-Unis offre tant de liberté qu’il y a pratiquement 4 fois plus de gens en prison que tout les pays occidentaux réunit!
Seul la Chine les dépassent, sûrement qu’il y a encore plus de liberté!!!
@ Benton (8 juillet 2013 · 19h51)
La vague d’immigration venant des USA se fait toujours attendre…
Le taux d’emprisonnement est tributaires de beaucoup de facteurs dont la sévérité des lois de chaque pays, du zèle que les policiers mettent à arrêter les suspects de certains crimes dits mineurs, de la collaboration des citoyens aux forces policières, de la description des crimes eux-mêmes (par exemple, Cuba, pays gauchiste par excellence, compte des milliers de prisonniers politiques qui ont le malheur d’avoir une opinion légèrement différente que celle de la caste au pouvoir!!!), etc… Bref, ce n’est pas du tout un gage du taux de liberté.
Et si ça l’était, et comme précédemment écrit: où est la vague d’immigration? Dans quelle direction vont les radeaux de Cuba???
François, auriez-vous oublié Gantanamo ? Quel drôle de hasard, c’est aussi à Cuba et les communistes ne sont pas bienvenues ! Là-bas, ceux qui ne partagent les opinions américaines sont gavés. Mais quelle est cette manie de vouloir rendre tout le monde obèse ?
@ Benton (8 juillet 2013 · 19h40):
Loin de moi d’utiliser le drame qui vient tout juste de nous tomber dessus pour faire la promotion du régime capitaliste comme vous le faites, Benton mais je dois vous répondre ici que l’accident s’est produit au Québec, Canada, pays croulant sous des tonnes de règlementation et d’interventionnisme depuis plus de 60 ans!!!
Et toutes vos belles théories à deux balles et toutes vos lois et tous vos règlements n’ont PAS empêché le tout de se produire!
De mon côté, AVANT de lancer la pierre à quiconque comme vous le faites sottement, je préfère attendre qu’une enquête se développe et nous fasse connaître les circonstances exactes du drame.
« De mon côté, AVANT de lancer la pierre à quiconque comme vous le faites sottement, je préfère attendre qu’une enquête se développe et nous fasse connaître les circonstances exactes du drame. ». Alors, pourriez-vous mettre en application vos propres recommandations et d’arrêter de porter des accusations, à tort, de gauche à droite sans le début d’une preuve.
@ DavidHume (8 juillet 2013 · 06h04):
Voir ma réponse à Benton!
@ Diogène le cynique (8 juillet 2013 · 11h52:
Votre référence aux pompiers est particulièrement savoureuse surtout lorsqu’on la met en parallèle avec le « week-end rouge de Montréal » de triste mémoire où nos valeureux pompiers PAYÉS PAR LE DOMAINE PUBLIC non seulement n’éteignaient pas les feux mais en plus les faisaient éclater EUX-MÊMES!!! Et lors des dernières négos, ces mêmes pompiers payés par les derniers PUBLICS, perçaient les boyaux d’arrosage, se traînaient les pieds avant d’aller éteindre un incendie, etc… mettant ainsi en grand danger toute la population montréalaise…
Essayez pour le fun de les faire travailler sans les payer…juste pour le fun Diogène et vous verrez qu’eux également penseront à LEUR profit bien avant le bien-être de la population.
La notion « d’intérêt public » est un mythe gauchiste et se déforme au gré des politiciens et des groupes de pression et syndicats qui s’emparent de cette expression régulièrement. D’ailleurs, personne ne se risque à décrire ce fourre-tout. PERSONNE!
Pour les syndicats, les trop généreux fonds de pension de leurs membres qui sont élaborés au détriment d’une population qui croule littéralement sous un fardeau épouvantable de taxes et impôts de toutes sortes, sont « d’intérêt public », pour les politiciens, toute intervention aussi stupide soit-elle est « d’intérêt public » (et on voit où ça nous a mené au Québec, endroit le plus corrompu en Amérique!!!), etc…
Plusieurs pays qui ont fait de l’intérêt public une maxime ont dû faire marche arrière, voire sont dans la dèche et pour longtemps (Suède, France, Grèce, Cuba, l’ex-URSS, etc…).
@ François:
Je viens de vous lire.
Vous me donnez la preuve sans conteste que vous êtes carrément intoxiqué par l’idéologie.
Maintenant, allez à Lac-Mégantic pour répéter votre délire au sujet de l’intérêt public. Je serais bien curieux de voir comment ils vous recevront.
Désormais, étant donné votre foi aveugle, il n’a rien à discuter avec vous. Je fermerai la porte à vos propos, comme je le fais pour les Témoins de Jéhovah. Au moins, eux, ils ont plus de pudeur.
@ DavidHume (8 juillet 2013 · 06h04):
« Pour votre désir d’être riche, voici une bonne compagnie dans laquelle investir. J’espère seulement qu’aucun chemin de fer ne passe au travers votre ville et que votre définition (pervertie) de la sélection naturelle ne s’applique à vous :
http://www.mmarail.com/ » (sic)
J’allais oublier: ce petit détail vous a sans doute échappé mais une simple petite recherche vous aurait renseigné sur le fait que NOTRE Caisse de Dépôt du QUÉBEC (oui…oui… NOTRE Caisse!) est un actionnaire IMPORTANT de cette société (plus de 12% du capital action!).
J’imagine que vous allez lui destiner à elle également tous les feux de l’enfer.
Imaginez…elle a voulu s’enrichir pour payer NOS pensions PUBLIQUES alors qu’il lui aurait suffit de nous imposer de faire des actions communautaires et du bénévolat jusqu’à la fin de nos jours.
N’importe quoi.
@François
« La MMA possède une feuille de route parsemée d’embûches aux États-Unis, son pays d’origine. Au cours de certaines de ses 10 années d’existence, elle a affiché un taux d’accidents pouvant être 5 fois ou même 10 fois plus élevé, pour une année donnée, que la moyenne des 800 entreprises ferroviaires américaines. »
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2013/07/08/011-mma-portrait-lac-megantic.shtml
@François
C’est ça la libre entreprise que vous promulguez ?
« Entretien déficient des voies ferrées? »
« «Le gouvernement s’est tourné vers la privatisation en pensant que les compagnies privées feraient de l’argent et seraient en mesure d’entretenir les voies. Mais, ce n’est pas ce que l’on observe en ce moment», explique M. Allard. »
http://argent.canoe.ca/nouvelles/canada/mma-railway-vieux-equipements-et-petit-budget-8072013
*****MES INQUIÉTUDES POST-APOCALYPTIQUES*****
Ce qui m’inquiète, c’est le sort des survivants qui seront pour toujours hantés par cette apocalypse provoquée par la sempiternelle soif du profit maximal.
Ce qui m’inquiète, c’est que je sais que cette soif du profit ne va pas disparaître à cause d’un tel incident-accident. On peut prévoir d’autres apocalypses que l’on toujours va présenter comme étant de tristes erreurs de parcours, ce qui est faux.
Je pense à cet horrible constat fait par Milan Kundera :
***«La mémoire du dégoût est plus grande que la mémoire de la tendresse.»***
Aussi je suis touché par cette affirmation de Gilbert Cesbron :
***«La mort ferme les yeux des morts et ouvre ceux des survivants.»***
J’espère, un peu naïvement, que les yeux des survivants de Lac Mégantic et ceux des autres humains vont rester ouverts face à «notre» horrible «civilisation» du pétrole, des gros chars et du profit rapide.
Triste, triste est mon âme en ces temps tragiques!
Jean-Serge Baribeau, sociologue
P.-S. Pierre Mac Orlan a affirmé :
***«Le pétrole me paraît très nettement être l’odeur la plus parfaite du désespoir humain, si le désespoir humain a une odeur.»***
JSB
@ Diogène le cynique (9 juillet 2013 · 07h54):
Ouf!
Je craignais que vous ne me reveniez avec un argument logique…
@ François.
Vous apporter un argument logique?
Dans votre cas, c’est peine perdue. Le propre des idéologues est d’interpréter la réalité empirique à partir des dogmes de leur foi (ou encore du noyau dur de leurs croyances). Apporter des arguments à des idéologues est donc inutile car cela relève de la rationalité: les idéologues sont en-deça de la rationalité car ils croient. Point barre.
Vous croyez fermement aux fadaises néo-libérales d’Ayn Rand comme en témoignent vos inepties sur les pompiers et les méchants syndiqués. Les notions de compassion et d’empathie vous sont donc étrangères (pour vous, elles sont sans doute des mythes gauchistes comme l’intérêt public). Ces notions sont pourtant essentielles au dialogue entre êtres rationnels puisqu’elles établissent les bases du dialogue. Ce que vous avez écrit hier montre bien que vous vous excluez du monde des êtres rationnels, comme le font les talibans ou les fondamentalistes. Dès lors, il est inutile de débattre avec vous. La seule chose que l’on peut dire, c’est que, dans le contexte de la catastrophe de Lac-Mégantic, vos propos sont ignobles et donnent la nausée.
Sur ce, je ne perds plus mon temps avec vous.
@François 1
Les tonnes de réglementations, c’est le propre de tout pays occidentaux, et les États-Unis sont des plus réglementés au monde.
Sauf que depuis quelques années, les lobbyistes poussent beaucoup la dé-réglementation aux États-Unis… et maintenant, ce sont le milieu financier et les entreprises qui rédigent les lois américaines.
Il y a une augmentation des accidents qui va avec aussi!
P.S.: Je ne crois pas que cela soit dans votre intérêt de prôner la sélection naturelle…
@François
Merci. Bonne chose que ces informations sur la Caisse de Dépôt, permettant ainsi de mettre de l’avant le principe de réciprocité ou mutualité; encore mieux le terme INTERDÉPENDANCE. Ce n’est pas parce que la Caisse de dépôt (appel à l’autorité) investit dans MMA que cela rend la chose plus noble. Nous avons le droit de critiquer les choix de la Caisse de dépôt. Henri-Paul Rousseau a-t-il pensée d’abord aux intérêts de ceux qui recevront les pensions ou bien à ses intérêts personnels (cf les papiers commerciaux).
Intéressant que vous opposiez le capitalisme aux actions communautaires et le bénévolat. Je pense sincèrement que si le bénévolat et le communautaire s’arrêtaient soudainement aujourd’hui, le Québec s’écoulerait, le Canada aussi.
Je ne crois pas aux feux de l’enfer ni au paradis après la mort.
@ alain (9 juillet 2013 · 09h33):
« Entretien déficient des voies ferrées? » (sic)
Et combien de milliers de morts devons-nous attribuer au mauvais entretient de nos routes et de nos infrastructures PUBLIQUES qui tombent littéralement en ruine Monsieur Alain? Hein?
UN accident de train qui fait environ 60 morts et toute l’intelligensia gauchiste s’émeut… Grand bien vous fasse mais où êtes-vous quand nos ponts PUBLICS nous tombent dessus? Où êtes-vous lorsque la plus que mauvaise condition de nos routes PUBLIQUES nous coûte quelques centaines de morts et d’infirmes à chaque année?
@ François
Il faudrait, pour que votre argument soit valide, qu’il soit démontré que les accidents routiers sont causés par la négligence de l’entretien du réseau routier. Or, c’est loin d’être le cas. Vous êtes à court d’arguments M. François.
De plus M. François, vous ne répondez pas aux commentaires contre lesquelles vous n’avez aucun argument : Voir plus haut.
@François
« Microsoft est poursuivi aux Etats-Unis pour infractions aux lois antimonopole. »
http://www.liberation.fr/evenement/0101248853-microsoft-est-poursuivi-aux-etats-unis-pour-infractions-aux-lois-antimonopole-bill-gates-persiste-et-lance-windows-98-ce-logiciel-precede-deux-autres-programmes-sur-lesquels-la-firme-compte-pour-renfo
C’est le même type qui prétend « attendre qu’une enquête se développe et nous fasse connaître les circonstances exactes du drame. », « AVANT de lancer la pierre ».
Effectivement Marc, François ne peut pas condamner une entreprise privée sans enquête mais il peut le faire pour le gouvernement au complet.
@ Diogène le cynique (9 juillet 2013 · 09h21):
« Les notions de compassion et d’empathie vous sont donc étrangères » (sic)
Semblerait qu’elles sont également étrangères à nos valeureux pompiers dont VOUS m’avez cité en exemple et que maintenant vous me blâmez d’utiliser…
J’ai autant de compassion et d’empathie que tout être humain normal mais je ne crois absolument pas que ces notions doivent être systématisées, bureaucratisées et administrées par des politiciens appuyés par un troupeau de fon-fons syndiqués mur-à-mur.
Je crois à la responsabilité personnelle et à la LIBERTÉ de choix et d’action.
Vous préférez vous enchaîner? Libre à vous…
« Semblerait qu’elles sont également étrangères à nos valeureux pompiers dont VOUS m’avez cité en exemple et que maintenant vous me blâmez d’utiliser… »
Une seule réponse à cette autre imbécilité de François, et sans employer de majuscules pour faire le coq:
http://www.journaldequebec.com/2013/07/10/un-pompier-fidele
Je présume que ces pompiers de Shawinigan doivent être des affreux « fon-fons syndiqués ».
Encore une fois, François aurait été mieux de se taire plutôt que de clamer sa « Libarté ».
@François
« Vous préférez vous enchaîner? Libre à vous… ».
En disant « libre à vous », vous reconnaissez notre liberté. On avance.
@DavidHume.
La liberté est en premier lieu dans la tête. Les dogmes l’enchaînent. Rien de pire que se croire libre alors que les croyances fanatiques enferment l’esprit.
J’allais sortir la fameuse phrase du Contrat social de Rousseau, mais il doit être pour notre interlocuteur un méchant gauchiste.
M. Baillargeon, j’essaie de vous rejoindre à votre courriel de l’UQAM au sujet de votre intéressant article sur la surérogation, mais ça ne marche pas. Je veux vous inviter à un atelier sur ce sujet, que nous donnons à la réoccupation du parc Molson avec Occupons Montréal/Occupons le coeur de l’île, ce dimanche midi 14 juillet. Me joindre à http://evemarieblog.wordpress.com/
Merci!
Bonjour, Ève Marie,
Je ne suis malheureusement pas libre dimanche, désolé
Cordialement,
Normand B.
@ DavidHume (9 juillet 2013 · 19h39):
Ah…le petit jeu de mots ne vous a pas échappé?
On progresse en effet…du moins avec vous.
Tant qu’aux autres…
@Jean-Claude Baribeau
Voici une prose trouvée sur le web, on sent une influence de Paul Éluard.
« .L’Horloge a fait le point.
Assis sur du papier de couleur,
Brûlant et piquant les saveurs
Au tremplin d’une loupe.
Reste les acides aminés
Par-delà leur sagesse,
Comme une épée pris dans le temps
Heureusement le souffle. ».
@François. Nous sommes tous dans le même train. Liberté n’implique ni capitalisme sauvage ni tromperie individuelle.
Merci de votre intervention, David Hume. Mais, détail pas très important, mon prénom est JEAN-SERGE.
AU PLAISIR!
JSB
@Jean-Serge
Toutes mes excuses.
ERRARE HUMANUM EST!
AU PLAISIR DE VOUS LIRE!
JSB
On fait beaucoupde tapage au sujet des firmes d’ingenieur. Dans les faits, on devrait se demander qui est a la base de la situation actuelle dans ce domaine. De ce que j’en sait, les acteurs responsables de cette situation sont les gouvernements provinciaux et municipaux. Il controle, en partie, l’octroi de contrat et desire obtenir de l’argent pour leur oartie et leur projet. Les ingenieurs ne sont les seuls cibles d’ailleurs. D’autres professions sont egalement aux prises avec cette problematique. Pour regler ce probleme general, il faut cibler ceux a la source de la problematique soit les gouvernements!