La décision est donc prise: il y aura au Cégep, dès la rentrée 2014 semble-t-il, un nouveau cours d’histoire du Québec. Il sera obligatoire pour tous et toutes.
Vous l’avez sûrement noté: depuis plusieurs années déjà, depuis la réforme de l’éducation plus précisément, l’enseignement de l’histoire du Québec est au cœur de querelles parfois virulentes qui se jouent sur plusieurs plans simultanément.
Voici quelques exemples, parmi de nombreux autres, de questions de fond soulevées dans ces débats. Quelle conception de la pratique de l’histoire devrait présider à l’élaboration des programmes? Quelle place faire dans cet enseignement à la question nationale? Quelle place y faire au développement des compétences et comment la justifier à ceux et celles qui s’inquiètent d’un recul, par elle, des connaissances? Est-il légitime de lier, comme on préconise de le faire dans le programme officiel, l’enseignement de l’histoire à la formation de la citoyenneté?
Avec l’annonce du nouveau cours, une autre question est apparue fréquemment dans les commentaires: on se demande si ce cours, prôné par le Parti québécois et dont on dit qu’il sera développé par des historiennes et historiens au nationalisme affirmé, ne risque pas d’être un exercice de propagande.
On peut comprendre cette inquiétude et la question qu’elle pose met en jeu un concept particulier qui est central pour toute réflexion sur l’éducation: celui de l’endoctrinement.
Malheureusement, peu de gens ont une vision claire de ce qu’est l’endoctrinement. Or, sans une telle vision, il est impossible de pouvoir discuter sereinement et avec profit de la question de savoir si un enseignement est oui ou non endoctrinaire.
Pour ce genre de question, la philosophie de l’éducation est très utile, elle qui propose justement de clarifier des concepts utilisés en éducation, dont celui-là. (En fait, si vous voyez une personne qui frétille de bonheur quand elle découvre un concept couramment utilisé mais peu clair et devant la perspective de travailler à le clarifier, vous pouvez parier que cette personne est un ou une philosophe.)
Alors, à quelles conditions pourra-t-on dire que le cours d’histoire proposé – ou tout enseignement – est endoctrinaire?
Notons d’abord que si c’est le cas, on aura raison de s’indigner. Mais pourquoi? Parce qu’éduquer une personne, c’est, idéalement, contribuer à la rendre libre, autonome, capable de penser par elle-même; tandis qu’endoctriner, c’est exactement l’inverse: c’est attacher une personne à des idées qui l’enchaînent, auxquelles elle adhère inconditionnellement et qui font qu’elle ne peut pas penser par elle-même. Une personne éduquée possède des idées; une personne endoctrinée est possédée par des idées. L’endoctrinement est en somme à l’éducation ce que la propagande est au politique.
Ceci nous indique le résultat de l’endoctrinement: un esprit fermé. Mais sur quoi, exactement, est-il fermé? Le mot «endoctrinement» lui-même le laisse entendre: sur des doctrines, le mot étant entendu en un sens particulier pour désigner des propositions non démontrées et non démontrables, des propositions débattues et ouvertes, par opposition à des propositions démontrées ou qui résultent de l’adhésion à certains faits avérés ou à certaines théories établies.
En ce sens, la bataille des plaines d’Abraham et la victoire anglaise sont des faits historiques unanimement admis: les enseigner n’est pas endoctriner. Leur signification, par contre, est diversement interprétée dans le cadre de certaines doctrines. C’est sur elles – plus précisément, sur l’une d’entre elles – qu’un enseignement endoctrinaire veut fermer les esprits. Par exemple sur le nationalisme, justement; ou sur le fédéralisme.
Comment y parvient-il? La question est importante parce que tout enseignement, typiquement, transmet, outre des faits et des théories, des doctrines: tout enseignement finit par pénétrer dans ce territoire où certains faits, certaines idées et certaines théories sont débattus. En parler n’est donc pas nécessairement endoctriner. Mais il y a endoctrinement quand on en parle avec l‘intention de fermer l’esprit, ce qui se manifeste par le recours à des moyens particuliers.
L’enseignant endoctrine quand il use de moyens que j’appellerais pour faire court «extrarationnels» pour favoriser cette adhésion inconditionnelle. Il ou elle abuse de son autorité, par exemple, cache des faits, en déforme d’autres, passe sous silence des interprétations ou favorise exclusivement celles qu’il ou elle privilégie; et ainsi de suite. On donnera sans mal des exemples de ce que cela peut signifier dans un cours d’histoire; mais on verra aussi sans mal, en y réfléchissant, que dans tous les autres enseignements, l’endoctrinement reste une terrifiante possibilité contre laquelle il faut se prémunir, notamment en comprenant ce que signifie le concept d’endoctrinement.
Nous arrivons justement ainsi à la définition de l’endoctrinement que proposent Robin Barrow et Geoffrey Milburn dans leur Dictionary of Educational Concepts, une définition que toute personne qui enseigne — ou qui conçoit des programmes scolaires — devrait méditer: «Endoctriner, c’est utiliser des moyens non rationnels dans le but d’établir une adhésion inconditionnelle quant à la vérité de certaines assertions indémontrables et cela avec l’intention que les personnes à qui l’on s’adresse s’y tiennent fermement.»
Voilà, il me semble, un étalon utile auquel plus tard, quand le nouveau cours d’histoire sera connu, on pourra se rapporter pour décider si, oui ou non, il endoctrine ou présente des tendances à l’endoctrinement.
» tandis qu’endoctriner, c’est exactement l’inverse: c’est attacher une personne à des idées qui l’enchaînent, auxquelles elle adhère inconditionnellement et qui font qu’elle ne peut pas penser par elle-même. »
« «Endoctriner, c’est utiliser des moyens non rationnels dans le but d’établir une adhésion inconditionnelle quant à la vérité de certaines assertions indémontrables et cela avec l’intention que les personnes à qui l’on s’adresse s’y tiennent fermement.» »
===
C’est une bonne définition de ce qu’est l' »enseignement » de la religion aux enfants.
Jean Émard
Là-dessus, je nuancerais un peu. Nos parents nous transmettent leurs valeurs, qu’elles soient simplement humaines, ou religieuses, ou les deux. Une valeur, c’est une chose à laquelle nous accordons de l’importance. Les valeurs humaines et religieuses sont-elles toutes belles et nobles? Non. J’en veux pour exemple la cupidité rampante, la surconsommation, la soif de pouvoir, la bigoterie, la haine de l’autre. Elles ne sont pas toutes mauvaises non plus. Le problème avec les valeurs, tant humaines que religieuses, c’est que même avec les meilleures intentions, que nous soyons athées, agnostiques ou croyants, nous sommes tous aussi bourrés de contradictions. Et ce que nous enseignons à nos enfants, c’est ce que nous sommes. Athée, agnostique, croyant, nous sommes tous dans le même bateau à ce sujet. Ce qui fait qu’en grandissant, nos enfants font – à leur avis et par eux-mêmes – la part des choses, et choisissent de garder ou de rejeter ces valeurs et essaient de tracer leur propre chemin.
Dans un autre ordre d’idée, voici un bel exemple d’endoctrinement : James Keegstra. Il a fait la manchette dans les années 80 et au début des années 90 en Alberta, après avoir enseigné, à titre de professeurs de « social studies » (histoire, géo…) que l’Holocauste était une fabulation, et que les Juifs étaient une race à mépriser, et une menace pour les Chrétiens. Il a plaidé la liberté d’expression à ce sujet, mais Dieu merci, il a perdu. http://scc.lexum.org/decisia-scc-csc/scc-csc/scc-csc/fr/item/1258/index.do
Depuis ce jour, tous les enseignants en Alberta ont à préparer un plan de cours détaillé expliquant, période par période, comment le curriculum sera enseigné. Ce plan doit être prêt dès le début de l’année et recevoir l’aval de la direction de l’école. On est loin de ça ici, mais c’est un exemple de ce qui peut arriver si on n’a pas un bon encadrement.
M. Baillargeon, le programme que « doivent » suivre les enseignants de cégep tient sur une page. J’ajouterais que les mécanismes de surveillance de l’application du programme sont très ténus. Dans les faits, la direction ne va intervenir qu’à la suite de plaintes des étudiants, cela survient quand un prof dépasse les limites. En somme, malgré ce ce qui va se trouver dans ledit très bref programme, il reste que ce seront des enseignants d’histoire qui donneront le cours et non les députés du PQ. Les profs d’histoire au cégep détiennent en grande majorité une maîtrise et certains un doctorat. Ce sont des professionnels qui en très grande majorité livrent un enseignement honnête et non de l’endoctrinement. Bref, que le contenu du programme soit tendancieux, qu’il serve les idées péquistes ne signifie aucunement que les enseignants vont relayer le tout dans leur cours.
On en revient à la pensée critique…
À quand déjà un petit cours d’autodéfense intellectuelle dans nos écoles ?
On peut bien rêver…
«Endoctriner, c’est utiliser des moyens non rationnels dans le but d’établir une adhésion inconditionnelle quant à la vérité de certaines assertions indémontrables et cela avec l’intention que les personnes à qui l’on s’adresse s’y tiennent fermement.»
assertions indémontrables? Pas forcément, il me semble. Ne serait-il pas plus juste de dire qu’elles sont TENUES pour indémontrables ? Par exemple, l’enseignement de la physique pourrait être endoctrinaire s’il était dispensé par un professeur, qui, incapable d’administrer lui-même les démonstrations, se contenterait de présenter les lois de la physique comme des «évidences» communément reconnues.
Plus typiquement, l’enseignement de l’histoire pourrait être endoctrinaire, moins par ignorance, cette fois, s’il se contentait de présenter certaines conclusions (même exactes) non tant comme indémontrables, mais comme si telle démonstration était superflue ou même contre-productive. On en a connu, des comme ça… Bref, plus que le contenu, c’est l’attitude qui est en cause. On peut très certainement compter sur la probité de nos profs d’histoire. Mais l’idée que l’État cherche à conférer à cet enseignement une vocation… disons identitaire reste assez préoccupante.
Par ailleurs, et c’est une toute autre question, il faudra bien discuter de la pertinence d’insérer un tel cours dans la composante de la formation générale. En bref, deux questions se posent. La première: de quelle façon l’articuler aux finalités de la formation générale, dans une perspective d’études supérieures et non de simple prolongement du secondaire. La seconde, qui lui est liée: quel morceau de la formation générale actuelle devrait-on amputer ? Un peu de français? De philo? De langue seconde? D’éduc? De cours complémentaires? Et puisqu’on est philosophe, tiens: à propos, ça rime à quoi, la formation générale, au Cégep? Et le Cégep?
Heu… on se calme, ici. Les statistiques sur notre degré d’Ignorance Nationale quant au destin de notre Patrie sont soudainement tellement alarmantes (comme la progression de l’Islam) que notre gouvernement ne s’embarrasse plus tant de ces questions, tant il semble avant tout soucieux de consolider ses appuis dans la francophonie fragile de l’identité. Les profs ne seront pas endoctrinaires, mais…
En ce qui concerne le monde religieux comme c’est un monde tout a fait sujectif ma définition est simple il y a le conditionnement et l’information, malheureusement au Québec il y a encore beaucoup de conditionnement, les gens préférant souvent les mythes aux connaissance objectives, bon il y a des raisons a ca.
Bon le terme doctrine est bon mais la plupart des gens ne savent meme pas, ce que c’est qu’une doctrine
descendons au niveau des gens
Avez-vous vu les termes que vous utiliser
Au Québec il y a encore un très gros pourcentage d’analphabètes fonctionnels
Merci de ce riche commentaire, M. Desjardins. Quelques observations.
«Endoctriner, c’est utiliser des moyens non rationnels dans le but d’établir une adhésion inconditionnelle quant à la vérité de certaines assertions indémontrables et cela avec l’intention que les personnes à qui l’on s’adresse s’y tiennent fermement.»
assertions indémontrables? Pas forcément, il me semble. Ne serait-il pas plus juste de dire qu’elles sont TENUES pour indémontrables ?
C’est ce caractère d’être non-démontrable qui est importante pour parler d’endoctrinement. Il va de soi qu’elles sont tenues pour telles par des gens, des gens qui espérons-le, les tiennent pour telles pour de bonnes raisons. Mais vous avez un point important, là, je pense, à savoir que le jugement porté sur le caractère non démontrable d’une proposition est sujet à des débats, des désaccords. Pas toujours faciles à trancher, d’ailleurs …
Par exemple, l’enseignement de la physique pourrait être endoctrinaire s’il était dispensé par un professeur, qui, incapable d’administrer lui-même les démonstrations, se contenterait de présenter les lois de la physique comme des «évidences» communément reconnues.
Je ne voudrais pas utilser le mot endoctrinemnt ici, que je pense préférable de réserver à ce pour qui je le propose. Ce que ce professeur enseignerait après tout (mal et dogmatiquement, c’est vrai) ce sont des propositions vraies, pas des doctrines. Une part de l’enseignement des sciences est d’ailleurs, (au début, peut-être…) avec raison si on en croit certains scientifiques et philosophes, dogmatique.
Plus typiquement, l’enseignement de l’histoire pourrait être endoctrinaire, moins par ignorance, cette fois, s’il se contentait de présenter certaines conclusions (même exactes) non tant comme indémontrables, mais comme si telle démonstration était superflue ou même contre-productive. On en a connu, des comme ça…
Ici encore, je préférerais réserver le terme d’endoctrinement pour l’appliquer à ce que j’ai dit. Ce professeur d’histoire enseigne mal parce qu’il ne donne pas des raisons pour justifier une proposition qu’il transmet à ses élèves : mais ce n’est pas, il me semble ,d e l’endoctrinement.
Bref, plus que le contenu, c’est l’attitude qui est en cause.
Je pense que l’attitude est en effet importante (intention de fermer l’esprit; recours à des méthodes répréhensibles épistémiquement parlant); mais je souhaiterais, par souci de disposer d’un terme pour décrire quelque chose de distinct, garder la référence à des contenues — des doctrines.
On peut très certainement compter sur la probité de nos profs d’histoire.
Je le pense aussi.
Mais l’idée que l’État cherche à conférer à cet enseignement une vocation… disons identitaire reste assez préoccupante.
En effet.
Par ailleurs, et c’est une toute autre question, il faudra bien discuter de la pertinence d’insérer un tel cours dans la composante de la formation générale. En bref, deux questions se posent. La première: de quelle façon l’articuler aux finalités de la formation générale, dans une perspective d’études supérieures et non de simple prolongement du secondaire.
Maudite bonne question. Comment ne pas éviter, aussi, une écoeurantite des élèves…
La seconde, qui lui est liée: quel morceau de la formation générale actuelle devrait-on amputer ? Un peu de français? De philo? De langue seconde? D’éduc? De cours complémentaires?
Pas touche à la philo, pour moi.
Et puisqu’on est philosophe, tiens: à propos, ça rime à quoi, la formation générale, au Cégep?
Liliane est au Lycée : j’y donne ma réponse…Liliane est au Cégep…
Et le Cégep?
Heu… on se calme, ici. Les statistiques sur notre degré d’Ignorance Nationale quant au destin de notre Patrie sont soudainement tellement alarmantes (comme la progression de l’Islam) que notre gouvernement ne s’embarrasse plus tant de ces questions, tant il semble avant tout soucieux de consolider ses appuis dans la francophonie fragile de l’identité. Les profs ne seront pas endoctrinaires, mais…
Merci de vos commentaires.
Excellent texte, plein d’objectivité.
Peut être les profs n’essaieront pas d’endoctriner leurs étudiants (pour ça il faut être vraiment convaincu et aveuglé par la Cause), mais il faudra voir si le programme leur laisse le choix… le programme d’histoire pourrait débuter en 1970 et se concentrer sur le Québec, en oubliant le reste du monde et en présentant les 2 siècles de la colonisation comme 200 ans de servitude. En espérant que le nouveau cours ne sera pas exclusivement centré sur l’histoire politique et en espérant que les profs sauront faire preuve d’autonomie.
Quelle belle phrase, elle mérite une promotion, désormais c’est un aphorisme: « Une personne éduquée possède des idées; une personne endoctrinée est possédée par des idées« .
Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes remarques.
J’attrape au vol: «Ce que ce professeur enseignerait après tout (mal et dogmatiquement, c’est vrai) ce sont des propositions vraies, pas des doctrines.» Il me semble qu’on aurait besoin de clarifier encore, histoire de ne pas donner à penser qu’il y a exclusion mutuelle entre les deux. D’une part, il me semble que l’interprétation ne vient pas toujours s’ajouter après coup à des faits qui auraient été collectés de façon neutre et objective (et pas juste en sciences humaines). D’autre part, s’il faut comprendre que l’interprétation des faits historiques nous fait quitter le terrain du démontrable et du mesurable, il me semble qu’on fixerait à l’histoire une limite de légitimité démesurée. L’inconvénient de la vérité, c’est qu’elle n’est pas une démocratie. Il se pourrait fort bien que l’enseignement de l’histoire du Québec comporte une portée « doctrinale » au sens où il prétendrait donner explicitement raison aux nationalistes ou au contraire aux fédéralistes. Cet enseignement ne serait pas endoctrinaire dans la mesure où il privilégierait explicitement une interprétation des faits (si je comprends bien le partage que vous dessinez entre les deux), mais dans la mesure où il le ferait sans autre justification qu’une prétendue évidence… laquelle pourrait avoir été très insidieusement inscrite dans la définition du programme et son mandat. Enlevons d’ailleurs le conditionnel : le gouvernement actuel se cache à peine de vouloir aviver chez les générations montantes le sentiment d’appartenance nationale québécois, tout comme l’ancien avait voulu rendre l’enseignement de l’histoire plus… «neutre». Les faits sont les mêmes, mais leur écriture varierait selon qui prétend tenir la plume des enseignants. Or même s’il se trouve une bonne flopée de séparatistes parmi les profs de cégep, une part considérable de leur formation consiste précisément à se prémunir contre de telles dérives. Le risque que leur enseignement tourne à l’endoctrinement n’est pas plus grand là qu’ailleurs.
Mais reste que pour mon compte, je pense que ce n’est pas une bonne idée… S’il fallait parler de posture doctrinaire et de volonté d’endoctrinement, c’est peut-être sur la Colline qu’on en trouverait les indices les plus préoccupants !
(1)
L’endoctrinement …
« Malheureusement, peu de gens ont une vision claire de ce qu’est l’endoctrinement. Or, sans une telle vision, il est impossible de pouvoir discuter sereinement et avec profit de la question de savoir si un enseignement est oui ou non endoctrinaire. »
« Nous arrivons justement ainsi à la définition de l’endoctrinement que proposent Robin Barrow et Geoffrey Milburn dans leur Dictionary of Educational Concepts »
Je peux donner des exemples de CEP , d’ecole juive assidiques, ce qui se passe dans certaines familles ou on lit des textes saints de maniere litterale ….
Des enfants qui pensent que s’ils n’observent pas telle ou telle regle religieuse ils vont pogner en feu ou imploser ….
(2)
Le texte ici me fait prendre conscience a quel point ca semble par contre pas interesser du monde l’endoctrinement qui se fait a l’heure actuelle …
Dans le contexte on parle de la possibilite que le cours d’histoire presente des tendances a l’endoctrinement …. pis de l’utilisation de definition qui permettrait eventuellement de cerner ca …
Serieusement il y a des ecoles a montreal juives assidiques ou les filles et garcons ont carrement pas le meme enseignement …. ou on enseigne la mefiance de tout ce qui vient de l’exterieur et ou c’est essentiellement sur l’etude de texte saints lu de maniere litterale ….
On a un CEP qui sans farce dit:
« « « Notre objectif principal est d’enseigner à chaque enfant en tenant compte de son niveau individuel et de ses capacités. La Torah a un grand respect pour l’intelligence naturelle et la capacité d’étude des enfants. De plus, la connaissance acquise durant les années cruciales de l’enfance reste gravée de façon indélébile dans le cœur et l’esprit de l’enfant. Ceci est la raison pour laquelle le plus sage de tous les hommes, le Roi Salomon, nous enseigne « Éduque l’enfant selon sa voie, même quand il sera âgé il ne s’en détournera pas ». C’est ce qui est le principe de base du CPE. » » »
(3)
Et donc dans ce contexte la …. je veux bien le cours d’histoire ….
« Voilà, il me semble, un étalon utile auquel plus tard, quand le nouveau cours d’histoire sera connu, on pourra se rapporter pour décider si, oui ou non, il endoctrine ou présente des tendances à l’endoctrinement. »
Mais je trouve ca tellement deconnecte du reel.
Cher Ian, merci d’écrire «hassidique» (et non «assidique») la prochaine fois que vous prendrez publiquement position sur cette question brûlante qui, visiblement, vous tient à cœur.
(1)
Je prends note de la remarque… mais il y a abondance de coquille il me semble.
Mais sur le fond, et je vais etre franc, je me fou un peu comment la secte se nomme …
(2)
Mais au dela du sophisme monsieur vous etes un epais car vous oublier un « h » …
Ca interesse personne l’endoctrinement reel ?
C’est tu tabou au Quebec ?
Cher Ian. Il est rare, bien rare, qu’une personne formée dans une école hassidique aille jusqu’à faire sauter sa ceinture d’explosifs sur un marché public tout en criant à pleine gorge : «Jéhovah est Grand!» Ceux qui ont fréquenté une école coranique, par contre, c’est autre chose. Il y a endoctrinement et endoctrinement, vous ne pensez pas?
(1)
« Des tensions inter-religieuses à Montréal? »
C’est la que je trouve que certains semble meme pas vivre dans le reel ….
Pour des gens les principes et les droits sont moins importants que de « pas avoir de chicane » ….
Dans le reel c’est que certains font semblant de ne pas voir les problemes …
Il y a dans Montreal des enfants dans des ecoles juives assidiques et la charte canadienne permet de l’enseignement avec une composante religieuse forte et meme des projets essentiellement religieux et meme des projets fonde sur la lecture de texte religieux.
On va sortir des arguments habituels :
-bof c’est pas mes flots …
-bof il choisiront quand ils seront plus grand …
-bof … quel dommage ca peut faire …
-quise ca derange ….
-C’est marginal …
Le meme monde qui preoccupe des atteintes au droit d’expression religieuse en viennent a meme pas se questionner sur l’atteinte a la liberte de conscience des enfants.
Comme si des gens avaient meme pas, d’empathie, mais meme simplement pas le debut de l’ampleur intellectuelle d’imaginer les ravages d’un enseignement essentiellement religieux et fonde sur la lecture litterale de texte religieux.
Peut-on parler de libre choix, d’egalite des chances dans un contexte de meme ….
Et puis ces jeunes filles avec un enseignement different des garcons …
Et puis comment meme parler de liberte d’expression religieuse quand a la base on adhere essentiellement a une religion enfant … et que la liberte d’expression religieuse des parents brime
la liberte de conscience des enfants.
Il y a des gens ici et la qui semble oublier que la charte le premier truc qui est mentionne c’est la liberte de conscience des enfants et les enfants sont pas des citoyens avec des demi droits …
Que les religions respecte la liberte de conscience des enfants ensuite on me parlera de liberte d’expression religieuse.
—–
(2)
On evoque les signes religieux des employes dans les CPE … mais ca va plus loin …
On devrait s’interesser de plus pres a ce qui s’y passe ….
« Notre objectif principal est d’enseigner à chaque enfant en tenant compte de son niveau individuel et de ses capacités. La Torah a un grand respect pour l’intelligence naturelle et la capacité d’étude des enfants. De plus, la connaissance acquise durant les années cruciales de l’enfance reste gravée de façon indélébile dans le cœur et l’esprit de l’enfant. Ceci est la raison pour laquelle le plus sage de tous les hommes, le Roi Salomon, nous enseigne « Éduque l’enfant selon sa voie, même quand il sera âgé il ne s’en détournera pas ». C’est ce qui est le principe de base du CPE. » »
C’est ca la belle cohabitation ?
On endoctrine dans notre coin nos enfants et on nous fiche la paix ?
—–
(3)
Comment on peut etre en 2013 … parler de religion , de chartes, de laicite , et meme pas evoquer comment adhere a une religion ….
C’est rendu qu’on considere comme normal et meme comme une pratique modere la lecture litterale de livres saints ….
On considere comme normal meme que des parents punissent des enfants pour des regles religieuse ou meme qu’on leur donne des dogmes religieux ….
Je me suis tromper de d’endroit. Ce message allait sur le blogue de Joseph Elfassi. Vous pouvez l’effacer SVP.
Je ne peux le faire moi-même, désolé.
Le comité chargé de revoir le contenu des cours d’histoire est dissous (ben oui, il y avait un comité là-dessus). Le porte-parole Robert Comeau avait en horreur la présence de l’historien Jocelyn Létourneau. Le premier voulait mettre davantage l’accent sur la dimension politique et nationale de l’histoire du Québec alors que cette vision de l’histoire n’est pas exactement la tasse de thé de Létourneau. Solution: Québec évite la bisbille. On confie cela à deux autres « experts » et Létourneau est exclus du comité.
Pas beau ça? Hein?
Merci François 1. Sauriez-vous nous en dire plus sur le profil des nouveaux «experts» ? Les guillemets ne mettant pas en cause leur compétence, je suppose, tant que les raisons pour lesquels on a choisi ceux-ci plutôt que d’autres personnes…
@ Richard Desjardins:
Voici ce que j’ai pu dégoter là-dessus:
http://www.lapresse.ca/la-tribune/sherbrooke/201309/04/01-4685806-cours-dhistoire-quebec-evite-la-bisbille.php
Comme quoi il y a plusieurs « Histoires » dépendant de l’orientation politique de celui qui l’enseigne.
« Comment quoi il y a plusieurs « Histoires » dépendamment de l’orientation de celui qui l’enseigne ».
Ça pue le relativisme, ton affaire, Francois. L’histoire est une science. Elle établit des faits. S’il y a plusieurs « histoires », c’est qu’elle est mal enseignée, point à la ligne. Comme la biologie ou les maths peuvent être mal enseignées, lorsqu’on préfère transmettre son opinion plutôt que de transmettre des faits. C’est plutôt ça le problème fondamental, dans toute cette affaire.
On risque moins d’assister à de l’endoctrinement au sens où le définit N. Baillargeon qu’à un recentrage sur l’histoire politique des Canadiens français au Québec. Cela se fera au détriment des autres récits et « voix » que le programme réformé à tenté d’insérer (encore trop timidement) dans l’enseignement aux 3e et 4e secondaires: les femmes, les autochtones, certaines minorités, des combats autres que nationaux, voire des cas de coopération politique entre anglophones et francophones. Même si elle évite tout endoctrinement proprement dit, on obtiendra une histoire qui réaffirme l’importance primordiale des nations (definies principalement par leurs membres masculins blancs) comme sujets de l’histoire et comme objet de l’étude du passé.
Cela dit, on pourrait aussi discuter, à propos du programme *actuel*, d’un fort parti pris « whig »: une trajectoire du progrès économique (libéral) et politique (libéral), et un système démocratique qui parvient toujours à résoudre les problème sociaux…
(1)
@Francois Gravel et d’autres …
» la prochaine fois que vous prendrez publiquement position sur cette question brûlante qui, visiblement, vous tient à cœur. »
Le noeud de l’affaire c’est qu’on discute d’une part religion ici et la sur d’autres textes de blogues, la place du religieux, laicite, neutralite, mais sans meme discuter du point de depart de la croyance religieuse ou meme de sa nature …
sans meme discuter le non respect de la liberte de conscience des enfants.
Moi ce que je comprends pas c’est que ca tienne pas a coeur a d’autres.
Et donc j’evoque cet aspect ici et la. Et comme ca va rester dans le decors un certains temps … je vais prendr el’occasion de l’evoquer.
—–
(2)
Et moi ce qui me fascine le plus dans le texte ici de Normand …
On a un texte qui discute endoctrinement dans le contexte du systeme d’education.
Mais dans le fond on se rend compte que le philosophe et ses suiveux semblent tres concerne par la possible peut etre, tendance a l’endoctrinement du futur cours d’histoire, tendance a l’endoctrinement qui reste definir selon des criteres et des definitions autant nouvelles que precises …
Mais ultimement dans des CPE dans des ecoles juives hassidiques … on est en presence de cas ou … ca demande pas 15 philosophes en deliberation, dans un cubicule de 4pied par pied, pour se rendre compte que oui c’est de l’endoctrinement.
Et puis mon constat après plusieurs jour a l’evoquer … on evite systematiquement la question. Meme sur ce blogue …
Serieusement l’endoctrinement religieux dans le milieu scolaire c’est tu tabou au Quebec ?
Et la j’embarque meme pas dans la question de l’endoctrinement au sein des familles ou on fait dans la lecture litterale de livre saints …
@ Francois Gravel et aux autres encore ….
(1)
Voici de nouvelles reflexions et plus de tdetails sur ce qui me derange vraiment avec le texte et ce que ca m’inspire.
Je relis le texte et je vois des truc comme ….
» c’est attacher une personne à des idées qui l’enchaînent, auxquelles elle adhère inconditionnellement et qui font qu’elle ne peut pas penser par elle-même. »
« Le mot «endoctrinement» lui-même le laisse entendre: sur des doctrines, le mot étant entendu en un sens particulier pour désigner des propositions non démontrées et non démontrables »
Et puis je me dis en lisant ca … comment se fait-il que le mot religion apparaisse nulle part dans le texte …
On evoque pourtant doctrine, enchainer, inconditionnellement, proposition non demontre, proposition non demontrable ….
Et puis non le mot religion apparait meme pas.
(2)
Pourtant on se permet meme de faire une analogie avec la politique …
» L’endoctrinement est en somme à l’éducation ce que la propagande est au politique. »
Mais le mot religion est toujours absent du texte …
(3)
J’en vient a me demander de maniere caricaturale …
Si les philosophes auraient pas signe un pacte de non agression aux religions ….
(4)
Comment peut-on imaginer que du monde … si pointilleux sur les concepts, les notions, les definitions … capable de faire un bouquin de 500, 1235 pages sur x ou y idees …. pis encore trouve a redefinir ceci ou cela …
Qui me parle de Robin Barrow et Geoffrey Milburn ou de pierrejeanjacques …
En viennent quand il me parle d’endoctrinement a meme pas evoquer le fait religieux.
(5)
Et puis a coter des philosophes silencieux sur la religion …. la meme semaine on voit des philosophes ici et la qui me parle de religion.
On voit des Charles Taylor qui ont recu des prix essentiellement religieux .supposement prestigieux …
Pis qui me parle de desenchantement du monde avec la voie du gars inquiet ….
(comme si le monde etait pas merveilleux sous l’angle des mathematiques et de la physique )
Pis d’autres philosophes qui se parle ici et la …. avec une espece de sympathie ( complaisance ?) pour le fait religieux …. avec des idees proche de l’anthropologues qu’il faut respecter les religions pour x ou y raisons que j’ai pas la faculte de comprendre ….
Comme si dans d’autres contextes les philosphes etaient complaisant face aux idees ….
(6)
Et donc j’en revient …. a pourquoi meme pas un mot sur la religion …
Alors qu’on pourrait se demander audacieusement si l’endoctrinement est pas essentiellement un phenomene religieux sur terre ….
et meme si au Quebec l’endoctrinement en milieu scolaire etait pas un phenomene essentiellement religieux.
Anyway mon 5 cents …
L’endoctrinement est présent sous tellement de formes. Il suffit de regarde des émissions , genre redécore ta maison pour que lentement, mais sûrement on se sente poussé à rénover de la cave au grenier. Je définis l’endoctrinement au sens large, bien entendu. Plus sérieusement, la religion en est un nommé dans plusieurs des commentaires parce qu’il est facile de le constater. Mais il est présent dans notre monde de consommation, sinon, je ne suis pas certaine que cet univers capitaliste pourrait continuer à croitre très longtemps. Quelques-uns sont capables non seulement de le voir, mais aussi de le contourner. Je n’en fais pas partie parce que je consomme assez…:)
Alors, que les cours d’histoire du Québec puissent endoctriner ne serait-ce qu’un peu, j’en suis certaine. S’en tenir à des faits ? Je me demande s’il existe un pays qui raconte son histoire objectivement du début à la fin. Il faut donc prendre la responsabilité de s’informer à plusieurs sources. À l’école, les étudiants auront sûrement en main des documents décrivant des faits, mais ça ne sera pas parfait, j’en suis certaine. Il est temps de raconter notre histoire afin de comprendre ce que nous sommes devenus. Puis, je suis persuadée que ces informations même imparfaites , susciteront des questions et des débats. C’est cela qui sera très réjouissant.
« Plus sérieusement, la religion en est un nommé dans plusieurs des commentaires parce qu’il est facile de le constater. Mais il est présent dans notre monde de consommation »
(1)
Facile a constater ?
Je suis pas sur de comprendre ce que l’on veut dire ici …. je pense que l’internaute minimise un peu le phenomene …
(a)
Je pense que c’est aussi une question de preponderance, la maniere et les outils ….
(b)
C’est aussi que l’essentiel de l’endoctrinement dans l’education au Quebec est religieux …
(2)
La croyance religieuse … contrairement aux autres a beneficie longtemps de cours a l’interieur des ecoles, il y a toujours des ecoles dont le projet est dedie a une confession religieuse et certaines ou on fait meme la lecture litterale de livres religieux … et on parle pas des ecoles illegales et d’enseignement a domicile …
Je vois pas d’equivalent pour d’autres forme de croyance ….
(3)
Le point c’est que la religion contrairement a d’autres croyances, d’autres idees en vient a devenir englobante …..
(a)
Le point c’est qu’on impose au sein de la famille des regles religieuses, des dogmes … des dogmes que le cousins, les freres et soeurs, la matante, le mononcle evoquent …
(b)
la grand mere qui fait un sermon sur tel ostie de point relie a la religion …
(c)
Un moment donne on va au lieu de culte …
(d)
On fait des rites, on devient adherent d’une confession religieuse ….
(e)
a l’ecole ou au CEP on cotoie des educatrices, professeurs, collegues de classe de la meme communaute, meme confession religieuse …
(f)
On peut meme avoir de la lecture litterale de texte religieux …
etre interroge sur comment on interprete tel passage …
faire une discussion de 2h sur tel autre boutte du livre religieux ….
y a-t-il un equivalent au quebec pour d’autre forme de croyance ?
(4)
Moi j’en reviens juste pas qu’en regard d’evoquer l’endoctrinement religieux ….
On en vient a me parler de ….
« Il suffit de regarde des émissions, genre redécore »
La journee qu’on fera des ecoles et qu’on imposera des cours sur decorer sa maison, qu’il y aura des croyances en terme de design et qu’on fera des enfants des adherents de telle ecoles de pensee concernant le design et qu’on fera des livres qu’on recitera de facon litterale au enfants certains principes de design ….
que les parent spuniront des enfants pour avoir enfrein des regles de decoration …
Je commencerai a meme me dire que c’est interessant d’en parler ….
(5)
Des fois je me dis que du monde sur la grosse drogue ….
Il est certain qu’on ne peut comparer l’attachement à la religion à celui de la consommation sans y voir des différences. Le premier est un endoctrinement pour des raisons aisées à démontrer (Ian les énonce clairement). La publicité afin de se sentir poussé à consommer est plus subtile ; mais en bout de ligne, l’effet est semblable parce que nous aurons tendance à penser qu’il faut consommer assez pour être heureux. Quand on prend conscience qu’un endoctrinement est en train d’empoisonner notre existence, on essaie de s’en défaire. Voilà ce que nous avons fait en sortant la religion de nos écoles. Cette sortie est un moment important de notre histoire.
Quant à d’autres formes plus subtiles d’influences comme toutes les interventions pour mener à la consommation excessive, je commence à trouver ça dérangeant dans ma vie ; je suis sur la bonne route pour modérer mes envies si variées de consommation.
Les cours d’histoire au collégial sont utiles afin de réfléchir à ce que nous sommes devenus, aident à faire prendre conscience que certaines choses pourraient ou devraient être changées. Laisser les jeunes dans l’ignorance de leur passé est le meilleur moyen de les endoctriner autrement, plus subtilement.
@ Danielle Turcotte
On ne laisse pas les jeunes « dans l’ignorance de leur passé » quand on leur donne de l’histoire obligatoire en secondaire 1, en secondaire 2, en secondaire 3 et en secondaire 4 (soit deux années de plus que ce à quoi j’ai eu droit dans les années 80). En revanche, il y a un léger endoctrinement quand on les replonge de force dans leur histoire nationale (pour être bien, bien sûrs qu’ils ont appris) au détriment d’autres histoires (j’avais fait États-Unis et URSS) ou d’autres savoirs.