Je ne crois pas en la sagesse collective de l’ignorance individuelle.
— Thomas Carlyle
En période électorale, deux grandes thèses s’affrontent immanquablement.
La première, défendue un peu partout, mais notamment par les institutions et les partis politiques, nous dit que voter est un devoir et nous rappelle celui de se rendre aux bureaux de scrutin au jour dit.
La deuxième, nettement minoritaire, est la position abstentionniste, qui soutient qu’il est légitime de ne pas voter. On connaît bien, et je n’y reviendrai pas, les arguments que déploient les uns et les autres.
Un philosophe contemporain, Jason Brennan, soutient de son côté quelque chose de légèrement différent, mais qui mérite réflexion: Brennan pense en effet que c’est, sans doute pour plusieurs d’entre nous, un devoir de ne pas voter.
Pour comprendre ses raisons, il sera souhaitable de commencer par rappeler quelques truismes sur ce que sont les élections dans une démocratie représentative.
Dans un tel régime politique, nous ne sommes pas des sujets (comme on l’est en monarchie), mais bien des citoyens, c’est-à-dire des égaux en droits, chacun de nous étant gouvernant en puissance et pouvant être appelé à ce titre à se prononcer sur tout ce qui concerne le politique.
Le citoyen, la citoyenne, doit pour cela posséder des compétences très particulières que je rapporterais volontiers à deux: des savoirs et des vertus.
Des savoirs, puisque la première compétence des citoyens est en effet qu’ils doivent être savants d’un grand nombre de choses qui sont indispensables pour se prononcer sur les questions soulevées.
Mais si cette compétence épistémologique est indispensable, elle est aussi insuffisante. Car les citoyens doivent aussi posséder certaines vertus qui composent une compétence éthique particulière, qui est, pour le dire très vite, cette capacité à penser du point de vue du bien commun et non pas dans la seule perspective de leur intérêt privé.
Donnons un exemple. Une citoyenne connaît suffisamment de notions d’économie et de fiscalité pour apprécier ce que signifie telle politique fiscale que propose un parti donné (compétence épistémologique), et elle l’évalue en fonction non seulement de son impact sur elle, mais, et même surtout, de son impact sur l’ensemble de la collectivité, et sans doute en fonction d’un idéal de justice (compétence éthique). On comprend par là l’importance incomparable qu’une démocratie digne de ce nom accordera à l’éducation et à des médias libres.
Il y a certes des désaccords possibles entre de tels citoyens, mais ceux-ci et leur résolution sont au cœur de la vie politique d’une démocratie et des élections qui s’y déroulent.
Un dernier point. On a des raisons de penser que s’il existe une vérité sur un sujet donné dont discutent des personnes informées et vertueuses comme celles que j’ai décrites, alors, le nombre de ces personnes augmentant très vite, elles sont à peu près certaines de trouver cette vérité.
Cette conclusion est appelée Théorème du jury, parce que Condorcet, qui l’a établi, disait justement que le nombre de jurés savants et impartiaux augmentant, très vite on peut être sûrs qu’ils auront raison dans leur décision de déclarer l’accusé innocent ou coupable. (La question de savoir dans quelle mesure cette conclusion vaut pour les décisions politiques prises démocratiquement reste ouverte.)
Vous avez à présent deviné ce que Brennan soutient: c’est un devoir pour les personnes incompétentes de ne pas voter. Brennan l’explique d’ailleurs avec l’analogie d’un jury.
Imaginons un procès pour vol au terme duquel les 12 jurés déclarent coupable l’accusé. Quatre de ces jurés n’ont pas porté attention aux témoignages et somnolaient la plupart du temps: ils ne pouvaient même pas discuter des détails de l’affaire et ont décidé plus ou moins au hasard. Quatre autres jurés sont des fondamentalistes religieux pour qui l’accusé, un athée notoire, était d’avance coupable. Ajoutons qu’un autre juré, à l’insu de tout le monde, est un parent de la victime.
Le verdict de ce jury, à l’évidence, est sans valeur. Et c’est, soutient Brennan, ce qui se passe typiquement dans nos démocraties. En pire, en fait, puisque les conséquences de l’incompétence des électeurs affectent tout le monde sur un nombre incalculable de plans.
C’est là une position élitiste, disent les critiques de Brennan. C’est une position qui prend au sérieux la démocratie, rétorque ce dernier, en précisant que s’il n’y a pas de devoir de voter, il y a bien celui de voter de manière compétente si on choisit de le faire et celui de ne pas voter si on ne peut le faire de manière compétente.
La question devient alors: qui en décide? Et il me semble apercevoir là une sorte de paradoxe, celui par lequel les personnes incompétentes à voter, pour ces mêmes raisons qui les rendent telles, ne sauraient le reconnaître. Brassens a résumé en quatre vers ce que j’essaie de dire ici: Entre nous soit dit bonne gens / pour reconnaître / que l’on n’est pas intelligent / Il faudrait l’être.
Brennan soutient que son argumentaire prend au sérieux la démocratie. Il me semble en tout cas clair qu’un de ses grands mérites est d’inviter aussi à prendre très au sérieux, sous ce régime politique, l’éducation et les médias.
Au fait: voterez-vous?
J’aurais plutôt écrit:
« Entre nous soit dit bonne gens / pour reconnaître / que l’on n’est pas ignorant / Il faudrait quelque savoir. »
Et au devoir de voter ou non, j’adjoindrais le devoir de ne pas se présenter lors que « beaucoup d’appelés, et trèèèèèèèèès peu d’élus (hé hé!) » à cette aune: « Entre nous soit dit bonne gens / pour reconnaître / que l’on n’est pas ignorant / Il faudrait quelque savoir » s’applique également.
https://www.youtube.com/watch?v=aGl8Xaqiw10
Mais voter, et être compétent pour voter, c’est élire des incompétents, des élites, des escrocs, des gens qui font partie de la même famille sociale!
Alors quelles propositions pour que les citoyens deviennent vraiment des citoyens?
L’une des limites entre le vote législatif et le vote d’un jury est que le second est un dilemme solvable – je vote « coupable » s’il n’y a aucun doute raisonnable sur la culpabilité et « non coupable » dans tous les autres cas -, versus le vote législatif qui concerne énormément de questions sur lesquelles on peut se prononcer et sur lesquelles on ne peut se prononcer. On ne vote que pour les représentants qui ont un programme complet et complexe. Même à grande échelle, la question nationale et l’axe gauche-droite viennent chacun brouiller les cartes et relativise toutes les questions de « mandat clair » que les partis majoritaires aiment bien brandir.
Encore faudrait-il, pourrait-on ajouter, que l’enjeu de l’exercice démocratique soit la maîtrise effective du pouvoir et non le choix de la manière dont notre sujétion sera administrée. Peut-être l’application correcte des exigences posées par Normand justifierait-elle en effet que les uns ne votent pas et entraînerait-elle les autres… à ne pas voter non plus pour ne pas prêter leur concours à un jeu de dupes.Toutes les raisons de ne pas voter seraient alors bonnes.
Mais si on ne vote pas, dira-t-on, comment pourrons-nous satisfaire cet irrépressible envie de participation citoyenne qui nous tiraille tous les quatre ans. En posant des gestes politiques réels, peut-être… Mais ça, on ne sait pas trop ce que c’est…
»La démocratie repose sur le suffrage universel. En ne VOTANT PAS c’est votre liberté que vous mettez en danger. » Cette citation est tirée de la une du journal Le Devoir du 29 mai 1956. On devrait inciter les citoyens-nes e s’éduquer pour faire un choix libre et éclairé au temps. Il est de la responsabilité du citoyen de faire cet exercice. Il faut savoir pour comprendre et comprendre pour mieux choisir!
En fait ceci est une fausse interrogation dans le sens où la majorité des choix peuvent se faire sans connaissance particulières dans le domaine discuté car ils reposent sur un sens des priorités que tous possède et un système de valeur qui par l’exemple dans le concret permet un choix personnel éclairé non plus par une »éducation » externe, trop souvent institutionnelle ou organisée. Construire une société libre ne se fera pas avec des citoyens »instruits » par le système mais par des habitants ayant assez de conviction pour défendre sur la bases de leurs valeurs et intuitions ainsi que la CONFIANCE en l’autre un monde plus libre. Il est à remarquer que le tirage au sort implique cette CONFIANCE et est la base d’une organisation »an-archiste ». Ce texte de M.Baillargeon est donc douteux de la part d’un connaisseur de la pensé anarchiste.
« En effectuant une opération assez simple 2 + 2, je réalise qu’il existe des milliards de mauvaises réponses possibles, et seulement une qui soit bonne. La majorité n’aurait donc pas toujours raison ? » Geluck
Je me rendrai aux urnes, c’est sûr. Je n’ai pas encore pris de décision sur le vote que je ferai. J’hésite encore entre Québec Solidaire – qui semblent les seuls un peu rêveurs osant concevoir un projet de société – et annuler mon vote – signe de mon désaccord avec le système actuel.
Mes amis, quand un système est désuet, il faut s’en défaire, non s’y encrasser. On a tendance à oublier que le capitalisme, la démocratie et le libéralisme ne sont que des concepts, des idéaux jamais rendus tout à fait concrets dans la réalité. S’ils l’avaient été, tous les humains auraient vécu riches et prospères, et pourtant…
Même « Québec Solidaire » est comme les autres, soit décider à notre place… C’est cela le système de partis politiques; on élit des gens, payés assez bien même, pour prendre les décisions à notre place, pour « notre bien »…
Rêver, c’est bien voire essentiel! (Hitler aussi rêvait…) mais le faire et savoir ce qui est bien pour les autres? Non merci! C’est loin de la liberté.
Quand j’entends Françoise David décider que si une mère reste à la maison pour s’occuper elle-même de son propre enfant, d’accorder un montant pour cela (comme le proposait l’ADQ- un montant pour toutes les familles décidant ce qu’elles veulent faire avec, alors qu’en ce moment, c’est on aide voire encourage seulement ceux les domptant en garderie dès le berceau) est rétrograde pour les femmes car on les « empêche » d’aller travailler…?
Belle image de la femme qui ne sait pas ce qu’elle fait (!) et tous partenaires pour une société de fourmis!
« Estimer correctement son degré d’ignorance est une étape saine et nécessaire. »
– Hubert Reeves
Il y a comme un paradoxe:
Se savoir incompétent est un signe de compétence!
C’est un oxymore, car le raisonnement est plutôt logique.
Autre paradoxe des démocraties:
Avez-vous remarqué que les partis qui prônent les libertés individuelles sur la collectivité sont les plus organisés!!!
Vous avez mis le doigt sur le bobo, Monsieur Baillargeon.
Ainsi, un régime démocratique accordant à chaque citoyen un droit de vote, et compte tenu que plusieurs composant l’électorat ne sont que peu ou pas du tout qualifiés pour se prononcer raisonnablement, et sans oublier que bon nombre sont influençables et des proies idéales pour certains politiciens opportunistes beaux parleurs, nous aboutissons presque immanquablement toujours à élire des gouvernements ne correspondant pas vraiment à nos réels besoins.
Je l’ai déjà écrit (en commentaire) ici même sur Voir, il y a quelques années dans une intervention sur un billet de Josée Legault: ce qui serait primordial dans un premier temps, ce serait d’exiger que tout candidat se présentant ait un certain bagage justifiant sa candidature. Des compétences avérées.
Car ces candidats, une fois élus, seront appelés à gérer non seulement plusieurs millions en deniers publics mais aussi à avoir suffisamment de vision et de compétence pour bien orienter notre devenir collectif.
Aucune entreprise la moindrement importante n’aurait l’idée saugrenue de confier les rênes à des dirigeants dépourvus d’une bonne formation et de toute l’expérience désirable pour mener la barque à bon port. Autrement, le déclin et la faillite guetterait à l’horizon…
Donc, si une entreprise privée veille à la bonne marche de ses affaires en embauchant les meilleurs dirigeants possibles, souvent en faisant appel à des chasseurs de têtes expérimentés, la moindre des choses devrait être que l’on demande un CV probant à quiconque brigue un poste en politique. Il en va de notre bien-être commun, à tout le monde.
Mais… ça ne risque pas d’arriver de sitôt.
Alors, plein de candidats peu ou pas qualifiés continueront à se faire élire par plein d’électeurs peu ou pas qualifiés. Pas étonnant que ça aille trop souvent clopin-clopant du côté de nos administrations publiques.
Le problème n’est pas le manque de « qualification » des candidats. Les députés ne sont pas là pour « gérer » les finances au quotidien (il y a une fonction publique pour ce faire), mais bien de décider des grandes orientations qu’il faut donner à l’administration publique.
C’est le principe de démocratie.
D’ailleurs comment vous déterminer les « qualifications » ? Cela fait des décennies qu’on met des économistes et des financiers au ministères des finances et ds médecins à celui de al santé. Est-ce que cela s’avère efficace ? Sérieusement ?
Le problème est en un de manque de formation…des électeurs. Lesquels peuvent se diviser entre catégories (grossières):
1) Une petite minorité qui s’informe et vote en toute connaissance de cause, sans allégeance politique obligatoire.
2) Une noyau de « fidèles » d’un parti, qui voteront toujours pour lui, quoiqu’il fasse, quoiqu’il dise. Ainsi on peut voter pour un parti dont tout montre qu’il pratique la corruption à grande échelle. Ou des écologistes peuvent soudain vanter le pétrole de schiste quand le parti le décide. On a vu aussi des virages spectaculaires: Un certain parti avait dans son programme, depuis sa fondation, l réforme du mode de scrutin. Lorsqu’il en était question, ses partisans disaient que c’était une bonne chose et souhaitable a réaliser. En 2011, ce parti a rayé cette réforme de son programme et soudain les mêmes partisans se sont mis à affirmer qu’une telle réforme serait un désastre et que le système actuel est le meilleur pour l’instant. Et les exemples sont multiples.
3) Une masse de gens qui ne suivent pas vraiment la politique. Non pas parce qu’ils ne sont pas assez intelligents pour comprendre. Mais parce qu’ils n’en voient pas l’intérêt. Ces gens votent alors selon les impressions qu’Ils tirent de ce que véhiculent les gros médias et sir ce qu’en disent leur entourage.
4) Un petit groupe, de plus en plus nombreux, de désabusés, qui sont déçus par les gros partis et par le système et qui croient que leur vote n’a aucun poids. Même s’ils gagnaient leurs élections, le parti pour lequel ils ont voté va de toute façon trahir ses promesses.
On voit que le problème repose en partie sur un système électoral « démocratiquement infect » (dixit René Lévesque) qui fait que dans une centaine de comtés, voter ne change pas le résultat (les jeux sont faits d’avance) et que dans la vingtaine qui reste voter pour un autre que les deux candidats en avance signifient être assurés que son vote est « perdu ».
Il repose aussi sur un système où les élus ne sont pas redevables de leurs actes ni obliger de respecter leurs promesses. Si la loi de protection du consommateur s’appliquait au domaine politique…
Ce système politique donne en grande partie raison au groupe #4 et explique, partiellement, le relatif désintérêt du groupe #3.
Et M. Baillargeon met aussi le doigt clairement sur l’autre aspect: « Il me semble en tout cas clair qu’un de ses grands mérites est d’inviter aussi à prendre très au sérieux, sous ce régime politique, l’éducation et les médias. »
P.S. Une bonne nouvelle, ma fille en secondaire V doit lire et travailler sur le « Petit guide d’autodéfense intellectuel ». Un livre qui devrait être obligatoire partout.
L’éducation à la citoyenneté et à l’économie devrait faire partie du cursus de tout étudiant du secondaire.
(Je pense entre autres au petit « Cours d’autodéfense en économie » de Jim Stanford (devinez où Lux a choisi l’inspiration du titre de cette traduction ?)
Comme disait le barbu, l’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle est capable de résoudre. Entre temps, et souvent au détriment même de l’accroissement de cette capacité, elle entretient avec bien peu de conviction le sentiment qu’elle a quand même un peu de pouvoir, à travers le ballet de la démocratie politicienne. Cela nourrit le sentiment d’appartenance et le besoin de se distinguer, surtout en période électorale. Après, on retourne à la programmation régulière où il est tellement plus gratifiant de donner sa Voice…
Ce n’est pas si grave, puisque les gouvernements ne font en général qu’administrer un état de chose qu’ils n’ont pas le pouvoir de changer sur le fond. L’État n’est que l’appareil où s’incarnent les rapports de classe. Le seul enjeu réel d’une élection, c’est que les forces sociales dominantes y occupent la position dominante. Une fois cela assuré, et ça passe moins par la discussion démocratique que par la pression efficace de « l’économie », une bonne fonction publique fait largement l’affaire. Les intuitions des moins savants s’accordent ici avec celles des plus futés. Les deux s’affairent déjà là où ils peuvent gagner un pouvoir réel.
P.S.: oui, j’emploie souvent « sentiment ». Cette chose qui permet de sentir les affaires, des fois tout de travers, soit, mais nous prévient aussi de nous perdre dans nos visions intellectualistes du politique.
Intéressante question. Est-ce qu’un minimum d’informations sur la société est nécessaire pour faire un choix éclairé? Sûrement. Mais comme d’autres l’ont souligné, plusieurs voteront pour LEUR parti, quoi qu’il fasse, même s’ils sont informés. D’autres voteront pour un chef charismatique.
Ce que je déplore, ce sont les sondages. J’aimerais bien qu’ils disparaissent du portrait dès qu’une élection est déclenchée. Au moins, les gens voteraient POUR un parti, selon leurs convictions, au lieu de se mobiliser CONTRE un parti qui est en avance. C’est malheureux d’autant plus que les partis sont financés selon le nombre de votes obtenus. Alors quand c’est polarisé, un parti auparavant nécessaire peut être rayé ainsi que son financement. Quand ça va mal… Ça me fait penser à un jeu de cartes appelé trou-de-cul. : )
Un retour à ce qui prévalait à l’époque des patriciens et des plébéiens du temps de la Rome antique?
Probablement pas une bonne chose…
Quand tout est dit, faudrait rien faire et pas aller voter? S’exclure de la discussion, alors? S’effacer, disparaître dans le verdict populaire sans laisser de trace? J’ai toujours voté depuis que j’en ai l’âge.
Voter, c’est avant tout faire acte de présence physique dans le bureau de vote. C’est déjà énorme. Ensuite, si vous n’aimez ni la décoration des lieux, ni la disposition des tables, etc, etc, vous pouvez toujours rebrousser chemin et sortir sans voter. Vous serez idiot aux yeux de plusieurs mais au moins vous vous serez manifesté sans avoir dit un mot. Vous aurez été quelqu’un dans le bureau de vote, le jour de l’élection. C’est un gros commencement.
Mais si l’apparence des lieux et le regard des travailleurs d’élection vous indiffère, alors vous prenez votre bulletin et vous vous dirigez vers l’isoloir. Et c’est là que les choses se corsent: pour qui voter, ou pour qui ne pas voter?? Et encore plus avant si c’est votre questionnement essentiel: COMMENT ne pas voter?? Là ça devient intéressant.
Aucun des candidats et des partis ne font votre affaire. On appellera ça un caprice démocratique, faute de mieux… mais vous ne pouvez plus fuir, vous avez votre bulletin et vous devrez le déposer dans la boite de scrutin…
Alors vous faites un X dans chaque rond à côté du nom de chaque candidat de tous les partis. Un X seulement, ai-je dit à un ami au bar hier soir, qui lui y allait fort en suggestions avec des graffitis et autres insultes à mettre sur le bulletin. Je lui faisais remarquer que la présence cumulée des X sans commentaire désobligeant avait un effet beaucoup plus fort. Ce blanc silence entre ses X, c’est un peu comme de lire entre les lignes d’un commentaire…
Et voyez où je veux en venir: les vainqueurs aux élections se réclament toujours « de la victoire de la majorité par le vote » le lendemain des élections. Ils omettent de dire que près de 40% des citoyens éligibles ne sont pas allé voter., comme c’est en train de s’installer ici par paresse. Drôle de majorité, en effet…
Et les votes annulés comptent à peine 1% du total.
Imaginez l’inverse: les 40% qui n’adhèrent à aucun parti décident d’aller en personne l’inscrire sur le bulletin de vote le jour de l’élection. Imaginez seulement 10% de votes annulés recensés dans nos médias…et maintenant imaginez plus loin, 20, 30% de votes rejetés pour cause d’annulation…Voyez la manchette de nos journaux le lendemain. 30% de votes impossibles à récupérer par les partis politiques, mais 30% de vraies personnes ayant refusé de jouer dans cette parodie de la démocratie tout en s’y manifestant en chair et en os, chacune d’entre elles.
Et voyez la trouille que cela amènerait chez nos élus, chez les puissants qui les financent et chez les médias de gauche comme de droite qui les ploguent sans retenue aucune…
Dans votre commentaire inutilement long, vous ne vous êtes jamais demandé, si la raison principale pour laquelle les gens s’abstenaient de voter était par apathie politique – « caprice démocratique », « paresse » mon œil ! – et que votre scénario tient de la pensée magique.
Pourquoi ne pas y avoir un parti anarchiste? Ça fait un peu paradoxal jusqu’à un certain point, mais pas tout à fait davantage qu’une armée de maintien de la paix…
(Il y a le Parti nul, je sais, mais il ne sert a priori qu’à annuler son vote. S’il y avait une réellement revendication de changement du système, on aurait quelque chose…)
J’admire les communistes qui acceptent les règles et jouent le jeu de la démocratie. Les anarchistes quant à eux boycottent le processus électoral démocratique et sont souvent des « freerloaders ».
Jean Émard
Coluche disait que la différence entre une dictature et une démocratie c’est ferme ta gueule dans une dictature et pour la démocratie c’est… cause toujours!
C’est pourquoi les organismes qui oeuvrent pour l’éducation populaire sont primordiaux et devraient être multipliés. C’est pourquoi nous sommes sortis dans les rues durant le printemps érable. Non à la marchandisation de l’éducation. La subjectivation politique est la compréhension du pouvoir d’agir.
Si je ne suis pas qualifié pour voter, pourquoi le serais-je pour payer des impôts ?
Le vote est un bénéfice qu’on reçoit en contrepartie du paiement de ses impôts et taxes.
Jean Émard
D’une part, payer des impôts n’est pas une question de qualification mais de nécessité.
Cela dit, l’obligation de m’acquitter de cette nécessité est assortie d’un droit quant à la manière de le faire. Mais il ne s’agit pas d’une simple contrepartie, comme dans une transaction où renonçant à l’usage d’un bien, je recevrais un autre bien ou une somme d’argent en échange.
Par exemple, le fait de payer mon permis de conduire me confère le droit de l’utiliser, mais je ne deviens pas propriétaire de ce droit au point de pouvoir le modifier à ma convenance d’une manière incompatible avec les règles qui ont présidé à sa confection et à sa délivrance.
Théoriquement, on pourrait faire un raisonnement semblable par rapport au droit de vote et ne l’accorder qu’à ceux qui seraient capables d’en faire un usage approprié. La loi prend pour acquit que l’accession à la majorité est une condition suffisante pour l’exercice du droit de vote… Pourrait-on envisager que soient instaurés des cours de conduite citoyenne avec examen de sortie dont la réussite serait la condition d’obtention du droit de vote?
Évidemment non. Pourquoi? Bien que personne ne niera qu’un citoyen informé soit plus susceptible de voter de façon plus avisée, l’acte de voter, il me semble à la fois illusoire et dangereux de lui assigner pour condition une maîtrise des affaires politiques équivalente à celle qu’on requiert pour la conduite automobile.
Cela me semble illusoire parce que même avec les meilleurs cours d’éducation à la citoyenneté, les citoyens resteront toujours aussi peu habilités à déterminer quels seront les meilleurs administrateurs de ce qu’on appelle démocratie (voir mon autre post) qu’ils ne peuvent décider qui mérite le titre de docteur en médecine. Avec de tels idéaux, non seulement se met-on à risque de ne pas trouver en général de mérite à la manière dont les gens participent à la vie démocratique et par là aux institutions en lesquelles elle s’incarne, mais on se donne le droit de présumer que les décisions avec lesquelles les gens qui s’estiment éclairés ne sont pas d’accord reposent inévitablement non sur des choix, mais sur un manque de « compétence » citoyenne général.
Mais cette conséquence, pour fâcheuse qu’elle soit, n’est pourtant pas le plus grave danger. À force de voir la légitimité de leur implication citoyenne suspendue à des conditions, à des compétences dont on leur signifie en même temps qu’ils en sont dépourvus (surtout ceux qui ne votent pas comme nous, des fois), les gens se replient dans une sorte d’apathie et d’impuissance réactive auquel on a donné le pauvre nom de cynisme, comme s’il ne s’agissait pas de tout autre chose… C’est là qu’est le danger. Désormais, c’est ce « cynisme » qui devient le point de départ… et d’arrivée d’une réflexion qui n’est plus tournée que vers soi et son intérêt immédiat, celui de ne pas se faire entuber, de quelque manière qu’on s’y prenne et qui n’est souvent que fantasmée occupe le premier rang.
Cet idéal de démocratie «savante» détermine en somme deux classes: celle, peu nombreuse, de ceux dont il est d’ailleurs souvent problématique d’estimer la sagesse politique tant il est vrai que le savoir ne guérit pas toujours de la bêtise d’une part, et celle des «losers, qui ne savent en apparence que suivre les inclinations dans lesquelles on les a confinés.
Car il y a peut-être autre chose de bien plus important encore dans l’idée de démocratie que cette mise au pouvoir de la connaissance, dont on ne me fera pas dire qu’elle n’est pas un ingrédient tout aussi estimable que nécessaire. Je ne sais pas trop comment l’articuler, mais il me semble que ce qui fait la force d’une société, c’est avant tout la confiance dont les citoyens s’investissent mutuellement – à charge pour tous de la mériter. Si je fais confiance à mon médecin, à mon garagiste, au premier ministre de mon pays, ce n’est pas parce que je sais qu’ils le méritent, mais parce que nous avons pris ensemble l’engagement de s’en rendre dignes et non de l’imposer par la force.
En mettant comme on le fait l’accent sur les compétences et les savoirs, on rend dans son principe impossible la constitution d’une démocratie et on perpétue cette fracture sociale entre ceux qui savent et qui sont aptes et les autres…. alors même qu’on voulait la dissoudre.
Raël avait donc raison avec sa « Géniocratie ». Plusieurs moyens pour gouverner ont été utilisés dans l’histoire de l’humanité: la force brute, l’hérédité, la séduction/popularité (autrement dit, la démocratie), etc, mais le critère de l’intelligence n’a jamais été requis pour exercer le pouvoir. Selon Raël, seuls les 2% plus intelligents devraient être éligibles, et seuls les 40% plus intelligents devraient avoir le droit de vote. Bien entendu, il faut d’abord pouvoir quantifier l’intelligence de manière impartiale pour qu’un tel système fonctionne, et si un jour on y parvient, alors la démocratie deviendra désuète. Malgré ses qualités, la démocratie a une énorme lacune: Le vote d’une personne éduquée, intelligente et concernée ne vaut pas plus que le vote d’un imbécile illettré qui s’en fout….
En quoi consiste cette émancipation? Cette caste savante pourra nous libérer des effets négatifs de modes d’organisation sociale dépourvus de rationalité ou même de sens éthique, instaurer en somme un monde meilleur…
Ou le Meilleur des Mondes. L’émancipation, la libération et la liberté supposent des conditions extérieures auxquelles il faut pourvoir (et dont la rationalité n’est jamais indépendante de motivations pas si rationnelles). Mais si elle n’est pas d’abord la manifestation des désirs, des aspirations des citoyens, ceux-ci ne sont plus bientôt que les figurants d’un scénario écrit au-dessus d’eux.
Le meilleur monde n’est pas celui dans lequel on doive prendre sa place assignée par quelque arkhê, si savante et bienveillante soit-elle. Il faudrait même que les citoyens exercent une vigilance de principe, un refus de voir le pouvoir extorqué pour des fins dont ils deviennent les moyens. Dans le principe de la démocratie et de l’autre affaire que je ne nomme pas parce que je la connais moins, il me semble qu’il y a cette idée que les hommes restent (deviennent!) entre eux leur propre fin, jamais un moyen…
… et jamais cette bibitte dont l’ignorance et les passions – leur existence, en somme – seraient un obstacle à leur propre émancipation définie de dehors.
À haute voix
Pour qui vais-je voter ? Laissez-moi réfléchir à haute voix.
Parmi les partis politiques présentés :
Si vous lisez entre les lignes, les libéraux ont un lancinant lien avec l’ancien leader Charest. Le legs des longues années libérales légitime-t-il la lancée de l’actuel leader Couillard ?
Quant à la CAQ qui considère les concitoyens comme des contribuables, c’est calquer sur le calcul comptable qui coupe les contrats de travail à l’aide d’une calculatrice. Couper les cheveux en quatre n’est pas très constructif.
Le parti québécois pense prendre le pouvoir par la présence de Pierre-Karl Péladeau. Possible kabbale politique ? Par ses charmes, la Charte chante les mérites séculiers, mais si chaque chasuble devient un sujet chaud, des schismes rendront la chose chancelante.
Le Parti Solidaire souhaite sans cesse le succès social. C’est simple comme style et ça semble subvenir à une certaine sensibilité. Est-ce la solution ?
Plus terre à terre, il manque des éléments importants au présent marché électoral : près de la moitié de la société québécoise a de la difficulté à lire et écrire, le climat social semble se diriger vers un clivage de plus en plus prononcé entre une minorité très riche et une grande majorité dont le salaire et la qualité de vie baisse. Toutes les techniques sont bonnes pour le camouflage, la tromperie, l’exploitation. Il y a des chances pour que je vote pour le parti (X).
Professeur de philosophie j’ai souvent réfléchi à cette question. Voici ma conclusion pour améliorer le système démocratique et répondre à l’article de Normand Baillargeon
1. Remplaçons la démocratie par LA COGNO-DÉMOCRATIE.
Chaque citoyen reçoit un volume écrit par les partis politiques et un groupe d’experts, Au moment du vote, chaque citoyen recevra une questionnaire ( choix de réponses ) sur le document reçu.Entre dix, vingt ou cent questions sont posées au voteur. Le questionnaire porte sur la géographie, l’histoire, l’économie, les programmes des partis politiques etc, LE VOTE DU CITOYEN VAUT LA NOTE QU’IL A OBTENU. Ce système aurait aussi l’avantage de stimuler les voteurs vraiment intéressés à participer davantage sachant que leur vote ne sera pas annulé par un voteur ignorant.
.2. Permettez-moi de faire de la science-fiction politique.
EXAMEN DE LA SINCÉRITÉ DES CHEFS
Chaque chef de parti politique PEUT participer à un questionnement sous détecteur de mensonges ( analyse des micro-expressions, analyse de la voix,, scanner s’il le faut etc,
ex. de questions Etes-vous vraiment sincère quand vous dites de vouloir travailler pour le Bien commun ? Avez-vous l’impression d’être assez compétent pour diriger une équipe? etc. etc. Avez-vous couché avec Monica ….Non, j’étais debout…. Excusez-la je viens de l’échapper celle-la ,,,,pas rapport …
Un politicien pourrait refuser de passer un tel examen devant public ….mais refuser de s’y soumettre c »est presque montrer que l’on n’est pas vraiment sincère.
Ainsi serait beaucoup améliorer la COMPÉTENCE du voteur et la VERTU du dirigeant.
Imaginez que vous deviez subir une importante chirurgie, Comment choisiriez-vous votre chirurgien ? Sûrement pas au suffrage universel où le vote de Jos Bleau a la même valeur que celles de la confrérie des spécialistes.
Pourquoi faire si (encore plus!) compliqué alors qu’on aurait qu’à changer de système, structure? pour idéalement, plus de système ni de structure?!
Prendre encore plus de notre temps pour lire des documents, répondre à des questionnaires… c’est être encore moins libre, surtout que l’on doit travailler souvent la moitié du temps pour payer des impôts, avec lesquels nous ne sommes pas d’accord, mais qu’on est obligés sinon c’est la force…
Qui décide de qui décide?
Tout parti ou organisation qui décide ce qui est bon pour moi, veut l’imposer, m’enlever ma liberté d’être,etc. n’a rien à faire dans un pays que l’on dit libre… (comme quoi, toute notion est relative…).
Comme disait Jean-Jacques Rousseau; « On est soit un citoyen ou un Homme, mais on ne peut pas être les 2 à la fois ».
Je n’ai jamais choisi d’être « citoyenne » et d’être obligée de me soumettre à des règles décidées par on-ne-sait-qui… mais voter, c’est approuver et cautionner tout ce système! On vote pour notre « Maître »…
@Marc Sauvageau
monsieur,
en politique, la paresse commence quand l’apathie se réclame de l’exception démocratique. Et mon « scénario qui tient lieu de pensée magique », je l’ai essayé quelques fois aux élections diverses passées, et croyez-moi, je suis ressorti chaque fois du bureau de vote fier de moi et en paix avec les autres…à vous d’en faire autant!
« en politique, la paresse commence quand l’apathie se réclame de l’exception démocratique. » Désolé, ce que venez d’écrire est une phrase creuse sans signification particulière, paresse et apathie n’ont rien de commun. Même si vous avez mis en pratique vos idées, vous ne constituez pas 30 % de la population à vous seul.
Moi je seais en faveur d’un brevet d’électeur.
Intéressant. Quand vous dites que ce n’est qu’une idée, en effet, cela ne lui soustrait aucun mérite. On pourrait en faire la trame narrative de l’écriture d’un nouveau chapitre de l’histoire, voire: d’une histoire toute neuve. Et cette histoire serait magnifique. Mais j’ai la manie de penser que bien que des natures généreuses et éclairées aient par leur aptitude à se projeter dans le futur une force d’entraînement parfois très grande, le procès réel de l’histoire n’est que très faiblement déterminé par l’action de ces «sujets», dans tous les sens qu’on peut donner à cette notion. Ou plus précisément que ce qui confère leur force à ces idées, ce n’est pas leur noblesse morale ou leur haut degré de rationalité intrinsèques, mais le rôle qu’elles sont amenées à jouer dans la consolidation des rapports de production, les idées dominantes étant moins directement celles des classes dominantes que celles qui ont la capacité de contribuer au maintien de cette position dominante, quel que soit leur rapport réel avec ces intérêts de classe. C’est ainsi que les idées progressistes ou même de gauche ont fréquemment été utilisées par des gens de droite qui les ont même vénérées pour leur aptitude à apaiser les tensions sociales sans que leur position dominante soit compromise, tout au contraire. Le discours humaniste, philanthropique, écologiste, altermondialiste même : tout peut servir à cultiver l’illusion que les bonnes idées ont un réel pouvoir et pour rendre les rendre ainsi inoffensives.
Ce que j’en dis, comprenons-nous bien, ce n’est pas que les idées soient des coquilles vides, des rêveries inutiles, voire nuisibles. Elles peuvent être tout cela, selon moi, si on les conçoit comme le sens d’une histoire qu’il nous faudrait connaître d’abord pour ensuite emprunter la direction qu’elles indiquent vers le beau le vrai le bien. L’histoire n’est pas le discours d’un sujet, celui-ci fût-il l’Humanité tout entière, ni la matérialisation de cette trame pensée, rêvée, désirée.
À mon idée (!), les idées n’ont d’abord et nécessairement de sens que celui du mouvement effectif des choses qu’elles ont fonction d’amener à la conscience. Elles sont des outils pour les comprendre d’abord, les transformer ensuite. C’est vrai dans les sciences naturelles comme dans les sciences humaines. Ce n’est qu’après qu’elle a bien pu rendre compte de ce qui se passe dans les organes que la médecine scientifique peut en infléchir efficacement les processus. La connaissance permet de substituer à la magie et au rêve généreux mais souvent inefficace le parcours pratique de l’invention. C’était la prétention du barbu de nous doter d’une telle connaissance de l’histoire, qui nous prévienne de la tentation de fabriquer des mondes meilleurs auxquels la réalité oppose un démenti cruel… si peu en accord avec toutes nos philosophies.
«il serait donc peut-être possible d’opposer (…) contrecarrer (…) le pouvoir est fondé…»
Je suis d’accord avec tous les souhaits que vous exprimez, mais pour que ces changements soient possibles, il faudrait en plus identifier les agents de changement ou, si vous voulez le sujet de tous ces verbes, la manière dont ils devront procéder, les limites de leur capacité, la manière dont ils devront se coordonner… leur potentiel révolutionnaire réel.
Je sais que l’analogie a ses limites, mais le fait de reconnaître que je devrais corriger mon bilan lipidique et mon indice de masse corporelle n’a malheureusement aucun effet par lui-même, quelles que soient les justifications rationnelles ou morales qui me renforcent dans ma conviction… Mon savoir n’a de force de changement que s’il me permet d’accorder ma volonté aux données matérielles sur lesquelles je veux agir et qui ont une force de contrainte aussi grande que ce que vous appelez le totalitarisme de l’économie. Pour le soin du corps, le savoir et la vertu finissent tôt ou tard par perdre la bataille… Ce n’est peut-être pas le cas pour nos sociétés et pour notre planète, peut-être. Mais de la même manière qu’on ne guérit pas les maux du corps avec des prières ou notre pensée qui peut tout…
Vos interventions portent aussi sur les rapports entre l’individu et la collectivité. Mais je ne veux pas trop encombrer l’espace à y réfléchir avec vous. :)
Je ne voterai pas.
L’objection de conscience est le motif principal qui justifie mon choix de ne pas voter.
Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appui à l’idée qu’une personne que je n’ai jamais rencontré, qui ne me connaît pas et avec qui je ne peux pas négocier connaît ce qui est le mieux pour moi et qu’elle utilisera la force pour imposer sa perception de ce qui est le mieux pour moi. Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appui à l’idée que certaines personnes peuvent et devraient faire abstraction de leurs désirs et leurs intérêts personnels lorsqu’on leur donne un grand pouvoir.
Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appui à l’idée qu’il est possible de prendre l’argent de certaines personnes et de le redonner à d’autres de manière arbitraire et centralisée en créant un bénéfice pour tous. Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appui à l’idée que la fin justifie les moyens et que de nouvelles fins toujours plus nobles peuvent être utilisées pour justifier des moyens toujours plus horribles. Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appui à l’idée que l’utilisation de la force est une bonne solution et une solution efficace aux différents problèmes sociaux.
Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appui à l’idée qu’il y a une différence significative entre notre organisation politique et le crime organisé. Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appui à l’idée qu’il est possible et réaliste de transformer une organisation criminelle en organisation charitable en la supportant et en y participant. Je ne voterai pas aux prochaines élections parce que mon vote serait un appui à l’idée que je ne possède pas vraiment mon corps, mes actions et le résultat de mes actions, mais que quelqu’un d’autre les possède et que cette personne peut choisir de les utiliser comme elle le veut ou m’empêcher de les utiliser comme je veux même si je ne nuis à pas à autrui.
Je vous invite à retirer votre support pour ce système basé sur l’utilisation de la force et la violence en vous abstenant de voter. Il existe des solutions volontaires, pacifiques et négociées à tous nos problèmes sociaux.
Je ne voterai pas non plus.
L’idée que ce fait le politicien de la vérité témoigne de son ignorance.
Il y a bien des savants ignorants.
Je trouve que cest completement ridicule qu’une idée factice de l’homme est autant de pouvoir sur la création.. L’économie est le pire fléau qua connu la terre j’en suis sur.. Ca reste une création de l’homme.. Une idée factice qui ce nourrit de l’environnement et du potenciel créateur des hommes.
Combien d’homme de bonne foi et de bonne volonté sont soumis au exigence de ce systeme créer par l’homme… Et regarder dans quel etat le passage de cette création a brisé la terre en si peu de temp.. Regardez ce quils nous offrent les politiciens.. Ils nous offrent de sauver l’economie.. en proposant d’exploter encore plus ta terre et ces ressources… Et nous offre une belle cage doré pour que les humains recoltent ces ressources a leur place..
Non merci. Je vote contre tout ceci.
Sil proposent un jour de recréer l’économie.. et de créer la richesse en fonction de l’amelioration apporté a notre terre natale, j’irai voter. Au lieu du PIB.. des ressources exploité quon possede et sur lequel on peu s’asseoir.. Sil y avait une economie basé sur un PIB vivant qui ce tiend debout en toute liberté. Jirai voté.. Et je partagerai mon potenciel créateur pour l’amelioration de la vrai qualité de vie.
Je note qu’un certain mouvement semble s’amplifier autour d’une réforme du mode de scrutin. Ce texte nourrit la réflexion et cela est très bienvenue.
Dix-neuf mois plus tard, jour pour jour, la même question se pose – voter ou ne pas voter?
Ne pas voter pourrait avoir du poids si on offrait cette option sur les bulletins de vote avec possibilités d’indiquer la ou les raisons qui motivent notre abstinence. Notre non ne serait plus une abstention de vote mais un vote contre le statu quo.
Ce serait soudainement un démocracie informée.
Mais en fait de quelle démocratie parle-t-on? De celle qui est à la solde des corporations et des groupes d’intérêts? De celle qui nous a mené à l’impasse dans laquelle toutes les démocraties de la terre se retrouvent? On meurt pour la démocratie alors que la démocratie est en train de nous tuer à petit feu.
Peut-être que le temps est venu de discuter de façons de faire alternatives comme le vote pondéré ou le vote par proposition ou projet de loi. L’internet permettrait de faciliter les dialogues entre les représentants et les choix des électeurs.
Pour le moment, je crois que d’annuler mon bulletin de vote en personne est ma façon d’exprimer ma personne-citoyenne.
Voter est pour certains, un droit et un devoir. Être un parent est aussi un droit et pour certains, un devoir. En aucun cas interfèrent la compétence et le savoir. Dieu merci! Mais cela n’empêche pas à de savants connaissants de vouloir tout mesurer et contrôler en pensant agir pour le meilleur de tous. Et non, ça ne fonctionne pas comme ça !
Me revient souvent en mémoire cette phrase de S. de Beauvoir: « Le principal fléau de l’humanité n’est pas l’ignorance mais le refus de savoir.» Ainsi donc, idéalement, l’exercice démocratique (le droit de vote), devrait se mériter. Mais comment contrôler cela? Et sous quels critères?
Le problème des électeurs incompétents n’en est pas un. Condorcet l’a démontré en 1784.
Le problème, c’est l’électeur biaisé, ce qui est un chose complétement différente.
J’irai voter, du meilleur de ma connaissance et bien malin qui peut se targuer de faire le choix parfait. Y a-t-il en ce monde un candidat parfait, je réponds ;de même qu’il n’y a pas de parti parfait ni de système parfait. Alors il ne nous reste qu’à choisir suivant nos valeurs et la confiance que nous mettons dans la parole de ceux qui ont le courage de vouloir essayer de nous gouverner. Le monde est ainsi fait que nous sommes toujours à la fois gagnant et perdant. Faisons le compte et attardons-nous à l’essentiel. A chacun de le découvrir…
Si je pense qu’aucun des partis ne mérite mon vote et que j’annule par manque de confiance, mon vote ne sera pas comptabilisé. Pour cette raison, plusieurs ne vont pas voter. On devrait en tenir compte et comptabiliser les annulations ou mieux, ajouter une case «Aucun de ces choix» sur le bulletin de vote. Nos gouvernements seraient sûrement obligés de modifier leur façon de diriger s’ils tenaient compte de ce bassin population qui n’en peut plus de cette façon de gouverner bonnet blanc, blanc bonnet.