Un mien professeur m’a dit autrefois que Winston Churchill, quand il coordonnait les actions des alliés, avait averti ses collaborateurs qu’il ne lirait pas tout mémo qui dépasserait une page ou deux: «Si vous ne pouvez pas me le dire aussi succinctement et me convaincre que c’est important, je ne veux pas le savoir.»
Je suivrai ce sage conseil pour dire à François Blais, philosophe comme moi et nouveau ministre de l’Éducation, un certain nombre de choses que je souhaite porter à son attention.
Je le ferai en douze points, pas un de plus.
[1] Le monde de l’éducation, au Québec, sort d’un long épisode déchirant et troublé (la réforme, repartie ensuite sous l’autre nom de renouveau pédagogique) qui a beaucoup divisé le milieu et usé bien des acteurs. On devrait en ce moment mettre la pédale douce sur les changements trop brusques et rapides. À ce propos, une remarque: les modifications de structure ne sont absolument pas une priorité.
[2] Vous vous souvenez de la phrase de Sartre mettant en garde contre ce qu’il appelait les raccourcis qui rallongent? Eh bien, il y a aussi des économies qui coûtent une fortune, et c’est tout particulièrement vrai en éducation. Pensez-y bien, cher collègue.
[3] Vous héritez d’un ministère où, conjointement avec les facultés d’éducation, règne une singulière et puissante nomenklatura. Méfiez-vous. Ils en ont maté plus d’une et d’un. La réforme, par exemple, qu’ils ont conçue et défendue: eh bien, c’est la faute des autres, jamais la leur. Mais je pense que vous comprendrez vite ce que je veux dire…
[4] Si j’étais vous, je m’entourerais d’ailleurs d’un comité de sages, d’une équipe d’experts indépendants. Elle serait notamment composée de gens qui connaissent parfaitement bien les résultats de la recherche en éducation, de philosophes (pas moi, je ne suis absolument pas partant: je tiens à rester le grand indésirable), de spécialistes des sciences cognitives, d’enseignants réputés, de spécialistes des disciplines enseignées à l’école. Une vingtaine de personnes environ, guère plus. Leur mission: assurer que les décisions prises sont fondées sur une idée la plus claire possible de ce qu’on veut accomplir et qu’elles reposent sur des données probantes. Avec eux, je lancerais trois chantiers.
[5] Votre dossier prioritaire, la réforme à laquelle votre nom pourrait rester attaché, est celui de la formation des maîtres. Elle peut se faire en douceur et elle aura des répercussions à long terme: des maîtres mieux formés auront dans la longue durée un réel impact positif sur l’éducation au Québec.
[6] Premier objectif pour cela, incontournable: extirper de cette formation tout ce qui relève de la légende pédagogique, des à-peu-près et de la poutine. Ne me croyez pas sur parole. Faites enquêter là-dessus, dans les universités, dans les commissions scolaires, dans les écoles; par votre comité de sages, par exemple. Vous n’en reviendrez pas.
[7] Votre premier geste pourra ensuite être de resserrer les critères d’admission à la formation des maîtres, pour en faire des filières d’élite et non des vaches à lait des universités.
[8] Ensuite, il faut insuffler de la culture, et en particulier de la culture de l’éducation, dans la formation des maîtres: histoire de la pédagogie, politique et philosophie de l’éducation en seront des composantes fortes. Les personnes qui sortiront de ce programme seront des personnes cultivées, qui incarneront ce que l’école veut transmettre.
[9] Il faut aussi qu’on enseigne dans ces programmes des méthodes, des approches et des techniques scientifiquement éprouvées. Votre comité d’experts vous éclairera et vous dira, par exemple, pourquoi ce qu’a prôné la réforme était largement contraire à ces données probantes.
[10] Autre chose: la formation disciplinaire, au primaire comme au secondaire, doit être rehaussée. On ne devrait pas pouvoir enseigner une discipline au secondaire sans avoir au moins un baccalauréat dans cette discipline.
[11] Le deuxième grand chantier devrait être consacré aux programmes scolaires, qui doivent être repensés dans la perspective ouverte par ce qu’on appelle la progression des apprentissages, que le MELS s’est résolu à enfin fournir, mais qui reste schématique et souvent incohérente. Il faut un programme cohérent, progressif, systématique. Votre comité de sages aura des idées. Je vous suggérerais pour ma part de lire E.D. Hirsch et de regarder le travail accompli dans les écoles de la Core Knowledge Foundation.
[12] Pour vous présenter le troisième grand chantier que j’aimerais vous voir lancer, je me référerai à John Rawls, ce philosophe politique que vous connaissez aussi bien que moi. En partant de lui, on peut comprendre que la véritable équité, dans le domaine de l’éducation, demande plus que la seule égalité des chances: elle exige que soient favorisés les plus désavantagés. Or, les moyens que préconisait la réforme étaient de nature à les défavoriser encore, en leur demandant de mettre en œuvre à l’école des moyens dont ils et elles sont privés à la maison, mais que possèdent les plus favorisés avant d’arriver à l’école. C’était une des raisons de mon opposition à cette réforme. Les faits ne m’ont pas donné tort. Je vous invite donc à lancer un chantier visant à accorder un traitement préférentiel aux enfants des milieux pauvres et défavorisés. Notre idéal de justice et d’équité l’exige de nous.
Bienvenue dans ce monde parfois frustrant, souvent désolant, mais aussi passionnant et rempli de personnes généreuses et admirables.
Bon courage: il vous en faudra…
Formation des maîtres et programmes académiques, évidemment ! L’équité, on ne peut que l’espérer …
Il faut plus qu’espérer l’équité, il faut la viser… continuellement!
Je suis particulièrement en accord avec les points 7 et 8. La qualité de l’éducation passe d’abord et avant tout par les enseignants. Même si le programme actuel du Ministère laisse à désirer – quoique les nouveaux programmes en éducation sont toujours exécrés jusqu’à temps que l’on en élabore un nouveau – les maîtres seront ceux qui cibleront le mieux les besoins des élèves pour répondre aux objectifs d’apprentissage. Et, de grâce, ne laissez plus les élèves – et les parents – avoir le dessus sur les enseignants. Ces derniers, et ces derniers seuls, sont les spécialistes.
Une fois conscients de leur valeur d’experts, les enseignants se tiendront droits devant les parents frustrés qui n’ont cure de l’éducation de leur enfant, et qui blâment les enseignants – ou le directeur, ou le système, ou le chauffeur d’autobus, ou le concierge, ou leur propre patron, ou le Saint Père – pour les échecs scolaires de leurs petits. Ce sont souvent les mêmes qui offrent du Ritalin, ce poison dont l’acceptation au Canada nous fait nous poser des questions sur l’intégrité de Santé Canada, à leurs enfants.
Bref, de grâce, ne laissez pas aux enseignants pour seule ressource leur courage. Sinon, ils s’enfermeront tôt ou tard dans les principes vides et le verbiage légion pour maints représentants de notre gouvernement.
Message aux parents qui voudront bien lire ceci : VOUS êtes responsable de l’éducation et de l’instruction de vos enfants. Les enseignants sont des experts qui vous y aident. Si vos enfants échouent à l’école, c’est dans 98 % des cas de VOTRE faute. 1 % pour les enseignants. 1 % pour les troubles majeurs d’apprentissage.
Le mot de la fin : ça ne devraient pas être les parents qui demandent à leurs enfants ce qu’ils ont appris à l’école dernièrement, mais bien les enseignants qui devraient demander à leurs élèves ce qu’ils ont appris à la maison.
Bien d’accord avec le rappel fait aux parents.
En tant qu’éducatrice je passe plus d’une cinquantaine d’heures par semaine avec des tout-petits dont les parents travaillent, étudient, etc… J’avais une maman, vous l’auriez sûrement adorée, qui disait d’elle qu’elle était l’éducatrice et que moi j’étais la gardienne. Pourriez-vous vous imaginez passer cinquante heure par semaine avec un enfant sans le stimuler, sans le soigner, sans le sécuriser, sans le nourrir, sans le socialiser, sans intervenir pour qu’il puisse comprendre et s’adapter intelligemment et adéquatement à son environnement physique et social? Comment pouvez-vous vous imaginer qu’un parent puisse faire toutes ces choses quand il est au travail et prétendre que l’école a si peu d’impact dans l’éducation d’un jeune? Certains aspects de la vie familiale nuisent définitivement à certains jeunes mais certainement pas toujours pour les raisons que vous semblez croire. La pauvreté pour une, souvent à cause des comparaisons sociales, l’ethnie et l’orientation sexuelle qui créent souvent des tensions entre les jeunes et je vous laisse réfléchir à toutes les autres raisons qui pourraient expliquer des problèmes académiques et ou comportementaux qui ne s’expliquent pas toujours par le milieu familial tout simplement parce que là, ils ne se manifestent pas. Quand vous aurez fini de réfléchir alors on pourra tous ensemble trouver des solutions aux problèmes en analysant judicieusement leurs causes et en leur trouvant des solutions plus que des boucs émissaires. Pour leur défense les parents ne sont pas là pour « voir » ce qui se passe à l’école et je leur accorde que ça devient très frustrant de n’avoir toujours rien qu’une version des faits qu’ils doivent « gober » sous peine de se faire accuser de manquer de collaboration. Et malheureusement comme les enseignants sont souvent les premiers intervenants ce sont sur eux que les parents jettent leur dévolu. Il y a peut-être lieu de se demander qui s’occupe de quoi dans les écoles lorsque les enfants y sont mais ce ne sont certainement pas les parents.
Voici une liste qui propose plusieurs pistes pertinentes et intéressantes à mijoter. Outre le sempiternel rejet catégorique de la réforme qui teinte l’ensemble – un cheval de bataille de monsieur Baillargeon -, je pense néanmoins qu’il y a des contradictions dans ce qui est proposé.
Par exemple, on soumet d’un côté une formation très forte en culture, surtout elle de l’éducation, mais on veut aussi (re)former des enseignants très disciplinaires. C’est ce qu’on essaie de faire depuis des années dans les facs d’éducation, soit de ménager la chèvre et le chou, ce qui donne des résultats plutôt mitigés et qui fat s’endetter les facs d’éducation. Et au primaire, une formation disciplinaire, c’est quoi? Cinq bacs disciplinaires et un peu de pédago au final?
Sur le contingentement, je veux bien, mais on cherche à régler quel problème au juste? Est-ce qu’un bon enseignant est forcément un étudiant qui a eu de bonnes notes, surtout dans les cours disciplinaires qu’il ne pourra jamais utiliser à l’école? Sincèrement, il faut rehausser le « standing » de la formation, mais contingenter n’est peut-être pas la solution magique qu’on pense. Et comment voulez-vous que le MELS impose ce contingentement?
Quant à la refonte des programmes, vous ne trouvez pas que ça vient heurter le premier point qui souhaite des changements parcimonieux et sans douleur? Plusieurs enseignants ont presque jamais ouvert le PFEQ, ou commence à le faire, que vous voudriez qu’on reparte dans une autre réforme des programmes…?
J’ai toujours et je redis qu’on doit trouver des façons d’optimiser ce qui se passe en éducation, autant à l’université qu’à l’école. Mais à la suite du «long épisode déchirant et troublé» dont on commence à peine à se remettre, faudrait peut-être s’asseoir et prendre le temps de reprendre son souffle… et cogiter.
Superbe mémo au nouveau ministre : bravo M. Baillargeon
J’ajouterais qu’actuellement, les élèves plus doués, et d’autres plus travaillants, n’ont pas leur place actuellement au public. Ils servent souvent de tampons modérateurs entre deux élèves difficiles, ils patientent le temps qu’un enseignant gère sa classe et reprend une Xe fois une explication parce que le groupe est varié en terme d’apprentissage. Aussi, l’intégration de masse ne leur permet pas de s’épanouir comme ils le mériteraient. On oublie cette clientèle au public. Il y a bien des programmes particuliers, de type Arts-Études, mais ce n’est pas suffisant, ces se perdent malgré tout dans la masse avec des classes éclatées ou dit plus poliment, ouvertes.
Si je comprend bien ce que vous dites, il faudrait envoyer tous les élèves dotés d’un fort potentiel intellectuel au privé ou dans une école à vocation particulière? Vraiment?!?
L’intégration d’élèves en difficulté repose sur le fait qu’ils développeront des stratégies et des moyens afin de compenser leurs difficultés par le contact avec des élèves dans la norme. Envoyer l’élite ailleurs revient donc à annuler cette intégration ou du moins en couper les bases. Ne vous méprennez pas, l’intégration actuelle me paraît tout autant dangereuse mais beaucoup plus pour le fait que cela se passe à trop grande échelle et trop vite. Les enseignants ne sont tous formé pour l’adaptation scolaire. À ce moment, c’est l’ensemble du milieu qui souffre de cette précipitation : enseignants, élèves et élèves intégrés. Cela ne signifie pas qu’il faut arrêter car je peux vous assurer qu’une intégration bien fait n’impose aucun stress aux élèves de la norme et sauve des enfants qui autrement auraient tomber dans les limbes du système.
De plus, avez-vous simplement imaginé l’impact sur les classes régulières? Si aucun élève fort ne s’ y retrouve, l’enseignant se voit donc pris au piège avec un groupe d’adaptation scolaire… toujours sans la formation! En fait, non. J’exagère. Il restera des élèves moyens qui seront privés du leadership positif des élèves forts et devront affronté les mêmes problèmes que vous décrier pour les élèves d’élites. Je préfère ne même pas imaginer mes conditions de travail si votre vision se concrétise…
Finalement, j’ose espérer que vous êtes simplement un parent d’un élève élite un peu heurté par une mauvaise expérience (ou votre perception d’une mauvaise expérience… combien de parents je rencontre qui avale toutes les couleuvres que leur font avaler leur chérubins et négligent ma responsabilité d’enseignement envers les 30 autres élèves de ma classe)… si vous enseignez, je plains vos élèves… en difficulté ou non!
binjour monsieur,
Je vous suggère la lecture des 4 premiers chapitres du Programme de formation de l’école québécoise. C’est notre programme national et ces chapitres s’inscrivent très bien dans la réflexion que vous souhaitez faire entreprendre au nouveau ministre.
BRAVO! Il est temps qu’on hausse le ton et propose des solutions, car assez, c’est assez d’improvisation. Mon rêve est le suivant: que tous les hauts penseurs, ministres, députés aillent passer une à deux journées, voire une semaine devant une classe. Leur discours va sûrement prendre une autre tournure.
Pourquoi pour une fois ne pas commencer par le bas et regarder ce qui ne va pas pour aboutir en haut par la suite? « grands parleux, petits feseux » mais « grands penseux, petits feseux » également. Observons les membres pour voir comment la tête pourrait mieux les activer, les profs sont les muscles qu’on doit garder en bonne condition mais c’est toujours la tête en bout de ligne qui doit savoir si le corps est en santé et comment elle doit procéder pour qu’il le soit. S’en soucie-t-elle vraiment? Plus souvent qu’autrement elle fait de la politique et s’assure de bien paraître même si les pieds sont parfois en très mauvaises conditions.
Absolument d’accord! Il faut rehausser la formation des maîtres et être plus stricts dans la sélection des étudiants pour en faire une profession prisée et basée sur l’excellence, comme cela se fait en Finlande. Il y a une 15aine d’années, lorsque je faisais mon bac, je n’en revenais pas en parlant avec mes amies qui étudiaient en éducation du genre de cours bidon qu’ils avaient (et cela semble avoir peu changé si je me fie à ce que j’ai entendu récemment). Alors que nous, en science politique, on se cassait le bésique, on lisait a peu près 15 livres pour faire un seul travail, dans leur cas on dirait que les notions de pédagogie et de discipline occupaient plus de place que celles liées à la connaissance, la réflexion. C’est d’ailleurs à peu près à cette période que la formation des enseignants en géographie et histoire a été modifiée en profondeur, devenant des généralistes plutôt que des spécialistes de leur domaine (quel drame!). J’ai maintenant de jeunes enfants qui sont à l’école primaire et des fois quand ils me racontent des choses que leur prof leur a dit, j’ai les cheveux qui se dressent sur la tête. Par exemple, je note qu’il y a beaucoup de commentaires sexistes et basés sur des préjugés à l’égard des filles et des garçons. J’ajouterais certainement une formation (ou un axe transversal) dans la formation des maîtres sur l’analyse différenciée selon les sexes, sur lequel, d’ailleurs, le gouvernement du Québec possède une politique et un plan d’action… Incompréhensible que le gouvernement québécois n’ait pas priorisé le milieu de l’éducation pour son application car s’il y a un lieu clé pour travailler sur les préjugés, c’est bien l’école! Merci encore d’avoir partagé ce texte, en espérant que notre nouveau ministre de l’éducation le lise!
Je suis parfaitement d’accord avec tout ce qui a été dit. Particulièrement sur le fait qu’il faudrait au minimum avoir un bac en la matière que l’on enseigne. Je suis moi-même au secondaire et il n’y a rien de plus frustrant et mauvais qu’un enseignant qui n’enseigne pas sa matière. Il n’est pas normal que les années d’expériences soient plus importants que le domaine d’étude.
Sur du papier lettre cette chronique fait au moins 3 pages. Je ne l’ai pas lu. Le ministre la lira sans doute pas.
Point 4: un autre rapport Parent en vue…?
Beaucoup de pistes de très bonnes solutions. Mais je doute que cela intéresse le ministre, parce que cela ne vise pas les objectifs « importants » des divers gouvernements:
– présentement: économie de sous
– mesures spectaculaires qui donnent l’impression à la population qu’on « agit » (en ce sens, les réformes de structures sont une « priorité », voir Barette, fusion des CS, etc.)
– ne pas trop secouer les nomenklatura (parce que cela suscite des vagues là où se trouve le pouvoir)
– ne pas trop se casser la tête (c’est fatiguant et « inutile » en politique)
Après tout, « tout le monde » sait que les écoles publiques sont de grosses garderies charger de « parker » les élèves en attendant qu’ils aient l’âge d’aller sur le marché du travail pour travailler pour les élites qui sortent de (certaines) écoles privées, pour permettre à leurs parents de remplir leurs rôles de travailleurs, de consommateurs et de contribuables.
Alors la pédagogie…
Je caricature un peu. Mais si peu.
:-(
Il faudrait ramener la «connaissance» et délaisser la «compétence».
Par exemple, l’élève peut être compétent pour représenter l’atome selon le modèle atomique sans avoir aucune connaissance sur le dit modèle. Malheureusement, c’est ainsi que c’est enseigné dans nos écoles présentement. Les élèves ne comprennent pas pourquoi ce sont les électrons qui se retrouvent autour de l’atome, pourquoi les protons, pourtant chargés positivement, se retrouvent au centre de l’atome sans se repousser. Et ce n’est qu’un exemple.
Cette façon de faire rend la science dogmatique.
Plus tard, on se retrouve avec des individus dont la croyance est désorganisée. Et apparaient alors la légende, le conte et l’imaginaire anthropomorphique.
Intéressante étude rappelant qu’en maths, la compétence «computationnelle» ne garantit pas la compréhension des concepts.
http://www.danielwillingham.com/daniel-willingham-science-and-education-blog/computational-competence-doesnt-guarantee-conceptual-understanding-in-math?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+nbspDanielWillingham-DanielWillinghamScienceAndEducationBlog+%28Daniel+Willingham%27s+Science+and+Education+Blog%29
Un exemple concret:
Lorsque la caisse ne fonctionne pas dans un dépanneur, pour un achat de $6.50 que l’on paie avec un $10, il y a le caissier qui sort une feuille et un crayon pour « calculer » le change qu’il devra remettre!!!
Plus simple encore…. qui ce révèle plus compliqué pour le caissier, c’est un achat de $6.50 et tu lui remets $11.50. Il prends le $10 et te redonne ta monnaie en spécifiant que cela va être plus simple pour calculer le change!!! (Ou tout simplement en te regardant comme un extra-terrestre pour te faire comprendre qu’un $10 suffit!!!)
Vous suggérez à M. Blais de s’entourer d’une bonne équipe, une équipe de sages. Boone idée. J’espère de tout coeur qu’il s’éloignera de la garde rapprochée d’Yves Bolduc. Vous avez entendu toutes les fadaises lancées…
Changement de sujet M. Baillargeon, connaissez-vous David A. Sousa ?
Ce qu’il y a de bête avec les recherches c’est que ça prend beaucoup de temps avant qu’on en applique les résultats, et quand on le fait ça dépend toujours de la motivation de ceux qui devraient l’appliquer qui est en cause, de l’interprétention qu’ils en font et du suivi qu’on leur accorde. Ceci dit, après avoir tenté de comprendre celle que vous publiez ça m’a fait réfléchir sur la façon dont on éduque les jeunes enfants qui pourrait amener un jeune à travailler avec certains concepts sans en comprendre vraiment l’essence. Certains jeunes reçoivent une éducation plutôt passive où l’enfant à moins souvent la chance de se tromper, une pédagogie de la bonne réponse comme aurait dit monsieur Claude Paquette lors d’une présentation sur la pédagogie ouverte en 1985. Il regarde beaucoup d’émissions éducatives, il participe à des activités dirigées où on lui dit comment procéder et on le renforce quand il a bien fait. Il développera ainsi une fausse assurance qui lui fera douter de lui-même quand il n’arrivera pas à découper par exemple un chat s’il n’a appris qu’à bien découper un lapin ou il n’arrivera pas à accomplir une tâche ou reproduire une action qu’il aura pourtant vu à maintes reprises dans une émission éducative. Ce serait bien qu’on tente de redonner confiance aux parents en leur capacité d’éducateur. Il faudrait aussi réalisé qu’au point de vue académique les enfants des milieux pauvres sont presque toujours désavantagés mais pas toujours défavorisés. Et il faut bien vivre dans une société comme la nôtre pour créer une terminologie en éducation avec des expressions comme « indice de défavorisation » pour désigner les « moins nantis » avec tout le lot d’ « étiquettes » qui pèsent souvent plus dans leur vie que les difficultés académiques dont ils pourraient souffrir. Il faudrait peut-être se donner une terminologie qui ferait appel à la responsabilité collective quant à l’éducation des jeunes, déjà de dire « moins nantis » comme l’expression le verre à moitié plein serait moins préjudiciable et inviterait à le remplir que de dire « défavorisés » ou le verre à moitié vide qui invite davantage à la pitié et/ou à la création d’un soucis qui n’a pas lieu d’exister si on traite les écoliers avec équité toutes catégories confondues. Un ingrédient dont on ne parle pas souvent non plus en éducation c’est l' »amour ». L’amour du métier mais aussi l’amour des jeunes qui fait que des relations significatives s’établissent entre enseignants et élèves et qui permettent aux jeunes de développer plus efficacement une relation de confiance et une plus grandes confiance en leur capacité. J’ai pu voir comment des recherches sur l’attachement (qui font partie depuis 2008 du programme éducatif en petite enfance) ont pû être utilisées au secondaire et j’ai été déçue. Des liens d’attachement, surtout au secondaire, ne se créent pas parce qu’on nous dit qu’il est bon qu’ils s’en créent. On ne peut pas prétendre qu’un jeune nous est attaché quand on n’a pas la compétence de valider qu’il l’est par des signes bien particuliers. C’est n’importe quoi finalement. Tout ça pour dire que votre passion pour l’éducation et votre ouverture d’esprit et disons-le votre érudition ferait de vous un candidat idéal pour le conseil des sages de monsieur Blais. Depuis votre passage à TLMEP vous êtes en plus un homme bien connu et bien en vu :)
Regardez le p’tit bijou que j’ai croisé tout juste après vous avoir écrit…. quand on parle de passion et d’attachement…..
http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201503/07/01-4850273-le-prof-qui-a-triche.php
Bonjour Monsieur Baillargeon,
Par rapport au nos 7 et 8, je suis en gros d’accord avec vous.
Cependant, je me demandais: que pensez-vous d’assouplir les critères pour les personnes disposant d’une formation disciplinaire forte (mais pas d’un bac en enseignement) et voulant enseigner au secondaire? Par exemple, il me semble raisonnable de penser que quelqu’un qui a une maîtrise/doctorat en littérature française est capable d’enseigner le français au secondaire (avec peut-être un an d’études en pédagogie?).
Dans la situation actuelle, il est peu alléchant pour quelqu’un qui a consacré déjà de longues années à des études avancées de retourner faire un looooong bac en enseignement (d’autant plus que les cours y sont, entend-on souvent, assez bidon). Et il me semble que des personnes assez passionnées pour se consacrer à un domaine pendant 5-10 ans sont en bonne position pour transmettre leurs compétences et leur passion à des jeunes.
Ça c’est une solution brillante et tout à fait pertinente!!!!!!!
Bonjour, Emcé,
Comme vous le savez, avant la réforme de la formation des maîtres (vers 1994), ces passerelles de la formation universitaire disciplinaire à l’enseignement secondaire existaient — il fallait faire un an de cours et de stages. Je me suis toujours désolé qu’on ait aboli cela et souhaitait qu’on le conserve mais en bonifiant les cours et en augmentant les stages.