Steven Pinker (1954) est un éminent psychologue cognitiviste. Montréalais d’origine, il est depuis longtemps professeur à Harvard. Chercheur émérite, il a en outre signé plusieurs ouvrages de (haute) vulgarisation, vraiment solides et exemplaires de clarté.
Il était donc bien placé pour accomplir la tâche qu’il se donne dans son plus récent opus: réfléchir sur le style et sur les moyens de mieux communiquer par écrit.
Un des sujets qu’il aborde est l’écriture universitaire; mais certaines des choses qu’il en dit s’appliquent aussi, comme vous le verrez, au journalisme et à toute communication, en prose, d’idées et d’informations.
Le style universitaire
La prose des universitaires est souvent critiquée pour plusieurs raisons, dont son obscurité. Certains observateurs attribuent ces défauts, très cyniquement, à une volonté de masquer la vacuité du propos; les universitaires eux-mêmes invoquent plutôt la complexité et le haut degré d’abstraction de ce qui est exposé.
Pinker est insatisfait de ces réponses et il avance plutôt l’analyse suivante.
Il existe, rappelle-t-il pour commencer, divers styles de communication écrite (prophétique, poétique, romantique, etc.), selon le type de conversation imaginaire que l’auteur choisit d’entretenir avec son interlocuteur.
Quand il s’agit de prose explicative et descriptive, un style classique visant la clarté et la simplicité est la norme. Mais, dans le monde universitaire, celui qui prévaut est un mélange de style pratique visant à informer, déployé selon des formes précises (l’article, la recension, la thèse, etc.) et accompagné d’une esthétique caractérisée par le souci de ne pas passer pour naïf ou mal informé. Bref, pourrait-on dire, un style pratique coloré par une volonté de se montrer sous son meilleur jour mêlée à la crainte d’être pris en défaut.
Bien des carences du style universitaire en résultent. Et ce qui permet de les corriger est aussitôt aperçu.
Voyons cela à partir de quelques exemples.
Des aveux de grande difficulté
«Le problème X est extrêmement complexe et les concepts qu’il met en jeu sont très difficiles à cerner et…»
Ce genre de remarques, fréquentes dans la prose universitaire, est le plus souvent exagéré, et même lorsque c’est tout à fait vrai, elles sont rarement pertinentes: le lecteur sait tout cela et se soucie surtout de ce que vous direz de nouveau ou d’intéressant, bien plus que de vos déclarations intéressées.
Pire: la prose universitaire utilise parfois un vocabulaire inutilement complexe, mais des recherches montrent que cela n’accroît pas la crédibilité de l’auteur. Au contraire, elle la diminue.
Considérez donc votre lecteur comme un égal et parlez-lui comme on converse: vous augmenterez vos chances d’être compris et pris au sérieux.
La malédiction du savoir
Voici un phénomène psychologique bien établi: quand on sait quelque chose, on tend à surestimer le nombre de gens qui le savent aussi.
Vous devinez à quel point cela est dommageable pour l’écriture universitaire – au point où Pinker parle de la malédiction du savoir.
Il y a une solution évidente à ce problème: faites-vous relire par quelqu’un qui en sait juste assez, mais pas trop, sur votre sujet, en lui rappelant que si le jargon spécialisé est nécessaire, ce n’est que celui qui est nécessaire qui devrait être utilisé.
Le blabla sur le blabla
Le vieux truc journalistique de l’importance d’un bon «lead» qui annonce de quoi on va parler et qui cherche à piquer la curiosité vaut aussi pour les textes universitaires. Les lecteurs, à qui on va beaucoup demander, doivent vite savoir de quoi il va être question et pourquoi cela mérite leur attention.
Mais cette médaille a aussi son revers dans le très particulier style universitaire. Cela consiste à exagérément annoncer ce qu’on va faire («Dans cet article, nous allons…») et à abusivement revenir sur ce qu’on a fait («Jusqu’ici, on a vu; à présent, nous allons»), au point de nuire à la fluidité du propos et de placer tant de poteaux de signalisation que cela finit par affecter la capacité de concentration de qui vous lit.
Je plaide coupable à ce chef d’accusation et m’efforcerai désormais d’utiliser mes poteaux avec parcimonie et avec un minimum de ce blabla sur le blabla communément appelé métadiscours chez les universitaires…
Des couvertures
Le défaut consiste ici à mettre entre guillemets des mots ou des expressions, mais pour en faire un usage inédit: souligner qu’on veut dire ce qui est entre guillemets, mais pas tout à fait, et avec des tas de nuances, qui font qu’on ne veut peut-être pas vraiment le dire.
Certains mots remplissent la même fonction: «essentiellement», «possiblement», «en grande partie», «largement», quand ils ne servent plus à exprimer des nuances, mais à laisser entendre qu’on ne veut peut-être pas vraiment dire ce qu’on dit, ou pas tout à fait…
Tout cela rend le propos plus confus. Dites ce que vous voulez dire avec les nuances qui s’imposent, pas plus, et assez clairement pour être compris. Comme l’écrivait le vieux Boileau, grand champion du style classique: «Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement…» Ou, pour parler comme le philosophe contemporain John Searle: «Si vous ne pouvez pas le dire clairement, c’est que vous ne le comprenez pas vous-même.»
Deux derniers
Deux autres conseils de Pinker vous seront plus familiers. Mais ils méritent d’être rappelés.
Les bons auteurs sont généralement de grands lecteurs: lisez donc pour mieux écrire.
Un bon texte ne vient pas du premier coup: pour mieux écrire, relisez, corrigez. Et recommencez. Et recommencez. Et recommencez…
Deux lectures:
Steven Pinker, The Sense of Style: The Thinking Person’s Guide to Writing in the 21st Century, Viking, 2014.
Chronicle of Higher Education a publié un dossier sur la prose des universitaires auquel Steven Pinker a participé. Il peut être téléchargé ici.
Monsieur Baillargeon, vos exemples de carences stylistiques me semblent bien inoffensifs comparés à ce que j’ai pu lire dans certains travaux universitaires dont certains émanent d’ailleurs de l’UQAM. (Et vous auriez tort de vous sentir visé, tous vos fidèles lecteurs le savent bien.) J’en donnerai quatre exemples.
(1) L’affirmation métaphorique
Les écrits sur la procréatique et la transgénèse publiés par Louise Vandelac, professeure au Département de sociologie de l’UQAM, sont assez significatifs à cet égard. Dans cette prose verbeuse et grandiloquente, la parole maternelle «tisse la fibre morale» du couple parental, l’ordre symbolique et anthropologique se «disloque» et se «fracture», les repères psychiques et sociaux «éclatent» et se «désagrègent» en attendant d’être «broyés», l’être et son corps «creuset de l’Altérité» se «désarriment» et se «fissurent», l’ordre des sexes et des générations «bégaye à l’infini», les limites et les repères «implosent», «s’effritent», «s’évanouissent» ou bien se «pulvérisent», les technologies de la reproduction nous «avalent» et nous «aspirent dans leurs sables mouvants» pour mieux «nous bouter hors de nous-mêmes» (sic), cependant que la technoscience «déleste les amarres de l’humanité», «éviscère le féminin-maternel» et «vrille la finalité de l’engendrement». Sans craindre le ridicule, notre auteure va jusqu’à écrire à propos du clonage thérapeutique: «Nous ouvrons la danse sur ce Titanic anthropologique». À quoi s’ajoutent les lieux communs mythologiques qui encombrent une certaine littérature bioéthique: le cheval de Troie, la boîte de Pandore, sans oublier l’inévitable Frankenstein de Mary Shelley. Un tel style poético-apocalyptique évoque moins la recherche universitaire que les romans gothiques ou les écrivains «décadents» du Paris de la Belle Époque. Il semble destiné à susciter la frayeur et l’affolement plutôt que la réflexion critique. Mission accomplie: «C’est complètement affolant, ce que vous nous racontez», s’exclamait ainsi l’animatrice d’Indicatif présent, Marie-France Bazzo, en réaction aux propos de Louise Vandelac sur la brebis Dolly, tenus en ondes le 6 mars 1997 (http://archives.radio-canada.ca/arts_culture/medias/clips/4375/). Et son invitée de répondre: «J’ai tellement l’impression de me sentir comme une Cassandre!» Décidément, nous ne sortons pas de la mythologie. Et quelle mythologie…
(2) Le raisonnement par analogie
Sans vouloir m’acharner, je citerai de nouveau ici Louise Vandelac. Nous sommes entrés, affirme cette dernière, «dans un monde où désormais nos doubles nous doublent littéralement, dans toutes les significations du terme «doubler», du répondeur nous servant de double présence ou au contraire de doublure nous évitant d’être présents, comme l’évoque Baudrillard, aux doubles photos, télé, cinéma, vidéo et supports son en tout genre, jusqu’aux expérimentations de clonage d’embryons humains, vrillant davantage les profondeurs fantasmatiques du double» (http://www.erudit.org/revue/crs/1994/v/n23/1002245ar.pdf). La phrase qui précède n’offre qu’une série de rapprochements en chaîne fondés sur un usage dévergondé de l’analogie. Elle est dénuée de tout contenu scientifique et ne possède aucune valeur démonstrative dans la mesure où l’image s’y substitue au raisonnement et à l’idée de manière totalement subjective et parfaitement arbitraire. Par conséquent elle n’est ni vraie ni fausse mais simplement absurde, contrairement à cette autre assertion de Mme Vandelac qui, elle, possède au moins le mérite d’être falsifiable: «[Le clonage permet] d’obtenir un zygote ou un embryon ayant un patrimoine génétique identique». (Note: Les différences génétiques entre le clone et l’individu qui a fourni son matériel génétique nucléaire pour le concevoir sont plus grandes que celles qui existent entre deux jumeaux homozygotes, en raison de l’influence du matériel génétique cytoplasmique apporté par l’ovocyte. N’importe quel étudiant de première année en biochimie aurait pu renseigner notre sociologue uqamienne sur ce point.) Bref, comparer n’est pas penser, Louise Vandelac l’oublie un peu trop. Une question vient dès lors à l’esprit du lecteur même le mieux intentionné: que viennent faire des développements d’un aussi piètre niveau intellectuel dans un numéro des «Cahiers de recherche sociologique»?
(3) Le truisme pompeux
John Nguyet Erni, professeur adjoint d’études culturelles au Département de communications de l’Université du New Hampshire, est aussi l’auteur d’une monographie sur les rapports entre la technomédecine et le sida, publiée en 1994. Dans un chapitre emphatiquement intitulé «Une épistémologie du guérir», l’auteur entreprend de montrer que «l’idée de guérison repose sur les rapports sémiotiques entre la santé, la vie, la maladie et la mort». Son exposé s’articule comme suit (c’est moi qui traduis):
«Si l’idée de guérison est devenue un code (sic) essentiel dans le langage associé au traitement du sida, c’est qu’elle repose, comme tous les codes, sur le jeu des différences. Nous pourrions dire qu’un remède est différence par rapport à la maladie. Une maladie contamine, «se répand», dénote une altération ou une détérioration. Un remède rajeunit, purifie, redonne le contrôle de la situation. Un remède est aussi différence en regard de la mort, différence plus profonde et totalisante que celle qui différencie la maladie de la mort. «Vue de la mort, la maladie a une terre, une repérable patrie, un lieu souterrain» (Foucault, 1975, p. 149). En d’autres termes, la mort déchaîne le récit des vivants et des bien portants. Car il ne suffit pas que la mort soit la mort (puisqu’une affaire d’une telle importance ne saurait être banale), il faut encore qu’elle se pose comme l’envers de l’anti-mort. Le désir de vie et de santé jongle avec la sémantique de ces notions et avec la différence matérielle qui existe entre elles et la mort. En particulier, la santé comporte la promesse d’un lieu aussi éloigné que possible de la mort, d’une terre que désigne la guérison escomptée. Le remède s’offre ainsi comme un fantasme d’anti-mort; il flatte un désir d’immortalité. C’est un moyen de défense, un désaveu de ce qui apparaît comme traumatisant et mystérieux. (…) L’apparition d’une catégorie discursive cristallisant l’idée de guérison paraît attribuable à l’apparition d’une série d’identités binaires (sic) relatives au corps: santé/maladie, maladie/mort, mort/vie, vie/guérison, guérison/santé.» (J.N. Erni, «Unstable Frontiers: Technomedicine and the Cultural Politics of ‘Curing’ AIDS», Minneapolis: University of Minnesota Press, 1994, coll. «Current Issues/Gay and Lesbian Studies», p. 128-129).
En somme, l’auteur vient de nous démontrer: (1) que la santé s’oppose à la maladie comme la vie à la mort, et (2) que le but de la médecine est de soigner les maladies, de rétablir la santé et, le cas échéant, de repousser l’échéance de notre mort (car les gens préfèrent en général se voir vivants plutôt que morts). Cette trouvaille sémiotico-épistémologique majeure, notons-le bien, n’a pu prendre forme que sur un arrière-plan théorique mobilisant, en plus de la théorie foucaldienne du discours, la théorie psychanalytique, les «théories féministes du langage», le néo-marxisme structuraliste de Louis Althusser, l’«éloquente relecture post-structuraliste» de Marx entreprise par Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, la «théorie de l’articulation» conçue dans la foulée des «études culturelles» britanniques, et enfin le «conjoncturalisme» développé par le penseur marxiste Antonio Gramsci et relu par les théoriciens de l’articulation (excusez du peu!). Cet arsenal conceptuel remplit une fonction bien précise: transfigurer une platitude grâce à la mise en avant de certains mots – «code», «récit», «catégorie discursive» – qui font comme un écran de fumée. En d’autres termes, il s’agit de noyer un propos trivial dans un brouillard jargonneux, à la manière des écrivains précieux du XVIIe siècle: «Ils n’ont pas grand-chose à dire, mais ils le disent joliment» (Georges Mongrédien). Malgré toute cette poudre aux yeux, le texte qui en résulte ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà.
(4) Le calembour approximatif
Mon dernier exemple nous ramène à l’UQAM, plus précisément au numéro 23 des cahiers «Recherches et théories», paru en 1981 sous le titre alléchant «Les Éphiphanies idéologiques: théorie, idéologie, société». Ce recueil regroupe des textes produits à l’occasion d’un séminaire de philosophie dirigé par Josiane Boulad-Ayoub, professeure émérite au Département de philosophie, dans le cadre du cours de maîtrise PHI-7210, Idéologie, Théorie, Société (session Hiver 1980). Nous y trouvons notamment un texte d’une certaine Agathe Martin intitulé avec simplicité: «L’a-sexuation théorique de l’agent social et ses conséquences sur/dans la production de la théorie des idéologies ainsi que sur l’ensemble de la lutte idéologique, ou De la sexuation viriloïde des femmes dans le discours phallogocentrique et de quelques-uns des effets sur elles de cette prise dans le signifiant phallique, ou Comment la revue québécoise NOUS nous vient en aide qu’homme elle nous parle de différence» (sic). L’extrait suivant permettra de se faire une idée du style argumentatif privilégié, voici 34 ans, dans certains hauts lieux du savoir uqamien. (Note: j’ai respecté scrupuleusement la prose très spéciale de Mlle Martin, mot pour mot, virgule pour virgule, trait d’union pour trait d’union).
«(…) l’idéologique comme domaine, la lutte idéologique, la stratégie politique sont l’affaire du masculin, et pour la faire, les faire (l’affaire!) il faut en passer par la négation du féminin et dans la contradiction agonique, rayer, oblitérer ce qui pourrait en être d’une différence, ou alors invalider le lieu, le topos/topo féminin d’où s’origine cette parole, ou encore, viser à faire taire/t’erres le plus souvent celle qui de ce lieu là/la parlerait. (…) Inscrire cette question, ne va pas de soi, même la poser – l’apposer. Une telle lettre affranchie ne passe pas facilement le/la poste, ne trouve que fort peu de destinataires, telle ainsi dé-cachet/t/ée, qui ne rend pas son timbre attendu, timbre a-franchi tout de suite est bien timbré. C’est ainsi que la philosophie, le/la philosophe, en face de cette question brûlante (…) se croira l’objet d’un transfert, littéralement meurtrier ou/et alors sur son autre versant suicidaire : l’autre du masculin le féminin, y tenant la place de la morte ou de l’assassin (son chant ou son chantage parodique renversant les places reçues : si j’ex-siste c’est que tu meurs; qu’homme tu existes je me/j’aime meurs : pourquoi exister privée d’ex-sistance, autre sexe terre minée, que je m’extermine).» (op. cit., p. 202-203).
Et ainsi de suite sur 90 pages. On dirait «L’Euguélionne» de Louky Bersianik sur l’acide. Je n’ai rien contre, remarquez, tant qu’il ne s’agit que de littérature. Le problème, c’est que ces jeux de mots misérables se donnent à la fois pour une démarche analytique (sic) et pour une contribution décisive à cette théorie qui s’est développée «depuis l’étude du concept de contradiction (Hegel, Marx, Lénine, Mao, Badiou, Balibar, Althusser et Texier)» (p. 176), à savoir le matérialisme dialectique, une «science», précise l’auteure, qui «présente par rapport à son point de départ hégélien une précision conceptuelle et une applicabilité beaucoup plus grandes». En revanche, les pitreries langagières de Mlle Martin (taire/t’erres, qu’homme/comme, sexe terre minée/s’exterminer, syst’aimes/systèmes, n’hommer/nommer, s’ignifier/signifier, etc.) dénoteraient plutôt l’influence d’un Gilles Latulippe («Quand t’as une tumeur, tu meurs ou tu meurs pas»). La différence est que le célèbre humoriste et comédien n’a jamais cherché à ennoblir ses blagues parfois épaisses en invoquant Marx, Mao ou Althusser, pas plus qu’il n’en faisait les prémices d’une très radicale désaliénation des «discours dominés».
Reste cette question troublante: Josiane Boulad-Ayoub, devenue entre-temps vice-doyenne à la recherche de la Faculté des sciences humaines de l’UQAM, avait pour tâche de porter un jugement sur les élucubrations pseudoscientifiques de Mlle Martin dans le cadre du programme de maîtrise précité. Or, non seulement ladite professeure s’est abstenue de coller à cet amphigouri le gros zéro qu’il méritait amplement, mais elle lui attribue complaisamment le mérite d’illustrer «un schéma inédit d’analyse» appelé à «jouer un rôle heuristique au sein du procès interminable de la recherche.» (Heuristique = qui sert à la découverte des faits.) Le profane sera toutefois soulagé d’apprendre que les textes en question, dont celui d’Agathe Martin, «ne veulent certes pas être pris pour des paradigmes éternels». Qui sait, en effet, quelles «coupures épistémologiques» ont pu survenir par la suite dans la classe du bon professeur Boulad-Ayoub, imprimant ainsi une nouvelle impulsion aux «luttes théoriques et politiques du Département de philosophie de l’UQAM»?
Merci de ces exemples. Vous en auriez trouvé sans trop de mal en éducation.
J’ai fait de mon mieux pour ne pas écrire ainsi, mais ne prétends pas y être toujours ou parfaitement arrivé.
En tout cas, je me sens d’autant moins visé que, pour des raisons qui tiennent en partie à ce que la vie intellectuelle y est, j’ai quitté mon poste en éducation à l’UQAM…
P.S. «une esthétique caractérisée par le souci de ne pas passer pour naïf ou mal informé. Bref, pourrait-on dire, un style pratique coloré par une volonté de se montrer sous son meilleur jour mêlée à la crainte d’être pris en défaut.»
Cette hypothèse de Pinker explique, en partie au moins, les aberrations que vous citez, je trouve…
« une esthétique caractérisée par le souci de ne pas passer pour naïf ou mal informé. Bref, pourrait-on dire, un style pratique coloré par une volonté de se montrer sous son meilleur jour mêlée à la crainte d’être pris en défaut »,
comme c’est bien dit! Ça décrit très précisément la manière d’être universitaire.
Par ailleurs, la pression à la publication contribue certainement au style déficient des universitaires. Si les universitaires étaient récompensés pour l’écriture d’un seul livre brillant, clair et bien écrit chaque 5 ans, plutôt que pour le relâchement dans le monde de ribambelle d’articles écrits à la hâte, ils seraient davantage incités à relire abondamment, à peaufiner et à retravailler longtemps leur style.
Sur ce, je retourne à mon « paper »…
Merci !!
Merci !!