Sur le bord de la rivière Richelieu, en Montérégie, à une soixantaine de kilomètres de Montréal, se trouve ce qui est reconnu comme un des plus beaux villages du Québec: Saint-Antoine-sur-Richelieu.
C’est un petit village: il ne compte que quelque 1700 habitants, une population partagée entre le village, des rangs et des fermes agricoles.
Un petit village, avec une petite population. Et pourtant, cette année encore, il s’y tiendra un festival international de musique: le Festival Chants de Vielles. Une fois de plus, de nombreux musiciens et musiciennes provenant de plusieurs pays, des artistes possédant une renommée internationale, viendront passer quelques jours au village et partager leur musique, fraterniser entre eux et avec les locaux.
C’est tout un exploit. Cette année, cette manière de petit miracle aura lieu du 30 juin au 2 juillet.
Quand un village se mobilise
Derrière ce miracle, comme on s’en doute, on trouve une équipe d’organisateurs et d’organisatrices dévoués et l’équipe de la mairie, ce qui fait déjà plusieurs personnes. Mais il y a surtout cette population du village qui se mobilise. Parlez-en à Nicolas Boulerice, président de l’événement, lui-même Antonien et musicien, membre du groupe Le Vent du Nord.
Le Festival Chants de Vielles, vous rappellera-t-il, c’est près d’une centaine de bénévoles du village qui donnent de leur temps, qui font de la gestion, de l’organisation, de la sécurité, du montage et du démontage, et même qui hébergent chez eux la grande visite. Les artistes sont bien payés, comme il se doit, mais pour le reste, tout le festival est une affaire de bénévoles.
Se créent alors des liens entre tous ces gens et se nourrit ce sentiment d’appartenance qui fait une communauté. Celle-ci est bien vaste puisqu’elle réunit des gens de partout dans le monde.
Parmi les liens qui les unissent, outre ce fait de vivre ensemble durant ces journées du festival, il y a bien entendu la musique. Et pas n’importe laquelle – et le nom de l’événement vous l’a déjà fait deviner: c’est de la musique traditionnelle qui se joue au festival.
La musique traditionnelle et tous ces villages
Pour Boulerice, il est important qu’un tel événement ait lieu dans un village, et on est tenté de lui donner raison.
À l’heure d’une mondialisation économique qui tend parfois à gommer toutes les différences sur l’autel du commerce, on se plaît à penser que le monde, après tout, est encore un ensemble de petits villages, chacun avec ses us et coutumes, son histoire, sa culture. Par le miracle de la musique, chacun peut, alors, dire «nous» sans cesser de dire «je».
Le petit village devient alors une sorte de parvis d’église de l’humanité, où on se parle en jouant de la musique et en chantant. Pendant quelques jours, ce parvis s’appelle Saint-Antoine-sur-Richelieu et ce sont les Antoniens qui rendent possible les rencontres qui s’y font. Ils vous y attendent…
Un coup d’œil sur ce que le festival vous réserve
L’espace que j’ai ne me permet pas de tout vous dire, mais voici quelques-unes des découvertes à faire cette année.
Discord est un nouveau et prometteur quatuor québécois de quatre violons, mais aussi de quatre voix et de quatre pieds: ce ne sera pas sa première, mais presque.
Vishtèn, ce sont deux sœurs jumelles, Pastelle et Emmanuelle LeBlanc, de l’Île-du-Prince-Édouard, et Pascal Miousse, des Îles-de-la-Madeleine: ils proposent un répertoire acadien et celtique qui reste peu chanté et peu connu ici.
De la France, le trio Puech-Gourdon-Brémaud combine chants, cabrette et vielle à roue: il faut bien de la vielle dans ce Festival Chants de Vielles! Et il y en aura d’autres.
Toujours de la France, le duo Hamon-Martin met en vedette Erwan Hamon, à la flûte traversière en bois et à la bombarde bretonne, et Janick Martin, à l’accordéon.
Yann Falquet, violoniste, et Pascal Gemme, du groupe Genticorum se produiront en duo, une performance qui, sur disque, leur a valu de remporter le prix du meilleur album de musique trad aux Prix de musique folk canadienne.
Musique irlandaise? Fiachra O’Regan. Vous entendrez alors de l’uilleann pipe, de la cornemuse irlandaise, sans oublier du whistle.
Les bien connus Charbonniers de l’enfer seront aussi là et Michel Faubert donnera même une conférence.
Vous aurez deviné: il y en aura pour tous les goûts, dans ce décor enchanteur qu’offrent les magnifiques berges de la Richelieu. Et vous pourrez rencontrer les Antoniens, qui vous attendent. Et si vous avez le temps, vous pourrez faire un saut à Calixa-Lavallée, juste à côté, où le festival se tenait jusqu’à il y a quatre ans. Il fait compétition à Saint-Antoine, côté beauté, et doit son nom à celui qui composa la musique de l’hymne national canadien, Calixa Lavallée, justement…
Pour en savoir plus
Sur le site internet de l’événement, vous saurez tout de cette édition, de ses nombreux invités qui en seront cette année jusqu’aux manières de vous impliquer, en passant par la route pour aller à Saint-Antoine-sur-Richelieu, les horaires et tout ce qu’il faut savoir pour venir faire un tour au village du 30 juin au 2 juillet.