Scène locale Québec

Kiss

Sexe, cash et rock’n’roll. Trois mots qui, dans l’ordre, vont à l’essence de ce que fut Kiss. Les vieux clowns emblèmes du glam rock font un dernier tour de piste avant de passer à l’histoire. Que retiendrons-nous de l’univers fantastiquement kitsch de ce groupe de tous les excès?

Chevaliers de l’apocalypse

La "grand langue" de Gene Simmons n’excitait pas seulement les groupies et autres minettes, mais aussi les cerbères des bonnes moeurs et de l’ordre moral. Pour des raisons différentes, on s’en doute. Les quatre mecs dans le sang se sont fait traiter de suppôts de Satan plus souvent qu’à leur tour. Toutefois, c’est un conservateur argentin qui se mérite la palme des fanatiques anti-Kiss en lançant: "Ce sont des Yankees dégénérés et nous userons de tous les moyens à notre disposition pour empêcher cet affront, même si cela doit coûter la vie aux membres de ce malheureux groupe!" (Source: FHM)

La bohème
Le tourisme sexuel, Gene Simmons connaît! Depuis près de 30 ans, il conserve les portraits de – toutes? – les femmes avec qui il a fricoté. Son fichier personnel en contiendrait plus de 3 500… Ce gigantesque album de photos est pour lui une sorte de carnet de voyage. Lorsqu’un journaliste aborde l’affaire, il en parle comme d’un souvenir de ces milliers d’endroits qu’il a visités, "comme un touriste", précise-t-il avec délectation.

Queue, je t’aime…
Deux jeunes groupies se sont fait remarquer à la fin des années 70 en raison de leur passe-temps inusité: elles moulaient le sexe érigé de stars du rock. Des gars de MC5 et Mekons y sont passés, tout comme Jimi Hendrix, qui aurait laissé quelques poils pubiens dans un plâtre mal lubrifié… Hélas! Cynthia et Diane ont cessé leurs activités avant que maquillages et costumes extravagants ne propulsent Kiss au sommet. Le groupe s’est d’ailleurs plaint de ne pas faire partie de cette collection de phallus célèbres dans la chanson Plaster Caster, en 1977. Une verge en plâtre, avouons-le, convient beaucoup mieux qu’une paire de mains étampées dans le ciment d’Hollywood Boulevard au groupe qui chante Let’s Put the X in Sex.

Double identité
Les membres de Kiss ne sont pas les seuls à avoir un faible pour la comédie. Au début de la dernière décennie, un paumé sans-abri faisait la manche \- et la manchette! – à L.A. en prétendant être un batteur étoile aujourd’hui déchu du nom de… Peter Criss! Quand le vrai Catman l’a appris par l’entremise d’un tabloïd, il est allé péter un plomb en direct dans un talk-show américain. La vidéo de ce moment d’anthologie est actuellement en vente via Internet… (Source: Spin)

Embrasser son métier
Dale Sherman n’en avait pas assez des aventures scéniques de ses héros, ni de leur épisode sur pellicule, Kiss Meets the Panthom of the Park, ni de leurs aventures en bandes dessinées américaines. Inspiré par l’énergie de Gene le démon, il a trouvé les bonnes tournures de langue pour donner vie à A World Without Heroes, un roman situé dans l’univers de Kiss, au milieu des années 80. Guidé par Paul, sa bonne étoile, il a eu la bonne idée de le remanier et de le publier en ligne au milieu des années 90 sur le site www.kissasylum.com. Un succès monstre: le roman sera bientôt édité, accompagné d’une bande sonore, bien sûr.

Kissvivor
Ils sont tous sur une île, Gene et les autres, même Kulick, Vincent, Carr et ceux que l’on n’a pas trop connu. Mais un seul survivra, un seul restera sur l’île et gagnera le montant provenant de l’enchère Kiss. Qui? À vous de le décider. Depuis presque deux mois, Steve Stierwalt Jr et une bonne partie de la Kiss Army (le fanclub du groupe) s’amuse à cette version remaniée du fameux jeu Survivor. Coup de théâtre! Paul Stanley est expulsé à la sixième semaine! Pourquoi? Allez voir au www.fandom/kiss.

ConKisstador
Pour plusieurs, être soldat de la Kiss Army, c’est aussi être collectionneur. Le job n’est toutefois pas de tout repos: cravates, bouteilles de vin, "machines à boules", boîtes à lunch, téléphones à néon, casques de pompier, jouets, il semble que tout objet ait été un jour ou l’autre à l’effigie du groupe. Dans son bouquin Goldmine Kiss Collectible Guide, Tom Shannon en répertorie pas moins de 2 000, les plus rares allant souvent chercher dans les trois chiffres. "Ce n’est pas ce qui se vend le plus, mais il y a toujours une demande, indique Pierre Turcotte de la boutique L’Imaginaire. Et les collectionneurs de Kiss sont les plus fidèles, ils ramassent à peu près tout ce qui se fait."

Bon baisers de Montréal
Il ne se déroule pas une année sans que les soldats de la Kiss Army ne sont rencontrent au moins une fois sur un coin du globe, question de disserter sur la moustache de Peter le chat, des rapports entre Samantha Fox et Paul Stanley ou pour s’interroger à savoir qui entre Frehley et Kulick représente le mieux le son de Kiss. Cette année, Montréal a été l’hôte d’un de ces événements le 27 août dernier, la Kiss Expo, où, outre les revendeurs et les collectionneurs, on pouvait rencontrer le guitariste Mark St. John, que l’on retrouvait sur Animalize. La rumeur veut que St. John, le tigre blanc, n’était pas maquillé, mais qu’il en avait de bonnes à raconter sur la langue de Simmons…