Réponse: pas les artistes en tout cas!
Les ravages du gouvernement Harper en musique sont particulièrement considérables. Tout d’abord, Stephen a notamment posé – tout sourire – en compagnie de Chad Kroeger, leader de Nickelback. Soit le premier ministre a des goûts plus que douteux en matière de rock, soit il sait ce qui fait tiquer ses détracteurs (ma théorie? un peu des deux).
Puis, il y a eu cette interprétation-surprise de With a Little Help from My Friends lors d’un concert de Yo-Yo Ma au Gala du Centre national des Arts d’Ottawa en 2009, gâchant, du même coup, les Beatles et le piano pour des générations de mélomanes à venir.
Son plus grand coup contre le 4e art demeure toutefois la loi C-11, finalement adoptée l’été dernier après des mois de controverse, qui modifie le droit d’auteur pour le pire plutôt que le meilleur, selon différents intervenants culturels, dont Pierre-Daniel Rheault, compositeur, ex-président de la Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique et actuel directeur général de la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec.
«Essentiellement, les créateurs se font baiser sur toute la ligne là-dessus. C’est une calamité totale!» tonne M. Rheault, revenant sur l’entérinement de cette refonte de la loi C-32 repiquant la quarantaine d’exceptions qu’elle contenait, sans prendre en compte les amendements proposés. «C’est complètement régressif. La loi est là pour plaire à un électorat précis qui se fout de la santé financière de l’industrie de la culture et qui ne comprend pas comment ça marche. C’est purement électoraliste. Ce n’est pas une loi moderne, mais bien une loi opportuniste», poursuit M. Rheault, pointant notamment du doigt le fait que la loi ne prévoit pas de nouvelles formes de rémunération des créateurs, en dépit des récentes percées technologiques qui favorisent le marchandage (les iTunes et autres boutiques d’achat de musique en ligne, les «radios» personnalisées à la Rdio, etc.) et nuisent, du même coup, au piratage.
«C’est vrai qu’il y en a moins qu’avant, car on propose désormais davantage de plateformes offrant, par exemple, de l’écoute en streaming de façon légale ou à peu de frais», explique le directeur de la SPACQ avant d’ajouter qu’«il y a donc moins de piratage, mais aussi peu de revenus pour les créateurs, car il y a toujours quelqu’un sur le chemin», se désole-t-il, illustrant son propos par le fait qu’une infime poignée de monnaie revient aux artistes lors de l’achat d’une pièce à 0,99$. Un constat quand même délirant pour nos musiciens, considérant l’effervescence qui entoure la chanson canadienne et québécoise. «L’activité artistique n’a jamais été aussi dense qu’en ce moment et les sources de financement pour les créateurs sont de plus en plus rares et minimes!» déplore M. Rheault.
Malgré la gravité de la situation, la SPACQ et ses frères d’armes poursuivent le combat, mais le doute persiste et pèse de plus en plus. «Ça fait 25 ans que je me bats pour la propriété intellectuelle. Je ne suis pas désespéré, mais tout de même un peu fatigué!» conclut le directeur général.
Si seulement la loi C-11 ne s’appliquait qu’à Nickelback…
Harper chante with a little help from my friends belle chanson helter skelter aurait mieux convenu du à sa culture et façon de pensée et my friends c’est Bush,la Chine, Charest, Power corp,Dubaï,Israel,contradictoire ah l’argent n’a pas de religion car en soi adoré le veau d’or est sa religion comme les affameurs du G20.
C’est pas mal plus vous, critique Montréalaises, avec votre consensus à trois étoiles et demi pour les artistes québecois, qui nuisez à long terme à la scène locale. Et je ne parle pas du reste du Québec, ou aucun mauvais spectacle n’a eu lieu depuis 1983.
Cessez d’infantilisez votre lectorat, et de faire du renforcement positif envers notre scène. On a besoin d’une critique franche pour avancer, c’est inévitable.
Et c’est pourquoi je suis maintenant extrêmement méfiant envers les artistes musicaux d’ici. Et Harper n’a rien a voir là-dedans.
(ps, je DÉTESTE Stephen Harper)
Bonjour Bruno,
Primo, désolé d’entamer ma réponse en enculant des mouches avec vigueur, mais «critiques montréalaises»? Je ne vois vraiment pas ce que la métropole vient faire là-dedans. Je connais des critiques – objectifs, complaisants, cruels, peu importe – des quatre coins de la province (et du pays, et de la planète) et je doute vraiment que le 514 ait un rôle à jouer là-dedans.
En ce qui concerne le consensus, je peux comprendre. Moi-même avant d’occuper ce poste de chef de pupitre Musique au Voir, je me disais que les médias locaux y allaient «mollo» avec certains disques cruellement beiges, mais maintenant que je suis «de l’autre côté», je crois que je peux offrir un genre d’explication (du moins, en ce qui concerne le Voir).
Primo, la vitrine actuelle dispose de dix espaces par semaine pour les critiques. Ce qui est très peu, en effet, mais le papier étant ce qu’il est – limité – on doit couper quelque part et comme dix est un beau chiffre…
Bref, on a donc 10 espaces. Là-dedans, on doit y glisser les parutions importantes de la semaine tout en considérant la langue (on demeure un média francophone et québécois, on tient donc à laisser une belle place à notre terroir) et les genres (les amateurs de pop et de rock sont bien servis, mais on ne doit pas mettre le jazz de côté jusqu’au FIJM, disons). De plus, le Voir se targue d’être un média culturel quand même pointu. C’est pourquoi il y a une certaine sélection. Ce qui fait les disques sous la moyenne – 2,5/5 en ce qui me concerne – sont souvent mis de côté (sauf s’il est question d’une sortie attendue ou si c’est une parution d’un(e) artiste/groupe que l’on suit depuis longtemps).
Si, encore là, vous trouvez que certains critiques font du renforcement positif ou infantilisent les lecteurs, je vous invite à prendre en note leurs noms et à tout simplement lire d’autres journalistes, histoire de voir ce qu’ils pensent du même disque.
En ce qui concerne notre vitrine de disque, je suis – bien évidemment – pas toujours d’accord avec nos critiques, mais, tant qu’ils arrivent à «m’expliquer» pourquoi ils donnent une telle note (je préfère les critiques constructives aux exécutions ou à la remise de prix, en effet), ça me va. J’espère seulement que mes collègues des autres médias font de même (et j’imagine qu’ils le font).
Mais pour revenir à votre commentaire : je doute fort que la critique nuit tant que ça aux finances des créateurs (notamment en ce qui concerne le droit d’auteur), mais je partage tout de même votre point de vue sur la critique. Elle se doit d’être franche.