Coup d’œil musical sur Montréal en lumière et autres considérations futures…
Le 26 novembre dernier, se tenait le Rendez-vous 2012 de Montréal, métropole culturelle, une gigantesque plénière dressant un bilan de mi-parcours du Plan d’action de l’initiative lancée en 2007 par Culture Montréal, les deux paliers de gouvernement, la Ville de Montréal ainsi que la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Au-delà du constat encourageant et de l’avalanche de tapes dans le dos, une allocution m’a particulièrement interpellé: celle de Sébastien Nasra, président et fondateur de la vitrine M pour Montréal, qui a notamment annoncé qu’il planchait sur un nouvel événement. S’inspirant du fameux SXSW, M. Nasra veut mettre sur pied Hub Montréal, une fête tentaculaire rassemblant le meilleur de ce que le Montréal créatif peut offrir. D’ici la première édition-pilote, qui devrait se tenir en novembre 2013, l’organisateur envisageait de rencontrer plusieurs intervenants du milieu afin de les inviter à se rallier à sa cause. En attendant la suite des choses, une foire semblable – et qui souligne sa 14e édition cette année – aura lieu du 21 février au 3 mars.
En effet, bien que Montréal en lumière ne flirte pas directement avec la mode, le septième art ou les nouvelles technologies (ajouts à venir? croisons les doigts dans nos mitaines), l’auguste festival hivernal répond tout de même aux passions des foodies, des fans de danse, des inconditionnels du théâtre, des habitués du cirque et, bien évidemment, des friands de musique de tout acabit. Compétences obligent, attardons-nous à ce dernier volet…
Outre les concerts de -M- et du duo Lindsay-De Larochellière abordés ailleurs dans ce numéro de Voir, le bourreau des cœurs Colin Moore donnera également le ton à l’édition 2013 en proposant son folk rock «springsteenien» aussi vulnérable que prolétaire à L’Astral, le jeudi 21, dès 20h. Au même moment, le chanteur et trompettiste Jipé Dalpé révélera finalement les pièces de son plus récent album, La tête en bois, sur les planches du Lion d’or. Au programme: pop rock sensible et invités de talent (Daran, Gaële et Mara Tremblay, rien de moins).
Le lendemain, on entame la soirée avec un classique: The Planet Smashers (au Club Soda à 19h30)! Tout le monde a vu cette véritable institution montréalaise, mais on y retourne toujours et on en ressort suintant, repu et souriant. Bref, le vénérable groupe ska est l’équivalent musical de Schwartz’s! Au même moment, le projet indie rock planant Thus:Owls – mené par l’interprète d’origine suédoise Erika Angell ainsi que son mari et guitariste Simon (aperçu au sein de l’orchestre de Patrick Watson) – offrira les chansons de son deuxième opus, l’excellent Harbours, sous les feux du Centre Phi.
Ça se corse le samedi 23 février alors que Bernard Adamus (et ces gredins de Canailles en première partie) sera en show au Métropolis pendant que Karim Ouellet, lui, jettera finalement sur le tapis la première montréalaise du spectacle construit autour de son disque Fox, à L’Astral. Déjà là, le choix est déchirant, mais l’équipe derrière la programmation du festival – qui est soit sadique, soit pressée par le temps alloué – en rajoute avec une prestation du dandy ténébreux – et pape du rap, ne l’oublions pas – Daniel Lavoie au Club Soda.
Pour revenir à l’ébauche suggérée par M. Nasra, le timing est, en effet, super. Le mois de novembre étant bardé d’événements locaux, ceux-ci pourraient se fondre au sein de Hub Montréal, alors qu’à l’international, on compte peu de manifestations culturelles d’envergure qui pourraient captiver l’intérêt de dignitaires et investisseurs étrangers. Février, par contre, est plutôt chargé ailleurs sur le globe (le Sónar de Reykjavík, I’ll Be Your Mirror de Melbourne, l’Ultra de Buenos Aires et j’en passe). Mais est-ce que les deux vitrines multiculturelles pourraient en venir à se concurrencer (notamment du côté de la sélection d’artistes, des partenariats et des commandites)? Cela reste à voir. En attendant, les grands gagnants demeureront les festivaliers, tant qu’ils en profitent et reprennent la ville malgré le froid!
Programmation complète sur montrealenlumiere.com
Jour de paie
Comme Montréal en lumière risque de vous coûter une beurrée, allons-y avec une proposition abordable: le projet Une toune par jour, mené par Jean-Sébastien Houle. Ce dernier s’est donné le défi de produire une pièce quotidiennement jusqu’à la fin de l’année. Bien sûr, la fournée est inégale, mais quand même intéressante. L’album de janvier – rassemblant plus d’une trentaine de chansons – est actuellement en vente pour 5$, une aubaine. Détails sur: unetouneparjour.bandcamp.com.