Ils commencent à jouer de la musique dans la langue de Molière par amour, dans une province où une grande majorité est plutôt du côté de Shakespeare. Et en prenant un peu de popularité et d'expérience, ils en viennent à la croisée des chemins, où ils doivent prendre une décision: quitter l'Ontario pour s'installer au Québec ou ailleurs où le soleil brille plus fort pour les artistes francophones ou rester dans une province où il est parfois ardu d'être "minoritaires". En Ontario français, les Stef Paquette, Swing, Konflit Dramatik et autres artistes de la relève succèdent aux Robert Paquette, Marcel Aymar, CANO, Deux Saisons, pour s'inscrire dans une tradition de musiciens et de chanteurs qui sillonnent littéralement les routes d'un immense territoire afin d'aller voir les francophones là où ils sont, entre Timmins et Ottawa, Cornwall et Toronto… En entrevue à l'occasion du Festival franco-ontarien (FFO), Stef Paquette a révélé qu'à chaque visite qu'il faisait en sol québécois, on lui demandait inlassablement s'il y avait une relève franco-ontarienne, au grand désespoir du principal intéressé. Mais qu'en est-il justement? La question se pose à l'approche du Festival franco-ontarien qui a bien failli ne pas revenir cette année…
Mais qu'en est-il du concours Ontario Pop, qui était toujours présenté dans ce cadre, et qui réunissait justement les jeunes artistes de la musique pour assurer la relève de demain? De ce concours qui nous a fait découvrir les Philippe Flahaut, Véronic DiCaire, Damien Robitaille et compagnie? Va-t-il connaître le même sort que le regretté Tout nouveau, tout show? Il semblerait bien que ce concours ait glissé entre les craques du plancher cette année… D'abord, rappelons que le concours a été d'abord géré et organisé par la Société de Radio-Canada (SRC) pendant près de 17 ans. La SRC a ensuite entamé un virage, ne voulant plus être organisatrice mais bien diffuseuse de l'événement et remettant cela à la communauté. Ontario Pop passera ensuite entre les mains de l'Association canadienne-française de l'Ontario (ACFO) pour trois ans jusqu'en 2005, moment où celle-ci se retire pour des raisons inconnues. Le FFO prenait donc le concours à bout de bras l'été dernier, pour un 20e anniversaire peu célébré… Et cette année, il semblerait que personne n'a repris le flambeau. À l'exception, apprend-on, du producteur et musicien bien connu de la région François Dubé – qui a longtemps assuré la direction musicale des finales d'Ontario Pop – et de l'Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM) qui souhaitent ressusciter le concours. Jointe au téléphone, la nouvelle directrice générale de l'APCM, Lucie Mailloux confirme: "Dans la restructuration de l'APCM, Ontario Pop fait partie de notre nouvel organigramme. Nous en sommes à l'étape de trouver le financement. On a ce devoir envers la relève, puis on a la volonté de le reprendre. […] Mais avant même d'aller voir les bailleurs de fonds, il faut repenser la formule, le nom, l'image, etc.", explique-t-elle, assurant que dans un scénario idéal, le concours devrait reprendre l'an prochain.
Ontario Pop, c'était la seule vitrine franco-ontarienne de cette envergure en province, c'était aussi une belle porte d'entrée au Festival international de la chanson de Granby et autres événements de ce genre; sa disparition entraînerait un recul pour la scène musicale franco-ontarienne, qui se trouve déjà fragilisée à cause de l'exode des artistes et du manque de ressources. Espérons que les voix des passionnés François Dubé et autres enflammés de l'APCM se feront entendre afin que la relève musicale franco-ontarienne ne se décourage pas. En attendant, on peut aller saluer quelques-uns des artistes qui brillent en Ontario français et ailleurs dans la francophonie du monde au Franco, qui se déroule du 16 au 18 juin (www.ffo.ca).
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FRINGANT FESTIVAL
À grande majorité anglophone, la programmation du festival Fringe d'Ottawa se veut encore une fois pluridisciplinaire, se déroulant en différents endroits à Ottawa. Seul spectacle francophone à l'horaire: la pièce Un client sérieux de Georges Courteline, qu'Yves Poirier a mis en scène et qui se veut une comédie satirique adaptée à la région. Autre spectacle qui pique la curiosité, anglophone cette fois: Québécité de George Elliott Clark; une pièce en trois actes sur une romance multiculturelle dans le Québec moderne, dans une mise en scène de Jessica Ruano. Le festival a lieu du 15 au 25 juin. Pour connaître l'horaire complet: www.ottawafringe.com.
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COLORÉ CARNAVAL
Le Carnaval des cultures est de retour avec près de 200 artistes de la musique, du chant et de la danse des quatre coins du monde qui se produiront du 16 au 18 juin au Théâtre de l'Astrolabe. Parmi les invités de marque: la troupe de danse ukrainienne Svitanok, les vénézuéliens Churun-Meru, le Groupe d'arts chinois d'Ottawa, le groupe de danse libanaise Al-Arz. En musique, Los Paisanos (Mexique), Ota-Wa Taiko (Japon) et Les Rencontres bulgares (Bulgarie) seront aussi de la fête. Le passeport est disponible au modique prix de 5 $. Info: www.carnivalofcultures.ca.
J’aurais bien aimé visité ce festival que je ne connais pas encore, mais à défaut d’y voir des spectacles francophones, je devrai me rabattre sur les nombreux festivals que le Québec présente tout au long de l’été. Non pas que je ne comprenne pas bien la langue de Shakespeare, mais les festivals d’été pour moi sont francophones, ils sont ceux de ma langue maternelle. En dépit de cela, je souhaîte un excellent OTTAWA FRINGE à tous les anglophones!
Quelle belle façon que de s’ouvrir à de nouvelles cultures et à découvrir des danses et des chansons d’ailleurs. En effet, nous avons la chance avec le Carnaval des cultures de partager avec d’autres pays tous leurs rythmes et coutumes. Pour ma part, j’ai très hâte de découvrir tous les attraits de Ota-Wa Taiko qui vient du Japon car je ne connais pas beaucoup de choses concernant leurs danses.
En tout cas, si vous avez des enfants qui sont assez grands pour comprendre les différences, n’hésitez pas à leur montrer, que dis-je de les imprégner de ce bouillon de culture qu’ils conserveront précieusement dans leurs souvenirs.
Ces jeunes n’ont pas vraiment le choix s’ils veulent percer, ils doivent se déplacer car ce n’est pas tout le monde qui apprécie la musique française en Ontario. Oui, c’est triste mais si personne ne leur donne un coup de pouce, ces jeunes doivent s’exiler et tenter de vivre leur rêve. Non, il n’y a pas beaucoup d’artistes francophones en Ontario mais il me semble que ce soit presque normal. Oui, il manque de financement pour aider ces artistes et il semble que ce ne soit pas une priorité à règler. Gageons que le problème est loin d’être règlé!