Lundi soir dernier, le téléjournal régional de Radio-Canada présentait un reportage sur le système de distribution de l'Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM), qui allait être contraint à changer pour économiser de l'argent. Autre coup de massue sur les artistes de l'Ontario français que je me suis dit! En entrevue, le nouveau président de l'APCM, Jean-Michel Ouellet, expliquait les difficultés reliées à la distribution traditionnelle dans ses points de ventes de l'Ouest canadien et de l'Ontario. Le reportage laissait entendre que l'Association, qui représente près de 160 membres (dont Châkidor, Swing, Aymar, Tricia Foster, Robert Paquette), allait diminuer ses points de distribution pour miser sur une vente par Internet. Chose que le rappeur francophone ZPN, aussi membre de l'APCM, déplorait. Or, le Jean-Michel Ouellet joint au téléphone se fait plus nuancé et souhaite rétablir les faits. "Nous avons envoyé une notice à nos membres pour les informer que dans les trois prochains mois, nous allions fonctionner avec des effectifs plus réduits, compte tenu de la période plus calme, avec les écoles fermées… et que nous entamions une restructuration et une modernisation de notre système de distribution." Sans nécessairement réduire le réseau, qui se chiffre à environ 200 points de distribution, le nouveau président de l'APCM dit vouloir "optimiser" ces points de vente et améliorer le réseau scolaire. Le volet Internet serait une autre façon de distribuer, dans un système similaire à iTunes, pour prévenir le coup dans 5 à 10 ans, puisque les jeunes sont aujourd'hui plus enclins à télécharger qu'à acheter en magasin, selon M. Ouimet. "C'est la distribution qui nous coûte le plus cher à l'APCM, et on ne veut pas continuer à dépenser inutilement de l'argent qui ne servirait pas au bout du compte, puisque le système est appelé à changer", conclut celui qui doit élaborer un plan de redressement de la distribution avant de se présenter devant les bailleurs de fonds.
Voilà qui est plus rassurant, mais je ne saurais me prononcer tant que les nouvelles mesures ne seront pas encore adoptées. Certes, je crois davantage à la représentation physique d'un album et à sa "visibilité" dans les magasins et autres points de vente, mais il est vrai que tout risque de se tourner vers Internet d'ici quelques années. Quand je pense que même certains centres vidéo sont maintenant électroniques et qu'ils ne nécessitent plus de personnel présent pour la location des films… Ou encore à l'achat en ligne de multiples produits… C'est sûr que c'est déshumanisant, mais n'est-ce pas dans cette direction que nous allons tous avec nos iPod, Blackberry, Illico télé numérique et compagnie? Qu'en sera-t-il de la vente de disques dans 10, 15, 20 ans? Surtout que la vente à la pièce se fait de plus en plus populaire. Mais l'industrie musicale franco-ontarienne est précaire, fragile, isolée; il faut donc lui faire des bases solides et lui donner le maximum de visibilité, autant dans les magasins que sur le Net.
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AIRS DE FÊTE
Les spectacles en plein air offerts gratuitement tous les lundis et mardis sont de retour au cours du mois de juillet dans les différents parcs de la ville de Gatineau. D'abord, ceux donnés à la place de la Francophonie: l'auteur-compositeur-interprète de la région aux textes engagés Jean-Philippe Barrette (le 4 juillet), la joyeuse formation swing-ska-world Polémil Bazar (le 11), le duo folk-country-bluegrass de la région Châkidor (le 18) et la puissante Anik Jean, avec son Trashy Saloon (le 25). Du côté du parc de la Vérendrye, le spectacle familial d'Annie-mots, Le Projet-bête, prendra place le 3, alors que Les Oui-Oui-Chéris offrent le spectacle à saveur "globe-trotter" Partout où ils ouvrent leurs étuis, c'est la fête! le 24. Du côté du parc Louis-Philion, Fredo égayera les tout-petits le 10, alors qu'au parc Raymond-Madore, c'est Alain Lamontagne qui fera rire son jeune public avec ses contes, son harmonica et ses gigues. Info: www.ville.gatineau.qc.ca.
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C'EST UNE FARCE!
Marité Boily dans Les Turlupinades. photo: Mélanie Provencher |
Le spectacle de farces médiévales Les Turlupinades reprend du service cet été avec une distribution révisée, mais toujours le même esprit festif des foires du Moyen Âge[jl1]. La comédienne Marité Boily revient en s'entourant cette fois d'Andrée Rainville, Steve Arnold et Daniel Arnaud pour produire ce théâtre comique d'un autre temps, le tout sous la direction de Normand Grégoire. Les membres du groupe Oriflamme sont de retour pour entrecouper les farces de numéros qui mêlent jonglerie et musique. Jusqu'au 2 septembre à l'Espace René-Provost (39, rue Leduc, Gatineau, secteur Hull). Info: www.turlupinades.com.
Je comprend très bien la tendance à télécharger les chansons sur internet plutôt que d’aller se procurer le disque en magasin car je suis de celles qui s’est complètement fait avoir par le virtuel. C’est tellement plus facile de sélectionner les chansons qu’on aime dans le confort de notre salle d’ordinateur si confortablement aménagé que de se déplacer dans les magasins, attendre en ligne et acheter un disque pour finalement n’écouter que les 4 ou 5 chansons préférées de l’album. Je comprend la désolation des artistes ainsi que des distributeurs mais que voulez-vous, l’erre est à la technologie. Je trouve que le virage que monsieur Ouellet veut amorcer est parfait dans le temps. Vaut mieux prévenir que de guérir.
Les artistes doivent suivre les tendances en musique s’ils veulent avoir du succès. On a qu’à penser à Alanis Morrissette qui a fait tout un virage depuis quelques années. C’est la même chose pour les Metallica, Madonna et compagnie. De leur côté, les distributeurs doivent suivre ce courant transformé et trouver des solutions gagnantes.
C’est à la Place de la Francophonie que j’ai fait mes plus belles découvertes au cours des dernières années. Je me rappelle avec délice des prestations de Dumas, Caïman Fu et Mononc’ Serge. Le premier, pour l’intimité du spectacle et pour le petit coup de chapeau qu’il m’a offert à mon arrivée, un petit geste sympathique pour bien souligner que chanteur et spectateurs collaboraient ensemble pour faire lever ce spectacle. Les seconds, pour la folie qui prend toute sa place une fois sur scène. Et le dernier, pour sa capacité à réunir les jeunes déjonctés comme les vieux cyniques. De grands coups d’humour dans une musique à se défoncer.
Cette année, il faut aller voir Anik Jean, qui deviendra une incontournable à la Mara Tremblay et les Polémil Bazar qui nous font le plaisir d’être plusieurs sur scène.
Un gros bravo à « Airs de fête »
Ce n’est pas tout le monde qui a les moyens de se payer des spectacles
qui sont maintenant à des prix exhorbitants.
Il n’y a plus beaucoup de festival gratuit de nos jour !
Le festival d’été de Québec a déjà été gratuit. On dirait que c’est devenu
impossible de faire des fêtes pour tout le monde pauvre ou riche!
Encore bravo !!!
L’Association des professionnels de la chanson et de la musique n’a pas tort de réfléchir sur l’avenir des lieux de distribution standard comme les magasins de disques en fonction de la popularité grandissante de télécharger sur Internet que quelques chansons de l’album d’un artiste. Comme distribuer dans 200 points de vente coûte cher, il faut se questionner maintenant où les bénéfices seront les plus élevés. Mieux vaut plus tôt que tard qu’une remise en question du réseau se fasse car une transition vers le Net est presque inévitable.