Le soleil semble briller plus fort sur la communauté franco-ontarienne ces derniers jours. Lundi dernier avait lieu l'inauguration du premier Monument de la francophonie d'Ottawa, avec une levée du drapeau franco-ontarien à l'occasion du jour de son 31e anniversaire. Quelque 2000 étudiants, parents, amis, professeurs, franco-ontariens et francophiles, ont investi le 4000, rue Labelle, enrubannés dans leurs drapeaux vert et blanc pour l'événement historique, suivi du chant Mon beau drapeau de Brian St-Pierre. Cette célébration était le départ d'une semaine toute franco-ontarienne avec les 20 ans de TFO, différentes conférences de presse annonçant des initiatives touchant la scène culturelle de l'Ontario français, le tout couronné par une fin de semaine en musique, avec Véronic DiCaire (28), Brian St-Pierre (29) et Marcel Aymar (30) à La Nouvelle Scène (LNS).
Mais ce qui a surtout retenu mon attention est cette entente de service entre l'Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM) et La Nouvelle Scène, annoncée ce jeudi. Ces deux institutions ont décidé d'un commun accord de mettre à contribution leurs services respectifs afin de travailler au développement de la scène artistique franco-ontarienne. Ainsi, dorénavant, l'APCM conviera le public à deux rendez-vous, un à l'automne et un au printemps, dans la salle de LNS pour présenter ses nouveautés en musique. L'Association présentera également son après-gala des prix Trille Or dans les locaux de LNS. Aussi, le gagnant du festival Quand ça nous chante, organisé par l'APCM, se verra offrir la première partie d'un spectacle dans la programmation régulière du 333, King-Edward.
Une étagère est également installée dans la billetterie, mettant en valeur les 10 meilleurs vendeurs de l'APCM en plus de quatre nouveautés. Le présentoir, dont le design est signé par le directeur artistique Richard Lebel et qui a été façonné par un ébéniste de Saint-Albert, a aussi été offert aux différents diffuseurs de Réseau Ontario, qui pourraient vendre les produits, moyennant un petit pourcentage.
Cela devrait avoir pour effet de stimuler les ventes d'albums locaux, par leur disponibilité et leur accessibilité, amputant ainsi l'énorme lacune à laquelle devaient faire face depuis un certain temps les artistes franco-ontariens en termes de visibilité et de distribution.
Et comme on a souvent reproché aux différents organismes et diffuseurs de l'Ontario français de ne pas travailler main dans la main, voilà qui donne une leçon de saine fraternisation. "On veut de plus en plus créer des partenariats comme celui-là, assure Richard Lebel. Prendre le temps de le construire, de le négocier avec d'autres organisations. C'est parfois laborieux, mais ça nous garantit des résultats sur une base annuelle. Il y a vraiment un bon échange de service."
De son côté, François Carrier de l'APCM se dit tout aussi enchanté de l'accord: "C'est juste logique d'en arriver là, étant donné qu'on est deux organismes qui ont beaucoup en commun, bien que LNS est beaucoup relié au théâtre. Je trouve ça génial de voir la place accordée aux artistes franco-ontariens à LNS. Il n'y a pas beaucoup de diffuseurs qui sont prêts à prendre le risque!"
Beau constat en effet que de voir l'audace de Richard Lebel à la programmation de cette jolie salle, qui se transforme à l'occasion de la série musicale en style cabaret. S'étant fixé un ratio d'environ 40 % de contenu franco-ontarien, c'est finalement 60 % de la programmation qu'occupent les artistes d'ici, soit 9 des 15 spectacles. Contact ontarois et le gala Trille Or ont été sources d'inspiration pour une grande partie de ses choix. "La scène franco-ontarienne a une belle vivacité, et qualité rime de plus en plus avec quantité, si on regarde l'ensemble des artistes qui vont bien ces temps-ci, dont Damien Robitaille, Swing et ZPN", relate-t-il.
Richard Lebel prépare le même genre de départ pour sa saison d'automne 2007… Qui sait si cette semaine ne deviendra pas officiellement la Semaine franco-ontarienne ou encore la date du 25 septembre, la fête nationale des Franco-Ontariens, comme le réclame dûment un certain Denis Gratton?
Chose certaine, ces manifestations semblent prendre encore plus leur sens
alors que le débat sur la bilinguisme à la Ville d'Ottawa n'a de cesse que de revenir dans l'actualité dans la foulée de la course à la mairie, ainsi que dans différents événements culturels qui oublient trop souvent de tenir en compte les francophones de l'Ontario. Mais faisons confiance au peuple franco-ontarien, qui, comme à son habitude, ne se laisser pas marcher sur les pieds!
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QUELQUES JOLIS DÉTOURS…
Louise Portal photo: Marie-Reine Mattera |
– La sixième saison des Vendredis de la chanson à la Quatrième salle du CNA débute cette semaine avec le duo folklorique Châkidor, le 29 septembre. Parmi les autres artistes à se produire cet automne: MoucheTaBouche en octobre et Stéphanie Rideout en décembre.
– L'artiste accomplie Louise Portal sera de passage à Gatineau le 30 septembre à 15h avec son spectacle-conférence Le Bonheur d'aimer, d'incarner, d'écrire, à l'occasion des Journées de la culture. Elle ponctuera son exposé par des extraits de ses oeuvres, des chansons et l'évocation de doux souvenirs… L'entrée est libre, mais une réservation est demandée. 819 243.2525
Norman McLaren photo: ONF |
– La tournée mondiale de Norman McLaren classiques s'arrête au Musée des beaux-arts du Canada le 3 octobre à 19h, soulignant du coup les festivités du 65e anniversaire des studios d'animation de l'Office national du film (ONF). La rétrospective compte les oeuvres phares du cinéaste. L'événement est gratuit, mais une réservation est obligatoire au 613 995.9687.
Quand on connaît mes opinions linguistiques, on ne peut que se douter de la nature de mon commentaire face à la place que le français obtient enfin en Ontario. Il est grand temps de pouvoir donner une place de choix à cette langue dans la province voisine du Québec. On oublie trop souvent que la langue de Molière possède de nombreuses attaches au pays de Mike Harris. Les francophones hors Québec ont aussi des droits. Des droits souvent bafoués au détriment de la langue de Shakespeare. Que les francos-Ontariens se réjouissent Richard Lebel veille au grain!
Rien de plus triste que de voir les petites communautés s’affronter entre elles. C’est ce qui s’est passé quand l’AFO a tenté de regrouper plusieurs organismes existant. Difficile de concilier les mandats de chacun, les blessures du passé et parfois quelques égos encombrants. Toujours quelqu’un pour claquer la porte, toujours quelqu’un pour dénoncer la façon de procéder. Parfois avec raison.
Si la Nouvelle Scène et l’APCM partagent une passion commune, il n’est pas toujours dit que la logique l’emporte quand la passion ressort. Chapeau à ces deux organismes et à leurs dirigeants pour en être arrivés à une entente où la musique et la culture franco-ontarienne sortent grandes gagnantes. Qu’on leur remette à chacun une Trille d’Or!
Je n’ai pas l’impression qu’il y a une place pour les franco ontariens, à part au Centre ville. On y engage des gens bilingues, on peut vivre sa « franco culture ». Moi qui ai un accent québécois, je me fais souvent regarder de travers si je sors de mon territoire. J’ai rencontré plusieurs anglo ontariens hostiles à mon égard.
Je constate qu’il y a tant de franco ontariens! Avec mon accent, on repère tout de suite ma francophonie et on switch au français! Les ontariens bilingues sont tellement sympathiques envers les québécois!
Ah, on parle franglais aussi beaucoup ici! J’adore! C’est symphonique!
Mais il y n’y a rien que je déteste plus que de ne pas me faire comprendre lorsque je fais l’effort de parler anglais. Ok j’ai un accent, so what?
La communauté francophone gagne de plus en plus de place dans la Capitale nationale depuis l’an dernier. Avant, les artistes locaux, les meilleurs disons, devaient s’éloigner de la région pour espérer percer. Ainsi, plusieurs se dirigeaient vers les villes plus diversifiées au niveau culturel comme Montréal, Québec et même l’Abitibi. Mais voilà que l’APCM a compris qu’il fallait encourager les talents et les aider à rester en terre connue. L’exil se fera probablement plus tard lorsqu’ils seront plus gros mais pour un départ je trouve ca génial. D’ailleurs, même si je ne suis pas une fan des télés-réalités, je trouve que les concepts d’aujourd’hui (Star Académie, Canadian Idol, etc) sont bons et permet de dévoiler de grands talents au grand jour.
Quand on songe, qu’au Québec, on oblige nos enfants dès, la première année à apprendre l’anglais… Ne serait-ce pas équitable que l’Ontario, et tout le reste du beau Canada, en fasse de même? Si on veut un Canada bilingue, il va bien falloir commencer, à s’y mettre à tôt ou tard, et le plus tôt serait le mieux? Chez-nous, nous faisons, notre effort, vous ne trouvez pas? Les Québécois démontrent, la volonté (sans faire de politique), d’apprendre, de comprendre ou du moins, de faire une tentative de saisir, la pensée anglophone!!! Or, il devient une nécessité absolue, que de démontrer cette même tentative!!! Oui, oui, et encore oui, vive le français partout…
En Ontario, et surtout dans la région d’ottawa, on fait du côté de la classe politique un effort opportuniste pour tolérer une certaine présence francophone, du moment qu’elle ne gène pas trop les finances, tout en apportant un peu de revenus touristiques.
Mais dans le fond, on se fout complètement de la survie de la culture franco canadienne.
En fait, on se satisferait bien de sa disparition, si elle pouvait se faire en silence et sans trop de pertes politique. Parce que l’establishment canadien, particulièrement en Ontario, a tout intérêt à brasser le moins de merde possible avec le capital politique que peut lui apporter le soutien de la francophonie et la stabilité du Québec.
Donc, on offre un soutien symbolique à une communauté francophone hors Québec en voie de disparition, un petit sourire en coin. De toutes façon, la réalité démographique en Ontario est que les langues chinoises, arabe et autres auront relégué le français (présentement que 4% de la population en cette province) au rang de curiosité historique déconnectée de la réalité. Et on s’empressera bientôt de dire que le phénomène du bilinguisme n’est pas respectueux de la réalité culturelle. Et c’en sera fait pour la langue des premiers canadiens…
Originaire de Montréal, je suis déménagé à Ottawa et j’y suis restée presque 4 ans.
Francophone pure laine, débarquant avec quelques notions de base en anglais, je suis restée très surprise du niveau de bilinguisme en Ontario ( à Ottawa en fait). Je me suis très vite adapté au milieu, pas si différent du notre pour tout dire.
Ottawa EST une ville bilingue! Les sacro-saints-anglais sont ouverts, réceptifs, prêts à faire l’effort, chose qui je dois l’admettre les francophones ne font pas souvent en région par exemple face à un anglais. On cultive au Québec ( et je généralise bien-sûr) une sorte de culture qui dit » T’es au Québec, parle en Français » . Bien-sûr nous nous devons de protéger notre langue, notre appartenance culturelle face à ce langue aussi puisque nous somme une minorité et que cette minorité s’est trouvé plus d’une fois menacée. A Ottawa bien souvent les anglo vont adorer notre accent et vos répondre en Francais lorsque qu’ils s’appercoivent que vous êtes francophone… J’ai trouvé à Ottawa une dynamique franco-anglo qui était fort intéressante et très enrichissante sur le plan culturel sans que l’intégrité d’une ou l’autre langue n’en soit menacée. La culture des Franco-Ontarien de cette région est aussi très riche et très variée. Je dirais même cosmopolitaine puisque ouverte vers un échange culturel bigarré..
Bref, une ville et un milieu à découvrir.
C’est vrai qu’on peut utiliser le français à Ottawa, mais si l’Ontario était si bilingue que ça (comme elle le prétend), comment ça se fait qu’il y a rien dans cette langue à Toronto?
Le peu de français qu’on entend à Ottawa, c’est comme les rues propres d’une capitale… du théâtre… Allez dans les grandes villes ontariennes et vous verrez que le français n’y occupe aucune place, alors le p’tit folklore francophone mal entretenu et en voie d’extinction, ça m’impressionne pas !