J'ai assisté plus tôt cette semaine à la conférence de presse annonçant les finalistes des Culturiades 2006, organisées par la Fondation pour les arts, les lettres et la culture en Outaouais. Chaque année, cet événement fait 10 heureux gagnants de prix d'excellence assortis de bourses totalisant 17 750 $. Contrairement à d'autres remises de prix qui se consacrent à des branches artistiques en particulier et qui ne récompensent que ceux qui sont sous les projecteurs, les Culturiades englobent plusieurs secteurs des arts dans la région – audiovisuel, arts visuels, lettres, théâtre, musique, danse, et j'en passe…
Et le mot région n'est pas pris à la légère ici, des mesures ayant été mises en place cette année, notamment un prix consacré aux MRC, afin que le "grand Outaouais" participe. Résultat: une nette amélioration! Sur la cinquantaine de candidatures, 25 % venaient des MRC.
Lors de telles manifestations, on se réjouit de voir les artistes et artisans récompensés et reconnus pour le temps et les efforts investis dans leur création, qui contribuent à leur manière à faire briller la région. De plus, la bourse obtenue (de 500 à 5000 $) peut dans plusieurs cas leur donner un petit coup de pouce afin qu'ils continuent à faire vivre l'art… Mais est-ce suffisant? Est-ce que ces prix ont une répercussion réelle? Et comment évalue-t-on la visibilité que donne ce genre de reconnaissance à l'artiste? Martin Rodgers, l'un des coordonnateurs de l'événement, avoue ne pas avoir de réponse. "Dans certains cas, on dirait qu'il y a eu un manque de continuité dans le suivi des gagnants des années dernières. On veut instaurer un suivi pour essayer de mesurer l'impact des prix sur la carrière des gens", remarque-t-il.
Pour Jean René, artiste photographe de la région et directeur de Mozaïk humaine, qui remportait l'an passé le prix des nouvelles technologies décerné par la Ville de Gatineau, la récompense a eu des conséquences réelles: "Avec Mosaïk humaine, on oeuvre dans les arts urbains. C'était vraiment intéressant de savoir que la Ville reconnaît l'importance d'une oeuvre d'art de ce genre dans la région." Et il y a eu des suites, puisqu'il a réalisé ensuite Mozaïk civilisations, une oeuvre d'art réunissant 150 photographies d'individus pixellisées pour former deux visages représentant la diversité culturelle canadienne. La mosaïque est en montre sur la façade du Musée canadien des civilisations jusqu'en décembre.
La soirée des Culturiades se tiendra le 25 octobre à la Maison de la culture de Gatineau, lors d'un 5 à 7 électrique et urbain dont l'animation sera assurée par Jean René et sa troupe de Mozaïk humaine. Au programme: quatre stations de body painting phosphorescent, le tout habillé d'un environnement sonore "ludique, rythmé et improvisé". Une soirée décrite comme une soirée "UV": Jean René invite donc les spectateurs à s'habiller ou encore à s'accessoiriser de blanc, pour un maximum d'ambiance!
LES NOMINATIONS SONT…
Grand Prix d'excellence attribué à un organisme (2500 $): Daïmon, Écrits des Hautes-Terres, Impératif français, Théâtre Dérives urbaines.
Grand Prix d'excellence attribué à un artiste (2500 $): Pierre Bernier, Guy Jean, Christian Quesnel.
Prix Patrimoine remis à une personne, un groupe de personnes ou une association (1500 $): Patricia Drew, Catherine Minard, Raymond Ouimet.
Prix de la relève (2000 $): Karel Aelterman, Pierre-Étienne Bergeron, Studio Premières Lignes, Éric Valiquette.
Prix culturel des MRC (1000 $): Centre régional d'art contemporain de Montpellier, Sally Lee Sheeks, Guy-Louis Poncelet.
Prix à la création artistique (5000 $): Sylvie Desrosiers, Jo-Anne Donoghue, Michel Lavoie.
Quatre autres prix seront remis lors de la soirée, soit le Prix en arts de la scène, le Prix nouvelles technologies, le Prix du jury Télé-Québec et le Prix hommage.
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SERVICE AUX USAGERS
Une autre histoire pour faire trembler les fleurs du drapeau franco-ontarien. La Bibliothèque publique d'Ottawa (BPO) a signé avec une compagnie américaine un contrat lui permettant d'offrir à ses clients de télécharger plus de 700 titres adultes et enfants. On dit que la BPO serait une des trois seules bibliothèques canadiennes à offrir ce service de "livres parlés". Mais sur les 700 quelques livres virtuels, aucun ne fait honneur à la langue de Molière. Ainsi, ne considérant pas son ratio d'abonnés francophones, la direction de la BPO aurait, en toute connaissance de cause, signé le contrat, sachant très bien que les francophones seraient encore une fois les grands oubliés. Sur son site Internet, la BPO assure qu'elle "déploie tous les efforts possibles pour acquérir des titres de langue française afin de les verser au catalogue audionumérique". C'est donc de patience que devront encore une fois s'armer les francophones de la région qui aimeraient bénéficier de ce service. Les plus perspicaces peuvent en outre appeler la Bibliothèque pour exiger le service, ce qui pourrait pour le moins faire accélérer le processus. Info: www.opl.ottawa.on.ca.
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RACONTE-MOI UN POÈTE…
Pierre Simpson |
Le Théâtre français du Centre national des Arts (CNA) donne cette semaine le coup d'envoi de sa série Les Spectacles-midi, où le public est convié à une lecture tout en musique pendant l'heure du lunch. Cette saison, quatre grands poètes québécois de l'après-guerre seront à l'honneur à la Quatrième Salle du CNA: Roland Giguère (10 et 11 octobre), Gaston Miron (21 et 22 novembre), Anne Hébert (6 et 7 février 2007) et Paul-Marie Lapointe (24 et 25 avril). Le prochain rendez-vous met donc en lumière le texte L'Âge de la parole de Roland Giguère, interprété par Pierre Simpson dans une mise en lecture de Claire Faubert. Les musiciens Jean Desmarais (piano) et Paul Marleyn (violoncelle) interpréteront pour leur part du Schubert. Info: www.nac-cna.ca.
Il fait toujours plaisir de gagner un prix, de constater que le milieu reconnaît l’importance du travail des artistes ou de regroupements culturels. Quand ce prix est accompagné d’une substantielle subvention, il y a là comme un obligation de continuer, de faire mieux. L’an dernier, l’Association des auteurs-es de l’Outaouais a remporté l’un des prix et nous en avons été très fiers. Cette année, la Maison des auteurs a montré à tout le public gatinois que l’activité littéraire était extrêmement vivante dans la région. Je pense qu’il est très important d’encourager les artistes et les associations. L’Outaouais est riche de culture et pas seulement de beaux paysages. Bonne chance à tous les finalistes; ce sont tous des gens immensément intéressants qui opffrent des oeuvres de grande qualité; aussi des bénévoles oeuvrant à la grande construction de la région.
Il est très intéressant de constater que le regard urbain a pour instant délaissé la vue de son nombril pour s’apercevoir qu’il se fait des choses intéressantes dans le grand Outaouais. Nous les « urbains » avons tord de ne jamais considérer la Haute-Gatineau, le Pontiac ou encore la Petite-Nation comme faisant partie intégrante de l’Outaouais. C’est à mon avis grâce à ces milieux ruraux font de l’Outaouais un endroit si merveilleux. Je ne suis pas étonnée de voir que plusieurs artistes en proviennent. Ce sont des lieux si inspirants! Je leur souhaite de décrocher les bourses dont ils ont besoin pour vivre de leur art.
Tout d’abord, je tiens à féliciter : «Mélissa Proulx», d’avoir la gentillesse, de nous avertir, à l’avance, de la venue de cet évènement. Il arrive trop souvent, de l’apprendre trop tard! Or, dans ce cas-ci, on peut pourra toujours structurer, notre agenda en conséquence! La poésie, est toujours la bienvenue, elle dépasse les frontières, de l’imaginaire, et même celle du langage formelle! Ce qui donne bien souvent, de très savoureux mélanges de sonorités, sans nécessairement comprendre un seul mot, de ce que la personne dit! Et pour, bien des raisons. Parfois, il y des poètes, qui préfèrent s’exprimer dans leur langue maternelle (…)! Et, cela peut être, près, de certains dialectes, dont on ne sait pas l’origine… Pendant que d’autres, sombrent dans l’excentricité, de faire uniquement des onomatopées… Or, «Le Théâtre du Centre National des Arts (CNA», nous donnera, encore cette belle occasion, d’écouter réciter, les meilleurs interprètes, accompagnés d’excellents musiciens! C’est vraiment, à ne pas manquer!
Même si la cagnotte n’est pas très élevée, la visibilité que donne un prix, permet souvent aux artistes de décrocher d’autres contrats et d’atteindre d’autres sommets. Le marché de l’art étant ce qu’il est, il; faut sans cesse se faire valoir et participer à des concours et des activités sociales, pour s’afficher dans le domaine et faire sa marque.
Picasso n’est pas devenu international du jour au lendemain. Après des années de labeur, il est parvenu à une notoriété certaine. Peu d’artistes connaissent la gloire et la reconnaissance avant leur décès malheureusement. Par contre, un petit piédestal permet de voir plus haut et d’entrevoir un meilleur jour.
Une culturiade pour se refaire des forces, pour se retrouver entre gens qui apprécient l’art, pour tenter sa chance et crier « je suis là! ».