On entend de plus en plus dire que la situation du théâtre francophone en Ontario va en s'améliorant, tant en termes de qualité que de diversité. Il y a bien entendu le Théâtre du Nouvel-Ontario (TNO), qui brille de son Sudbury nordique avec des productions fortes comme a pu en témoigner Iphigénie en trichromie, présentée récemment à Ottawa. Des compagnies théâtrales de Toronto contribuent aussi à cet effervescence. Sans compter, plus près de nous, les quatre compagnies de théâtre à se produire à La Nouvelle Scène: le Théâtre la Catapulte, Vox Théâtre, le Théâtre du Trillium et le Théâtre de la Vieille 17. Fortes de leurs particularités distinctes, ces compagnies s'efforcent de faire vibrer la francophonie avec des gens d'ici et en mettant beaucoup de coeur à l'ouvrage, comme dirait l'autre.
Mais les plus grands oubliés sont souvent ces petits théâtres de banlieue sans prétention, produisant du théâtre communautaire, et qui font toute la différence. L'Outaouais est choyé par son Théâtre de l'Île qui se consacre quelques mois par année à des productions communautaires…
Du côté ottavien, c'est le Théâtre Tremplin qui joue pleinement ce rôle et qui soufflera prochainement ses 10 bougies! Tel que son nom le dit si bien, ce théâtre a été la première étape avant le grand plongeon pour plusieurs artisans de la région, autant des metteurs en scène émergents que des comédiens en devenir. On n'a qu'à énumérer les Geneviève Pineault (maintenant directrice artistique du TNO), la metteure en scène Isabelle Belisle et le directeur de Vox Théâtre, Pier Rodier, qui ont tous déjà travaillé avec le Théâtre Tremplin. Les jeunes artistes Vincent Poirier, Stéphane Guertin et Benjamin Gaillard y ont aussi fait la pluie et le beau temps, eux qui voguent maintenant sur des eaux professionnelles.
Le petit théâtre qui s'implantait dans le Vanier de 1997 est d'ailleurs né d'un constat: l'absence d'un théâtre amateur francophone dans cette municipalité. Il agit depuis comme un véhicule "tout-terrain", faisant briller la culture franco-ontarienne avec des pièces issues de son répertoire. Ainsi, au fil des ans, le Théâtre a fait vivre sur scène les mots de Robert Marinier dans Deuxième Souffle (1999) et L'Insomnie (2002), ceux de Jean Marc Dalpé et de Brigitte Haentjens dans Hawkesbury Blues (2000) et Nickel, une histoire d'amour sur fond de mines (2001), ceux de Michel Ouellette dans Aux voleurs!, ceux du collectif derrière Les Murs de nos villages (2004), sans oublier ceux de Robert Bellefeuille avec La Machine à beauté (2005). Et en cette période de célébrations, le Théâtre Tremplin a choisi de faire une mise en lecture d'extraits choisis de Tom Pouce, version fin de siècle, de Patrick Leroux, la pièce même avec laquelle il ouvrait ses portes il y a 10 ans. Cette lecture s'inscrit dans une soirée de célébrations et de retrouvailles qui se tiendra le 25 novembre chez Louis' Steak House. Et, en ce qui a trait à la production annuelle, la directrice artistique Céline Philippe a choisi cinq contes urbains qui jetteront un éclairage sur des aspects cachés des villes d'Ottawa et de Sudbury avec Faut que je te dise…, présentée dès février 2007 dans une mise en scène d'Élise Gauthier. Théâtre Tremplin, c'est à ton tour… Info: www.theatretremplin.com
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LES ÉTOILES
Et comme pour témoigner de cette maturité du théâtre francophone régional, on a annoncé cette semaine la nomination de trois productions théâtrales de la région pour la 13e édition de la Soirée des Masques. Le Théâtre de l'île de Gatineau est en lice dans la catégorie Masque du public avec deux de ses productions: Grace et Gloria, de Tom Ziegler (qui mettait en vedette Viola Légère et Danielle Grégoire, en rappel en 2007), ainsi que Sacrée famille!, de Carl Ritchie, que Gilles Provost mettait en scène l'été dernier. Du côté d'Ottawa, la pièce La Société de Métis de Normand Chaurette a été mise en nomination dans la catégorie meilleure production franco-ontarienne. Joël Beddows, directeur artistique du Théâtre la Catapulte, signait la mise en scène de cette pièce qui a reçu la palme 2005-2006 du meilleur spectacle local par le Cercle des critiques de la capitale. La 13e Soirée des Masques sera diffusée à Radio-Canada le 17 décembre.
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MAIS OÙ EST LA MUSIQUE?
Call me Poupée |
– La formation Call me Poupée, qui a déjà fait son nom à Montréal et à Québec, s'amène pour la première fois à Gatineau pour présenter son premier album, Western Shanghai. Formé de Poupée (voix et guitare) et de Ken Fortrel (claviers, séquences), le groupe se définit par ses ritournelles "bizarro-lounge sur fond de pop-gogo-garage-électro". Intrigant, non? Pour ceux qui aiment les guitares sales et les vieux synthétiseurs, doublé d'une voix langoureuse! Le 25 novembre au Petit Chicago (50, rue du Portage, secteur Hull). www.petitchicago.ca
– Un nouveau venu sur la scène musicale franco-ontarienne: R.Léo, aussi membre du groupe 7IMVWA, lancera Dieu, un premier album gospel de huit morceaux le 25 novembre à 19h à l'Auditorium des anciens de l'Université d'Ottawa.
Le théâtre, qu’il soit francophone ou anglophone, n’est pas encore en pleine possession de ses moyens. Bien-sûr, nous pouvons compter sur certaines compagnies théâtrales pour relever le défi d’attirer plus de gens dans leurs théâtres, mais encore faudrait-il que les gens s’y interesse…Ce n’est pas donné à tout le monde d’aller au théâtre. Le propos est souvent mal compris de la masse, ce qui pertube un peu les neophytes. Car le théâtre est bien vu des intellos, mais de la masse, il reste encore de grands pas à franchir pour en faire une sortie aussi intéressante que le cinéma ou le restaurant.
La nouvelle scène offre maintenant de très bonnes pièces et pourrait se vanter d’avoir augmenter son assistance, mais je doute fort que ce soit le cas.
Les scènes au Québec ne sont pas toutes remplies à leurs pleines capacités malheureusement!
Malgré plusieurs publicités vues et lues dans la région, mon attrait pour les pièces annoncées était limité. Pourquoi? je ne sais trop, peut-être la crainte de voir une pièce plus ou moins intéressante, ou bien ma préférence au cinéma, je ne sais trop, en tout cas , je suis allée voir la première de la pièce : Silence en coulisse, et j’en ris encore.
Tout un spectacle malgré quelques longueurs. J’étais ravie d’avoir gardé mes billets, j’avoue que j’avais pensé les donner à des amis. ne sachant trop à quoi m’attendre de la pièce. Mais je suis ravie d’y avoir assistée et maintenant je suis certaine que j’irai en voir d’autres au courant de l’année .
Je suis surpris qu’il existe encore autant de théâtres parce qu’on ne présente pas assez souvent de pièces à la télévision pour donner le goût à la majorité des gens de les fréquenter. On voit beaucoup de films à la télévision et ça donne envie d’aller au cinéma. On présente aussi beaucoup de spectacles d’humour et de chanteurs (chanteuses) et ça nous incite à aller les voir « live ». Pour le théâtre, ni vue ni connu. Je ne sais pas qui est responsable de sa publicité à travers le Québec, mais pour moi, c’est sa déficience qui explique le peu d’engouement pour cet art de la scène et que des nouveaux adeptes ne se bousculent pas aux portes. Encore beau que le théâtre francophone soit encore vivant.
Les pièces de théàtre qui sont présentement jouées ne me semblent pas assez intéressantes !!! Dommage car j’aime beaucoup le théâtre !!! Pourtant il y a quelque temps les pièces étaient bien à la mode !!!! Maintenant je fait plus de place au cinéma !!! Il y a tellement de bons films à l’affiche !!!!
J’espère que la relève aura plus de chance dans le futur théâtral !!!!
Au temps de Molière, tous les citoyens, riches ou pauvres, allaient au théâtre. C’était l’une des seules distractions. Tous avaient une opinion sur le grand Corneille et sur Racine. On allait se taper sur les cuisses, debout, pour voir une pièce de Molière.
Aujourd’hui, les possibilités de sorties sont innombrables. On doit choisir si on veut conserver un budget équilibré. Le théâtre demande de la réflexion, sollicite l’esprit.
Dans le monde de la vitesse, peu de gens sont disposés à s’asseoir une heure et quelque et se laisser emporter par la magie du théâtre.
Nous avons la chance, ici dans l’Outaouais d’avoir une vie culturelle foisonnante. J’ai assisté à plusieurs pièces de théâtre depuis que je suis dans la région et on peut dire sans mentir qu’il y a vraiment du talent. Même les jeunes des collèges présentent des pièces de qualité. Les professeurs savent bien les stimuler.
Bravo au Tremplin et à toutes les autres troupes!
Serait-ce un hasard, ou une simple coïncidence? Mais, j’ai justement vu à la télévision, un reportage sur le «Théâtre Tremplin, qui présentait, Les Murs de nos villages»! J’ignore si c’est une consolation, mais cette troupe n’est pas la seule, dans cette situation! Ainsi, plusieurs n’attendent plus, que leurs téléphones sonnent pour être engagées! Plusieurs, décident de leurs propres initiatives, de s’auto financer, et de jouer, ne serait-ce que par plaisir, sinon par le fruit d’un hasardeux quelconque, d’être reconnu, à quelque part! Le concept est excellent! Personne n’a rien à perdre, et tout à gagner! Et comme nous vivons, des heures de : «vaches très, très maigres», les Arts sont toujours les plus touchés, que l’on pense au cinéma? Imaginez, le théâtre?
En s’inventant, leur propre travail, ces troupes théâtrales se feront inévitables connaître et reconnaître à leur juste valeur, à leur juste talent! Je leur souhaite, de garder confiance dans l’avenir, et surtout de ne pas se décourager! Faites, des tournées, nous irons vous voir : promis et juré! Bonne chance…
Le théâtre francophone en Ontario tire sa vitalité de ses racines dans les différentes communautés. Sa raison d’être et sa survivance résident dans ce désir d’exprimer sa différence et ses particularités distinctes de francophones hors Québec. C’est tout à l’honneur des communautés et des artisans contribuant au maintien et à la création de nouvelles troupes. J’imagine que le phénomène doit être semblable au Nouveau-Brunswick (Acadie) où ce besoin de nommer son identité est probablement aussi fort qu’en Ontario.
Le Québec, et Montréal en particulier, ne peuvent que bénéficier de la présentation de pièces franco ontariennes particulièrement riches telles que « Août ou un déjeuner à la campagne », « Trains fantômes » et « Du pépin à la fissure », pour ne nommer que celles-là. À chaque fois que j’ai eu la chance d’être exposé à cette vision, à cette conception si personnelle de la vie, j’en suis ressorti ému et surtout changé. Longue vie à toutes ces troupes et au plaisir de vous voir jouer à nouveau