Il y a de ces projets qui naissent à partir de nos préoccupations, de nos observations, et qui germent dans notre esprit longuement avant de voir le jour. Quand finalement ils se concrétisent, ils sont bien construits, réfléchis, engagés. C'est le cas de la dernière initiative d'Esther Beauchemin et de son Théâtre de la Vieille 17: Terre d'accueil. Ce projet s'inscrit dans le volet "animation théâtrale" de la compagnie, en donnant la parole aux immigrants francophones de la région d'Ottawa avec une création artistique montée de toutes pièces par eux. Voilà trois ans qu'Esther caressait cette idée par "intérêt pour l'être humain, qu'il habite à l'autre bout de la planète ou dans la maison d'à côté", mais aussi pour "contrer l'ignorance et secouer l'indifférence". C'est également pour engager un dialogue franc et ouvert entre les communautés franco-ontariennes de souche et les nouveaux arrivants qu'elle y plonge avec autant d'aplomb.
Après une assemblée de consultation particulièrement fertile l'an dernier, Esther a écrit les grandes lignes de ce que pourra être la pièce de théâtre: elle devra illustrer, "avec humour et sensibilité, les joies et les difficultés d'adopter un nouveau pays, tout en proposant une réflexion sur la situation des francophones en Ontario".
Les artistes amateurs recrutés seront accompagnés par une équipe d'artistes professionnels, soit Isabelle Belisle à la mise en scène, Esther Beauchemin et la romancière Michèle Matteau à l'écriture, le rappeur ZPN et le scénographe Normand Thériault.
Une première rencontre "portes ouvertes" prendra place le 7 décembre de 19h30 à 21h à La Nouvelle Scène (LNS), suivie de deux séances d'auditions: le 13 décembre de 19h à 22h à l'école De La Salle et le 17 décembre de 10h à 13h à LNS. Au terme de ces rencontres, l'équipe souhaite avoir trouvé environ 5 auteurs, 8 comédiens, de 5 à 10 musiciens et le même nombre de concepteurs. D'autres bonnes âmes seront bien entendu les bienvenues pour aider à la promotion et à la production.
Et si le produit au final sera certainement des plus intéressants dans son propos, gageons qu'il mettra également en lumière de nouveaux talents. Et qui sait si une troupe de théâtre des communautés ethniques ne verra pas le jour dans la capitale nationale par la suite? La scène culturelle n'en serait que plus riche. Parce que les personnes immigrantes n'occupent pas assez de place dans nos associations et centres culturels. Serait-ce dû à une certaine timidité de leur part? Au manque d'ouverture de certaines personnes? Ou tout simplement au fait que nul ne songe à mettre sur pied ce genre d'événement? Quoi qu'il en soit, ce projet sera certainement le premier d'un long collier de projets artistiques mettant en lumière ceux que l'on côtoie tous les jours et qui ont beaucoup à nous apprendre sur nous-mêmes.
Marquez vos calendriers, la pièce de Terre d'accueil sera présentée les 9 et 10 juin 2007 à LNS. Une chose est certaine, ce "projet à tiroirs", comme se plaît à le nommer Esther, connaîtra d'autres retombées puisque différentes activités dans les écoles y sont notamment greffées. La directrice artistique souhaiterait aussi présenter le spectacle à Toronto et Sudbury lors de la saison 2007-2008. À suivre…
ooo
FUNKY TRICOT
DJ Jason Pelletier meublera l'ambiance de ses rythmes funky à l'événement Artifices. |
Il y a déjà un bail que l'association Spins and Needles organise ses soirées mensuelles dans le centre-ville d'Ottawa, en mêlant le tricot, la création artistique et la musique de DJ live pour qui aime les soirées grano-artisanales. Mais voilà que le groupe s'associe au Musée des beaux-arts du Canada pour l'événement interactif Artifices le 30 novembre prochain, de 19h à 23h. Les visiteurs pourront utiliser la sérigraphie pour reproduire les oeuvres des expositions Edwin Holgate et Clarence Gagnon en cours présentement. Ils seront également appelés à faire des collages et créations (monstres en peluche, bas de Noël) de toutes sortes, ou encore à apporter leur propre projet d'artisanat. Des visites guidées seront offertes, un bar payant ainsi qu'une piste de danse seront aménagés, alors que le DJ Jason Pelletier meublera l'ambiance de ses rythmes funky. www.spinsandneedles.com
ooo
EN BREF…
– La Troupe Désinvolte reprend le chemin des planches avec une toute nouvelle production: Les Sept Jours de Simon Labrosse de Carole Fréchette, qui invite le spectateur à être témoin de la vie du personnage-titre, sorte de funambule actuel, "cascadeur émotif, finisseur de phrases, flatteur d'ego et allégeur de conscience". La mise en scène est signée Martin Couto. Du 1er au 9 décembre au studio de l'Avant-Première. www.desinvolte.com
– L'ensemble Canadian Brass, connu pour son humour et sa grande virtuosité, est de retour à Ottawa, cette fois sous les baguettes d'Alain Trudel, du 30 novembre au 2 décembre à la salle Southam du Centre national des Arts. www.nac-cna.ca
Si les arts de la scènes ne sont pas suffisamment composés d’artistes étranger, ce n’est pas uniquement en raison du manque d’ouverture d’Esprit des créateurs, c’est tout simplement le manque de matériel dédié à ces gens qui peuplent maintenant le Québec au même titre que nous les francophones qui meublons une partie du Canada. Regardez ce qui se passe dans les provinces où les francophones sont en minorités et vous comprendrez rapidement que les minorités n’obtiennent souvent qu’une mince part du gâteau. Et c’est presque…normal!
Avec ce nouveau projet d’Esther Beauchemin et de son Théâtre de la Vieille 17: Terre d’accueil, la dame donne enfin une chance à ces gens de s’exprimer, de prendre la parole, mais surtout la place qui leur revient. Bravo!
Je suis tombé, en amour avec le chandail du : «DJ Jason Pelletier», dont j’ai le privilège, d’en posséder UN, grâce à la collaboration, d’un couple d’amis! J’ai trouvé l’idée, complètement flyée! Et de pouvoir, le suivre, et entendre son style de musique funky : une véritable trouvaille en-soi! Et, à moins du contraire, c’est pour une très belle OUVRE D’AMOUR! J’ai raté mon coup, cette année, car c’était le 30 novembre! Mais, croyez-moi, ce n’est que parti remise, pour l’an prochain! En passant, je crois qu’il est encore possible, de se procurer le fameux chandail! Il y a une adresse Internet, juste au cas où : http://www.spinsandneedles.com et Félicitations!!!
Dans les années 70, les auteurs franco-ontariens ont voulu promouvoir leur réalité. Les Dalpé, Ouellette, Paiement, Haentjans et autres ont choisi de décrire leur réalité et des pièces telles Les Murs de Nos Villages sont nées. Ces auteurs ont parlé de la réalité d’être francophone hors-Québec, de la cohabitation avec une majorité anglophone. Ils ont mis à l’avant-plan les particularités de leur langue.
Ce projet de la Vieille 17 démontre que cette culture doit se porter suffisamment bien pour se permettre de s’ouvrir sur le monde. Les propos s’élargissent et s’ouvrent. S’il est nécessaire de parler de soi dans les débuts, vient un temps où il est bénéfique de sortir de soi pour aller vers l’autre. Et c’est l’aventure que se donne la Vieille 17.
J’ai eu la chance d’assister, à cet événement. C’est tout à fait grandiose, et cela vaut le déplacement! L’atmosphère, baigne de convivialité, et d’une grande fraternité! D’autant, plus que l’on sait que l’on participe à peu de frais, à venir en aider à d’autres personnes! L’accueil, des gens demeurent toujours aussi authentique, on se sent comme chez-nous! Et tous les gens de cours participent, tous âges confondus! Les chandails sont un prétexte, mais j’admets, qu’ils sont très décoratifs!!! Mais avant tout très chauds, donc très utilises! Il est certain, que j’y retournerai, l’an prochain!
Heureux d’entendre que des francophones du pays se regroupent et décident d’extérioriser leur langue par le théâtre. Un bon moyen d’expression et une façon artistique de véhiculer des messages, qui ne sont pas toujours bien entendus par leur entourage, la barrière de la langue se voulant souvent inflexible.
Venant tout juste d’assister à la pièce « L’homme invisible », signée par un franco-ontarien, il devient plus facile de comprendre la réalité, à laquelle se voit confronter le peuple francophone hors du Québec.
Un peu surprenant d’apprendre que les francophones doivent s’associer aux nouveaux arrivants pour s’exprimer. Le Canada se prétend bilingue, mais le sort réservé aux francophones du pays ressemble plutôt à une confrontation dans un immense champs de bataille, où le pouvoir ne leur est pas réservé. Loin de là, ils semlent plutôt le subir.
Quelle bonne idée elle a eu cette madame Beauchemin. Les immigrants passent par toute les phases lorsqu’ils arrivent dans leur nouveau pays et nous de notre côté, on ne pense pas toujours à ca. On les accueille parfois les bras grands ouverts, parfois les bras croisés sans savoir qui ils sont, qu’est-ce qu’ils font. La pièce va non seulement servir à sensibiliser le peuple à sa manière mais en plus à donner la chance aux immigrants franco-ontarien de jouer sur les planches!! Wow. J’y serai sans faute.