Imaginez que vous êtes dans les premières années d'une carrière musicale qui prend son envol. Imaginez maintenant que vous participez à un événement où vous disposez de peu de minutes et d'encore moins de chansons pour convaincre producteurs, agents d'artistes, diffuseurs et autres bailleurs de fonds de tout votre potentiel. C'est un peu ce à quoi vont se frotter une brochette d'artistes francophones dans le cadre de l'événement Contact ontarois (du 18 au 20 janvier), dans ce qu'on a intitulé des "vitrines". Celles-ci sont maintenant ouvertes au public puisque, dans le cadre de son 25e anniversaire, Réseau Ontario décidait d'ouvrir grand ses portes l'an dernier. L'expérience était, parait-t-il, particulière, les artistes ne réussissant pas tous à tirer leur épingle du jeu, mais gageons que l'événement aura pris de l'étoffe cette année.
Parmi la flopée de formations et d'artistes (17 en tout), notons les Jonathan Savage, Caïman Fu, Robert Michaels, Longue Distance, Vishten; de la région, Marcel Aymar, Galitcha, Yvan Vollé, ZPN et le nouveau groupe de musique traditionnelle La Ligue du bonheur. Des artistes issus d'autres disciplines seront aussi à l'honneur, dont Danièle Vallée (conte), Daniel Coutu (magie), Phantastyk! (cirque), Improtéine (impro/humour) et Entre-Deux (danse). Aussi ouverte au public, la pièce de théâtre Trains fantômes sera présentée en intégralité dans le cadre de l'événement.
Pour les artistes, bien que l'exercice ne soit certainement pas des plus aisés, cela représente tout de même une chance d'avoir accès à différents ateliers sur le métier et le développement professionnel, ouverts aussi aux autres intervenants du milieu. C'est également une occasion en or de se "faire des contacts", puisqu'il s'agit là d'une rare rencontre entre les diffuseurs, producteurs, organismes culturels et artistes.
L'événement, qui prend place au Théâtre du Musée canadien des civilisations, se clôt sur un souper-spectacle qui mettra en valeur les arts de la scène franco-ontarienne avec Grouya Gombo, Alexandre Désilets, Josée Lajoie, Philippe Flahaut, ZPN et Tamir Seck.
Une occasion unique donc de voir briller les artistes de l'Ontario français et d'autres régions du Canada dans un seul et même événement qui les fera voir "à la face du monde"! Info: www.reseauontario.ca
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MINUIT MOINS CORPS
Luc Grand'Maison |
Le parolier et compositeur Luc Grand'Maison fait le grand saut et lance son troisième album Minuit moins corps le 14 janvier prochain. C'est sous les chaudes recommandations de Richard Desjardins, après qu'il ait fait la première partie de celui-ci dans un spectacle au profit du Dépanneur Sylvestre, que l'"homme aux mille chansons" a décidé de matérialiser ce projet longtemps caressé. Ainsi, c'est dans le cadre d'un 5 à 7 "spectacle et canapés" au Café le Troquet que l'interprète, qui peut s'apparenter aux Michel Rivard et Jim Corcoran, fera entendre ses petites douceurs de chansons. Une écoute de quelques pièces sur son site www.pyanoinfini.com s'avère convaincante!
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NOTES CLASSIQUES…
– Le consort baroque d'Ottawa présente la soprano canadienne de renommée Gillian Keith dans un concert de chansons et airs anglais de Purcell, Haendel et Boyce. Le 18 janvier à 20h à l'église St. Giles d'Ottawa. www.ottawabaroque.ca
– Les Concerts pour les jeunes "Au rythme de la vie" seront dirigés par Boris Brott et mettront en relief la section des percussions de l'Orchestre du Centre national des Arts. Autres invités spéciaux: le célèbre conteur Roch Carrier, l'Ensemble de percussions Loyal Kijabiro, la formation Bangers and Smash et trois jeunes percussionnistes. Le 13 janvier à 13h30 et à 15h30 au CNA.
Il est dommage de constater que nous devons toujours nous battre pour évoluer dans un domaine que nous affectionnons particulièrement. Aujourd’hui nous parlons des arts, mais combien de personnes pourraient parler de leurs soifs de se démarquer des autres dans un domaine donné?
Les arts sont le reflet de notre société, le coté abstrait de notre rationnalité. Dommage de constater que nous devrons encore et toujours nous battre pour obtenir la reconnaissance qui nous revient!
Pour avoir assisté à de tels « showcase », pas facile pour l’artiste de se faire valoir en si peu de temps. Privilégie-t-on la chanson qui comporte l’esprit de toutes les autres chansons ou y va-t-on de la chanson qui prendra tout le monde par surprise? Je comprends les organisateurs de vouloir avoir du « vrai » public pendant les prestations. Rien de pire que de tenter de se faire valoir devant des diffuseurs et des producteurs qui ne sont pas tout à fait à l’écoute mais qui se posent tout le temps la question: Est-ce que le public de ma salle appréciera ce que j’ai devant moi? La question n’est pas: Est-ce que j’aime ça et je me laisse aller à aimer ça mais plutôt: Est-ce que ça sera vendable ou me retrouverai-je avec un déficit?
Il est certain, que certains moyens à prendre pour les artistes, ne semblent pas toujours adéquats! Voir même, parfois bizarre! Mais, que voulez-vous, le bassin de population est petit. Et les artistes sont nombreux. Alors, c’est peut-être bien une sorte d’accommodement raisonnable entre eux? Et pourquoi pas, après tout, si cela peut fonctionner. Et surtout, si cette façon d’agir, peut aider, à sauvegarder notre culture. On ne peut qu’applaudir, leurs initiatives!
En quelques minutes, un artiste de talent peut facilement impressionner les gens de la haute sphère qu’ils ont du talent. Encore chanceux de pouvoir se rendre là et de profiter de cette vitrine. J’ai des amis qui sont artistes locaux et qui font de bien belles choses mais, faute d’argent et/ou de contacts, ne réussissent pas à se rendre là et qui donneraient leur chemise pour le faire. Alors, profitez de votre chance au maximum et les meilleurs perçeront.