Que seraient les grands événements culturels d'envergure sans une place, aussi petite soit-elle, octroyée à la relève? Une parade de fiers farfadets, j'en aurai bien peur. La participation de la relève apporte toujours une dose de spontanéité, de fraîcheur et de regard neuf sur tout médium culturel et sur ses artistes établis, qui remplissent certainement les salles, mais qui manquent parfois de cette candeur précieuse.
C'est le cas notamment dans les festivals de films qui animent le Québec. Et en cinéma, dans la Belle Province, la relève se déploie souvent sous l'énergique mouvement Kino. La cellule locale, autrefois Kino Hull, a été fondée en 2003 par trois passionnés du septième art, dont Tristan Arnaud. Et voilà que le printemps dernier, la cellule locale s'est enregistrée officiellement comme organisme sans but lucratif et porte désormais le vocable Kino Outaouais. "Cela reflète notre volonté d'étendre nos activités au-delà de l'île de Hull", précisera sa présidente actuelle, Yohanna Loucheur. Les soirées mensuelles s'organisent toujours dans le Vieux-Hull – maintenant au Petit Chicago pour accueillir un nombre grandissant d'adeptes -, permettant à des cinéastes amateurs de présenter leur nouveau matériel. Ces oeuvres brèves (moins de 15 minutes) et construites dans un temps limité ont un petit je-ne-sais-quoi de stimulant et de renversant, s'inscrivant à la fois dans l'inusité et l'éphémère.
Cette dimension est d'autant plus exploitée dans les Kino Kabarets, qui prennent habituellement place dans des festivals (tel que, régionalement, lors du Festival Images et Lieux de Maniwaki et prochainement dans le volet cinéma de Scène Québec). Plus près de nous, le Festival du film de l'Outaouais présente le Kabaret FFO pour une quatrième année consécutive; son directeur Didier Farré ayant compris depuis longtemps l'importance qu'a cette manifestation, donnant d'autant plus la chance à un jeune kinoïte de réaliser chaque année la bande-annonce du festival. Des réalisateurs d'ici et d'ailleurs "camperont" ainsi 10 jours durant à la Kino Kabane (galerie Vivart, aussi ouverte au public), le temps de peaufiner des courts tous les trois jours, pour ensuite les présenter devant un public joyeusement averti (horaire des projections au www.offestival.com). "On est un peu à l'antithèse des films présentés au FFO, la plupart des kinos étant réalisés avec un budget d'à peu près zéro dollar, avec des petites caméras numériques", remarque Mme Loucheur, qui souhaite que K.O. s'imbrique encore davantage dans le FFO avec des kinos projetés avant les longs métrages éventuellement.
La devise de Kino va comme suit: "Faire bien avec rien, faire mieux avec peu et le faire maintenant!" Voilà qui pourrait devenir le mantra de toute une vie! Et K.O. s'y applique dignement! À noter qu'un 5 à 7 convivial sera donné au Petit Chicago le 16 mars afin de lancer le Kabaret.
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ET LES GAGNANTS SONT…
C'est jeudi prochain, 22 mars, que nous connaîtrons les étoiles de la musique et de la chanson franco-ontariennes lors du Gala des prix Trille or, avec la remise de ses trophées dans une quinzaine de catégories. Le prix Hommage sera remis à Paul Demers, figure marquante de l'Ontario français avec des chansons telles Notre place ou Un jour j'irai dans l'Nord. Au nombre des prestations musicales, notons la présence des Philippe Flahaut, Iceberg, Amélie Lefebvre, Andrea Lindsay, Louis et le voyageur et Brian St-Pierre. L'animation sera assurée cette année par l'humoriste Christian Thibodeau ainsi que par la journaliste culturelle de la Télévision de Radio-Canada originaire de Hawkesbury, Tanya Lapointe. La soirée prendra place au Collège Samuel-Genest le 22 mars dès 18h. Le Gala sera aussi diffusé en direct sur les ondes de Radio-Canada dès 19h30. Plus d'info sur les billets et autres détails: www.galadesprixtrilleor.ca.
C’est une belle devise que celle de Kino. Un organisme qui semble avoir su donner des ailes et de la motivation a bien des jeunes aimant faire du cinéma. Chapeau à tous. Kino a notamment su se faire bien connaître depuis ses débuts, depuis seulement trois ans. Une sorte de succès story. Pour ma part je trouve que leur devise donne vraiment envie d’aller de l’avant, de vivre de sa passion et de ne pas remettre au lendemain ce que l’on pourrait commencer à faire tout de suite. Formidable tout de même puisque ça marche. En ce qui concerne le 5 à 7 convivial qui se tiendra au Petit Chicago le 16 mars, je me dis que c’est le lieu idéal pour lancer le Kabaret. Une belle occasion pour les jeunes adultes d’en connaître d’avantage sur Kino, sur le cinéma, tout en passant une belle soirée dans un pub bien sympathique !
À mon avis, Kino devient un évènement tout à fait indispensable, pour la survie de la culture. Particulièrement, pour les festivals de films, de courts ou longs-métrages. Mais, cette aventure ne s’arrête pas là. Il y existe, aussi des kino Kabarets et bien d’autres. Une manière, très noble de donner, une chance à bien des gens, de pouvoir enfin s’exprimer sur leur art! Ce qui amène, bien souvent, une certaine reconnaissance, beaucoup de découvertes, et de très belles sorties! Que du positif quoi! Alors, personne ne se met K.O., bien au contraire, c’est un gros : O.K. comme tremplin, vers l’avenir! Bravo, à tout l’organisme!
Il n’y a pas seulement dans le domaine du film qu’une chance est donnée à la relève. De plus en plus de spectacles de chanteuses et de chanteurs offrent une première partie à une ou un artiste peu connu. Dernièrement, j’ai été voir Éva Avila et Véronic Dicaire, et dans les 2 cas, on laissait la place à la relève. Aussi, le star-académicien Wilfred que j’irai apprécié au centre des arts de Shawinigan laisse aussi du temps à un chanteur moins connu de la scène musicale. De beaux gestes de la part des gens reconnus du milieu. Le mouvement Kino est l’exemple part excellence de la place accordée à cette précieuse relève au niveau du cinéma.