Il y a de cela deux ans, des dirigeants de deux musées nationaux se rencontraient pour débuter une amitié culturelle entre leur deux pays respectifs. Il s'agit de M. Victor Rabinovitch, président de la Société du Musée canadien des civilisations (MCC) et de M. Pan Zhenzhou, directeur du Musée national de Chine. Cet accord historique, qui a été signé à Gatineau en présence des premiers ministres canadien et chinois, allait donner lieu à un échange d'expositions entre les deux institutions muséales. La phase un du projet invite donc la population de notre continent à visiter l'exposition Trésors de la Chine au MCC, qui retrace 4000 ans d'histoire dynastique chinoise à travers 120 objets – sculptures de jade et laques, peintures et oeuvres calligraphiques, oeuvres en soie et objets façonnés en bronze, en or et en argent.
En entrant dans la salle d'exposition, on constate immédiatement l'effort qui a été mis dans la présentation globale de l'installation: les rouges et jaunes des murs, les bandes de tissus transparents ornés de fleurs, de feuilles ou de calligraphie typiquement chinoise. Le premier coup d'oeil est donc réjouissant et incite au voyage, du moins à celui au coeur de cette exposition.
Or, à la lumière de cette visite, on constate néanmoins une certaine rupture dans la présentation… Les artefacts ont été sélectionnés par le Musée national de Chine – qui subit actuellement des travaux de réaménagement -, alors que l'exposition elle-même a été conçue par le MCC. Et je ne questionne en rien l'authenticité du travail accompli, mais malgré les efforts tangibles d'homogénéité, le tout s'avère quelque peu froid et austère. Heureusement, le MCC offre pour la première fois à ses visiteurs l'audio-guide, qui ajoute une information limitée à certains objets choisis. Autrement, le visiteur doit se rabattre sur les objets et leur brève description ainsi que sur quelques panneaux historiques. Pas que je sois avide d'animation technologique de quelque sorte, mais je constate que la lourdeur de la présentation pourrait limiter l'intérêt porté à cette exposition, spécialement celui des plus jeunes!
Ceci dit, le titre de l'exposition n'est pas mensonger: des trésors, il y en a, plusieurs n'étant même jamais sortis de Chine! La poterie traverse notamment l'exposition et sa ligne du temps, et il est fascinant de constater la prouesse technique acquise par les Chinois au fil des siècles. Les sections qui traitent de la peinture et de la calligraphie chinoises sont particulièrement intéressantes et attrayantes. J'ai été notamment captivée par les carapaces de tortues qui servaient à la dynastie Shang d'oracle; ses membres consultaient ainsi leurs ancêtres avant d'entreprendre toute action importante. Les pièces de jade – alors plus prisé que l'or ou l'argent – font aussi l'attrait de Trésors de la Chine.
Le parcours se conclut sur une bonne note: le conservateur a fait le choix éclairant de mettre le tableau d'un artiste chinois contemporain comme point final. L'oeuvre Neige du printemps de Wu Guangzong conclut magnifiquement l'exposition, consolidant dans la technique du peintre la Chine d'hier et de demain.
Cette aventure se poursuivra donc en 2008 avec la phase deux du projet: le Musée national de Chine de Beijing accueillera en son enceinte une exposition sur les trésors des Premiers peuples du Canada. Le MCC puisera dans son imposante collection d'artefacts autochtones, qui remontent jusqu'à 20 000 ans avant notre ère. 150 objets dont 10 chefs-d'oeuvre d'une grande valeur reflèteront la culture et la diversité des peuples autochtones, à travers des thèmes tels la gloire des chasseurs et des guerriers des prairies, l'habileté des anciens agriculteurs du Nord, etc. L'exposition sera présentée dans la capitale chinoise alors qu'elle sera l'hôte des Jeux olympiques d'été. www.civilisations.ca.
CONTES ENGAGÉS
Petronella van Dijk |
La saison 2007 des Contes nomades de la Quatrième salle du CNA prend fin le 18 mai prochain à 20h avec le spectacle Récits de guerre, mais de paix… de la conteuse engagée Petronella van Dijk. Accompagnée de Danielle Tremblay à l'improvisation vocale, Petronella puise dans la littérature et l'histoire de l'Europe pour suivre le chemin de la paix avec des récits parfois durs, mais criants de vérité.
PHASE "TÊTARD"
Constant Bernard, Vincent Poirier et Nathaly Charrette dans Légendes de crapauds… |
Vox théâtre présente un laboratoire d'exploration "phase tétard" pour la création Légendes de crapauds (mensonges ou vérités), qui prendra l'affiche lors de sa saison 2007-2008. Le spectacle sera composé d'épisodes de quatre minutes qui rapportent des récits loufoques, des souvenirs ambigus et des hantises dans une formule "haut-parleur" qui s'adresse à un jeune public. Trois comédiens s'adressent directement au spectateur, sous la direction de Pier Rodier. Le 17 mai à 19h au Studio de La Nouvelle Scène. www.voxtheatre.ca.
Il est temps d’oublier toutes les productions capitalistes de la Chine d’aujourd’hui que l’on retrouve dans tous les magasins à 1 dollar, pour se replonger, en toute recherche d’authenticité, dans les merveilles culturelles de la Chine antique, comme la calligraphie, les poteries et scènes sur soies. Il nous faut redécouvrir les vrais trésors de la Chine antique qui constituent un des plus fabuleux patrimoine culturel de la planète. En le chérissant, nous continuerons à le protéger. Nous devons louer les efforts des deux conservateurs de Musées qui organisent ces échanges d’expositions sur leur pays respectif. Ce patrimoine chinoix appartient un peu à celui du Canada, compte-tenu de l’importance, dans notre pays, de la communauté chinoise canadienne et de sa langue. Une exposition à voir sans faute!
Pour mieux comprendre les autres, quoi de mieux que les contes nomades ?
L’oralité est une façon toute simple de comprendre l’étranger, l’autre. En cela que dans notre langue, le récit nous rapproche de la réalité d’ailleurs. Qui n’aime pas se faire raconter un événement ? Le conte nous séduit depuis que nous sommes enfants.
Puisqu’il faut la guerre pour faire la paix, livrons-nous-y allègrement avec Pétronella.
Quand je vais visiter une exposition à un Musée, je n’aime pas m’astreindre à lire tous les petits écriteaux qui décrivent chaque objet exposé. Mais, quand un audioguide est disponible, je m’empresse de l’utiliser car ça me permet de plus me concentrer visuellement sur les oeuvres tout en ayant une explication adéquate de leur provenance.
Légendes de crapauds, c’est à découvrir où se situe, le vrai ou le faux? L’onirique, d’avec la réalité, sinon le mensonge d’avec la vérité? Savoureux mélange, tout à fait essentiel, pour tenir en haleine, un jeune public, friand d’histoires savoureuses. Serait-ce une légende, un récit, de l’improvisation? Qu’importe, le plaisir n’est, que le fruit des sourires éclatés. Une très belle initiative, qui se doit d’être soulignée! Félicitations aux trois comédiens : Constant Bernard, Vincent Poirier et Nahaly Charrette, de garder encore la magie, pour fabriquer, de magnifiques souvenirs.
Il est difficile de caractériser une exposition de par sa chaleur ou sa froideur. La culture de la Chine étant bien différente de la nôtre, nous ne pouvons pas définir la chaleur de la même manière. Pour nous occidentaux, surtout Québécois, qui avons une approche très amicale de la culture, il est évident que le rouge et le jaune de la Chine nous frappe de pleins fouets quand nous sommes habitués aux coloris plus traditionnel des expositions occidentales.
J’irai voir cette exposition pour donner une autre couleur à ma culture, une autre facette à ma vision de la Chine. Car après tout, au delà des apparâts se cachent toujours le coeur même d’une civilisation.
Ces jours-ci, à la salle du CNA, j’ai entendu un conteuse nous parler de paix, tout en nous racontant la guerre dans un spectacle intitulé: Récits de guerre mais…de paix. Ce ne sont pas des contes à dormir debout que nous avons entendus, là! Croyez-moi…
Petronella van Dijk a pris des chemins pacifiques à travers les sentiers de son existence pour tenir son engagement de nous donner envie de suivre la voie de la paix grâce à des récits parfois difficiles à entendre , mais hélas, tellement vérédiques. Accompagnée de Danielle Tremblay qui nous apporte la dimension auditive et sonore, elle nous guide à travers les méandres de l’ histore et de littérature européenne.