Les plaines LeBreton revivent… Elles seront bientôt le théâtre de spectacles à grand déploiement et de festivals d'envergure.
Est-ce que les spectateurs saisiront le symbolisme historique d'une telle renaissance lorsqu'ils fouleront le sol de ce "quartier disparu", considéré comme l'un des plus vieux du Canada? Songeront-ils que ce secteur, fondé en 1800, abritait autrefois la plupart des travailleurs affectés à la construction du canal qu'avait entreprise le colonel John By pour relier les rivières Outaouais et Rideau? Auront-ils conscience que des familles entières ont été dévastées après que le quartier eut été réduit en cendres par l'immense feu qui ravagea Hull en 1900 – puis rebâti pour finalement connaître l'expropriation dans les années 60? À moins d'avoir lu le dernier roman de Daniel Poliquin, La Kermesse, qui les fait revivre prestement, ou de s'intéresser de près à l'histoire de la ville d'Ottawa, monsieur ou madame Tout-le-monde en sait bien peu sur le Flatte LeBreton, comme on le désignait autrefois.
La Commission de la capitale nationale (CCN) ne laissera toutefois pas le visiteur dans l'ignorance puisque, dans le nouveau parc riverain longeant la rivière Outaouais, des panneaux d'interprétation informeront le promeneur sur l'histoire des Plaines et leur renaissance. Ce sentier récréatif fait partie du plan de réaménagement entrepris depuis 1990 par la Commission afin de faire revivre ce bout de terre par la création d'un quartier urbain privilégiant les espaces verts. Son plan comprend la décontamination des sols, la construction de parcs, de logements, de bureaux et de commerces. La Commission a aussi effectué depuis 2001 des fouilles archéologiques sur ce terrain "fertile" quoique contaminé, récupérant quelque 180 000 artefacts – la plupart issus de l'Occidental Hotel, construit en 1878 et détruit en 1900.
Projet le plus éblouissant: le parc des Plaines-LeBreton qui est fin prêt pour accueillir des milliers de spectateurs sur son terrain de 3,6 hectares, constituant ainsi le plus grand site de rassemblement culturel de la capitale.
Premier événement d'envergure à élire domicile sur les désormais fastes Plaines: Opéra sous les étoiles, les 29 et 30 juin dans le cadre du 150e anniversaire du choix de la capitale. Le parc se transformera ainsi en théâtre en plein air avec scène ultramoderne pour accueillir le chef d'orchestre de grande renommée Richard Bradshaw, qui dirigera le Choeur d'Opéra Lyra Ottawa et l'orchestre de la Compagnie d'opéra canadienne (COC). Parmi les chanteurs canadiens à se produire lors du concert: la soprano Isabel Bayrakdarian, le baryton Russell Braun, le ténor David Pomeroy ainsi que quelques étoiles montantes. L'animation est assurée par Georges Nicholson d'Espace musique et les oeuvres interprétées vont de Verdi à Rossini, de Bizet à Bellini et de Moussorgski à Mozart. Ces concerts gratuits se greffent en outre aux festivités de la fête du Canada programmées par la CCN.
Toujours dans le cadre du 150e, l'Orchestre du Centre national des Arts (OCNA) présente, du 19 au 22 juillet, un premier festival de concerts extérieurs avec ses musiciens et orchestres invités, dans le cadre enchanteur des plaines LeBreton. À cette occasion, l'OCNA sera dirigé par le chef britannique James Judd dans un concert avec le pianiste Marc-André Hamelin et oeuvrera également aux côtés de l'ensemble folk-celtique-rock Spirit of the West, suivi de Kevin Hearn et de son band Thin Buckle. Aussi au programme, l'Orchestre symphonique d'Ottawa et l'Orchestre de la francophonie canadienne. www.1857.gc.ca
Un peu plus tôt en juillet, du 4 au 15, le Bluesfest d'Ottawa se réapproprie le gazon des Plaines, lui qui y avait niché de 1999 à 2001. Grand soulagement pour les organisateurs qui commençaient à se trouver trop à l'étroit à la Plaza des festivals, jouxtant l'hôtel de ville. Ce nouvel emplacement pourra ainsi accommoder les centaines de milliers de festivaliers qui sont plus nombreux d'année en année, avec ses différentes scènes entourant le Musée de la guerre. www.ottawabluesfest.ca
On a donné une seconde vie aux plaines LeBreton, il n'appartient plus qu'aux citoyens de la région de la capitale nationale de se les réapproprier!