Les artistes des arts de la scène de l'Outaouais s'assemblent et se rassemblent autour d'un projet commun: le Réseau des arts de la scène de l'Outaouais (RASO). Les travailleurs des domaines de la musique, du théâtre et de la danse de la région ne s'étaient pas réunis sous une même bannière depuis des décennies, une association semblable remontant aux années 80. Il était temps! Il était grand temps!
Il ne faut pas se leurrer, les arts de la scène en arrachent en Outaouais. Les artistes sont légion, le domaine bouillonne, mais il manque à la liste d'ingrédients la poudre à pâte qui ferait lever le gâteau. En d'autres mots, la région doit se gréer d'outils mobilisateurs afin que ses artistes puissent vivre de leur art, que les médias et le public d'ici s'y intéressent davantage, etc.
En effet, aussi nombreux soient les artistes en Outaouais, la majorité souffre de sous-financement des gouvernements; peine à avoir accès aux grandes salles de spectacle; fait face à une carence de lieux de création, de diffusion, d'entreposage; nécessite un coup de main au chapitre de la diffusion et de la promotion. Ces manquements, il y a longtemps que le Conseil régional de la culture de l'Outaouais (CRCO) s'y intéresse et en dégage des pistes de solution. Le RASO en est une.
Le projet débutait en janvier de cette année alors que les différents intervenants de l'industrie musicale régionale se réunissaient autour d'une table. À l'issue de 14 réunions de réflexion, de discussion, de brassage d'idées et de partage d'expériences, l'assemblée prenait la décision de fonder une formule «qui ne serait ni une association, ni un regroupement – aux structures jugées trop lourdes -, mais un réseau». Les disciplines du théâtre et de la danse – qui ont généralement les mêmes enjeux – se joignaient à eux en mai et le RASO fut baptisé et incorporé en juillet dernier.
Avec pour mission le réseautage, la défense et la promotion des arts de la scène en Outaouais, le RASO tenait sa première assemblée annuelle dimanche dernier. À cette occasion, un conseil d'administration provisoire composé de sept membres a été élu, de sorte que chacun représente une sphère d'activité particulière: Catherine Rousseau représente le théâtre; Sylvie Desrosiers, la danse; Jo-Anne Donoghue, l'artiste; François Dubé, la musique; Lisette Brisebois, la production; Michel Gervais, la diffusion et Guillaume Houët, la technique et logistique.
Déjà, le nouveau CA et les 34 premiers membres inscrits ont suggéré quelques idées de projets tels qu'un événement annuel comprenant une foire et des vitrines avec des produits dérivés (t-shirts, disques, téléchargement de musique et d'extraits vidéo), rencontres saisonnières de type «5 à 7», etc.
3,2,1, action!
Ainsi, le RASO s'inscrit déjà dans l'action, avec une structure flexible et un mandat clair. On sent dès lors une volonté de fer de la part des intervenants à l'égard des différentes difficultés qu'ils choisissent d'affronter ensemble. Plusieurs défis de taille les attendent, dont celui de développer un réel marché local où les artistes et les producteurs de la région se tiennent main dans la main afin qu'ils rayonnent non seulement ici, mais aussi à l'extérieur du territoire (et même jusque de l'autre côté de la rivière!). Beau défi. Belle gang. Et si on dit entend souvent que l'on doit le succès à un bon entourage, à un «réseau» de bonnes connaissances, voilà que les artistes de la région se donneront les moyens de pouvoir en dire autant. Tous les éléments peuvent ainsi jouer en leur faveur grâce à ce nouveau partage d'outils et de passions. Plus d'info: http://www.crco.org/