22 avril 2008. Jour de la Terre. À la télé, à la radio, dans les journaux, on affiche des couleurs verdoyantes et on donne des conseils pratico-pratiques pour poser des gestes concrets à l'endroit de notre planète de plus en plus malade. Des sondages paraissent aussi: les Québécois ne seraient pas aussi écolos qu'ils le prétendent ou même qu'ils le croient! (Toujours bien intentionnés, ces Québécois, n'est-ce pas?)
Mais avant de se «casser le bicycle» à estimer ce qui est fait à l'échelle planétaire, nationale ou provinciale, ne devrait-on pas se préoccuper de faire reverdir notre propre jardin, dans notre cour à nous? Un sujet que l'organisme du Jour de la Terre a certes dans sa mire puisqu'il a choisi l'«écomunicipalité» comme thématique 2008-2009. Encourager les villes à être plus responsables, à écouter les préoccupations citoyennes, à transiger vers un développement durable respectueux de l'environnement, à se positionner comme leaders environnementaux favorisant la prise de conscience collective… Voilà seulement quelques objectifs inscrits au programme. Heureusement, cette organisation ne se contente pas de promouvoir la pensée verte pendant une journée, elle le fait toute l'année (www.jourdelaterre.org).
Arriver à faire reverdir son propre jardin, c'est aussi faire reverdir son portefeuille en pensant à l'achat local, au commerce équitable et à l'agriculture biologique, entre autres. La plupart des citoyens de notre coin de pays recyclent, de plus en plus compostent, mais qu'en est-il de la consommation responsable? Il semblerait qu'elle soit la prochaine étape de sensibilisation sur l'échiquier mondial. Acheter vert. Comment s'y prendre? L'industrie est-elle adaptée pour que ces «choix autres» se fassent sans trop de casse-têtes, sans trop vider sa tirelire dorée? Non. «La guerre des bas prix n'existe pas encore dans l'univers de la production verte», révèle le fort pratique guide Acheter vert de la collection Protégez-vous, en collaboration avec ethiquette.ca. Selon ce dernier guide complémentaire en ligne, un achat vert coûte en moyenne 35 % de plus. Les bourses n'ont pas toutes les moyens de sauver le monde à ce prix-là, mais un petit geste par jour, voire par mois, permet déjà de faire bouger des montagnes (ou plutôt de les sauver!).
Dans un monde idéal, le consommateur réfléchirait avant chaque achat afin de choisir des contenants intelligents, en y allant selon ses besoins tout en essayant d'éviter le gaspillage.
En cette semaine de l'action verte mondiale, de petites fleurs ont poussé sur notre parterre en Outaouais, nous permettant de «choisir autrement». Je les partage ici avec vous.
La Récup' en art
Le Salon des artisans récupérateurs de l'Outaouais tiendra sa deuxième édition les 26 et 27 avril prochains. Cette initiative est celle de Véronique Bérubé, une dessinatrice de mode qui a fait le choix de la récup' en 2002. Parce que choix, il y a. Travailler avec des matières recyclées en artisanat, c'est oeuvrer avec une pluie de contraintes, qui a pour effet de rendre chaque pièce «unique». Elle qui travaillait pour un importateur faisant affaire en Chine et en Inde a voulu faire «quelque chose ayant un impact plus minimal sur la Terre. Faire [s]on geste vert créatif». Lasse de devoir toujours se rendre à Montréal pour participer à des expositions d'artistes de la récupération, elle fondait tout bonnement l'an dernier un salon du genre en Outaouais. Son projet a fait du bruit, et voilà que plus d'une quarantaine d'artisans – dont une vingtaine de l'Outaouais – présenteront leurs créations faites à partir d'objets recyclés. Plusieurs disciplines seront à l'honneur: le bijou, la sculpture, la céramique et les objets utilitaires, la mode et les accessoires, les textiles et papiers, les meubles et luminaires, sans compter le coin des petits! En plus des kiosques d'artisanat, une exposition des 50 pièces primées par le Concours international de jouets fabriqués à partir de matériaux récupérés sera présentée, en collaboration avec le Club 2/3, une division jeunesse d'Oxfam-Québec. «On a des pièces de partout dans le monde, avec des fiches descriptives sur [leur] auteur et son pays d'origine», précise Véronique Bérubé, qui a comme projets d'ouvrir une boutique d'articles de Noël verts en décembre et d'avoir une section «galerie d'art» au Salon en 2009. À la salle des Fêtes de la Maison du citoyen samedi et dimanche de 10h à 17h. Café Gaïa sera sur place avec ses succulents mets végé. L'entrée est libre. www.artisans-recup.com
La Belle verte!
Une autre belle nouvelle verte à Gatineau cette semaine: le Dépanneur Sylvestre a procédé à l'ouverture officielle de La Belle verte, un prêt-à-manger santé et végétarien qui fait la part belle à l'alimentation vivante et créative. Après des rénovations qui ont revampé la partie «dépanneur» en y adjoignant de petits comptoirs, l'espace du 9, rue Fortier est fin prêt à recevoir les dîneurs du lundi au vendredi de 9h à 20h et les samedis et dimanches de 9h à 14h. Le menu est constitué de jolies salades aux noms colorés, de sandwichs consistants, de sushis inventifs, de bols et rouleaux de riz invitants, sans oublier les desserts crus, santé et décadents ainsi que le bar à smoothies. Et ce, à petits prix: ils se détaillent à 3 $, 5 $, 6 $ ou 8 $. La Belle verte se donne un petit mois de rodage avant d'inviter officiellement les journalistes à une journée de dégustation, mais gageons que la rumeur va les atteindre bien avant cela!
En outre, l'organisme communautaire poursuit ses activités et repas hebdomadaires, dont vous pouvez suivre le fil au www.depanneursylvestre.net