Le Grand Rire de Gatineau mise sur les spectacles intérieurs cette année avec notamment un hommage à Charlie Chaplin. © Larry Rochefort / Stigmat Photo
Le Grand Rire de Gatineau propose une version allégée de son festival pour sa quatrième édition à Gatineau. Étalé sur trois jours, du 2 au 4 juillet, le festival d'humour a effectivement décidé d'abolir son volet extérieur qui comprenait spectacles gratuits, animation et arts de la rue. Des compressions budgétaires sont à l'origine de ce remodelage qui concerne aussi l'édition de Sherbrooke – alors que celle de Québec sera en revanche plus importante qu'à son habitude, célébrations du 400e obligent. Joint au téléphone, le président-directeur général de l'événement, Sylvain Parent-Bédard, qualifie comme «année de transition» cette édition minceur. Année qui se soldera par une décision quant à l'avenir du volet extérieur. «Sur le plan financier, c'était plus difficile d'année en année et on a décidé de miser sur une programmation solide en salle avec des revenus de billetterie», assure-t-il.
Le retrait du commanditaire présentateur du volet extérieur – Réno-Dépôt pour ne pas le nommer – a certes été une grosse épine au pied de l'organisation, mais M. Parent-Bédard assure que ce n'est qu'une partie du problème. Les demandes placées à la Ville de Gatineau et aux associations de commerçants n'ayant pas donné les réponses escomptées pour «présenter un événement extérieur de qualité», selon lui. Quant aux arts de la rue, le président assure que ce volet sera irrémédiablement supprimé, le Grand Rire désirant se consacrer aux spectacles sur scène exclusivement.
Face au succès que connaissent les grandes villes québécoises avec leur festival d'humour – pensons à Juste pour rire pour Montréal et au Grand Rire de Québec -, force est de constater que Gatineau n'est pas arrivé à faire lever son festival jusqu'à maintenant. Devant cette édition réduite, la Ville aurait annoncé qu'elle coupait sa subvention de moitié (20 000 $ plutôt que les 55 000 $ des années précédentes). «C'est une déception, mais on accepte la décision et on souhaite travailler main dans la main avec la Ville pour revenir plus forts l'an prochain», affirme M. Parent-Bédard.
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«On a perdu quelques dents, mais le rire se poursuit avec ces quelques dents en moins», comme le disait en rigolant le fier animateur de l'unique gala du Grand Rire de Gatineau, Martin Petit, sur les ondes de Radio-Canada Ottawa le 3 juin dernier. C'est entouré de François Massicotte, François Léveillée et Réal Béland, entre autres, qu'il s'en donnera à cour joie à la salle Odyssée le 2 juillet pour ouvrir le festival.
Le duo d'humoristes Les Machines de l'humour offrira un spectacle gratuit à la salle Jean-Despréz le 3 juillet. Enfin, le clou de cette édition: l'hommage symphonique à Charlie Chaplin avec la présentation du film The Circus, alors que l'Orchestre symphonique de Gatineau en interprétera la bande originale. Un montage d'images comprenant des photos exclusives de la famille Chaplin et un témoignage livré par Yvon Deschamps – fan invétéré de ce génie du cinéma – fait aussi partie de la présentation.
À voir le prix du billet du gala et le choix de clore le festival avec un concert symphonique, force est d'admettre que l'organisation ne semble pas miser sur les familles, le jeune public ou les personnes à revenu plus modeste… Ceux-ci se rabattront plutôt sur les spectacles d'humour moins coûteux et les événements présentés gratuitement à Gatineau… Mais il manquera très certainement un peu de cet esprit si convivial qui me plaît tant dans ces festivités estivales de l'humour: cette ambiance de fête urbaine, clownesque et magique que le festival Juste pour rire produit avec brio année après année. Est-ce que Gatineau arrivera un jour à avoir un festival d'humour estival? Espérons que dès l'an prochain, il nous sera permis d'espérer de nouveau… Info: www.grandrire.com