<p>Les feuilles n'ont pas amorcé leur magnifique métamorphose que déjà, on sent le vent d'automne souffler en notre direction. Les saisons radio et télé démarrent en trombe; la rentrée scolaire s'entame; et la rentrée culturelle cogne à nos portes. À observer l'étendue du paysage culturel de la région, on constate avec désolation qu'il a subi des transformations: des chênes que l'on croyait retrouver indemnes ont perdu des bouts d'écorce…</p>
<p><a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/maisonMani.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/maisonMani.jpg" border="0" alt="" /></a><span style="FONT-SIZE:8pt;FONT-FAMILY:'Univers 45 Light';mso-fareast-font-family:'Times New Roman';mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:FR;mso-bidi-font-family:'Times New Roman';mso-bidi-language:AR-SA;">Maison de la culture Vallée-de-la-Gatineau</span></p>
<p><strong>Suivre le FIL…</strong></p>
<p>Surprise de ne pas retrouver sur le Web, à son site d'hébergement habituel, ce festival de films que j'affectionne tant, je démarre ma petite enquête… Que se passe-t-il donc avec mon chouchou, le Festival Images et Lieux (FIL) de Maniwaki? Un appel logé à la Maison de la culture Vallée-de-la-Gatineau où se tenait en grande partie le FIL, inquiète. La présidente du conseil d'administration, <strong>Emmanuelle Michaud</strong>, jointe au téléphone, vient confirmer le message de la boîte vocale et en rajoute: la Maison a suspendu ses activités temporairement; tous ses employés ont dû être mis à pied. La nouvelle surprend, d'autant plus qu'elle n'a pas été annoncée dans les médias d'Ottawa ou de Gatineau jusqu'à présent.</p>
<p>Le sous-financement de la part du gouvernement et de la municipalité serait au cœur du bobo de l'organisme qui doit gérer un budget global de 270 000 $. Une fusion, en 2005, avec la compagnie Comi-Art Inc. avait fait de la Maison le seul organisme québécois à être propriétaire de son bâtiment dont la gestion gruge plus de 45 000 $ par année. De déficit en déficit, les membres du conseil d'administration se rendaient donc à l'évidence en mai dernier: ils ne pouvaient mettre la machine en marche pour la tenue d'une cinquième édition du FIL à coups de publicité et de commandites alors que la Maison coulait à flots (le déficit total de l'an dernier dépasserait les 100 000 $, selon Mme Michaud).</p>
<p>La nouvelle a quand même circulé localement; une pétition a recueilli 3500 noms, et une marche de solidarité a été organisée. Après l'assemblée générale annuelle au printemps, le conseil d'administration s'est mis à travailler sur un plan de relance pour le financement des comptes à payer et le financement à long terme de ses activités qui regroupent des spectacles en chanson, musique, théâtre, humour, ainsi que des projections de films, de documentaires et de courts métrages. «On doit se concentrer sur une chose à la fois et mettre toutes nos énergies à relancer la Maison de la culture, à signer de bonnes ententes solides. Et revenir encore plus fort avec la cinquième édition du FIL en 2009.» Le CA s'apprête ainsi à cogner à différentes portes, dont celles de la Ville de Maniwaki et de la Conférence régionale des élus de l'Outaouais. La Maison de la culture reçoit présentement 44 000 $ du ministère de la Culture. La MRC de la Vallée-la-Gatineau a, quant à elle, révisé, en 2007, le mince montant de 5000 $ octroyé annuellement en offrant une quote-part de 43 000 $ pour le fonctionnement de la Maison. </p>
<p><strong>Reprendre le FIL</strong></p>
<p>Depuis le jour 1, le FIL a enthousiasmé ses festivaliers qu'ils soient du coin ou de l'extérieur. Aussi modeste qu'il soit, cet événement enchante par son cadre champêtre, sa programmation mettant à l'avant-plan le cinéma rural et ses invités de marque qui ont à cœur ce que plusieurs considèrent à défaut comme un sous-genre. Tour à tour, Chloé Sainte-Marie, Jean-Nicolas Verreault, Geneviève Brouillette et Ken Scott ont agi à titre de fier porte-parole du festival qui a mis à l'horaire des petits chefs-d'œuvre de documentaires (<em>Phoques, le film</em>, <em>Ici Najac, à vous la terre</em>, <em>Panache</em>…) et des petits bijoux de fictions (<em>Saints-Martyrs-des-Damnés</em>, Villa Paranoïa, <em>Nuovomondo</em>…).</p>
<p>Le spectacle de <strong>Jonathan Painchaud</strong> serait à l'horaire de la salle Gilles-Carle le 5 décembre; Mme Michaud compte bien en faire l'événement de relance de la Maison. D'ici là, un spectacle-bénéfice prendra également place cet automne, et une rencontre entre le ministère de la Culture, le Cégep de l'Outaouais et le conseil d'administration de la Maison déterminera le véritable sort du FIL: est-ce que l'événement survivra? Deviendra-t-il bisannuel, permettant ainsi à ses organisateurs de bâtir des programmations encore plus solides? Sera-t-il déplacé du mois de septembre au mois de mai pour faciliter le travail des étudiants du Cégep qui produisent un volet courts métrages?</p>
Perdre le FIL…
Mélissa Proulx