<p><span style="FONT-SIZE:12pt;FONT-FAMILY:'Univers 45 Light';mso-fareast-font-family:'Times New Roman';mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:FR;mso-bidi-font-family:'Times New Roman';mso-bidi-language:AR-SA;"><a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_fouhseW.jpg.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_fouhseW.jpg.jpg" border="0" alt="" /></a>Tony Fouhse, <em>ACCROS (Jessica + Melissa)</em>, 2007, collection de la Galerie d'art d'Ottawa, acquisition grâce au Conseil des arts du Canada, 2008.</span></p>
<p>Ennuyante, Ottawa? Certainement pas. C'est pourtant la réputation que lui réservent la plupart de ses villes cousines, qui la jugent bien belle et proprette, mais plate à mourir! Jean-René Dufort s'est d'ailleurs payé la traite à plus d'une reprise sur le dos d'Ottawa – se déguisant pour déambuler devant le parlement, essayant de lui donner un peu de pep. Le raccourci est facile: Ottawa, ville de fonctionnaires où tout s'éteint dès 16h, alors que les travailleurs somnolents regagnent leurs luxueuses chaumières pour siroter quelques verres de rouge LCBO et regarder le journal télévisé du soir, entre deux parties d'échecs et de sudoku!? Oui, d'accord, les chèques de paie du cinquième de la population ottavienne et gatinoise sont signés par l'État canadien, mais cela ne fait pas l'identité d'une ville pour autant!</p>
<p>Tel que démontré par le poète <strong>Rob McLennan</strong> dans son livre <em>The Ottawa City Project</em>, ou tel que décelé par <strong>Arthur Montague</strong> dans le <em>Ottawa Book of Everything</em>, Ottawa la fébrile est plurielle et constituée de paradoxes. Cela entraîne certes un manque de ralliement chez ses citoyens et l'inexistence d'un lieu où les deux solitudes se rencontreraient. Cette carence de camaraderie est une blessure stagnante sur la cuisse d'Ottawa la jolie, qui revêt pourtant fièrement le pansement du bilinguisme… Mais si les Ottaviens souffrent d'un déficit de dynamisme, ils ne manquent certainement pas de volonté et de créativité, comme en témoignent les artistes de la capitale depuis des lustres.</p>
<p>Un concentré de cette sensibilité artistique pourra être apprécié dès le 5 septembre, alors que la Galerie d'art d'Ottawa inaugurera l'exposition <em>Signes. Le Projet Ville d'Ottawa</em>, où 17 artistes jettent un regard neuf sur la ville, débusquant ses facettes cachées ou négligées. La commissaire <strong>Emily Falvey</strong>, elle-même poète, s'est inspirée du livre de poèmes de Rob McLennan pour explorer la ville, avec des artistes visuels cette fois. Ainsi, elle a regroupé des œuvres où les artistes se font tour à tour archéologues ou anthropologues, telles les photographies numérisées de <strong>Lorraine Gilbert</strong>, qui a scruté les sols contaminés des plaines LeBreton; les estampes de <strong>Pat Durr</strong>, réalisées à partir de débris et d'objets trouvés; la vidéo de <strong>Greg Hill</strong>, qui a conçu un canot en boîtes de céréales afin de se rendre à l'île Victoria pour y planter un drapeau amérindien; les photos en noir et blanc de <strong>David Barber</strong> sur les dessous de son quartier; celles de <strong>Justin Wonnacott</strong>, qui s'intéresse aux ruelles et aux lieux en apparence inhabités; ou encore celles de <strong>Tony Fouhse</strong> de la série <em>User</em>, avec ses portraits de junkies, s'inspirant des poses de la Renaissance ou du classicisme.</p>
<p>Rarement joli, certes, mais tellement plus proche d'Ottawa l'authentique, avec ses belles et ses moins belles facettes. «Ça permet de jeter un regard sur la galerie municipale, qui vit dans l'ombre de ce qui se fait dans la capitale, dans l'ombre de ses musées et galeries nationaux. Les artistes démontrent ainsi une vérité dissimulée de la vie locale ou régionale», observe <strong>Véronique Couillard</strong> de la Galerie d'art d'Ottawa. À noter que la galerie célèbre son 35<sup>e</sup> anniversaire le 4 septembre avec une grande fête ouverte au public sous le thème des années 80! Info: <a class="" title="www.ottawaartgallery.ca" href="http://www.ottawaartgallery.ca/" target="_blank">www.ottawaartgallery.ca</a></p>
La face cachée d’Ottawa
Mélissa Proulx