Sur le fil

Mon grain de sel…

<p>… dans une mer d'eau salée! Bon, j'en vois déjà certains lever les yeux au ciel en constatant qu'une chronique de plus porte sur les compressions fédérales dans le domaine des arts et de la culture. Mais que voulez-vous? Je bosse à promouvoir les artisss' tous les jours ouvrables de ma vie! Et comment ne pas se sentir d'autant plus immergée par leurs revendications cette semaine, à un moment où enfin «Ottawa, la rigide» se lève debout!</p>
<p>Effectivement, on assiste ces jours-ci en quelque sorte à une convergence de rassemblements, alors que s'ouvre mercredi au Théâtre français du CNA le spectacle-événement <em>Manifeste!</em> – qui arbore toutes les allures d'un mini-festival. L'événement donne une tribune renouvelée aux paroles militantes d'hier et un porte-voix aux prises de parole d'aujourd'hui. Le directeur artistique <strong>Wajdi Mouawad</strong> joint ainsi le geste politique au geste artistique en un seul et même lieu symbolique. «Dans la ville la plus politique, on va faire en sorte que l'art soit aussi politique que la ville elle-même», exprimait-il à la conférence de presse de lancement, lui qui, avec les membres de <strong>Loco Locass</strong>, <strong>Herménégilde Chiasson</strong> et <strong>Jacques Proulx</strong>, fait partie des «invités d'un soir» qui livreront un manifeste actuel. Ces penseurs qui se tiennent debout n'aborderont pas directement la crise qui touche le milieu des arts présentement, mais il ne fait aucun doute que leurs voix renverront inévitablement à la situation actuelle… «Toc, toc, toc», fait la conscience.</p>
<p>Le jour même de l'ouverture de <em>Manifeste!</em> se prépare le rassemblement orchestré par le regroupement <a class="" title="Vote culture!" href="http://voteculture.ca/" target="_blank">Vote culture!</a>, invitant la communauté ottavienne à une activité de réflexion et de discussion sur les compressions. J'écris ces lignes le jour même de cet événement se soldant par une marche au parlement, mais je vous invite à visiter mon blogue, où je mettrai en ligne, le jour suivant, des commentaires recueillis à cette occasion.</p>
<p>***</p>
<p>Ainsi, l'eau frétille enfin dans la bouilloire de la capitale fédérale, ce lieu même où les décisions sont prises, cette ville même que l'on cite à profusion pour évoquer toutes les décisions: Ottawa, la responsable! Mais est-ce que les artistes ottaviens vont se faire entendre? Jusqu'à maintenant, on ne peut pas dire que les regroupements d'artistes aient réussi à toucher la population, à lui faire comprendre qu'elle est concernée par le problème. Si les artistes sont d'inestimables communicateurs ayant à leur disposition des armes puissantes, tous ne sont pas aussi doués en politique. Certaines interventions n'ont contribué qu'à refermer le dialogue entre le public et les artistes – notamment le rapprochement qu'ont osé certains manifestants montréalais entre les coupes du gouvernement conservateur et le régime nazi… Heureusement, les artistes varient leurs actions et finiront peut-être par briser le vernis sous lequel trop de détracteurs les ont «peinturés dans le coin».</p>
<p>Je me mords les doigts chaque fois que j'en entends qui prétendent que les artistes se plaignent le ventre plein, mais au moins, ça alimente le débat et montre que même les détracteurs sont prêts à faire de la culture un sujet électoral. Et qui sait, peut-être qu'à force de débattre, ces frustrés impénitents songeront à la dernière fois qu'une œuvre artistique les a remués. Espérons pour eux que ça ne remonte pas à la prime enfance! «Toc, toc, toc», fait la conscience.</p>
<p> </p>
<p> </p>