<p><a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_androgynyW.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_androgynyW.jpg" border="0" alt="" /></a></p>
<p>© Sgt Serge Gouin, Rideau Hall </p>
<p>Je n'avais jamais posé les pieds sur les terres de Son Excellence. Jamais mes pas ne m'avaient menée à Rideau Hall. On m'avait certes vanté ses majestueux jardins, ses concerts d'été et ses cérémonies grandioses, mais jamais mon intérêt n'avait été suscité au point que j'aille cogner à la porte du 1, promenade Sussex. Jusqu'à ce qu'on m'invite à l'inauguration de l'œuvre <em>Androgyny</em> de Norval Morrisseau dans la Salle de bal…</p>
<p>Une visite de la parenté me poussera ensuite à faire la visite conventionnelle de la résidence, tournant principalement autour des fonctions de madame… Au-delà de l'architecture et des impressionnantes salles, j'ai été agréablement surprise de la quantité et de la qualité des œuvres d'art sous cet imposant toit! Qui aurait dit que Rideau Hall était une destination muséale avec des œuvres d'artistes canadiens réputés tels que Robert Davidson, Emily Carr, Wanda Koop, William Kurelek, Jean Paul Lemieux, Jean-Paul Riopelle, pour ne nommer que ceux-là? Et qu'il tient des expositions temporaires et itinérantes à longueur d'année – jusqu'à la fin octobre: <em>Trace et mémoire</em>, une collection issue de Terre-Neuve? Et à en croire le peu d'inscriptions aux visites-discussions sur l'art, il apparaît que cette richesse est méconnue des touristes et résidents de la capitale.</p>
<p>Dès l'entrée, la simple visite de routine permet notamment de découvrir la galerie des portraits de gouverneurs généraux canadiens au Salon de réception – une Jeanne Sauvé sculpturale quoique imprégnée de douceur, croquée par le sculpteur Edward Cleeve; un Jules Léger campé auprès de sa femme, cruciale lors de son mandat, par Jean Paul Lemieux; un Roméo Leblanc décontracté sur un fond rouge par Christan Nicholson. La question émerge: qui est-ce que <strong>Michaëlle Jean</strong>, éprise des arts, choisira pour esquisser le sien – le choix du portraitiste revenant aux gouverneurs généraux dans l'année suivant la fin de leur mandat? Voilà le genre de «discussion» et de constats pouvant être élaborés lors de la visite «discussion sur l'art», qui s'imposait à mon nez fouineur désireux de connaître ce que dissimulent les autres salles ouvertes au public.</p>
<p>Tout aussi impressionnante, la Salle de la tente exhibe les portraits des gouverneurs généraux britanniques, surmontés par le portrait de la reine Victoria. Tous les tableaux, à l'exception de deux, sont des copies, précisera le guide, après avoir identifié l'apport artistique de quelques-unes de ces personnalités.</p>
<p>Les deux salles suivantes sont les plus fascinantes de toutes: la première, la Salle de réception, permet d'admirer des œuvres du Torontois Jim Reid, de Jean-Paul Riopelle et trois des cinq tableaux en série du peintre ukrainien William Kurelek, en plus de meubles antiques datant de l'époque élisabéthaine. La salle suivante, le Salon Pauline Vanier, renferme un nombre impressionnant d'objets d'art, de meubles, de sculptures, de tableaux représentant chaque province et territoire du Canada – jusqu'au tapis crocheté arborant chacune des fleurs emblématiques canadiennes. </p>
<p>La visite se conclut dans la Salle de bal, où on se plaît à imaginer l'époque où elle servait de théâtre sous Lord Dufferin; à admirer et interpréter le tableau monumental de Morrisseau, faisant face, à l'autre extrémité de la salle, au portrait de la reine Élisabeth II en compagnie du duc d'Édimbourg, réalisé en 1979 par Jean Paul Lemieux. </p>
<p>***</p>
<p>Une simple visite de musée «discutée» d'où on sort enrichi, voilà ce que Rideau Hall propose. Et à voir les efforts qu'investit M<sup>me</sup> Jean dans la culture — Points des arts, dialogues jeunesse, arts urbains – notamment par l'entremise du site <a class="" title="www.ecoutedescitoyens.org" href="http://www.ecoutedescitoyens.org/" target="_blank">www.ecoutedescitoyens.org</a> (forums, blogue, clavardage), force est de constater que, comme quelques-uns de ses prédécesseurs, elle laissera sans doute ses traces en ce qui a trait au rayonnement des arts au Canada. On peut certes remettre en question le rôle d'un représentant de la reine au Parlement, mais on ne peut certes pas en faire autant de cet engagement. </p>
<p>Les visites-discussions sur l'art sont gratuites sur réservation. Info: <a class="" title="www.gg.ca" href="http://www.gg.ca/" target="_blank">www.gg.ca</a></p>
Musée du G.G.
Mélissa Proulx