<p><span style="FONT-SIZE:10pt;FONT-FAMILY:'Times New Roman';mso-fareast-font-family:'Times New Roman';mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:FR;mso-bidi-language:AR-SA;"><a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop1_halte.jpg.bmp"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop1_halte.jpg.bmp" align="left" border="0" alt="" /></a>Des cartes postales reprenant le slogan de la campagne seront distribuées dans les centres culturels francophones d’Ottawa.</span><span style="FONT-SIZE:14pt;FONT-FAMILY:'Univers 45 Light';mso-fareast-font-family:'Times New Roman';mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:FR;mso-bidi-font-size:12.0pt;mso-bidi-font-family:Arial;mso-bidi-language:AR-SA;"> </span> </p>
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<p>Dans le ventre de l'hôtel de ville d'Ottawa se tient, bien droit, un kiosque touristique… Sous les projecteurs, trois pans de mur étalent un assortiment de brochures faisant la promotion de 1001 activités – spectacles, festivals, événements, expositions, lieux à visiter, etc. – tenues dans cette grande ville désignée capitale nationale.</p>
<p>Non loin de ce montage organisé se fait à peine discrète la salle Andrew-S.-Haydon, celle-là même où les réunions du conseil municipal ont lieu, celle-là même où était déposée au début du mois l'ébauche du budget 2009 de la Ville, qui propose de réduire de 4,1 millions de dollars son financement pour les arts, la culture et le patrimoine – c'est 54 % de moins dans sa contribution, déjà jugée trop maigre par plusieurs. Parmi les plus grandes villes canadiennes, Ottawa serait celle qui alloue le plus petit pourcentage per capita dans le financement des arts.</p>
<p>Le milieu culturel de la région sort à peine du combat de l'élection fédérale où il a dénoncé les compressions qu'il reprend déjà les armes. Et c'est dans cette même salle qu'il a choisi de faire entendre sa voix mardi dernier lors d'une conférence de presse – première d'une série de mesures entreprises par un consortium d'organismes. «Ce n'est vraiment pas de gaieté de cœur que je suis ici aujourd'hui», ont martelé quelques-uns des panélistes invités à débattre une fois de plus de l'importance des arts – dont <strong>Julian Armour</strong> du Réseau des festivals d'Ottawa et du Festival canadien des tulipes, <strong>Francis Beaulieu</strong> du Muséoparc Vanier et <strong>Marie-Ève Chassé</strong> de Théâtre Action.</p>
<p>Les allocutions avaient effectivement un goût amer de déjà vu. Un mouvement semblable s'était levé pour les mêmes raisons en 2004 alors que le secteur des arts était menacé par des coupes municipales. Les protestations des citoyens et du milieu avaient cependant réussi à renverser la vapeur. Retour à la case zéro, maintenant. La situation semble encore plus critique et le cri du cœur, plus âpre.</p>
<p>Appuyant la majeure partie de leur argumentaire sur l'économie (tiens, tiens, c'est tendance!), les intervenants ont rappelé que selon une étude du Conference Board du Canada, pour chaque 1 $ investi dans les arts et la culture, on compte un retour de 3,15 $ en impôts et taxes et entre 11 $ et 20 $ pour l'ensemble des retombées économiques. D'autres ont rappelé que mettre la hache dans la culture, c'est punir d'autres secteurs d'activité tels que le tourisme, et tout ce que ça comprend en retombées pour les restaurants, hôtels, stationnements, etc. On a aussi insisté que le soutien municipal sert aussi de levier aux organismes dans leurs demandes de subvention aux autres paliers de gouvernement et partenaires privés.</p>
<p>Concrètement, ces compressions s'organisent comme suit: le financement octroyé aux organismes de soutien au patrimoine et aux festivals serait coupé à 100 %, celui de compagnies de théâtre ou d'un musée, de moitié. Pour Marie-Ève Chassé, directrice générale de Théâtre Action, cela fragilise encore plus le milieu francophone: «On regarde tout ça d'un œil très angoissé parce qu'Ottawa est le bastion francophone de l'Ontario français. Ça peut créer un effet boule de neige.»</p>
<p>Ayant observé spécialement le milieu théâtral, M<sup>me</sup> Chassé constate que les troupes de théâtre communautaires seront durement touchées par ces coupes – certaines devront probablement disparaître, alors que les compagnies de théâtre ottaviennes subiraient un dur coup. «Une compagnie sise à La Nouvelle Scène se verrait couper de 22 000 à 32 000 $. Ça, c'est un salaire, c'est une bonne partie d'une production, c'est la programmation musicale de La Nouvelle Scène. Ces compagnies sont des instigateurs, des passeurs culturels dans nos écoles», se désole-t-elle.</p>
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<p>On peut maintenant dire que le milieu culturel est passé maître dans l'art d'agir concrètement contre des compressions budgétaires – signe qu'il a de l'expérience dans la matière! – sa mobilisation est particulièrement bien organisée! Concerter les secteurs touchés par les coupes, ça va, mais réussir à atteindre le citoyen, c'est une autre paire de manches! C'est pourquoi des mesures ont été mises en place par les différents organismes, dont Théâtre Action, présent sur la ligne de front. Des raz-de-marée de communiqués de presse seront envoyés régulièrement pour permettre aux médias et au public de suivre le dossier de près. Une seconde conférence de presse aura possiblement lieu le 27 novembre (date à confirmer) pour concerter le milieu francophone. Une importante campagne de cartes postales et de lettres a été mise en branle pour permettre à la population de se faire entendre auprès de son conseiller municipal – cartes distribuées à La Nouvelle Scène, à Théâtre Action, au Muséoparc Vanier et au MIFO; modèles de lettre disponibles sur le site Internet du <a class="" title="Conseil des arts d'Ottawa" href="http://www.arts-ottawa.on.ca/" target="_blank">Conseil des arts d'Ottawa</a> et de <a class="" title="Théâtre Action" href="http://www.theatreaction.on.ca/" target="_blank">Théâtre Action</a>. Le consortium invite en outre la population à assister aux diverses consultations publiques qui auront lieu dans les deux prochaines semaines, et à se présenter en grand nombre le 1<sup>er</sup> décembre à 10h lors des premières audiences devant le comité plénier. «Il ne faut pas baisser la garde jusqu'à l'adoption du budget final», a insisté Marie-Ève Chassé de Théâtre Action.</p>
Mal à ma culture
Mélissa Proulx